U comme… Unicorn. L’histoire de la licorne de New York back
« Concrete jungle where dreams are made of » chantait Alicia Keys à côté de Jay-Z dans le refrain Empire State Of Mind, véritable hymne à New York.

Difficile de remettre en cause le caractère sauvage, dur de New York City, où il faut être fort pour exister, pour s’imposer, pour réussir.

Mais on se pose une question. Les licornes vivent-elles dans la jungle?

Car oui Kristaps Porzingis avait beau être surnommé la licorne, son histoire dans la jungle urbaine de Big Apple fut tout sauf un long fleuve tranquille.

Une histoire tumultueuse qui a commencé dès son arrivée en Nba, un soir de juin 2015, au Barclays Center de Brooklyn. C’est vrai qu’il y a pire que d’être sélectionné en pick 4 d’une draft, surtout quand celui qui vient de vous choisir se nomme Phil Jackson.

Pour un joueur Letton de tout juste 20 ans qui évoluait auparavant au Cajasol Séville être drafté si haut est déjà une mini consécration.

Oui mais voilà on ne peut pas dire que l’accueil réservé par les fans locaux présent dans l’enceinte de Brooklyn était des plus chaleureux. Bruyants oui. Ignorant sûrement. Frustrés, surpris, déçus sans aucun doute.

Mais il faut dire qu’ils ont des circonstances atténuantes pour expliquer leur réaction ce soir de juin.

Après les grands espoirs liés à l’arrivée du Zen Master au poste de président des Knicks en mars 2014, la saison 2014-15 avait été un véritable cauchemar avec le triste bilan all-time de la franchise et ses 17 petites victoires pour 65 défaites. Un coach rookie en la personne de Derek Fisher parachuté à Big Apple juste après avoir pris sa retraite de joueur et dont la mission était de mettre en place le fameux triangle si cher à Phil Jackson.

Ajoutez à ça un Carmelo Anthony contrarié par son genou gauche et qui ne jouera que 40 matchs. Il tentera coûte que coûte d’être présent avec ses amis du banana boat pour le All Star Game qui se tenait cette année là dans sa ville New York.

Mais une fois passé les festivités terminées, Melo mettra un terme à sa saison pour passer sur le billard et subir un débridement du tendon rotulien du genou.

La saison des Knicks était déjà un échec. L’équipe présentant le plus mauvais bilan de la ligue avec déjà 43 défaites pour seulement 10 victoires. Sans le All-Star Weekend l’hiver fut long, très long, très très long du côté de Manhattan.

En coulisse rien n’allait vraiment s’arranger pour essayer de redresser la barre. Le trade de Tyson Chandler et Raymond Felton à l’été 2015 contre José Calderón et Samuel Dalembert était déjà loin d’être satisfaisant, mais le trade à 3 équipes qui va envoyer le duo J.R. Smith & Iman Shumpert jouer le titre Nba avec les Cavs de Lebron James pour Lou Amundson et Lance Thomas en contrepartie début janvier était clairement un acte de destruction massive.

Le coup de grâce viendra le 16 février, soit le lundi suivant le All Star game, lorsque les Knicks décideront de couper Amare Stoudemire.

Certes Stoud était en difficulté avec sa santé mais cette décision mettait symboliquement un terme à LA grosse signature des Knicks lors de la free agency 2011. Au revoir les espoirs que les Knicks et leurs fans avaient pu mettre dans l’association Carmelo & Amare.

Le Tanking mode était clairement activé et tout les espoirs se portaient alors dans la lottery et la draft 2015. Pour faire comme les Spurs avec Tim Duncan en 1997 ou plus tôt encore avec Patrick Ewing en 1985?

Avec le pire bilan all-time de la franchise et seulement 7 victoires post all-star break on pouvait penser que les Knicks se seraient donné toute leur chance pour décrocher ce fameux first pick qu’ils n’avaient plus eu depuis 1985. Oui mais voilà une autre équipe avait fait pire, ou mieux, tout dépend comment on se positionne en vue d’obtenir le first pick 2015.

Cette équipe c’est le Minnesota Timberwolves qui dans leur 12 derniers matchs ne vont en remporter qu’un. Pendant ce temps les Knicks eux vont en remporter 3, dont 2 coup sur coup pour les games 80 (victoire 80 à 79 à Orlando le 11/04) et 81 (victoire 112 à 108 à Atlanta le 13/04)

Les Wolves vont finir avec le bilan de 16 victoires pour 66 défaites, à un match des Knicks.

Cette saison tout était loupé, même l’opération tanking.

Et il n’y aura pas de session de rattrapage lors de la lottery du 19 mai 2015. Minnesota hérite du premier choix de draft, les Knicks perdront 2 places et devront se satisfaire du pick 4 pendant que les Los Angeles Lakers se glissent à la seconde place et que les Philadelphia Sixers conservent eux leur 3ème place.

Le joueur que les New York Knicks pourront drafter dépendra donc du choix des équipes les précédant.
Pendant toutes ces semaines qui vont séparer ce soir du 19 mai et ce 25 juin de nombreuses mocks draft vont annoncer différents joueurs aux Knicks.

Beaucoup rêvaient de voir débarquer le pivot freshman de Duke, Jahlil Okafor (un cousin éloigné de Emaka Okafor, ROY 2005), meilleur freshman et deuxième meilleur joueur de la saison NCAA, formé par « Coach K » et titre universitaire. Mais peu de chance de le retrouver encore disponible avec un pick 4, il était plus souvent annoncé comme probable choix des Los Angeles Lakers avec leur pick 2, pour former une raquette du futur en compagnie de Julius Randle.

