Il parait que lorsqu’on est malheureux aux jeux on est heureux en amour…
Alors ça doit être la raison qui fait que les Knickerbockers peuvent compter sur l’une des meilleures, voir LA meilleure fan base de Nba. Car oui après des saisons de galère les fidèles supporters sont toujours là.
Mais pourquoi dire qu’ils seraient malheureux aux jeux? Ok il n’y a pas autant de bannière de champion au plafond du Madison Square Garden qu’on aimerait mais au rayon looser d’autre franchise qui préfèrent rester anonymes ont de sérieux arguments à opposer à la franchise de Big Apple. Non on va ici vous raconter une histoire vraie qui fout vraiment les boules…
Il était une fois…
Au départ, l’idée de la draft est assez simple.
Permettre aux moins bonnes équipes de pouvoir se renforcer en sélectionnant les meilleurs jeunes universitaires. Un système déjà en vigueur en NFL (1936) et c’est assez logiquement qu’à l’issue de sa toute première saison 1946-47, la ligue de basketball professionnel opère de la même façon. Les autres ligues de sports majeurs aux Etats Unis suivront par la suite avec la NHL (1963) puis la MLB (1965)
L’ordre dans lequel les équipes vont pouvoir choisir est tout simplement l’ordre inverse du classement des équipes de la saison qui vient de s’écouler. Un système qui semble équitable sur le papier en essayant ainsi de rendre le championnat plus homogène en répartissant les talents dans l’ensemble des équipes et ainsi éviter de grande différence de niveau. Les derniers de la saisons choisissent en premiers, les premiers choisissent en dernier. Simple, basique. Mais pour être réellement efficace encore faut-il miser sur les bons joueurs…
Les Knicks, Winner ou Looser ?
Alors oui et non. Depuis sa création en 1946 de la Nba, d’abord sous l’appellation BAA, de nombreuses équipes ont pu avoir la chance de sélectionner en toute première position de la draft. Les champions toutes catégories restent les Cavaliers mais les Knicks ne sont pas tellement malheureux avec tout de même 4 first pick (1963, 1964, 1966 et 1985) là où des franchises attendent encore de pouvoir en obtenir un.
Cleveland Cavaliers | 6 |
Houston Rockets | 5 |
New York Knicks, Portland Trail Blazers, Philadelphia 76ers, Milwaukee Bucks,
Cincinnati Royals*, |
4 |
Orlando Magic, Los Angeles Clippers,
Baltimore Bullets* |
3 |
Chicago Bulls, Golden State Warriors, Detroit Pistons, New Jersey Nets, San Antonio Spurs,
Milwaukee Hawks*, Rochester Royals* |
2 |
Boston Celtics, Phoenix Suns, Dallas Mavericks, Minnesota Timberwolves, Toronto Raptors, Charlotte Hornets, Sacramento Kings, Nouvelle-Orléans Pelicans, Washington Wizards Chicago Packers*, Chicago Zephyrs*, Minneapolis Lakers*, New Orleans/Oklahoma City Hornets*, San Francisco Warriors* |
1 |
Memphis Grizzlies, Indiana Pacers, Utah Jazz, Atlanta Hawks, Denver Nuggets, Miami Heat, Oklahoma City Thunder Buffalo Braves*, Kansas City Kings*, San Diego Clippers*, Seattle SuperSonics*, Philadelphia Warriors*, Charlotte Bobcats*, Fort Wayne Pistons* |
0 |
*(franchise historique disparue)
Le marché local
Si les premières années le système est basique, à partir de 1950 la ligue va ajouter une petite « astuce » pour que les équipes puissent mettre la main sur des phénomènes avant les autres. On ne parle pas encore de trade de choix de draft mais de territorial pick. Une possibilité offerte aux équipes de sélectionner en priorité les joueurs évolueant dans un cercle de 50 miles autour de la franchise. Les Knicks auront recours 2 fois à cette mesure avant qu’elle ne disparaisse en 1965.
Les talents locaux pour lesquels les Knickerbockers avaient craqué s’appelaient alors Walter Dukes (Double All Star mais 1 seule saison aux Knicks…) et Bill Bradley (faut-il encore vous présenter le hall of famer et double champion Nba et sénateur ?)
