Retour sur une intersaison mouvementée

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Dear Summer

Après avoir drafté Kevin Knox et Mitchell Robinson en juin dernier, la stratégie du Front Office New Yorkais (représenté par Steve Mills, président, et Scott Perry, General Manager) était assez claire :

priorité à la jeunesse,

développement des joueurs,

tout en préservant le salary cap.

Objectif en vue l’été 2019 et sa Free Agency  annoncée comme l’une des plus importante de l’histoire notamment : Kevin Durant, Kawhi Leonard, Kyrie Irving, Kemba Walker ou encore Jimmer Butler en têtes d’affiche.

 

Road to Zion

Si le tank a très bien fonctionné toute l’année (pour le développement des jeunes, libre à chacun de juger le travail du coach Fizdale…), c’est dans les coulisses qu’a eu lieu le tournant de la saison avec le départ réclamé de Kristaps Porzingis. Il est aussitôt envoyé à Dallas en compagnie de Tim Hardaway Jr, Trey Burke et Courtney Lee contre Dennis Smith Jr, Deandre Jordan, Wesley Matthews et 2 futurs picks de draft (le premier tour 2021 non protégé et le 2023 protégé top 10 des Mavericks).

Certes, les envies de départ du Letton furent une surprise pour les fans mais les dirigeants en ont ainsi profité pour libérer du futur cap (grâce aux départs d’Hardaway et Lee) et ainsi s’offrir et offrir aux fans le droit de rêver en vue de juillet 2019…

Tout cet emballement, bien alimenté par les médias toute la saison, particulièrement excessif sur Durant (« Durant a fait déménager ses entreprises à New York », « Durant aime l’Empire State Building », « Durant dort avec des posters de New York dans sa chambre », « Durant aime les lumières de Broadway » etc…) et Zion Williamson, numéro 1 de draft annoncé, a probablement aveuglé beaucoup de fans…

 

Just an illusion

Parce que les règles de draft ont changé, pile l’année où New York décide de vraiment tanker. Le pire bilan n’offrant plus que 14% de chance de récupérer le premier choix de draft (comme pour le 2e et 3e pire bilan) contre 25% les années précédentes.

Parce que la loterie c’est du hasard (ou presque…).

Parce que les concurrents étaient très nombreux, et surtout très sérieux, à pouvoir comme les Knicks offrir deux contrats max (Clippers, Lakers, Nets entre autres).

Parce que certains fans ont trop sous-estimé certains concurrents. « Il n’y a qu’une seule équipe à New York« , « Brooklyn n’a aucune chance » etc… je l’ai très, trop, souvent lu et entendu. En oubliant que certains projets étaient bien plus avancés que celui des Knicks qui partaient quasiment de 0.

Parce qu’en général les meilleurs deals, ou du moins ceux qui se réalisent, sont ceux qui font le moins de vagues ou ne fuitent quasiment pas. En tout cas pas des mois avant (mis à pars Anthony Davis mais qui reste un cas particulier au vu des dommages collatéraux…) En revanche, personne n’avait vu venir le trade de Porzingis et encore moins aussi rapidement après les rumeurs. Il est fort probable que les discussions avec les autres équipes ont démarré bien avant le meeting organisé par ce dernier et son clan. Le deal n’a sans aucun doute pas été acté en quelques minutes…Par ailleurs, le Front Office a confirmé les discussions depuis plusieurs semaines).

Parce que nous sommes les Knicks et qu’il y a toujours quelque chose qui foire.

Parce que…

 

Ball don’t lie !!!

Et c’est ainsi qu’un soir de Mai arrive la première douche froide :

le first pick est obtenu par les Pelicans lors de la loterie.

Pas de Zion Williamson.

Pas de big three.