Un autre nom revenait aussi assez souvent en la personne de l’exilé Emmanuel Mudiay, parti monnayer ses talents en Chine et faisant ainsi l’impasse sur la NCAA. L’arrière Freshman d’Ohio State, D’Angelo Russell était également envisagé et on a aussi pu voir le nom du pivot de Kentucky, Willie Cauley-Stein. C’est toutefois l’ailier Freshman de Duke, Justise Winslow qui revenait le plus souvent au 4ème rang des mocks draft.

Rare étaient ceux à voir Kristaps Porzingis sélectionné si haut pour ce prospect venu du vieux continent.
Les joueurs américains ayant toujours plus la cote que leurs homologues non américains. Les scouts Nba étant sûrement toujours échaudés après le cas Andrea Bargnani qui datait pourtant de 2006.

Pourtant le jeune Kristaps avait commencé à se faire remarquer en Europe. Formé au BK Liepājas Lauvas en Lettonie comme son frère Janis avant lui, il rejoint vite ce qui se fait de mieux en terme de championnat Européen avec la Liga ACB

C’est en 2010 qu’il intègre les équipes jeunes du Cajasol Séville. Et même s’il souffre d’anémie, il va continuer de progresser jusqu’à intégrer l’équipe première lors de la saison 2012-2013.

A l’été 2013 il terminera 4ème de l’Euro des U18 tout en intégrant le meilleur 5 de la compétition. En 2013-14 il termine dans la meilleure équipes des jeunes du championnat Espagnol. Il tente alors de se présenter à la draft Nba de 2014 histoire d’évaluer sa cote et de commencer à inscrire son nom sur les radars des franchises Nba.

Mais va vite retirer son nom préférant passer une année de plus pour progresser. Une saison 2014-2015 où il sera élu meilleur jeune joueur de l’EuroCoupe.

Cette fois c’est bon, il se sent enfin prêt à s’envoler pour les États Unis où il est projeté dans le top 10 de la draft 2015.

Mais voilà les Knicks fans n’étaient tout simplement pas prêt. Initialement le front office de la franchise ne l’était pas beaucoup plus.
Toujours difficile de se projeter avec certitude sur le potentiel d’un joueur de moins de 20 ans.Comparé à Pau Gasol ou son idole Dirk Nowitzki, mais aussi Darko Miličić (mais si souvenez vous le joueur drafté en 2003 par les Detroit Pistons juste après Lebron James, et surtout avant les Carmelo Anthony, Dwyane Wade, Chris Bosh…)
Le célèbre insider Adrian Wojnarowski écrivait même à son propos :

« Porziņģis has an innate awareness about the way the American public sees a young, long European teenager.

He comes to the NBA with the full understanding that popular basketball culture declares him guilty until proven innocent of the basketball crimes of Darko Miličić and Nikoloz Tskitishvili and Andrea Bargnani.

He’s considered a stiff, a bust, a blown lottery pick until he doesn’t become one… »

Il fallut donc l’insistance de Clarence Gaines Jr., un homme de confiance avec qui Phil Jackson collaborait depuis les années Bulls, pour convaincre le président des Knicks de tenter le coup et de ne pas trader ce pick 4 de draft.

Passé l’effet de surprise, c’est donc bien sur le terrain que KP va finalement se révéler être une très bonne pioche. Et très vite puisque dès la summer league il va donner un bon aperçu de son potentiel. Une belle mobilité et un shoot longue distance en parfaite adéquation pour la Nba moderne. Un phénomène physique rarement vu pour celui qui n’avait pas encore de surnom.

Mais la summer league ne reste que de la summer league.

Et si on a toujours tendance à s’emballer très vite à New York, dans un sens comme dans un autre, la déclaration du Zen Master en plein mois d’août 2015 viendra jeter un gros coup de froid sur les débuts de Hype de KP.

Phil se permettant une comparaison avec l’ancien joueur de 2m29 Shawn Bradley qui laissa plus de souvenirs par ses mensurations hors normes que son impact réel sur le jeu.

Une comparaison qui avait rapidement fait polémique à l’époque, mais une comparaison largement sortie de son contexte si l’on ne prend pas en compte l’ensemble de la déclaration du président des Knicks :

“Like Shawn Bradley,

who was nevertheless a pretty good player,

KP might almost be too tall for the game.

What I mean is that his core strength might never be good enough, and that he might not be able to get low enough to get himself into prime defensive position to body power rebounders or drivers.”

A y regarder de plus près la réflexion du coach aux onze bagues n’était pas totalement dénuée de sens. Aussi mobile soit-il, et doté d’un bon sens du timing pour contrer son adversaire, KP n’a jamais vraiment été considéré comme un bon défenseur. Se tenant de plus en plus à l’écart de la raquette expliquant aussi ses faibles moyennes au rebond (7,6rbds/match en carrière) pour un joueur aussi grand.

Mais maladresse involontaire dans sa communication ou sens mystique du management selon Phil, le mal était déjà fait et l’aventure ne commençait pas de la meilleure des façons entre Kristaps et son président.

Piqué au vif, KP6 lui répondra même un peu plus tard en septembre, toujours via presse interposée chez ESPN :
“I guess that’s what Phil does, gets guys to work hard and [get fired] up. That fired me up. ‘I’m like, I’m not Shawn Bradley, you know,’” (…) “I want to be better than Shawn Bradley, obviously, and be stronger than him, but I’m a different player, »

Une saison régulière même pas commencée et déjà les premiers Drama à Big Apple.
Welcome to New York Porzi!