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Mais la liste des territorial picks est bien plus longue. Avec au passage quelques noms qui auraient pu totalement changer de destinée et l’histoire de franchise entière s’ils avaient tout simplement été sélectionné non pas par l’équipe du coin mais par la dernière équipe de la saison passée…
draft | Player | College (city) | Drafted by | Last team | 1st draft pick | |
1949 | Ed Macauley | Saint Louis University (St. Louis, Missouri) |
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Providence Steamrollers | Howie Shannon | |
Vern Mikkelsen | Hamline University (Saint Paul, Minnesota) |
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1950 | Paul Arizin | Villanova University (Philadelphia) |
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Denver Nuggets | Charlie Share | |
1951 | Myer Skoog | University of Minnesota (Minneapolis) |
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Washington Capitols | Gene Melchiorre | |
1952 | Bill Mlkvy | Temple University (Philadelphia) |
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Milwaukee Hawks | Mark Workman | |
1953 | Ernie Beck | University of Pennsylvania (Philadelphia) |
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Philadelphia Warriors | Ray Felix | |
Walter Dukes | Seton Hall University (South Orange, New Jersey) |
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Larry Hennessy | Villanova University (Philadelphia) |
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1955 | Dick Garmaker | University of Minnesota (Minneapolis) |
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Baltimore Bullets | Dick Ricketts | |
Tom Gola | La Salle University (Philadelphia) |
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1956 | Tom Heinsohn | College of the Holy Cross (Worcester, Massachusetts) |
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Rochester Royals | Sihugo Green | |
1958 | Guy Rodgers | Temple University (Philadelphia) |
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Minneapolis Lakers | Elgin Baylor | |
1959 | Wilt Chamberlain | University of Kansas (Lawrence, Kansas) |
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Cincinnati Royals | Bob Boozer | |
Bob Ferry | Saint Louis University (St. Louis, Missouri) |
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1960 | Oscar Robertson | University of Cincinnati (Cincinnati) |
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Cincinnati Royals | Oscar Robertson | |
1962 | Dave DeBusschere | University of Detroit (Detroit) |
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Chicago Packers | Bill McGill | |
Jerry Lucas | Ohio State University (Columbus, Ohio) |
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1963 | Tom Thacker | University of Cincinnati (Cincinnati) |
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New York Knicks | Art Heyman | |
1964 | Walt Hazzard | UCLA (Los Angeles) |
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New York Knicks | Jim Barnes | |
George Wilson | University of Cincinnati (Cincinnati) |
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1965 | Bill Bradley | Princeton University (Princeton, New Jersey) |
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San Francisco Warriors | Fred Hetzel | |
Bill Buntin | University of Michigan (Ann Arbor, Michigan) |
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Gail Goodrich | UCLA (Los Angeles) |
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Quelques choix feront d’ailleurs polémiques. Au moment de faire valoir ce droit de préférence local, des lieux de naissances seront préférés au choix de l’université de ces jeunes basketteurs (Wilt qui jouait à Kansas, Lucas à Ohio State…) … oui on s’arrange parfois un peu des règles en Nba…
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Vous n’auriez pas la monnaie?
Après la disparition des territorial picks, en 1966 la Nba introduit une part de hasard dans l’attribution du pick one de draft. Déjà un début de lutte pour le tanking? Ça reste très timide et encore un fois on fait simple avec un tirage à pile ou face entre les deux franchises les plus mal classées à la fin de la saison régulière.
Et c’est ainsi qu’en 1969 Kareem Abdul-Jabbar qui s’appelait alors encore Lew Alcindor va finalement pouvoir être drafté par les Milwaukee Bucks et non pas les Phoenix Suns. Si les Los Angeles Lakers devront patienter quelques saisons avant de pouvoir compter dans leurs rangs le joyau qui évoluait à UCLA, il n’y aura jamais de retour à la maison, sous les belles couleurs des New York Knicks car on ne peut plus jouer la carte du territorial pick depuis 4 ans déjà…
Jabbar recroisera bien la route des Knicks pendant quelques saisons… mais comme adversaire
Mais avant la draft de Jabbar en 1969 les Knicks avaient bien eu l’occasion de jouer leur chance d’obtenir le tout premier choix de draft à pile ou face.
C’était même la toute première année où le pile ou face était instauré, en 1966.