Et déjà des rêves qui s’envolent pour les plus rêveurs d’entre nous…

Patrick Ewing n’aura pas suffit cette fois pour nous porter chance…

 

Yo I’m a Knick

Néanmoins, la franchise de Big Apple héritera du 3e pick ce soir-là. Il se transformera en juin en joli lot de consolation avec la draft de RJ Barrett ( Zion Williamson étant drafté en premier par les Pelicans et Ja Morant en deuxième position par les Grizzlies)

Annoncé futur first pick en début de saison et ayant dominé au lycée et en sélection jeune du Canada :

  • Elu «2018 Naismith High School Boys’ Player of the Year »

(c’est à dire meilleur lycéen de l’année 2017-2018 avec Montverde Academy)

  • Champion du Monde U19 FIBA 2017
  • MVP de la Coupe du Monde U19 FIBA 2017

(avec 21.6 pts, 8.3 rbds, 4.6 ast et 1.7 stl)

Au final, c’est peut-être même plus qu’un lot de consolation au vu du potentiel de ce gamin et il devrait (si ce n’est pas déjà le cas) faire oublier, ou a minima atténuer pour les plus déçus, l’envol du first pick et de Zion en Louisiane.

 

 

 

Brooklyn Go Hard

Entre temps apparaissent les premières rumeurs d’une arrivée de Kyrie Irving à New York, non pas à Manhattan mais Brooklyn… Le 2e membre du big three rêvé par certains était lui aussi en train de s’envoler. Bien que le joueur en lui-même divisait la Knicks Nation par son comportement, son leadership douteux ou simplement son style de jeu …

Ainsi, tous les espoirs étaient désormais tournés vers un certain KD où les rumeurs l’envoient depuis des semaines au Madison Square Garden.

Puis vint ce fameux 10 juin 2019, 5e match des finales NBA opposant les Warriors aux Raptors. Durant, de retour de blessure, se rompt le tendon d’Achille sur une tentative de dribble. Les conséquences sont terribles (pour le joueur en premier lieu évidemment) :

opération dans la foulée

et 1 an probable d’absence des parquets.

Un tournant pour l’avenir de l’agent libre le plus convoité de juillet ?

Beaucoup de débats ont alors lieux, que ce soit dans la Knicks Nation, ou parmi les autres fans NBA. « Activera-t-il par sécurité son option dans la Baie d’Oakland ? Prendra-t-il le risque de partir malgré un an absence ? Vaut-il désormais le max ? Reviendra-t-il à son niveau ? »

Beaucoup de questions encore sans réponses aujourd’hui, sauf une.

Oui Kevin Durant est un des meilleurs joueurs au monde, que l’on soit fan ou non du joueur et/ou de sa mentalité, un MVP de saison régulière et un multiple MVP des finales.

Bien qu’avec un an d’absence et une interrogation sur son niveau à son futur retour, il faudra lui donner un contrat maximum pour avoir une chance de le signer.

 

Golden State, Brooklyn, les Clippers et les Knicks déjà tous intéressés pour le (re)signer ne rechigneront pas sur ce point. Le sprint final est alors lancé.

A l’approche de l’ouverture officielle, le départ de Durant vers New York City semble de plus en plus probable. Mais pour quelle franchise ? Les Knicks longtemps favori à Vegas se font alors doubler par les Nets fin juin. On n’attend plus que la signature de Kyrie Irving pour ’officialiser son arrivée à Brooklyn et ce dernier fait le forcing auprès de son pote pour qu’il le rejoigne.

Quelques heures avant l’ouverture le 1er juillet 2019, la fameuse Woj Bomb tombe et va enflammer la toile :

Kevin Durant va rejoindre Kyrie Irving et s’engager avec les Brooklyn Nets!!!

Il est également accompagné de Deandre Jordan (joueur des Knicks pendant quelques semaines…) qui passe de l’autre côté de l’East River. Le compte instagram du joueur confirmant quelques minutes plus tard la nouvelle. La NBA change donc à nouveau de visage… mais avec l’autre franchise de Big Apple.

La Knicks Nation est alors en PLS (une fois de plus vous me direz) ou du moins la majorité. Celle ayant vraiment cru aux perpétuelles rumeurs depuis des mois.

L’autre partie, probablement plus minoritaire il est vrai, doit se souvenir de The Decision de Lebron James en 2010. Le plan déjà préparé par le FO de l’époque, et ce dès la saison 2008-2009, qui au final n’a peut-être jamais été une vraie option pour le King. Une véritable désillusion pour les fans…

Il y avait aussi les spectiques à l’idée de tout miser sur un joueur blessé, qui aura 32 après son absence estimée à un an, lui donner un contrat max et n’avoir aucunes garanties sur son futur niveau. So Knicks

Et enfin ceux qui préféraient poursuivre le projet jeune entammé depuis 2 saisons.

