Portrait de LA révélation par excellence de la saison 2011-2012.
Cette même saison qui a vu former l’un des « Big 3 » les plus impressionnants de la ligue nord-américaine du côté de Big Apple. En effet, ce trio était composé de Carmelo Anthony, Amar’e Stoudemire et Tyson Chandler, le nouvel arrivant, tout juste champion NBA avec les Dallas Mavericks. Cette équipe est, en début d’exercice, l’un des prétendants au titre, celle qui est censée être le rival direct du Heat de Dwyane Wade, LeBron James et Chris Bosh, équipe qui sera d’ailleurs devancée au classement de la conférence par les Bulls de Derrick Rose, tout juste MVP. Malheureusement, cette saison sera une déception pour les fans de la franchise new-yorkaise. Les Knicks ne pointant qu’à la 7ème place de la conférence Est et se feront éliminés dès le premier tour par Miami, 4-1.
Cependant, un rayon de soleil vient embellir le ciel de Big Apple en plein hiver. Ce rayon de soleil se nomme Jeremy Lin, Jeremy Shu-How Lin pour être précis. Commençons par le commencement…
Started from the bottom
Jeremy Lin naît le 23 août 1988 à Los Angeles et a grandi à Palo Alto, au sud de San Francisco. D’origines taïwanaises et chinoises, Jeremy Lin se prend d’affection pour le basket-ball dès son plus jeune âge. Suite à sa dernière saison au lycée où il évoluait sous les couleurs de Palo Alto High School en deuxième division de Californie du Nord, Lin souhaite intégrer l’Université de Stanford ou celle de UCLA, cette dernière ayant vu sortir des joueurs tels que Kevin Love ou encore Russell Westbrook. Malheureusement, Lin n’est accepté dans aucune des deux, non pas pour son niveau scolaire, mais pour son niveau sportif… Lin rejoint alors la prestigieuse université d’Harvard qui n’est cependant pas réputée pour sa formation sportive, contrairement à UCLA.
A l’issue de son cursus universitaire, Lin décide de se présenter à la Draft NBA de 2010… Nouvelle déception pour lui puisqu’il ne sera malheureusement pas sélectionné. La cause principale ? L’impopularité (sur le plan sportif bien sûr) de son université et ce malgré une dernière saison universitaire à 16,4 points, 4 passes et 4 rebonds. Cependant, le talent de Lin est remarqué par certains et il finit par recevoir plusieurs invitations pour disputer la Summer League.
Il l’effectuera avec les Mavericks de Dallas mais finira par s’engager avec les Golden State Warriors à l’issue de ce tournoi. C’était avant tout un choix du cœur pour le joueur… En effet, il était fan de cette équipe étant plus jeune et a grandi dans la région. Mais il ne jouera que très peu sous les couleurs, la franchise entraînée à l’époque par Keith Smart.
A la fin de cette saison, Lin est remercié par les Warriors. Il participe néanmoins au camp d’entraînement d’été des Houston Rockets, mais encore une fois, le meneur de jeu ne sera pas retenu. Agent libre, Lin reçoit une offre des New York Knicks qui, à cette période, font face à une avalanche de blessures au poste de meneur de jeu. Une nouvelle fois, l’ancien pensionnaire d’Harvard devra attendre avant d’avoir du temps de jeu. Les Knicks finissent par l’envoyer en D-League où il effectuera de très bonnes performances, à tel point que les Knicks le rappelleront quelques mois après.
A Star is born
C’est à ce moment que l’éclosion de Jeremy Lin a lieu et en particulier durant cette soirée du 4 février 2012… Les Knicks reçoivent les New Jersey Nets emmenés à l’époque par Deron Williams, l’un des meneurs dominant de la conférence Est. Lin débute sur le banc mais profite de son temps de jeu (dû à l’absence de plusieurs joueurs) pour effectuer une bonne première mi-temps. Tellement bonne que la star de l’équipe, Carmelo Anthony, demande au coach, Mike d’Antoni, de lui donner davantage de temps de jeu en seconde période. Carmelo Anthony aura vu juste ! En effet, Jeremy Lin effectue une performance inattendue qui impressionnera le public de la mythique salle de Big Apple ainsi que les joueurs eux-mêmes. Le natif de Los Angeles termine le match à 25 points, 5 rebonds et 7 passes décisives. Mais il ne s’arrête pas là et enchaîne les bonnes performances. Son intégration dans le 5 majeur de la franchise New-Yorkaise sera la concrétisation de ces performances. Une série de victoire est alors entamée par les hommes de Mike d’Antoni emmenés par le jeune meneur de jeu et ce malgré l’absence de certains cadres dont Carmelo Anthony.