La suite heureusement va s’arranger.

24 minutes de jeu et 16pts/5brd sur la feuille de match pour ses grands débuts dans une large victoire de +25pts pour l’opening night au Garden face aux Milwaukee Bucks
Doucement mais sûrement le phénomène Letton s’installe dans la rotation des Knicks.13pts/14rbds face aux Spurs de Duncan le 2 novembre, 29pts/11rbds face aux Hornets le 17, et surtout 24pts/14rbds + 7 contres (oui oui 7 contres!) le 21 face aux Rockets.
Avec ce match à plus de 20pts et 7 contres, il livrait là une performance historique pour un rookie puisqu’il fallait remonter à la saison 1992-93 de Shaquille O’Neal pour retrouver un telle marque.

Un début de saison tellement impressionnant qu’il rafle les titres de rookie des mois de Novembre, Décembre et Janvier dans la conférence Est. Et ça ne passe pas inaperçu dans la ligue. A l’autre bout du pays, dans la baie de San Francisco, un certain Kevin Durant lui trouvera même son surnom de Unicorn pour le décrire.

Assez logiquement donc que la licorne est convoquée pour le Rising Stars Challenge qui se tenait alors à Toronto, il profite à fond de la fête en compagnie d’Emmanuel Mudiay dans la Team World, inscrivant la bagatelle de 30pts dans cette rencontre de gala.

Sans la défaite 157 à 154 il serait peut-être reparti avec le titre de MVP de la rencontre, allez savoir.

Une crise en chassant rapidement une autre aux Knicks, l’homme de main de Phil Jackson, Derek Fisher s’était fait renvoyé au bout de 54 matchs avec un bilan loin d’être à l’équilibre (23-31), juste avant la trêve du All Star Weekend.

C’est donc avec Kurt Rambis comme coach intérimaire remplaçant que Porzingis va poursuivre son apprentissage Nba pour la fin de sa saison rookie. Même si les résultats collectifs sont loin de permettre d’envisager un retour en playoffs avec une 13ème place de la conférence Est, Kristaps va rentabiliser un maximum le temps de jeu qui lui est donné.

C’est à quelques matchs de sa fin de saison, le 23 mars 2016 lors d’un déplacement chez les Chicago Bulls, qu’il va même établir la meilleure marque de sa jeune carrière (29pts/10 dans une victoire 115 à 107)
A un tout petit point d’égaler un record de la franchise détenu par un rookie en la personne de Patrick Ewing avec ses 30pts/10rbds.

 

Après la Linsanity de février 2012, New York n’attendait qu’une étincelle pour se mettre de nouveau à vibrer pour un joueur.
Et lors des 72 matchs qu’il aura pu disputer lors de cette saison 2015-16 avec les New York Knicks, les fans de la franchises seront une nouvelle fois moqués et accusés de bandwagonning vis-à-vis de Porzingis.

Oublié les huées de sa soirée de draft, oublié la comparaison douteuse avec Shawn Bradley, oublié la blessure à l’épaule droite qui va lui faire louper les 7 derniers matchs de la saison régulière.

Avec 14,3pts/7,3rbds/1,3ast/1,9blks en 28 minutes de jeu Porzingis vient de livrer une belle saison rookie à tel point qu’il termine second dans les votes pour le titre de rookie de l’année… derrière Karl-Anthony Towns

Tout va très vite à New York et après les espoirs dans l’association Carmelo Anthony/Amare Stoudemire c’est maintenant au tour de Kristaps de porter les espoirs de la franchise, toujours avec Carmelo Anthony bien sûr.

Individuellement sa saison sophomore démarre comme sa saison rookie s’était achevée, bien installé dans un rôle de lieutenant de Melo son temps de jeu est en hausse sous les ordres de son nouveau coach Jeff Hornacek. La licorne va sortir de belle feuille de stat comme ce match à 35pts/7rbds dans une victoire face aux Pistons, ou cette autre rencontre à 26pts/13rbds/7blks dans une victoire face aux Lakers. Oui voilà les stats sont bien là, elles sont bien en hausse par rapport à l’année rookie (18,1pts/7,2rbds en moyenne sur la saison) mais les victoires ne sont pas vraiment au rendez-vous. L’exercice 2016-17 se termine même avec une victoire de moins (31w/51l) que la saison précédente. 12ème de l’Est, le retour en playoffs c’est pas pour tout de suite…

KP s’accordera tout de même une parenthèse heureuse dans cette saison collectivement compliquée.
Invité au Rising Stars Challenge du All Star weekend de la Nouvelle Orléans, il va repartir cette fois-ci avec la victoire de la Team World, laissant toutefois le trophée de MVP à Jamal Murray, mais avec le trophée individuel dans le Skills Challenge.

On ne crache pas sur un trophée chez les Knicks. Mais est-ce suffisant toutefois pour être satisfait de la seconde saison de Kristaps. Après avoir joué 72 matchs lors de sa saison rookie il aura encore une fois loupé des rencontres pour diverses blessures. Seulement 66 matchs disputés et un sentiment de frustration pour le joueur et son entourage qui ne se cache plus pour l’afficher.

Comme il en est coutume dans toutes les équipes Nba, avant de partir en vacances pendant l’été les joueurs sous contrat ont droit à un entretien, une interview de fin de saison avec leur front office. Histoire de faire le bilan individuel sur la saison passée et de se projeter sur la saison à venir, tout en définissant un programme de travail estival.