Quoiqu’il en soit le plus gros poisson de cet été 2019 est bel et bien parti chez le voisin…

 

It was all a dream

Alors avec un peu de recul, on peut se poser des questions :

la blessure de l’ancien Warriors a-t-elle tout changé ?

La rumeur Knicks alimentée pendant des mois étaient elle réelle ou un simple écran de fumée ?

Honnêtement, difficile à dire car depuis début juillet les news des insiders se contredisent. Certains d’entre eux estiment qu’il était vraiment attiré par les Knicks, mais que c’est sa blessure qui a changé la donne. D’autres affirment qu’il ne voulait pas venir seul. D’autres encore estiment qu’à l’inverse la franchise mythique de Manhattan n’a jamais été une option. Bobby Portis a déclaré par exemple que les joueurs savaient depuis février que Durant et Irving iraient aux Nets.

Bref, énormément de versions et en réalité c’est très compliqué de discerner le vrai du faux. Chacun se fera donc sa propre opinion sur le sujet. Mais au final, il est fort probable que nous ne saurons jamais la vérité, à moins que le joueur lui-même en parle (et probablement pas tant qu’il sera encore en activité).

Nos chers voisins…

Mettons également notre fierté de côté et soyons honnêtes quelques instants.

Il faut bien avouer que Brooklyn a été très, trop, sous-estimé voir raillé par les Knicks fans. « Il n’y a qu’une team à New York », « c’est plus grand de gagner avec les Knicks », « pourquoi Durant irait signer aux Nets ? »  « Ça n’a pas de sens » etc…

Je l’ai personnellement souvent lu sur les réseaux sociaux, forums ou autres. Ils ont pourtant montré de bonnes choses cette saison (à l’instar des Clippers l’autre équipe de Los Angeles… eux aussi autre grand gagnant de ce mois de juillet) sur le terrain avec une qualification en Play Off. Et ce sans grande star (je n’oublie pas Russell mais ce dernier devient all star juste cette saison ) Mais avec un coach séduisant par ses principes de jeu et développant bien ses jeunes. Sans oublier un Front Office représenté par Sean Marks qui fait un excellement boulot depuis sa prise de fonction, sans gros pick de draft et rattrapant les boulettes de son prédécesseur Billy King.

Leur projet sportif était clairement bien plus avancé que le notre qui est encore en phase embryonnaire puisque l’on peut estimer que la draft de Barrett, le gros pick attendu du projet, marque vraiment le début du renouveau.

Oui on est en reconstruction depuis deux ans. Une reconstruction basée sur un projet de développement de jeunes joueurs. L’imbroglio Porzingis, jusqu’alors faisant parti du projet, a clairement retardé cette reconstruction. Nous avions beaucoup de jeunes joueurs, mais clairement un manque d’un joueur à gros potentiel. Chose réparée depuis juin désormais et qui redonne ainsi un vrai coup de fouet.

Oui les dirigeants des Nets font du bon boulot depuis quelques années et vont récolter les fruits de leur travail.

Oui ils avaient probablement 2 ans d’avance sur leur projet de construction comparé au notre.

Et oui ils restent la 2e équipe de New York… mais c’est bien eux qui décrochent le gros lot.

Bref, beaucoup d’arguments en leur faveur et prouvant que le projet sportif (et ce n’est pas le seul exemple de ces dernières années) est bel et bien le plus important aux yeux des agents libres. Pour ceux qui en doutaient encore, simplement dire « viens à NYC et joue au Garden », ça ne suffit pas. « Nous on est les Lakers on a 17 bagues » non plus. C’est une ligue où les joueurs décident désormais. Leur vendre un projet, un cadre et une structure stable est bien plus important aujourd’hui que la taille du marché.

Fort heureusement le front office actuel l’a compris comparé à ses prédécesseurs. Il faut les féliciter pour ça et prendre exemple, le travail paye toujours. Mais il faut savoir rester patient (c’est une vertu à ce que l’on dit). La patience, maitre mot d’une construction même si c’est les Knicks dont on parle. Car comme Rome, on ne se construit pas en un jour. Puis après tout, ne nous mentons pas, combien de saisons en Playoffs sur les deux dernières décennies ?

Alors une saison de plus ou moins est ce vraiment si important si derrière la construction est réellement bien effectuée et nous assure un avenir solide ?

