E comme… Ewing. L’icône back

Comment parler des New York Knicks sans évoquer son joueur le plus emblématique?
La franchise New Yorkaise, présente depuis la création de la ligue, peut se vanter d’avoir pu voir jouer sous ses couleurs quelques stars, mais si l’on demandait aux Knicks fans de ne retenir qu’un seul et unique Knickerbocker alors il y fort à parier qu’il s’agisse de
Patrick Aloysius Ewing!

Même sans avoir réussir à ramener le titre Nba à New York (snif), Patrick Ewing représente tellement dans le cœur des supporters Orange & Bleu qu’il est très souvent considéré comme le meilleur joueur de tout les temps à avoir joué aux Knicks (même devant les légendaires Willis Reed & Walt Frazier pourtant titrés…)

Il ne s’agit pas ici de vous dresser le portrait de notre pivot légendaire, ni de retracer l’exhausitivité de sa carrière de basketteur puis de coach. Non nous allons ici juste nous contenter de vous raconter une histoire d’amour.
Et cette histoire d’amour entre notre pivot Jamaïcain et Big Apple débute très tôt. Après une belle carrière universitaire chez des Georgetown Hoyas de coach John Thompson son arrivée à Gotham fut un véritable événement.

La franchise championne au début des années 70 peine en effet à retrouver son status et cherche désespérément un véritable leader capable de la ramener aux sommets de ma ligue, même si elle pouvait alors compter dans ses rangs un certain Bernard King dont l’ascension fut malheureusement stoppée net par une terrible blessure…

Le malheur des uns fait-il vraiment le bonheur des autres?

En tout cas avec le 3ème plus mauvais bilan en saison régulière avec 24 victoires pour 58 défaites les Knicks vont pouvoir faire partie de la toute première loterie de Draft en 1985.

Eux qui jusqu’à présent n’avaient pu sélectionner qu’à 3 reprises en pick 1 (1963 pour Art Heyman, 1964 pour Jim Barnes et 1966 pour Cazzie Russell)

Avant que n’arrive David Stern et que la Nba n’introduise la loterie, tout se décidait en fonction du bilan en saison régulière où les 2 pires résultats tiraient à pile ou face pour savoir qui pourrait choisir en premier.

Pick Equipe Bilan % pre-lottery Pick change Joueur drafté
1 NYK 24-58 14,29% 3rd +2 P. Ewing
2 IND 22-60 14,29% 1st -1 W. Tisdale
3 LAC 31-51 14,29% 5th +2 B. Benjamin
4 SEA 31-51 14,29% 6th +2 X. McDaniel
5 ATL 34-48 14,29% 7th +2 J. Koncak
6 SAC 31-51 14,29% 4th -2 J. Kleine
7 GSW 22-60 14,29% 2nd -5 C. Mullin

En tout cas c’est bien les New Yorkais qui décrochent le gros lot lors de la mythique draft 1985. Partisans de la théorie du complot merci de passer votre chemin. Malheureux au jeu heureux en amour !

Un pick 1 synonyme ni plus ni moins de sésame pour obtenir LE meilleur joueur universitaire. Celui qui depuis 4 saisons domine la NCAA (3 finales NCAA excusez du peu) s’apprête à faire de même chez les pros. Jugez un peu :

  • National College Player of the Year (1985)
  • NCAA Champion & Final Four MOP (1984)
  • 3× Consensus first-team All-American (1983–1985)
  • 2× Big East Player of the Year (1984, 1985)
  • 4× Big East Defensive Player of the Year (1982–1985)
  • 3× First-team All-Big East (1983–1985)
  • Second-team All-Big East (1982)
  • Mr. Basketball USA (1981)
  • 2× First-team Parade All-American (1980, 1981)
Avec de tel atouts, comment ne pas tomber sous le charme? Si il y a bien à joueur à prendre avec le first pick 1985 c’est lui et les Knicks ne vont pas s’en priver !