Encore un autre couac entre le clan Porzingis et le front office des Knicks, pas le premier et surtout pas le dernier…

Un été 2017 qui n’allait pas s’annoncer de tout repos pour les Knicks et Porzingis.

Passé la période de lune de miel de l’arrivée de Phil Jackson en mars 2014, l’amour ne va pas durer 7 ans. Visionnaire ou vexé par l’attitude de Kristaps, le 22 juin 2017 l’information fuite chez les insiders et une rumeur de trade avec les Phoenix Suns se répend assez vite.

On y parle d’envoyer la licorne contre Devin Booker.

Allez savoir si l’agent de l’époque de Devin, aka Leon Rose, était déjà dans le coup, mais Phil Jackson n’était clairement pas étranger à cette woj bomb. Réelles intentions d’échanger sa jeune star contre une autre future star ou juste un coup de pression pour faire comprendre au clan Porzingis qui était le patron?

Sur le papier ce deal, s’il avait eu lieux, n’était pas si absurde que ça avec ces 2 sophomores.
D’un côté un KP de 21 ans qui sortait d’une saison à 18,1pts/7,2rbds/1,5ast, de l’autre un Booker de 20ans qui sortait d’une saison à 22,1pts/3,2rbds/3,4ast. Un intérieur, fuyant certe, contre un joueur extérieur, toujours dans leurs contrats rookie.

Mais voilà, rumeur ou réelle tentative de trade il faut croire que tout le monde chez les Knicks (allo mister Dolan?) n’était pas prêt sacrifier Porzingis dès l’été 2017.

Les méthodes de Phil Jackson semblant là atteindre leurs limites pour un public New Yorkais déçu et lassé des prises de parole du Zen Master considéré plus comme un pyromane qu’un batisseur.

Un entêtement à imposer le jeu en triangle à ses head coachs et contre ses joueurs. Des joueurs appréciés par la fan base qui se retrouvent dans le viseur du président et un plan de reconstruction loin d’être lisible.

Cet été 2017 c’est donc le coup de trop et le 28 juin 2017 les New York Knicks annoncent officiellement qu’ils mettent un terme à leur collaboration avec Phil Jackson.

Clap de fin pour Phil.

Mais pas pour Kristaps qui pendant ce temps se ressourcait en Europe, loin du tumulte de la grosse pomme, en pleine préparation de son EuroBasket et le moral sûrement regonflé à bloc après cette prise de position de l’organisation des New York Knicks qui lui accordait ainsi toute sa confiance.

Porzingis ou Booker? Porzingis ou Jackson?

C’est Porzingis qui fut choisit pour incarner le futur de la franchise de New York.

Mais avant de partir à la conquête du titre Européen, Kristaps fit un petit détour par Johannesburg pour le match d’exhibition des NBA Africa Game 2017 où était sélectionné dans la team world aux cotés d’un certain Dirk Nowitzki

Son idôle avec qui il est souvent, à tort ou à raison, comparé. L’occasion d’apprendre et de perfectionner son jeu avec un des plus grands shooteurs de la ligue, ça ne se refuse pas.
Un rapprochement évident entre les deux joueurs pendant ce séjour sud africain, pas le premier et surtout pas le dernier…

C’est ainsi que l’esprit rassuré, la licorne pouvait partir pour la compétition internationale fin août/début septembre qui se déroulait alors dans 4 pays (Finlande, Israël, Turquie et Roumanie). KP prendra lui la direction des rives du Bosphore pour Istanbul en Turquie avec la sélection Lettone.

Dans un groupe très sérieux avec la Serbie, la Russie et l’équipe locale de Turquie (plus la Belgique et la Grande Bretagne) la Lettonie termine à la seconde place avec 4 victoires pour 1 défaite (défaite 92 à 82 dans leur premier match face à la Serbie)

Là le jeune Kristaps s’impose comme le leader de l’équipe au scoring (23,6pts) et aux rebonds (5,9rds) qualifiant ainsi assez facilement l’équipe pour les huitièmes de finale.

Toujours à Istanbul, face au Monténégro, la Lettonie déroule et s’impose largement sur le score de 100 à 68. KP? 19pts à 5/8 en 22 petites minutes de jeu, 7 rebonds. Pas besoin de forcer plus, qualification pour les quarts de finales, mission accomplie.

Mais en quart c’est un adversaire bien plus sérieux qui allait se mettre sur la route de la sélection Lettone avec la Slovénie de Goran Dragic et de la future star d’a peine 18 ans à l’époque, Luka Doncic qui ne sévissait alors qu’en Liga ACB avec le Real de Madrid.
Un match beaucoup plus sérré que face au Monténégro où les équipes se rendent coup pour coup.
34-23 pour la Slovénie dans le premier quart. 32-17 pour la Lettonie dans le second.
25-11 pour la Slovénie au retour de vestiaires. Et 31-27 pour la Lettonie pour terminer la recontre.
La Lettonie s’est bien battue mais elle tombe de justesse 103 à 97 sans le savoir encore face au futur champion de la compétition. Porzingis s’est bien démené dans la rencontre avec 34pts (12/21) et 6 rbds mais l’aventure Européenne s’achève ainsi face à un duo Dragic (26pts/6rbds/8ast) & Doncic (27pts/9rbds) intenable. Une première rencontre avec Luka Doncic mais surtout pas le dernière…

Fort d’un bel été et libéré de cet encombrant président qui voulait l’échanger, Kristaps peut donc se concentrer sur sa troisième saison Nba avec l’ambition de franchir un palier, d’être All-Star, MIP et DPOY (no joke).