Le Plan B

Mais revenons à nos moutons, ou plutot nos voisins. La franchise de Mikhaïl Prokhorov frappant fort dès les premières heures de juillet, il était intéressant de suivre la réaction de la direction des Knicks.

Car oui la hantise de tous était de les voir enclencher le panic mode et enchainer les conneries habituelles à surpayer des joueurs qui ne le méritent pas (qui se rappelle les contrats boulets de Jérome James ? Eddy Curry ? Allan Houston ? ou plus récemment Noah et Hardaway Jr ?).

Voir du Tobias Harris, du Nikola Vucevic ou du DeMarcus Cousins, bien qu’ils soient de bons joueurs ce n’est pas la question, au max en orange and blue aurait une nouvelle fois prouvé que notre direction n’a rien retenue des erreurs du passé.

Que nenni.

Car oui Mesdames et Messieurs, Steve Mills et Scott Perry avaient vraiment un plan B. A première vue, il est plus que probable qu’ils étaient au courant pour KD. Ce dernier se trouvant à New York le jour J quand la direction new yorkaise se trouvait elle à Los Angeles pour rencontrer des agents libres.

Ensuite, elle n’a pas attendu le dernier moment pour se retrouver sans rien. Car dans la journée plusieurs signatures furent annoncées comme notamment Julius Randle, Taj Gibson, Bobby Portis ou encore Wayne Ellington.

Je pense à Leonard, bien que personnellement je regrette qu’ils n’aient peut-être pas tenté plus pour lui. Mais ce dernier semblait vraiment n’avoir que deux options, LA ou Toronto. Le rencontrer avec 0.0001% de chance de le signer puis attendre sa décision plusieurs jours aurait été catastrophique.

Elfrid Payton rejoindra aussi l’équipe quelques heures plus tard. Un joueur apprécié par Perry qui avait déjà tenté de le récupérer lorsqu’il était à Orlando mais n’avait pas souhaité inclure de premier tour de draft réclamé par le Magic. Et c’est finalement sur un retournement de situation autour de Morris et Bullock que s’achève le plan B.

Récapitulatif des signatures :

Julius Randle (ex Pelicans) : 56.7 millions sur 3 ans – 3e année en team option

Bobbys Portis (ex Wizards) : 30.75 millions sur 2 ans – 2e année en team option

Taj Gibson (ex Wolves) : 18.45 millions sur 2 ans – 2e année en team option

Wayne Ellington (ex Pistons) : 16 millions sur 2 ans – 2e année en team option

Reggie Bullock (ex Lakers) : 8.2 millions sur 2 ans – 2e année en team option

Elfrid Payton (ex Pelicans) : 16 millions sur 2 ans – 2e année en team option

Marcus Morris (ex Celtics) : 15 millions sur 1 an

Les Team option sont enfin utilisées pour Trier et Dotson.

Au niveau des départs, aucun des joueurs expirants n’a été prolongé. Hezonja rejoint Portland, Mudiay s’en va à Salt Lake City, Jordan traverse le pont en direction de Brooklyn, Vonleh prend la direction des lacs du Minnesota et enfin Luke Unikornet s’engage à Chicago.

 

See you later

Dans un premier temps, il est intéressant de remarquer qu’à l’exception de Julius Randle et Marcus Morris, tous les autres contrats disposent d’une team option. Ce qui permet de garder de la flexibilité à l’été 2020 en cas de bon coup à faire (coucou Anthony Davis, si jamais l’aventure purple and gold tourne mal), ainsi qu’à l’été 2021 où d’autres gros poissons pourraient se retrouver libres (un certain grec par exemple).

 

 

 

 

 

 

C’est donc en soit un bon point pour les dirigeants qui n’ont pas foiré, une fois n’est pas coutume, en bloquant le cap sur plusieurs années. A l’inverse en s’appliquant à le préserver ils gardent un maximum de flexibilité sur les prochaines années.

L’avantage aussi de ces contrats, c’est qu’ils sont également échangeables assez facilement pour une équipe cherchant à libérer du salary cap l’été prochain. Contre un éventuel asset ou à l’inverse si une franchise est intéressée par un de ces gars (hormis Morris), elle pourra utiliser l’option équipe pour le conserver un an de plus (ou deux dans le cas de Randle). Toutes les options sont donc ouvertes, en fonction des résultats et éventuelles opportunités pour des trades. Sur ce point c’est bel et bien du bon travail !

