Q comme… Quaterback – basket ou football, il faut choisir! back
A New York comme un peu partout ailleurs aux États Unis, le sport est roi.
Playgrounds, Sports bar, Sports club et bien évidement les franchises qu’on ne présente plus. Pour tous les passionnés de sports Us ce n’est pas l’offre qui manque à Big Apple.
Et parmi les célébrités qui s’affichent aux premiers rangs du Madison Square Garden lors des rencontres des New York Knicks, on retrouve parfois quelques membres du gratin du sport Us.
Et aux États Unis le sport roi, c’est le football.
Précision tout de même, on parle ici de football Américain. A ne surtout pas confondre avec le soccer!

Disciple nettement plus en vogue dans le reste du monde et qui, notamment grâce aux équipes féminines et nationales, trouve son public sans pour autant atteindre des niveaux d’audiences des autres sports majeurs que son le baseball, le hockey et donc le basket.

Non le foot US est une véritable institution aux États Unis et ça commence très très tôt.
De nombreux jeunes athlètes s’y sont au moins essayés, avec plus ou moins de réussite, et plus ou moins longtemps.

Les New York Knicks ne manquent ainsi presque jamais une occasion de jouer sur la popularité du football pour réaliser quelques rencontres et opérations de communication croisée avec les joueurs et franchises de Gotham. Voir même plus, en n’hésitant pas à utiliser des images de matchs des Giants en prélude de rencontre pour faire monter l’ambiance dans les gradins avant de lancer une rencontre des Knicks

Et bien évidement quand les Giants gagnent le Superbowls comme en 2011, ils sont honorés comme il se doit par le public du Madison Square Garden et des Knicks.

Mais des crossovers n’ont pas lieux que sur les terrains de basket puisqu’ils inspirent également les graphistes du monde entier avec leurs sympathiques illustrations qui peuplent le net.

Et dans tous les joueurs qui ont pu porter un jour les couleurs des Knickerbockers on retrouve 2 noms qui viennent assez vite à l’esprit lorsque l’on évoque le ballon ovale. Non pas que d’autres n’ont pas pu avoir aussi une expérience dans cette discipline. Mais ces deux joueurs sont restés suffisamment longtemps aux Knicks et ont eu un parcours suffisamment significatif en football qu’on ne peut que les citer comme ambassadeurs. Ces deux joueurs ils s’agit de Charlie Ward (10 saisons à New York entre 1995 et 2004) et Nate Robinson (5 saisons de 2006 à 2010)

Bien avant de mener le jeu des Knicks sur les parquets de Nba, nos deux hommes ont en effet du faire un important choix de carrière lors de leurs années universitaires.

Dans l’histoire la plus récente, Nate débarque aux New York Knicks en 2005 juste après sa draft par les Phoenix Suns qui l’avaient sélectionné en 21ème position.

Il fait alors partie du trade de Kurt Thomas contre Quentin Richardson mais va vite se révéler bien plus qu’un simple asset.

Du haut de son mètre 75, le public du Garden va découvrir une véritable machine à highlight avant de devenir le tout premier joueur à remporter 3 fois le Slam Dunk Contest du All-Star Weekend (oui oui mieux que Michael Jordan, Dominique Wilkins, Zach LaVine, Vince Carter ou Jason Richardson)

Le football c’est une tradition, limite un passage obligé.

Et Nate a sûrement été influencé par son paternel, Jacque Robinson (à ne pas confondre avec Jackie Robinson, figure emblématique du baseball), ancien running back des Huskies de Washington University/Seattle, qui fut MVP du Rose Bowl de 1982 puis MVP de l’Orange Bowl en 1985 avant d’être drafté par les Bills de Buffalo.

Et pendant ses années high school Kryptonate a eu la particularité d’avoir joué à la fois au basket-ball et au football américain. Quand on est doté de qualités athlétiques et de l’énergie à revendre comme Nate on ne se refuse rien. Surtout quand la réussite est au rendez-vous.

Car il va obtenant le titre de Seattle Times Class AAA state player of the year en basketball ET en football. Rien que ça!

Il totalise 1200 yards à la course et 500 yards à la réception, scorant au passage 21 touchdowns durant son année sénior!