Il va continuer de s’entraîner dur, se renforcer physiquement et n’hésite pas à s’afficher sur les réseaux sociaux.

Mais dans la ville qui ne dort jamais, même après le départ de Phil Jackson, tout n’est pas revenu dans l’ordre.

Lors de son mandat Zen Master n’avait pas que KP dans son viseur, la star de l’époque Carmelo Anthony eu aussi l’occasion de faire les frais des différentes déclarations de Jackson.

A tort ou à raison, mais les conséquences restaient les mêmes puisqu’elle vont finalement pousser Melo à vouloir enfin tourner la page newyorkaise tout en gardant le contrôle de sa destination grâce à cette fameuse no trade clause accordée par… Phil Jackson lors du contrat signé à l’été 2014.

C’est ainsi que le 25 septembre 2017, à moins d’un mois de la reprise de la saison régulière, les New York Knicks concluent un trade avec le Oklahoma City Thunder, envoyant leur célèbre numéro 7 au bandeau contre Enes Kanter, Doug McDermott et le second tour de draft 2018 du Thunder (qui se transformera en Mitchell Robinson).

Kristaps souvre là une voie royale pour endosser le rôle d’option numéro 1 des Knicks.
Et dès le début de cette saison 2017-18 il va s’avérer à la hauteur de ces responsabilités.

Hasard du calendrier, l’opening night des Knicks cette saison va correspondre à un déplacement à OKC pour les retrouvailles avec Carmelo Anthony et sa toute nouvelle équipe. Une défaite de 21pts qui fait tâche pour ce nouveau départ mais KP était bien présent dans cette rencontre (31pts/12rbds).

De grosses stats mais des défaites, un avant goût du ton de sa 3ème saison régulière?

La seconde rencontre, cette fois au Madison Square Garden, face aux Detroit Pistons semble le confirmer.

33pts pour Porzingis mais une courte défaite au final. Pourtant l’adversaire semblait à la portée des Knicks cette fois, mais Tobias Harris, Andre Drummond et Reggie Jackson n’étaient pas du même avis.

Deux grosses sorties individuelles pour la licorne mais l’optimisme n’est pas de mise pour la 3ème rencontre avec un déplacement chez les Celtics de Boston. Lourde défaite de 21pts et un KP6 qui s’affiche à 12pts(3/14)/5rbds en 31 minutes passées sur les parquets.

Aie, la saison régulière pourrait vite devenir interminable à ce rythme.

Heureusement la réaction ne va pas mettre longtemps à se faire attendre.

Toujours sur le coaching de Jeff Hornacek, et après un appel à la révolte de Tim Hardaway Jr. les Knicks vont enfin décrocher leur première victoire. Et pas contre n’importe qui puisque c’est dans un match contre les Brooklyn Nets qu’ils vont largement s’imposer 107 à 86 au Garden, avec un Kristaps impérial 30pts(13/24)/9rbds/3.

La machine à gagner est belle et bien lancée (no joke) :

Le 29/10 victoire de +19 chez les Cavs avec KP à 32pts/12rbds/2blks
Le 30/10 victoire de +6 contre les Nuggets avec KP à 38pts/7rbds/3blks
Le 01/11 défaite de -22 contre les Rockets avec KP à 19pts/5rbds/1blks
Le 03/11 victoire de +13 contre les Suns avec KP à 37pts/7rbds/3blks
Le 05/11 victoire de +7 contre les Pacers avec KP à 40pts/8rbds/6blks
Le 07/11 victoire de +5 contre les Hornets avec KP à 28pts/5rbds/3blks
Le 08/11 défaite de -13 au Magic mais sans KP
Le 11/11 victoire de +27 contre les Kings avec KP à 34pts/5rbds/2blks

Sur cette série la licorne affole les compteurs et l’équipe commence à gagner. Et si finalement les folles ambitions individuelles de Kristaps affichées durant l’été étaient sur le point de se réaliser?
Après ce départ en trombe il était encore permis d’y croire, même si le calendrier était à l’avantage des Knicks avec essentiellement des matchs joués à domicile.

Mais pour la suite de la saison, KP et les Knicks vont doucement mais sûrement rentrer dans le rang. Sans totalement s’écrouler niveau stat, les sorties à plus de 30/35pts se feront plus rare (une seule fois dans la victoire face aux Lakers avec 37pts/11rbds/5blks le 12/12) tout comme les victoires qui auront du mal a être régulière.

Fin novembre le bilan était alors à 11 victoires pour 10 défaites et fin décembre les Knicks étaient tout juste à l’équilibre avec 18 victoires et 18 défaites.

Mais à fin janvier les Knicks basculeront définitivement dans le négatifs avec 23 victoires pour 29 défaites. Le temps tout de même de garder à l’esprit le très bon début de saison de Kristaps au moment de décider qui convoquer au All Star Game. Une sélection au rendez-vous des étoiles qui ne passera pas par le starting five même s’il fait partie des joueurs de la conférence Est à recevoir le plus de voix :

Fans Players Media
Player Votes Rank Votes Rank Votes Rank Score
LeBron James 2,638,294 1 220 2 99 1 1.2
Giannis Antetokounmpo 2,530,211 2 226 1 99 1 1.5
Joel Embiid 1,285,587 3 94 4 66 3 3.2
Kristaps Porziņģis 1,116,769 4 100 3 14 4 3.8
Kevin Love 771,929 5 31 6 2 7 5.8
Al Horford 384,936 7 18 8 13 5 6.8
Andre Drummond 220,736 9 38 5 4 6 7.2
Jayson Tatum 422,62 6 13 12 0 8 43.0
Enes Kanter 294,926 8 17 9 0 8 43.2
Dwight Howard 186,844 10 10 13 0 8 45.2
C’est donc grâce aux coachs que Porzingis obtiendra sa première et encore aujourd’hui unique sélection de All Star. Une façon de reconnaître sa progression et son bon début de saison régulière.