Let’s Go Knicks

Passons maintenant aux joueurs eux-mêmes. Les mauvaises langues diront que les Knicks collectionnent les postes 4 et peuvent limite en faire un 5…. Si on se réfère à leurs postes de bases oui, sauf que dans le lot, plusieurs d’entre eux sont polyvalents et il est même fort probable que plusieurs soient utilisés sur d’autres postes en priorité (Morris en SF, Portis en C par exemple).

Julius Randle sort d’une bonne saison en Louisiane (20 pts 9 rebonds environ) et est encore jeune, donc va continuer de progresser. De plus, l’an dernier offensivement ce fut catastrophique avec aucun joueur véritablement régulier au scoring. Il sera donc attendu sur ce point et il est fort probable qu’il soit avec Barrett nos options 1 et 2 en attaque.

Véritable boule de muscle (le Zion du pauvre ?), son style tout en puissance est complètement différent de ses prédécesseurs Vonleh et surtout Porzingis. Sans oublier qu’il semble complémentaire à Robinson sur le papier.

Ce dernier aura sûrement du travail en défense au vu des errements de ce côté du terrain de l’ex Angelinos. Sans aucun doute le futur starter au poste 4 et probablement un bon coup effectué, car pas signé excessivement cher, facilement tradable au cas où (car il dispose d’une bonne côte dans la ligue). Et avant tout ça il reste un bon joueur de basket ayant progressé ces deux dernières saisons. Le renfort offensif majeur de l’équipe et son duo avec Barrett sera attendu chez les fans.

 

 

Taj Gibson et Marcus Morris sont eux deux bons vétérans qui vont apporter de la défense et de la grinta en priorité. Le premier pouvant jouer 4-5 et le 2e peut évoluer aux postes 3-4. Probablement des vétérans indispensables pour inculquer de la culture défensive aux jeunes.

Il ne fait aucun doute que ces deux-là laisseront leurs tripes sur le terrain et ne rechigneront pas à faire le sale boulot, voir à jouer les éboueurs.

Je mise personnellement sur Morris starter en tant que SF et Gibson back up de Randle.

Taj n’aura d’ailleurs peut être que 10-15 minutes par soir mais rien que sa présence dans le vestiaire sera importante notamment pour le développement de Robinson. Deux joueurs, deux soldats, qui seront probablement appréciés des fans, notamment des nostalgiques des années 90. Des signatures intéressantes par rapport à ce qu’ils peuvent apporter sur et en dehors du terrain. Il ne faut pas oublier que l’équipe a encore beaucoup de jeunes en développement et avoir des vétérans de ce genre pour les encadrer ne sera pas du luxe.

 

Wayne Ellington aura également un rôle primordial cette saison par sa capacité à shooter à 3 pts avec la lourde tâche d’offrir du spacing à une équipe en manquant cruellement (et tant que Barrett n’aura pas de shoot fiable à 3 pts ce qui pourrait prendre quelques années).

Un vrai 3 and D apprécié partout où il est passé. Il aura donc le rôle laissé vacant par Wes Mathews ou Courtney Lee avant lui mais avec un bien meilleur shoot. Un bon coup sur le marché des roles players.

 

Reggie Bullock s’inscrit également dans ce rôle de 3 and D mais ce dernier, après un deal initial de 16 millions sur 2 ans, n’en touchera que la moitié. La faute à une hernie discale aux cervicales qui va l’éloigner des terrains pendant 6 mois. Il ne devrait donc débuter à New York qu’en 2020 au mieux.

Sur le papier c’est aussi un bon rôle player mais attention à l’embouteillage sur les extérieurs à son retour.

 

Enfin, deux signatures qui elles me paraissent plus surprenante ou du moins, moins convaincante. Celle de Payton à la mène et de Portis à l’intérieur.

Pour le premier, il sort d’une saison correcte aux Pelicans. Oui sur le papier statistiquement c’est même pas mal. Mais attention aux stats, parce que sur le terrain je ne le trouve pas si convaincant que ça. Mudiay en étant un bel exemple de la saison dernière. C’est un joueur désiré par Perry depuis l’an dernier (c’est d’ailleurs lui qui l’a drafté en 2014 pour Orlando), ce n’est donc pas une surprise en soit de le voir débarquer à New York…

Un style néanmoins différent de Mudiay l’an dernier (aka je fonce au panier et je ne connais pas le mot défense) puisqu’il est plus tourné vers la passe et un semblant de défense.