C’est à partir de sa seconde année universitaire qu’il va privilégier le basket-ball.
Mais peut-être trop à l’étroit sur les parquets, notre boule de nerf va également participer à des compétitions d’athlétisme, discipline le 110 mètres haies.Quand on a un peu de détente c’est pas ces petites haies qui vous freine vraiment. Dwight Howard et Yao Ming le confirmeront quelques années plus tard.En tout cas sur les pistes il excelle aussi et termine second du championnat de l’état et établit aussi le record de l’état avec 13s85. Pour situer un peu le niveau sachez juste que le record du monde appartient à Aries Merritt avec 12s80 (2012) et le record Olympique à Liu Xiang avec 12s91 (2004). En 2001 avec ses performances sur piste Nate Robinson fut même élu 17ème meilleur athlète des Etats-Unis. Un phénomène!
Et comme chez les Robinson le football est une tradition familiale qui semble se transmettre de père en fils, c’est aujourd’hui l’aîné de ses enfants Nahmier Robinson (15 ans) qui s’illustre dans ce sport.

Souhaitons lui d’avoir bien hérité des gênes familiaux et autant si ce n’est plus de réussite que son père et son grand père.

Mais avant Nate Robinson, il y a eu ce Charlie Ward.

Charlie lui ne va pas arriver aux Knicks via un trade, non c’est directement avec leur 26ème pick de draft 1994 que la franchise va le sélectionner.

Aux Knick, vous le savez, on aime bien les meneurs de jeu. Et à la sortie d’une défaite contre les Houston Rockets en finale 1994 (sic) il ne fait pas de mal d’essayer de rajeunir ce poste qui comptait déjà Doc Rivers (33 ans) Derek Harper (33 ans) ou Greg Anthony (27 ans).

Difficile tout de même de gratter quelques minutes de jeu et sa saison rookie, Charlie va plus clairement plus la passé sur le banc que sur les parquets (10 matchs joués et à peine 4 minutes en moyenne de temps de jeu… merci coach Riley)

Bon ça ira nettement mieux pour lui sur les saisons suivantes une fois Pat Riley remplacé par Jeff Van Gundy.

Mais il est vrai que pendant tout ce temps passé sur le banc des Knicks, Ward à eu l’occasion de cogiter et repenser aux choix de carrière qu’il avait fait.
Car à la fac, Charlie était l’un des tout meilleurs joueurs de football du pays.

Avec les Seminoles de Florida State University (FSU) qui évoluent en NCAA Division I Football Bowl Subdivision (FBS) et dans l’Atlantic Coast Conference (ACC) ils remportent le titre de conférence ACC en 1993.

Mais surtout le tout premier titre de champion NCAA de l’université (suivront ensuite 2 autres titres en 1999 et 2013) en simposant 18-16 face à l’université du Nebraska lors de l’Orange Bowl 1993.

Charlie décroche au passage une multitudes de trophées.

Johnny Unitas Award, Davey O’ Brien Award, Walter Camp Award, Maxwell Award, Davey O’Brien Award et enfin le trophée Heisman récompensant le meilleur joueur universitaire NCAA.

Ward obtient la seconde plus large avance sur le deuxième de l’histoire pour l’obtention du Trophée Heisman, derrière un autre nom bien connu des Knicks à savoir O.J. Simpson (lire ici), lauréat en 1968.

Charlie est alors le premier QB de sa fac à inscrire son nom au palmarès de ce trophée. Suivront Chris Weinke (2000) et Jameis Winston (2013).

 

Pour finir avec cette belle année 1993, Charlie Ward remporte aussi le James E. Sullivan Award de l’Amateur Athletic Union en tant que meilleur sportif des États-Unis.
La vitrine des trophées du quarterback de l’époque est déjà bien pleine et il n’évolue qu’en NCAA.

Et comme pour Nate Robinson les qualités sportives du jeune Charlie ne peuvent pas se cantonner à un seul sport. Du ballon ovale au ballon rond il n’y a qu’un pas.