Le mois de février devait donc être synonyme d’une certaine forme de consécration, de joie et de célébration, il en sera malheureusement pour KP, pour les Knicks, pour les fans tout l’inverse.

Un mois de février qui correspondait justement au second voyage annuel de l’association. Nous étions donc sur place au Madison Square Garden lors de la fameuse rencontre du 6 février 2018 qui opposait les Knicks aux Milwaukee Bucks d’un Giannis Antetokounmpo pas encore double MVP consécutif mais déjà un des joueurs stars de la ligue sur qui il fallait compter.

Sans le savoir les membres de l’association vont y vivre un moment d’histoire de la franchise. Car bien plus qu’un match de saison régulière, qui se terminera par une défaite et un dunk ahurissant de Giannis sur Tim Hardaway Jr., un fait de jeu va faire basculer le destin de la franchise de New York ainsi que le destin de la licorne.

Alors que l’équipe est encore au contact au score au début du second quart, sur un dunk plein d’autorité de Kristaps sur la tête de Giannis dans la ranquette, il s’écroule directement à la réception. Se tenant directement l’arrière du genoux gauche, frappant du poing le parquet juste sous les yeux du banc de l’équipe.

Immédiatement le staff médical des Knicks entoure son joueur. Tout le public du Garden s’éteind, dont les membres de l’association postés quelques rangs plus haut dans les tribunes situées juste derrière l’action. Témoins d’une des plus terribles blessures que peuvent connaître les basketteurs avec ce qui sera diagnostiqué quelques minutes plus tard comme une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche.

Fin du match, fin de la saison et sans encore le savoir ce fut le tout dernier match de Kristaps Porzingis avec les New York Knicks…

Les blessures font bien sûr malheureusement parties du sport. Elles constituent toujours un coup d’arrêt, plus ou moins long, dans une carrière sportive.

Celle de Porzingis vient donc s’inscrire dans la longue liste des grands blessés de l’histoire des Knickerbockers. Car oui dans ce domaine ils sont loin d’avoir été épargné.

Certaines entreront dans la légende grâce à un bon dénouement et un comeback victorieux.
On pense ici à la blessure de Willis Reed dans le Game 5 des Nba Finals 1970, puis son retour quasi miraculeux dans le Game 7 au Madison Square Garden pour ce qu’on appellera plus tard de Willis Reed Game.

Il y eu aussi celle de John Starks qui fait aussi un peu partie de sa légende. C’est en effet d’une certaine façon grâce à la blessure qu’il va contracter au genoux à la fin du training camp de 1990 qu’il a pu devenir un joueur des Knicks pendant 8 saisons. Une mauvaise réception après avoir tenté de dunker sur Patrick Ewing (quelle idée en même temps) un genoux qui tourne et impossible alors de se séparer du joueur blessé. The rest is history…

Mais c’est bien les seuls cas de blessures qui vont trouver une fin heureuse car d’autres Knickerbocker n’auront pas vraiment cette chance. Pour Baron Davis par exemple dans les cas récents, à 32 ans, sa rupture partielle du ligament de la rotule et une rupture complète des ligaments croisés le 6 mai 2012 lors de la série de playoffs face au Miami Heat va l’envoyer directement à la retraite. Même s’il tentatera un retour via la DLeague en 2016.

Le cas de Bernard King, l’idole de Carmelo Anthony, vient évidement aussi à l’esprit quand on repense aux blessures marquantes dans l’histoire de la franchise. A 29ans et alors en plein de son prime (triple All-Star, second des votes pour le titre de MVP de la saison 1983-84…) sa carrière s’arrête brutalement le 23 mars 1985 dans une rencontre face aux Sacramento King par une rupture des ligaments croisés du genou droit. Avec les 55 matchs tout de même disputés cette saison et avec sa moyenne folle de 32,3pts par match, il termine tout de même meilleur scoreur de la ligue. Un titre de meilleur scoreur très loin de pouvoir le consoler. Les Knicks eux finirtons la saison en accumulant les défaites et finiront par se consoler avec le first pick de draft 1985 aka Patrick Ewing.
Bernard lui passera ensuite de longs mois et quasiment 2 saisons complètes éloignés des parquets. Tentant de tout son coeur de revenir et pouvoir rejouer en Nba. Une prouesse pour l’époque mais c’est finalement avec les Washington Bullets que son comeback sera finalement validé avec entre autre une sélection au All Star Game de 1991.

De Bernard King à Patrick Ewing il n’y a qu’un pas et celui qui peut être considéré comme le meilleur joueur de tout les temps chez les New York Knicks (à vérifier ici) n’a pas été épargné par les blessures. Très tôt dès sa saison rookie où il ne pourra disputer que 50 matchs, mais surtout dans ses dernières saisons à New York où ses blessures seront plus sérieuses et auront un réel impact sur sa fin de carrière.

Lors de la saison 1997-98 déjà où dans un match face aux Milwaukee Bucks il retombe très lourdement sur son sa main après une tentative de dunk avortée par une grosse faute d’Andrew Lang.

Verdict fracture + luxation complète de l’os lunaire + ligaments déchirés.