Le match référence de Lin aura lieu le 10 février 2012. Les Knicks sont opposés aux Lakers de Kobe Bryant, match dans lequel Jeremy Lin bat une nouvelle fois un de ses records personnels en inscrivant 38 points dans un Madison Square Garden au bord de l’explosion. L’ascension fulgurante du meneur de jeu se traduit par le fait qu’aucun joueur dans l’histoire de la ligue n’a cumulé d’aussi bonnes statistiques lors de ses cinq premières titularisations (20 points et 7 passes décisives de moyenne). Lin devient alors le chouchou du Garden, d’autant plus que les victoires sont de retour du côté de la franchise orange et bleue. C’est le début du phénomène « Linsanity », les ventes de maillot du joueur explosent et une véritable « hype » naît autour de l’ancien pensionnaire d’Harvard. Les bonnes performances s’enchaînent donc pour le meneur de jeu, notamment face aux Raptors, match dans lequel il inscrit le panier gagnant, contre les Sacramento Kings où il effectue 13 passes décisives et face aux Mavericks où il inscrit 28 points pour 14 passes décisives établissant au passage son record personnel. Cette montée en puissance est récompensée par une sélection au Rising Star Challenge durant le All-Star Game. Malheureusement, Lin ne prendra pas part à cet événement à cause de soucis au genou gauche.
Cette incroyable ascension fait de lui le sujet numéro un des amateurs de basket et des journalistes. En l’espace de quelques temps, le natif de Californie est passé de joueur de fond de banc à titulaire quasi-indiscutable à New York. Sentiment partagé par le pivot titulaire de la franchise de l’époque, Tyson Chandler : « En seulement quelques jours, il est passé de joueur de fond du banc à sportif dont on parle le plus dans le monde. Je n’avais jamais rien vu de tel ». 2 ans auparavant, Lin était un joueur non-drafté, enchaînant les camps d’entraînement sans parvenir à décrocher de contrat et en 2012, il est le chouchou de l’une des salles les plus mythiques du monde. Tous ces éléments font du joueur un véritable exemple de persévérance.
Statistiques de Jeremy Lin durant les 6 matchs de la « Linsanity » :
04/02/2012 | vs NJ Nets | 25 pts | 7 ast |
06/02/2012 | vs UTA Jazz | 28 pts | 8 ast |
08/02/2012 | vs WAS Wizard | 23 pts | 10 ast |
10/02/2012 | vs LA Lakers | 38 pts | 7 ast |
11/02/2012 | vs MIN Timberwolves | 20 pts | 8 ast |
14/02/2012 | vs TOR Raptors | 27 pts | 11 ast |
Mo’ money mo’ problems
Durant l’intersaison de 2012, étonnement, la franchise new-yorkaise ne cherche pas spécialement à prolonger le joueur. Lin est alors contacté par les Houston Rockets qui lui proposent 28.8 millions de dollars sur 4 ans. Après plusieurs semaines de négociations, Lin est finalement envoyé dans l’ancienne franchise de Yao Ming. Mais ses débuts dans le Texas sont compliqués. Lin ne reçoit pas autant le ballon qu’aux Knicks, la nouvelle star des Rockets s’appelant James Harden. De plus, il fait face à une grosse concurrence, notamment avec un ancien joueur des Knicks : Toney Douglas. Les bons matchs de ce dernier font diminuer le temps de jeu de Lin. Sa saison ne sera pas catastrophique, en témoigne ses 38 points inscrits face aux futurs finalistes, les San Antonio Spurs. Ce match n’est pas sans rappeler ses prestations lors de la « Linsanity ». Ce bon retour est en grande partie dû à la blessure de James Harden, Lin reçoit alors beaucoup de ballons et devient la première option offensive de Kevin McHale. Sa popularité ne diminue pas et fait même de lui le troisième arrière dans les votes du All-Star Game de 2013 à Houston derrière Chris Paul et Kobe Bryant. Jeremy Lin termine sa première saison aux Rockets avec 13,3 points, 6 passes décisives et 3 rebonds de moyenne suivit d’une seconde à 12,5 points, 4 passes décisives et 2,6 passes de moyenne.
Après ces deux années passées dans le Texas, Lin est transféré aux Lakers, un vrai retour aux sources pour l’ancien Knick. Cette saison 2014-2015 ne sera pas la plus remarquable de sa carrière… Il finit à 11,2 points, 4,5 passes décisives et 2,6 rebonds de moyenne.