Certains diront que sa signature a sonné la fin de l’aventure New Yorkaise pour Ntilikina mais attention, il ne faut pas oublier que l’an dernier il y avait déjà 3 voire 4 meneurs (si on compte Burke avant le trade de Porzingis) et que Ntilikina et Smith ont souvent été blessés. Au final, il y a limite eu des problèmes à la mène car les 3 étaient sur le flanc aux alentours de février…. Alors il y aura embouteillage en début de saison et Fizdale a déjà déclaré qu’il y aura bataille pour le poste de starter entre les Payton Ntilikina et Smith.

De mon point de vue, je ne trouve pas cette signature si pertinente que ça vu qu’il y a déjà deux jeunes joueurs en développement sur ce poste et c’est leur enlever des minutes…

(Aparté : Excuse my french)

Oui Ntilikina sors de deux saisons très décevantes.

Mais il ne faut pas oublier que c’est un projet et qu’il était prévu qu’il lui fallait au moins 2 ans pour être prêt. C’est valable pour Knox également.

Ni voyez pas de chauvinisme de ma part, quand on parle des Knicks, je me moque totalement de la nationalité du gars en question. En revanche, je suis partisan de laisser du temps à des gamins qui débarquent à 18 piges dans la ligue. Surtout quand ils sont très loin d‘être nba ready, quel qu’ils soient, et qu’ils ne sont pas aidés en plus par le contexte. Dans le cas cas des knicks, aucun plan de jeu et aucun système (du chacun pour soi n’aide pas vraiment à développer des joueurs).

Il y a tellement d’exemples de joueurs ayant vraiment progressés qu’après 2 ou 3 saisons et qui sont ensuite devenus de bons rôles players, voir pour certains des stars. Je trouve stupide de renoncer à des jeunes après 2 ou 3 ans parce qu’ils n’ont pas encore tout défoncé.

Alors Nitlikina part de bien plus loin que Smith par exemple, mais il faut aussi comprendre qu’un effectif n’a pas 15 stars dans son équipe et avoir des rôles players est important. Je ne connais ni le plafond de Ntilikina, Smith ou Knox mais les uns comme les autres il ne faut pas oublier leur âge et arrêter de les descendre à tout va après plusieurs matchs loupés.

Le style de jeu du français est bien différent de Smith (voir complémentaire d’ailleurs). Mais pour l’un comme l’autre, il y a du travail pour être vraiment un starter dans la ligue. Aucun des deux (et des trois en comptant l’ami Payton) n’a de shoot et c’est primordial actuellement.

Smith est un bien meilleur scoreur et claquer de gros dunks c’est bien, mais ce n’est pas suffisant à l’heure actuelle. Et défensivement c’est aussi un problème…

Il aime bien porter la balle mais désormais il y a Barrett. Il ne faut pas oublier ses difficultés à cohabiter à Dallas avec Doncic… Il sera intéressant de voir comment le duo Smith-Barrett va s’entendre sur le terrain.

A l’inverse, le français a énormément de travail à faire en attaque. Trop timide, shoot pas fiable, disparait souvent pendant les matchs…  tout ça on l’a tous vu mais il est plus important en défense et semble plus complémentaire au Canadien.

Frank (21ans) et Dennis (22ans) sont deux jeunes joueurs ayant encore besoin de temps pour s’améliorer et devenir des joueurs solides et réguliers.

(fin de l’aparté )

Payton en revanche présente des défauts, bien plus rédhibitoires selon moi vu son âge et ses années dans la ligue, en comparaison avec nos deux jeunes. Il est toutefois pas impossible de le voir briguer le poste de starter aux yeux de Fizdale, au grand dam de Dennis & Frank.

C’est pourquoi un meneur vétéran aurait été bien plus utile à mon humble avis. Surtout ne postulant pas à un gros temps de jeu, pour laisser Smith et Ntilikina jouer le plus longtemps possible. Pour ainsi mieux se développer et créer des liens sur le terrain avec Barrett et Robinson.