Intervention chirurgicale en toute urgence pour éviter les lésions nerveuses.
Une blessure qui aurait pu mettre un terme à sa carrière de basketteur puisqu’il s’agissait là d’une blessure qu’on retrouve généralement auprès des victimes d’accidents de la route.

Il loupera ainsi l’essentiel de la saison régulière mais avec une rééduction finalement plus rapide que prévue il réussirat à rejouter lors des playoffs 1998 en faisant son retour dans la série face aux Pacers. Un renfort précieux mais pas suffisant cette année là pour passer l’obstacle Indiana.

Et si cette blessure de 1997 ne mettra pas directement un stop à la carrière du grand Patrick, en 1999 et alors qu’il était âgé de 36 ans, sa déchirure partielle du tendon d’Achille sera finalement sa blessure la plus douloureuse. Elle va en effet l’empêcher d’aider ses coéquipiers qui vont, contre toute attente, atteindre les Nba Finals. Mais face aux tours jumelles Duncan-Robinson dans la raquette des Spurs le combat était forcément déséquilibré avec un Patrick Ewing en civil sur le banc.

Et dans ces Nba Finals 1999 un autre joueur précieux des Knicks fut fortement diminué par une blessure. Larry Johnson aka Grandmama souffrait déjà de problèmes dorsaux avant son arrivée aux New York Knicks, mais le héro du game 3 face aux Pacers ne disposait pas de tous ses moyens une fois arrivé en finale. Une blessure au genoux contracté lors du game 6 des finales de conférences l’empêchant d’évoluer à son véritable niveau dans son duel face à Duncan.

Son compagnon de 1999, le héro du game 5 dans le premier tour face au Heat, Allan Houston est également un joueur dont la carrière est trop souvent résumé à ses blessures.

Une appréciation générale qui fait surtout le lien entre son très gros contrat (100M$ sur 6 ans, très généreux en 2001) et le fait que sa carrière s’achevera bien plus tôt que prévu, à 33 ans, sans avoir pu refouler les parquets Nba après sa blessure au genoux.

Et que dire d’Antonio Mc Dyess, acquis dans un trade qui va envoyer notamment Marcus Camby à Denver (décidement les trade avec les Nuggets…)

Le All Star n’avait disputé que 10 rencontres la saison précédent son arrivée à New York, la faute à une blessure au genoux.

Une blessure qu’il va réagraver dès le premier match de présaison et qui lui fera louper l’ensemble de la saison régulière 2002-03.

Au final il ne prendra part qu’à 18 matchs avec les Knicks lors de la saison 2003-04 avant d’être envoyé aux Suns contre l’enfant du pays Stephon Marbury et Anfernee Hardaway dont le dossier médical n’est plus à faire.

Ainsi ce soir de février 2018, à tout juste 22 ans et avec un physique fragile, les interrogations sur l’avenir de la carrière de la licorne des Knicks étaient nombreuses.
Pourra-t-il revenir?
Revenir à son niveau?
Combien de temps sa rééducation va-t-elle durer?

Tant d’interrogation sans réponse alors que sa médiatique rééduration débutait à peine.

Entre temps les Knicks boucleront une nouvelle fois une saison loin des playoffs (29-53), opéreront un nouveau changement de coach en remerciant Jeff Hornacek qui sera remplacé par David Fizdale à l’été 2018.

Un nouveau coach qui fera même le déplacement jusqu’en Lettonie pour rencontrer son poulain, pardon sa licorne, espérant instaurer une relation de confiance entre lui et le joueur.

Une attention louable surtout après les débuts difficiles entre Kristaps et Phil Jackson. Au delà du retour à la compétition du géant Letton, la question de sa situation contractuelle allait rapidement devenir une des grandes interrogations de la saison 2018-19.
Contrat max? Pas de contrat max?
En l’absence de garantie sur l’état de forme du joueur qui vient de subir l’une des pires blessures possible, et qui n’avait jamais pu réaliser une saison pleine jusqu’avant, l’avenir de la franchise passait par cette difficile décision. Surtout que la free agency 2019 s’annonceait également très aléchante.

Sur le terrain le nouveau coach Fizdale peine à convaincre par sa méthode, le bilan victoire/défaite fait craindre une interminable saison de tanking non dissimulé, dans l’optique seule de récupérer un très haut choix de draft pour sélectionner le phénomène Zion Williamson.

Porzingis assiste lui impuissant aux différents revers de son équipe en tenu de ville. Il se montre de temps en temps au Garden, joue le jeu des médias en répondant au question sur son retour tout en se voulant patient dans ce long process.

Et alors qu’on pensait la relation avec Fizdale plutôt saine, un nouveau couac va intervenir publiquement le 9 novembre 2018.

En réponse à une déclaration du coach qui indiquait que sa rééducation n’avait pas sensiblement avancée et qu’il en était toujours au même stade que lors de la visite estivale de courtoisie, Porzingis va partager publiquement sur son compte Instagram 2 photos de lui où on pouvait le voir sprinter sur une piste d’athlétisme.

Une communication toute sauf le fruit du hasard et dont le timing correspondait exactement comme un droit de réponse.

Y aurait-il de nouveau de l’eau dans le gaz entre le clan Porzingis et l’organisation des Knicks. Tout semblait faire croire que l’équipe était proche du joueur, le préservait, ne souhaitait pas précipiter son retour à la compétition. Les semaines vont ainsi passer, les défaites des Knicks s’accumuler et puis alors qu’ils sont en pleine série de 11 défaites consécutive (pour une bilan de 10-40) tranquillement installés à la dernière place de la ligue.

Soudainement le 31 janvier 2019, un peu sorti de nul part on apprendre que Porzingis a demandé à obtenir un entretien avec le front office de la franchise.