On le retrouve ainsi sur les parquets NCAA aux côté de Sam Cassell & Bob Sura pour ne citer que les plus connus de ses coéquipiers qui joueront aussi en Nba. Notre meneur est un peu plus discret sur un terrain de basket mais s’affiche tout de même à 10,5pts/3,9rbds/4,9ast/2,8stl par match lors de la 4ème année de cursus universitaire en 1993/94. Pas la même réussite au basket qu’en football puisque les Seminoles ne réussiront pas à se qualifier pour le Final Four pendant ses 4 saisons.

Mais Charlie n’est pas doué qu’avec des ballons, un excelle aussi une raquette de tennis à la main, se faisant en effet remarquer lors du tournoi amateur Arthur Ashe en 1994, histoire de faire encore plus monter le buzz autour de son nom.

Et même avant l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux, un tel phénomène ne pouvait pas passer inaperçu. De nombreuses revues spécialisées n’hésitent pas à faire de Charlie l’un des sportifs les plus complets de ces 25 dernières années.
Ainsi, alors qu’il ne jouait même pas au baseball à FSU, il fut drafté en Major League Baseball en 1993 au poste de pitcher par les Milwaukee Brewers (59ème tour)en 1993 puis par les New York Yankees (18ème tour) en 1994. Un signe prémonitoire que New York veut voir dans ses rangs ce jeune talent.

Mais voilà en 1994, au moment de quitter l’université l’heure du choix a sonné. Et Ward a alors l’embarra du choix, hésitant entre poursuivre une carrière professionnelle dans le football ou dans le basketball.

NBA ou NFL? NFL ou NBA? Tel est le dilemme pour Charlie, mais aussi pour les équipes qui aimeraient le sélectionner.

Il se dit prêt à s’engager en NFL à condition d’être drafté au premier tour de la draft. Mais même avec tout ses trophés amassés en universitaire, les doutes s’installent auprès des franchises NFL de plus en plus frileuses de perdre leur pick de draft pour un joueur qui pourrait finalement filer en NBA.

Et voilà que les New York Knicks, après avoir utilisé leur pick 24 pour Monty Williams (oui oui le coach!) vont sélectionner Charlie Ward avec le pick 26 du premier tour de la draft Nba 1994.

C’est ainsi que Charlie Ward va devenir le 7ème et dernier lauréats du trophée Heisman à date à n’avoir jamais joué en NFL (après Jay Berwanger/1935, Nile Kinnick/1939, Felix Blanchard/1945, Dick Kazmaier/1951, Pete Dawkins/1958, Ernie Davis/1961)
Il va toutefois par la même occasion devenir le tout premier lauréat de ce trophée de meilleur joueur universitaire de football à jouer en NBA. A jamais le premier !

Là avec les New York Knicks l’aventure durera donc une décennie, ce qui à l’échelle de la franchise est déjà une performance de longévité tout à fait remarquable, se classant ainsi 8ème all-time de la franchise pour le plus de saisons passées en Orange et Bleu. Pas mal pour un joueur de football!
Et encore encore plus lorsque l’on regarde les noms qui l’entourent :

Rk Player From To Yrs G
1 Patrick Ewing 1986 2000 15 1039
2 Carl Braun 1948 1961 12 740
3 Walt Frazier/td> 1968 1977 10 759
4 Bill Bradley 1968 1977 10 742
5 Phil Jackson 1968 1978 10 732
6 Charles Oakley 1989 1998 10 727
7 Willis Reed 1965 1974 10 650
8 Charlie Ward 1995 2004 10 580
9 Trent Tucker 1983 1991 9 663
10 Harry Gallatin 1949 1957 9 610
11 Dick Barnett 1966 1974 9 604
12 Allan Houston 1997 2005 9 602
13 Earl Monroe 1972 1980 9 598

Toutes ces saisons passées à New York seront toutefois principalement passées dans un rôle de solide remplaçant. D’abord en backup des Derek Harper, Doc Rivers et Greg Anthony, puis en duo avec le puncher Chris Childs. C’est surtout lors des saisons 1997-98 puis 1998-99 (ah la fameuse équipe de 1999) et enfin lors de la saison 1999-2000 qu’il va pouvoir s’exprimer comme meneur titulaire avant de devoir retrouver un rôle de backup derrière Mark Jackson puis Howard Eisley.