Devenu agent libre, Lin s’engage alors pour 2 ans et 4 millions de dollars aux Charlotte Hornets. Il y effectue une bonne saison en tant que sixième homme (11,7 points de moyenne) et atteindra même les play-offs. Malheureusement, la franchise dirigée par Michael Jordan est éliminée après 7 matchs lors du premier tour face aux Heat de Wade, Dragic et Whiteside.
Back in NY
Suite à cette bonne saison, Lin déclare vouloir rester dans la franchise de Caroline du Nord, le rôle de back-up de Kemba Walker lui convenant parfaitement. Aussi, l’ancien meneur des Knicks était agacé par le fait de changer de ville quasiment chaque année. Lin deviendra tout de même agent libre durant l’été 2016 et retournera du côté de la ville de New York, non pas pour effectuer son come-back aux Knicks, mais pour s’engager avec les voisins des Brooklyn Nets. Le contrat sera alors de 36 millions de dollars sur 3 ans. Lin est assuré d’y être titulaire, ce qui a beaucoup joué sur sa décision. Il y termine la saison 2016-2017 à 14,5 points, 3,8 rebonds et 5,1 passes.
Même s’il n’est pas la star par excellence de son équipe, le meneur conserve cette faculté d’amener toujours un petit plus et reste l’une des principales options offensives de Kenny Atkinson. Parfois irrégulier, mais toujours capable de prendre feu à tout moment. Depuis sa période « Linsanity », Jeremy Lin n’en demeure pas moins l’un des joueurs les plus populaires de la ligue nord-américaine et ce, malgré sa baisse de temps de jeu progressive au fil des années. Malheureusement pour l’arrière de Brooklyn, il lui faudra encore une fois savoir rebondir après sa rupture du tendon rotulien du genou droit contracté lors du tout premier match de cette saison 2017-2018 et qui va le tenir écarté des parquets pour la saison. Souhaitons lui un bon rétablissement.
Pour conclure et pour revenir sur son passage dans la franchise orange et bleue (puisque c’est ça qui nous intéresse principalement), il faut bien reconnaître que Jeremy Lin a été la satisfaction par excellence de la saison 2011-2012 des New York Knicks. Évidemment, cette saison ne peut pas être qualifiée de catastrophique, mais le résultat fut assez loin des attentes des fans de la franchise. L’équipe n’a pas été étincelante sur le plan collectif, même si plusieurs éléments viennent réconforter les supporters. Tyson Chandler remporte à l’issue de la saison le titre de « Défenseur de l’année » et sera convoqué pour disputer les Jeux Olympiques de Londres avec la Team USA avec Carmelo Anthony. Steve Novak terminera quant à lui l’exercice 2011-2012 avec le meilleur pourcentage derrière l’arc de la ligue. Le duo Anthony-Stoudemire n’aura donc malheureusement pas tant brillé que ça, que ce soit sur le plan collectif, individuel ou même physique (Stoudemire se blessera à plusieurs reprises).
Jeremy Lin a donc su tirer son épingle du jeu durant cette demi-saison passée dans le 5 majeur des Knicks et demeure un joueur apprécié et regretté par les amoureux de la franchise de Big Apple. Son ascension à la fois spectaculaire et inattendue restera dans les annales et dans le cœur des fans new-yorkais.
Statistiques en carrière de notre ancien meneur :
Season | Age | Tm | Lg | Pos | G | MP | PTS | FG% | 3P% | FT% | TRB | AST | STL |
2010-11 | 22 | GSW | NBA | PG | 29 | 9.8 | 2.6 | .389 | .200 | .760 | 1.2 | 1.4 | 1.1 |
2011-12 | 23 | NYK | NBA | PG | 35 | 26.9 | 14.6 | .446 | .320 | .798 | 3.1 | 6.2 | 1.6 |
2012-14 | 24 | HOU | NBA | PG | 153 | 30.7 | 13.0 | .443 | .348 | .804 | 2.8 | 5.2 | 1.3 |
2014-15 | 26 | LAL | NBA | PG | 74 | 25.8 | 11.2 | .424 | .369 | .795 | 2.6 | 4.6 | 1.1 |
2015-16 | 27 | CHO | NBA | SG | 78 | 26.3 | 11.7 | .412 | .336 | .815 | 3.2 | 3.0 | 0.7 |
2016-18 | 28 | BRK | NBA | PG | 37 | 24.5 | 14.6 | .437 | .373 | .824 | 3.6 | 5.1 | 1.1 |
Career | NBA | 406 | 26.6 | 12.0 | .433 | .350 | .805 | 2.9 | 4.5 | 1.2 |
Portrait proposé par Youva Mohand Chalal pour Knicks Nation France