Je ne suis donc pas vraiment convaincu par sa signature et je pense qu’il y avait mieux à faire. Mais qui sait ? Après tout, il a aussi le droit de prouver qu’il mérite sa place et il faudra attendre de le voir en action pour juger si cette arrivée est pertinente ou non.

Dans le même genre, l’arrivée de Portis, après les signatures de Randle et Gibson, a surpris dans un secteur déjà fourni. Ce dernier devrait jouer back up de Mitch selon ses propres dires d’ailleurs.

C’est un bon joueur offensif et il est capable de rentabiliser ses 20-25 min. Il connait déjà bien ce rôle pour l’avoir eu aux Wizards et aux Bulls. Joueur qui semble avoir une bonne mentalité et travailleur (quand Mirotic n’est pas dans les parages…), ambitieux également puisqu’il vise ni plus ni moins que le titre de 6e homme.

En revanche, il faudra lui expliquer de vite se taire, et c’est aussi valable pour Randle, au sujet des comparaisons avec les knicks 90’s qu’il s’amuse à faire au vu de sa défense douteuse 😊.

Pas forcément une signature utile à la base (sauf si Gibson ne joue finalement que très peu) mais qui pourrait surprendre.

 

Give me Five

Il est très difficile de deviner les futures rotations. Tant il y a de joueurs pouvant évoluer sur plusieurs postes et tant il est difficile de deviner les intentions du coach David Fizdale. Il a tenté tellement de line up l’an dernier, sans véritable ligne directrice, et parfois de façon incompréhensible.

L’an dernier Fizdale avait carte blanche et un effectif bancal bâti pour uniquement tanker. Pas forcément opportun de le juger sur le bilan pur car de toute façon le but n’était pas de gagner. Il a déçu par le niveau, ou plutôt le manque, tant il n’y avait pas le moindre système de jeu affiché ni de principe basique en attaque comme en défense.

Très peu convaincant en règle générale par son coaching et ne liant pas de belles paroles dans la presse à des actes. Mais soit, ce n’était qu’une première année et peu de talent à disposition.

Mais cette année, même si l’effectif n’est pas taillé pour jouer les premiers rôles, loin de là, il y a suffisamment de profondeur et bien plus de talent pour au moins proposer un minimum de basket. Arrêter les purges à base d’iso constante et voir une progression dans le jeu.

Il sera donc attendu au tournant par les fans et selon les dernières rumeurs par la direction également. Avec des jeunes comme Barrett, Robinson, Knox, Smith, Trier ou Ntilikina il est primordial de ne pas les laisser livrés à eux même sur le terrain. Leur donner un certain cadre et des systèmes pour les développer correctement… Sans oublier, une progression globale au niveau du bilan.

Cela ne rime pas forcément avec une qualification en playoff, mais bien par une progression comptable.

Rotations possibles, en se mouillant un peu :

PG – Smith ou Payton et inversement – Ntilikina

SG – Barrett – Ellington– Trier – (Bullock)

SF – Morris – Knox – Dotson

PF – Randle – Gibson – Brazdeikis

C – Robinson – Portis

Ou

PG  Smith ou Payton – Ntilikina

SG Barrett – Trier – Bullock

SF Ellington – Morris ou Knox – Dotson

PF Knox ou Morris– Portis – Brazdeikis

C Randle – Robinson – Gibson

 

En résumé, si le plan A a vite pris du plomb dans l’aile quelques heures avant le début de la Free Agency, et ce malgré toutes les espérances/rêves et rumeurs depuis des mois, le plan B a plutôt été correctement géré par la direction. Et surtout, il n’y a pas eu de grosses boulettes à coup de contrats max ou surévalués sur des joueurs moyens bloquant le cap sur plusieurs saisons. Et ça, c’est déjà une bonne chose car ce Front office, à défaut d’être qualifié de génie en signant les gros poissons de l’été, a au moins le mérite de retenir les erreurs du passé et continuer de construire autour des jeunes. Une vraie différence avec les anciennes directions, un bon point en soit !