Chance du débutant ? Allez savoir puisque cette année là les Knicks vont profiter du mauvais choix de Detroit, ou de leur bonne étoile pour l’emporter. Et c’est Cazzie Russell qui sera sélectionné en toute première position de la draft. Même s’il effectue une belle carrière avec 5 saisons passées à New York tout en faisant partie de l’équipe championne de 1970, c’est tout de même moins bien que son dauphin Dave Bing ROY, sextuple all star, meilleur scoreur de la league et indiscutable hall of famer… Là encore faut-il savoir miser sur les bons joueurs.. |
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Year | Team Calling | Call | Result | Winner | Selection |
1966 | Detroit | Tails | Heads | New York | Cazzie Russell |
1967 | Baltimore | Tails | Heads | Detroit | Jimmy Walker |
1968 | San Diego | Heads | Heads | San Dieago | Elvin Hayes |
1969 | Phoenix | Heads | Tails | Milwaukee | Lew Alcindor |
1970 | San Diego | Heads | Tails | Detroit | Bob Lanier |
1971 | Portland | Heads | Tails | Cleveland | Austin Carr |
1972 | Portland | Tails | Tails | Portland | LaRue Martin |
1973 | Philadelphia | Heads | Heads | Philadelphia | Doug Collins |
1974 | Philadelphia | Heads | Tails | Portland | Bill Walton |
1975 | Atlanta | Tails | Tails | Atlanta | David Thompson |
1976 | Houston | Heads | Heads | Houston | John Lucas |
1977 | Kansas City | Heads | Tails | Milwaukee | Kent Benson |
1978 | Kansas City | Heads | Tails | Portland | Mychal Thompson |
1979 | Chicago | Heads | Tails | LA Lakers | Earvin Johnson |
1980 | Utah | Heads | Tails | Golden St. | Joe Carroll |
1981 | Detroit | Heads | Tails | Dallas | Mark Aguirre |
1982 | LA Lakers | Heads | Heads | LA Lakers | James Worthy |
1983 | Houston | Heads | Heads | Houston | Ralph Sampson |
1984 | Portland | Tails | Heads | Houston | Akeem Olajuwon |
Après 1966 les Knicks n’auront donc plus l’occasion de jouer à pile ou face. La faute à de belles saisons et titres de champions au début des années 70s où les Knicks étaient tout simplement trop fort (si si) ou bien à des saisons où ils n’étaient pas assez mauvais.
La grande loterie
Il faudra attendre 1985 pour que l’on retrouve des Knicks suffisamment en mauvaise posture (la blessure de Bernard King…) et la seconde saison du commissionner David Stern (RIP) pour que la ligue fasse évoluer son système d’attribution des premiers choix de draft. Les premiers symptômes de tanking se faisant déjà ressentir au début des années 80 il était temps de changer les choses.
On range la pièce de monnaie et on met en place un système de loterie étendue. Ce n’est plus alors les 2 plus mauvaises équipes de la saison écoulée qui vont se disputer le 1er choix de draft mais les 7 plus mauvaises. Et pas de jaloux puisqu’elles disposaient alors de chance égales pour l’obtention de ce premier choix.
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Pour la première édition de la loterie on retrouve donc nos Knickerbockers, les Indiana Pacers, les Los Angeles Clippers, les Seattle Supersonics, les Atlanta Hawks, les Sacramento Kings et enfin les Golden State Warriors.
Pas encore de balles de ping pong mais l’utilisation d’enveloppes… les fameuses enveloppes… La fameuse enveloppe des Knicks prétendue congelée ou au coin corné (l’histoire existe en 2 versions) qui aurait alors permis à l’habile David Stern, un New Yorkais, ancien avocat devenu le patron de la ligue, d’avantager l’équipe de New York aux yeux de tous et sous les caméras. |
Les partisans de la théorie du complot nourrissent avec conviction cette légende urbaine qui entoure la Nba et le mandat de Stern depuis des décennies. Chacun pourra se faire son propre avis sur la question mais une chose est sûre c’est que le choix du joueur à drafter ne faisait alors aucun doute pour les Knicks, le maillot d’Ewing était déjà tout prêt…
Peut-être pas complétement satisfait de cette première formule de la loterie, la saison suivante le format va continuer d’évoluer pour ne concerner que les 3 premiers choix de draft et garantir au minimum le 4ème pick pour la dernière équipe de la ligue. Pour le reste c’est tout simplement inverse du classement de la saison régulière qui détermine l’ordre des choix. Une formule qui ne va cesser d’évoluer au fil des années. En 1989 place à une loterie étendue à 11 équipes avec une pondération de leurs chances. Nouveaux changement en 1994 après le double coup de chance du Orlando Magic qui venait de drafter coup sur coup en première position.
Difficile pour la Nba de lutter contre les coups de chance mais elle se dit qu’elle peut toujours essayer de lutter contre le tanking. D’où les dernières réformes qui ont pu modifier les pourcentages de chance d’obtenir ce tant convoité first pick de draft…
And the Winner is…
Les Knicks avaient effectué un démarrage en trombe lors de la toute première loterie.