Les Knicks peuvent se remettent à rêver, surtout en pensant à son association avec l’autre intérieur, Bill Cartwright pick 3 en 1979 et All Star en 1980. Si la skyline de Manhattan possède alors ses fameuses tours jumelles, la raquette des Knicks vont bientôt pouvoir en dire de même.
En attendant le retour de blessure de Bill, Patrick lui s’acclimate vite à la Nba et décroche même sa première sélection All star dès son année rookie. Une saison malheureusement écourtée par une blessure mais pas de quoi le priver du titre de rookie of the year. Avec 50 petits matchs il établi ainsi un record du plus petit nombre de rencontre jouée pour un ROY (même si un certain Xavier McDaniel bien connu par chez nous aurait pu aussi y prétendre…)

Malheureusement pour les Knickerbockers cette paire d’intérieur ne fera pas long feu. Car dès l’été 1988 l’ami Bill (30 ans) est envoyé chez les Taureaux de Chicago contre le garde du corps attitré de Jordan, Charles Oakley (28 ans). Les 2 joueurs présentent 2 profils totalement différent et même si après ce trade la raquette des Knicks est loin de se retrouver diminuée, c’est bien Bill qui terminera champion Nba…

Mais grâce à ce trade Ewing va trouver le coéquipier idéal avec qui il passera le plus de temps sous le même maillot. Patrick et Charles c’est en effet 10 saisons à livrer ensemble de nombreuse batailles dans les raquettes. On se souvient forcément de ces séries épiques de playoffs contre leur ami commun, le fameux numéro 23 de Chicago, mais aussi de ces malheureuses finales 94 contres Houston ou encore de leur sélection commune au All Star Game 1994 de Minnesota (seule étoile pour Oakley). L’amour fraternel pourrait-on croire.

Dommage de voir Charles plusieurs années après avoir raccroché les baskets et être devenu de respectables quinquagénaires, remettre en doute le sens des responsabilités du grand Pat. L’amour vache.

Car même sans avoir pu décrocher le graal après qui coure chaque joueur Nba, le patron des Knicks sur les parquets, c’était bien Ewing. Du sang, des sueurs et des larmes, il a pu en livrer pendants les 15 saisons passées à New York, donnant tout sur le terrain sans jamais s’économiser. Un engagement total forcément apprécié par le public exigeant du Madison Square Garden. Repoussant les limites de son corps comme lors de ce match 6 crucial face aux Bulls, en demi-finales de conférence des playoffs 1992, où malgré une sérieuse entorse à la cheville il va tenir sa place et finir la rencontre pour pousser les champions en titre jusqu’à un game 7.

Finalement il n’y a que les blessures (1995, 1999) et des adversaires au sommet de leur art (Jordan, Hakeem) qui l’empêcheront de décrocher cette bague qu’il convoitait tant.

Mais même sans titre de champion il a laissé une trace indélébille dans le livre des records de la franchise. Car Patrick Ewing pour les New York Knicks c’est l’homme de tout les records ou presque. Pendant ses 15 saisons passées à New York de 1985 à 2000 il est devenu :

#1 en nbre de matchs joués (1039)
#1 en nbre de minutes joués (37586) même s’il n’est que la 8ème moyenne par match avec 36,2min (#1 Bob McAdoo avec 39,8 #2 Latrell Sprewell avec 39,1 et #3 Walt Frazier avec 38,2…)
#1 en nbre de points inscrit (23665) même s’il ne s’affiche qu’avec la 4ème moyenne à 22,8pts/match (#1 Bob McAdoo à 26,7 #2 Bernard King à 26,5 et #3 Carmelo Anthony à 24,7)
#1 en nbre de panier inscrits (9260) & #1 en nbre de shoot tentés (18224)
#1 en nbre de LFs inscrits (5126) & #1 en nbre de LFs tentés (6904)#1 en nbre de rebonds pris (10759) même s’il n’est que 8ème moyenne avec 10,4rbds/match (#1 Wailt Bellamy avec 13,3, #2 Willis Reed 12,9 et #3 Harry Gallatin avec 12,1…)
#1 en nbre de rebonds défensifs pris (8191)
mais seulement #2 (derrière Charles Oakley avec 2580) en nbre de rebonds offensifs pris (2568)#1 en nbre d’interception (1061)
#1 en nbre de contres (2758) et également meilleure moyenne avec 2,7blks/matchbon il est #1 en nbre de pertes de balles (3321), de fautes (3676)… un engagement total on vous dit, mais l’amour du travail bien fait.
Sous le maillot Orange & Bleu c’est aussi
11 sélections all star (1986 puis de 1988 à 1997)
7 nominations All-Nba
3 fois All-defensive
ROY 1985-86 & All Rookie team

Seul représentant des New York Knicks de la fameuse Dream Team des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, il valide par là encore plus le fait qu’il était véritablement un joueur majeur à son poste à cette époque.