Sans jamais avoir été All-Star ni même dépassé les 7,8pts/5,7ast de moyenne sur une saison (1997-98 où il disputa la totalité des 82 matchs comme starter), signe de sa loyauté pour l’équipe de New York Charlie va tout de même se faire une place d’honneur dans les livres des records de la franchise.
Devenant ainsi avec 2451 passes le 7ème meilleur passeur all-time des Knicks mais aussi avec 744 interceptions (pour 580 matchs joués) le 5ème intercepteur all-time de la franchise. Il est également bien placé en ce qui concerne les shoots derrière la ligne avec le 5ème plus grand nombre de paniers à 3pts inscris (598) et également le 5ème plus grand nombre tentés (1635).
Pas si mal pour un joueur de football!

Mais on le sait à New York personne n’est intouchable (n’est-ce pas Patrick? n’est-ce pas Walt?) et l’aventure va prendre fin sous l’ère d’un autre meneur de jeu qui lui n’a pas laissé que de bons souvenirs aux Knicks.

En 2004 Isiah Thomas met en place un trade avec les Phoenix Suns pour faire revenir l’enfant prodige du pays, la star Stephon Marbury

Le trade est conséquent et de nombreux joueurs sont inclus dans ce blockbuster deal. Charlie Ward fait donc le voyage pour l’Arizona en compagnie des Howard Eisley, Maciej Lampe, Antonio McDyess et Milos Vujanic pendant que Stephon Marbury, Anfernee Hardaway et Cezary Trybański font le chemin inverse. Les Knicks céderont également quelques 1er tours de draft au passage (2004 & 2010)

Ward lui ne jouera pas plus aux Suns qu’il ne joua en NFL. Directement coupé il terminera la saison un peu plus au Sud, chez les Texans des San Antonio Spurs, les fameux adversairses de 1999.

Il va ensuite rejoindre un coach bien connu en la personne de Jeff Van Gundy et son assstant coach Patrick Ewing, true story, pour une dernière pige chez les voisins des Houston Rockets, les fameux adversaires de 1994.

Ce ne sera pas de plus longue durée puisqu’à 34 ans, et régulièrement blessé, il mettra finalement un terme à sa carrière de basketteur à l’issue de cette saison 2004-2005.

Au final celui qui était promis à un bel avenir en NFL aura passé pas moins de 11 saisons en NBA quasiment que sous les couleurs d’une seule équipe avec qui il aura pu goûté aux parfums des finales.
Un parcours forcément atypique que celui de Charlie Ward qui une fois à la retraite ne fera pas directement ses adieux au monde du basket.S’en suivra une petite saison en tant qu’assistant coach des Rockets, toujours avec Jeff, Patrick et même Tom Thibodeau, lors de la saison 2006-07. Puis en 2007 il va devenir entraîneur assistant de la Westbury Christian School à Houston avant de devenir en novembre de la même année entraîneur de l’équipe de football de l’école.
Un retour à ses premiers amours pour le football en forme de nostalgie?

Pas vraiment. Charlie eu l’occasion de revenir dans son livre autobiographique sur le choix de carrière qui dû faire à la sortie de l’université, affirmant n’éprouver aucun regret :

“The decision [to go into the NBA] wasn’t a difficult one for me really, The opportunity to play and provide for my family was an easy. I had options. I never really got an offer to play in the NFL once I was in the NBA. There was never an opportunity to play pro football and I really didn’t have a need for that as I was concentrating solely on football. I had no regrets at that point.”

Un témoignage d’autant plus sincère que pour l’anecdote, lors de sa saison rookie qu’il passa essentiellement sur le banc, Ward il reçu une proposition de l’équipe NFL des Kansas City Chief pour devenir le quarterback remplaçant de la légende Joe Montana. Une offre qu’il refusa donc.

Mais tout est bien qui finit bien puisqu’une fois raccroché ses sneakers et retraité des parquets NBA, Charlie Ward fut nommé au College Football Hall of Fame en 2006.
Pas mal pour un joueur de basketball!

Et si vous voulez en lire un peu plus sur le foot US & les Knicks :
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Best All-Around Athletes in Sports History
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Nate Robinson: Washington Booster Offered Me $100,000 to Return to Football Team
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