Avec la draft de Patrick Ewing, ils avaient alors trouvé leur Franchise Player qui va incarner avec mérite, mais sans la réussite, le visage du basket à New York pendant presque 2 décennies. Une équipe qui gagne c’est des rêves de titre et plus une obsession pour la draft et la loterie. |
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Mais les joueurs ne sont pas éternels, les blessures majeures toujours possibles et personne en Nba n’est à l’abri de mauvais choix. Personne même pas les Knicks, surtout pas les Knicks… Des saisons galères il va y en avoir et comme d’autres équipes avant eux, les Knickerbockers vont aussi avoir la tentation de succomber à la facilité, succomber au tanking
Mais même en collectionnant plus les défaites que les victoires, en envoyant toutes sortes de représentant à la cérémonie de la loterie, depuis 1985 la franchise de New York ne va plus jamais réussir à décrocher ce first pick de draft.
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Par deux fois ils vont se présenter avec l’un des pires bilans de la ligue (2015 & 2019) mais par deux fois ils vont passer à côté.
Et même sans forcément viser le tout premier choix de draft, lorsque l’on regarde le résultat des différentes loteries où les Knicks étaient présents, jamais plus après 1985 ils n’ont pu obtenir un meilleur résultat que ce que pouvait leur laisser espérer leur classement de fin de saison régulière. 7 fois même ils sont descendus. Sans parler non plus des années où leur choix de draft ne leur appartenait même plus après avoir servi comme monnaie d’échange dans un trade avec d’autres équipes…
Year | Pick | Record | Odds | Chances | Pre-Lottery Position | Pick Change | Player drafted | Team |
2020 | 8 | 21-45 | 9.00% | 90 | 6th | -2 | Obi Toppin | New York Knicks |
2019 | 3 | 17-65 | 14.00% | 140 | 1st | -2 | R.J. Barrett | New York Knicks |
2018 | 9 | 29-53 | 1.70% | 17 | 9th | 0 | Kevin Knox | New York Knicks |
2017 | 8 | 31-51 | 5.30% | 53 | 7th | -1 | Frank Ntilikina | New York Knicks |
2016 | 7 | 32-50 | 4.30% | 43 | 7th | 0 | Jamal Murray | Denver Nuggets |
2015 | 4 | 17-65 | 19.90% | 199 | 2nd | -2 | Kristaps Porzingis | New York Knicks |
2014 | 12 | 37-45 | 0.70% | 7 | 12th | 0 | Dario Saric | Orlando Magic |
2010 | 9 | 29-53 | 2.20% | 22 | 9th | 0 | Gordon Hayward | Utah Jazz |
2009 | 8 | 32-50 | 2.80% | 28 | 8th | 0 | Jordan Hill | New York Knicks |
2008 | 6 | 23-59 | 7.60% | 76 | 5th | -1 | Danilo Gallinari | New York Knicks |
2007 | 9 | 33-49 | 1.90% | 19 | 9th | 0 | Joakim Noah | Chicago Bulls |
2006 | 2 | 23-59 | 19.90% | 199 | 2nd | 0 | LaMarcus Aldridge | Chicago Bulls |
2005 | 8 | 33-49 | 3.50% | 35 | 8th | 0 | Channing Frye | New York Knicks |
2003 | 9 | 37-45 | 1.50% | 15 | 9th | 0 | Mike Sweetney | New York Knicks |
2002 | 7 | 30-52 | 4.40% | 44 | 7th | 0 | Nene | New York Knicks |
1987 | 5 | 24-58 | 14.29% | 1 | 2nd | -3 | Scottie Pippen | Seattle SuperSonics |
1986 | 5 | 23-59 | 14.29% | 1 | 1st | -4 | Kenny Walker | New York Knicks |
1985 | 1 | 24-58 | 14.29% | 1 | 3rd | 2 | Patrick Ewing | New York Knicks |
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La saisons dernière, sans trop véritablement y croire les Knickerbockers ont bien tenté de refaire le coup de la chance du débutant. Ça avait marché lors de l’introduction du pile ou face, lors de l’introduction de la loterie… mais pas pour la toute première fois de Leon Rose, le nouveau président des opérations basket des Knicks… |
Avec tout ça, on va vraiment finir par croire que les Knicks sont finalement malheureux aux jeux car depuis cette fameuse enveloppe de 1985, la franchise et ses fans, même s’ils ont pu avoir quelques rookies talenteux, attendent toujours le successeur de Patrick Ewing. Le légendaire #33 avait bien tenté de leur porter chance lors de la loterie 2019 mais sans plus de réussite…
Et ce n’est pas encore cette saison que ça va s’arranger. Non car cette saison les Knicks ont retrouvé les playoffs et étaient tout simplement beaucoup trop fort pour participer à cette loterie qui ne leur réussie plus. Une absence qui ne va finalement pas manquer tant que ça aux Knicks fans.
Et à lire pour les adeptes de la théorie du complot :
Patrick Ewing Draft Lottery