Certes, nous sommes loin du clinquant, des strass et paillettes. Encore très loin d’un retour en Play Off et au premier plan, mais à la place il y aura un paquet de joueurs revanchards et des cols bleus. De quoi au moins envisager un peu plus que 17 victoires. D’autant plus que si on a bien des leçons à retenir de la saison 2018-2019, c’est que tanker pour tanker et avoir le pire bilan de la ligue ne sert plus à rien vu le faible pourcentage d’avoir le premier choix de draft. Et que pour attirer des Free agents de renoms, il faut montrer des choses sur le terrain et développer une culture. Le bilan en lui-même n’est pas forcément important, la progression et le visage affiché en revanche… Le leitmotiv de la saison à venir ?

 

On fait le bilan, calmement…

Alors quels sont vos avis sur cette Free Agency ? Quelles sont vos attentes pour la saison à venir ?

Si je devais me mouiller, je donnerais C+ :  pas de quoi fantasmer et espérer une grosse saison mais un plan B globalement bien géré, notamment par les situations contractuelles proposées, et qui doit permettre de progresser individuellement et collectivement.

 

Je sais que certains d‘entre vous parlent déjà 8e place et Playoffs. Mais personnellement je ne trouve pas cela réaliste car l’équipe a encore beaucoup trop de jeunes encore loin d’être prêts. La tête d’affiche ne sera que rookie et manque encore d’un peu de talent. Alors oui, on ne sait jamais. La lutte pour la 8e place est toujours ouverte. Dans le meilleur des mondes tout clique, l’alchimie se met en place rapidement, Barrett sors déjà une saison rookie à la Doncic et Randle frôle le niveau all star…

Au regard des autres équipes, cela me semble plus réaliste, avec notre coach et notre jeune effectif fraichement renouvelé, à la recherche d’une alchimie,  de viser la 12e-13e place (devant charlotte et cleveland, au coude à coude avec les hawks) Et surtout, une saison aux alentours de 30-33 victoires!

 

J’en reviens à notre voisin de Brooklyn (n’y voyez pas une fixation mais vu leur proximité et le travail accompli, ça me semble pertinent de les prendre en exemple) mais regardez leur progression :

Saison 2016-2017 : starting five :  Jeremy Lin, Caris LeVert, Bojan Bogdanovic, Trevor Booker et  Brook Lopez pour un bilan de 20 victoires / 62 défaites. 15e de l’est soit une saison et un effectif assez similaire de notre saison 2018-2019. A la différence que nous avons pu bénéficier de notre pick de draft pour drafter RJ Barrett. Les Nets n’en ont pas profité puisqu’ils avaient envoyé plusieurs années auparavant ce pick à Boston, puis tradé aux Sixers qui l’ont converti en Markelle Fultz. Sans juger le joueur, c’est donc un premier pick de draft de perdu quand New York a pu drafté en 3. Ils récupèrent malgré tout Jarrett Allen plus bas dans la draft, que l’ont peux comparer avec notre bon coup Robinson au second tour par exemple.

Saison 2017-2018 : Lin se blesse d’entrée mais ensuite cela donne D. Carroll– A. Crabbe –S. Dinwiddie– R. Hollis-Jefferson – T. Zeller pour un bilan de 28 victoires / 54 défaites et 12e place de l’est. C’est ce genre de progression comptable qu’il faut espérer cette année. Surtout que nous avons, en théorie, plus de talent qu’eux à ce moment de la reconstruction. Mais la différence réside également sur le pick de draft toujours en notre possession. Et c’est pour moi, à l’heure actuelle, le point de référence pour notre saison 2019-2020 au niveau de l’avancement des projets.

Saison 2018-2019 : 41 victoires / 40 défaites et 6e à l’est, Russell devient all star, les nets vont faire un tour en playoffs en montrant une bonne image d’eux sur l’ensemble de la saison et avant de connaitre la Free Agency que l’on connait désormais…

Cet axe de progression est intéressant et c’est, selon moi, une progression de ce genre qu’il faut envisager. Pour réellement envisager un avenir radieux et un vrai retour au premier plan pour plusieurs années et ce, même s’il y a des différences sur la façon de construire entre les deux franchises (notamment aux niveaux des picks de drafts).

 

Pour conclure, je remercie tous les courageux qui auront lu toutes ces lignes et surtout n’oubliez pas :  quoiqu’il arrive dans les pires (trop présent depuis 20 décennies) et les meilleurs moments :

Et pour les autres bon bandwagonnage de l’autre côté du pont. 😉

 

Article proposé par Thomas Boillot pour Knicks Nation France

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