Encore loin de la trade deadline fixée au 7 février ce rendez-vous pense-t-on est alors une façon de mettre la pression sur la franchise pour sérieusement se renforcer en vue de redevenir compétitive.

De nombreux noms circulent déjà depuis quelques semaines sur les stars qui pourraient venir exporter leur talent à New York à l’été 2019 (Kevin, Kyrie, Kemba, Jimmy…), le niveau de crédibilité de toutes ces rumeurs sont discutables mais l’espoir de jours meilleurs pour les Knicks semble possible.

On dit Kristaps inquiet par le jeu de l’équipe…

Mais pas du tout! Coup de théâtre à Broadway! Coup de tonnerre en Nba!
Quelques minutes après avoir apris l’existence de ce rendez-vous tombe l’annonce du trade de Porzingis!!!

Toujours blessé il est envoyé aux Dallas Mavericks en compagnie de Tim Hardaway Jr., Courtney Lee et Trey Burke. Les Knicks libèrent ainsi du salary cap en prévision de la free agency de l’été 2019 et récupère aussi dans l’affaire un tour de draft 2021, DeAndre Jordan, Dennis Smith Jr et Wesley Matthews qu’ils couperont très rapidement par la suite.

C’est ainsi que l’histoire de la licorne prend brutalement fin aux New York Knicks.

Un peu comme elle avait commencée, à savoir à la surprise générale. Personne ne voyait les Knicks le drafter en 2015 et personne ne voyait se faire trader de cette façon.

Une telle idée avait couté le poste de Phil Jackson, Steve Mills aura donc réussit là où le Zen Master avait échoué. Enfin parler de réussite est un bien grand mot surtout lorsque l’on connait le dénouement de la free-agency 2019 et lorsqu’on appris plus tard que c’est le clan Porzingis qui avait demandé le transfert du joueur.

Accueillit à New York sous les huées du public, puis adopté comme le grand espoir qui devait redonner des couleurs à leur équipe de coeur, en l’espace de 3 saisons KP aura tout connu avec les Knicks.

Tout ou presque. Changement de coéquipiers à la pelle, changement de coach, de président, une sélection All Star non honoré, une grave blessure… mais peu de victoire, pas de qualification en playoffs.

Il n’y aura donc pas de Happy End pour la licorne à New York et le public qui le portait finalement dans son coeur éprouvera finalement beaucoup de rancoeur dans les semaines et mois qui suivront son trade. Une réaction assez logique justifiée par le sentiment de s’être fait abandonné par le joueur en qui devait représenter l’avenir.

Prêt à miser sur le duo qu’il doit former avec la pépite Slovène Luka Doncic, Mark Cuban le propriétaire des Dallas Mavericks lui proposera dès l’ouverture de la free agency le 1er juillet 2019 un contrat de 158 millions de dollars sur 5 ans.

Ce même sans avoir rejouer sur un parquet Nba avant le début de la saison 2019-20.

Son retour au Madison Square Garden le 14 novembre 2019 fut très attendu.

Quelques jours après un match aller dans le texas (victoire des Knicks 106 à 102), c’est dans une ambiance digne des plus belles rencontres de playoffs des années 90 que le public du Garden lui réserva un accueil à la hauteur de son départ fracassant. Un retour à New York qui se solda par une nouvelle défaite de Porzingis face à son ancienne équipe (victoire des Knicks 106 à 103)

Tout ça est encore très loin des rivalités historiques Knicks/Bulls, Knicks/Heat, Knicks/Pacers… mais la relation entre Porzingis et les fans des Knicks ne semble pas encore prête à s’apaiser.

Le joueur, encore blessé au genoux lors des playoffs 2020, utilisant son compte twitter pour se rappeler aux bons souvenirs des Knicks.

Où la définition de rajouter de l’huile sur le feu.

Quoiqu’il en soit, le passage de Kristaps restera une page dans le livre d’histoire de la franchise.

Persona non grata aujourd’hui à New York, son passage a beau avoir été court, il n’en reste pas moins intense tant il aura fait vivre de nombreuses émotions au public du Garden et à la fan base des Knicks.Sans avoir été l’artisan de grandes victoires, il aura incarné en l’espace de 3 petites saisons le joueur qui faisait le lien entre la période Carmelo Anthony et celle, on l’espère, qui est en train de s’écrire peut-être avec RJ Barrett.

Rare sont les rookies dans l’histoire des Knicks à avir prolonger leur carrière plusieurs saisons à New York (le dernier est Charlie Ward en 1998, le prochain pourrait être Frank Ntilikina…)
Très rare sont également les joueurs à avoir pu poursuivre leur carrière plusieurs saisons à New York après une grave blessure.
Enfin encore plus rare sont les licornes à vivrent dans la jungle.

« Concrete jungle where dreams are made of » chantait Alicia Keys

Et si vous voulez en lire plus sur l’histoire de la licorne à New York :
New York Knicks: Clarence Gaines Convinced Phil Jackson To Draft Kristaps Porzingis
The Phil Files: Draft day par ESPN
Knicks have not given a multi-year contract to any draft pick this century
Kristaps Porzingis skipped exit interview because he’s reportedly frustrated with Knicks’ dysfunction
Suns had 2017 trade offer for former Knicks PF Kristaps Porzingis rejected
New York Knicks Fans Celebrate Phil Jackson Getting Fired as Team President
NBA Rumors: Kristaps Porzingis Concerned by Knicks’ Play, Wants Clarity on Role par Bleacher Report

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