Un bel été doré qui fait de lui un Double médaillé d’Or Olympique avec la sélection Américaine (84 & 92). L’amour du drapeau sûrement.

Sans jamais avoir été MVP ou DPOY, Ewing est tout de même membre des 50 greatest de la Nba et Hall of Famer bien sûr!

Assurément il a marqué de son empreinte la franchise et la ligue. Et pas qu’avec ses stats, ses grosses actions et son grand sourire. Avec ses pieds aussi !

Car s’il a débuté sa carrière Nba sans véritablement de pro-model aux pieds (portant des Adidas Rivalry & Conductor Orange & Bleues lors de sa saison rookie), inspiré par la réussite de la marque au Jumpman de son pote et bien conseillé par son agent David Falk (autre point commun avec Michael) il lance sa propre marque, sa propre entreprise en 1988/89 : Ewing Athletics.
Des modèles massifs, dont la fameuse 33 Hi qui ont connu leurs succès auprès de la fan base des Knicks et même au delà dans les 90.

Avec pas loin de 100 millions de dollars de vente son agent de l’époque comparant même en 2015 ses incroyables résultats de l’époque à de meilleurs chiffres de vente que les pro-modèles de Lebron James & Kobe Bryant (RIP) cumulées.

Le succès dépasse même le cercle du sport et on retrouve ses modèles aux pieds des artistes de l’époque tel que Tupac, Kris Kross et tant d’autres…

Entre 1990 & 1996 la marque va sortir pas moins de 20 modèles, le tout en restant abordable avec des prix débutant à partir de 49$ (une source d’inspiration pour Stephon Marbury quelques années plus tard?)

Après des problèmes de distribution et ennuis judiciaires, la marque disparait de la circulation  en 1996, obligeant par la même occasion Ewing à finir sa carrière avec des Nike aux pieds. Mais face à la demande populaire la marque renaît de ses cendres en 2012. D’abord en édition limitée et en vente dans seulement 3 magasins de NYC, le susccès semble de nouveau être au rendez-vous et on ne compte plus les sorties, colorway et collaborations de la marque. Amour, mode et beauté.

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On préférera oublier sa fin de carrière après avoir été voir ailleurs (Seattle Supersonics puis Orlando Magic) suite à son trade en 2000, Patrick n’était déjà plus le même joueur après sa blessure au tendon d’achille en 1999. De toute façon les histoires d’amour finissent mal…

Non ce que l’on préférera garder comme ultime souvenir c’est cette preuve d’amour de son équipe, de son public, de sa ville pour SON joueur. Signe de reconnaissance ultime, et nous savons tous au combien il est difficile à obtenir, son célèbre numéro #33 est le dernier a avoir été retiré à jamais au plafond du Madison Square Garden. Faisant de lui le seul joueur sans titre de champion Nba à avoir cet honneur.
Un amour éternel.
Que c’est beau l’amour 🧡💙

 

Et parce quand on aime on ne compte pas, vous reprendrez bien un petit top 10 de ses plus belles actions en carrière :

Sans oublier le fameux documentaire que tout amoureux de Patrick Ewing se doit avoir vu au moins une fois dans sa vie : Patrick Ewing Standing Tall

Et si vous voulez en apprendre d’avantage sur The Beast of The East quelques articles :
The Ewing Conspiracy par Sports Illustrated
A Brief History of Patrick Ewing’s Signature Sneaker par GQ
Legends profile: Patrick Ewing – Nba.com
Le Portrait de Patrick Ewing, Empire Knick Building par Basket USA
PATRICK EWING, LA LÉGENDE DES NEW YORK KNICKS par Les NBA Stories

E aussi comme : Empire State Building, E back