D comme… Dolan. Affaire de famille back
Dans sa version actuelle, la NBA compte 30 franchises. Jusque là on a pas dû vous apprendre grand chose…

En tant que fan de NBA, et même si depuis sa création certaines équipes ont déménagées, d’autres ont disparues, vous devriez assez facilement connaître le nom de ces 30 franchises.
Au même titre, vous devriez assez facilement pouvoir citer le nom d’un joueur portant ou ayant porté les couleurs de ces franchises.
Si on vous questionne sur les coachs le jeu se corse déjà un peu.
Et enfin si on vous demande de nous nommer des noms de propriétaire vous ne devriez pas en connaître beaucoup.

Car entre rachat, groupe ou tout simplement de discrets milliardaires, ils ne sont pas au centre des attentions médiatiques de la sphère Nba. Tout juste les retrouve-t-on sur le podium lors de la remise du Larry O’Brien trophy aux champions Nba au terme des finales ou lors des attributions de l’organisation du All-Star Weekend…

Bon certains arrivent tout de même un peu à faire parler d’eux. Un ancien joueur des Chicago Bulls par exemple, aujourd’hui propriétaire en Caroline du Nord, un entrepreneur ayant fait fortune dans les nouvelles technologies et maintenant propriétaire dans le Texas, un ancien dirigeant de Microsoft propriétaire en Californie… Ces hommes, et femmes!, aiment rester en retrait et garder un certain niveau de discrétion pour le bien de leur fructueux investissement sportif.

Et puis il y a un GM, un président des opérations basket et tout un organigramme pour s’occuper du basket, du marketing et de la communication d’une franchise Nba. Chacun sa place…

Voici notre club des milliardaires :

Franchise Principal Owner(s) Operating Entities Owned Since
Atlanta Hawks United States Tony Ressler, Grant Hill, Steven Price, Rick Schnall, Sara Blakely, Jesse Itzler Hawks Basketball, Inc. 2015
Boston Celtics United States Wyc Grousbeck Boston Basketball Partners 2002
Brooklyn Nets TaiwanCanada Joseph Tsai J Tsai Sports 2019
Charlotte Hornets United States Michael Jordan Hornets Sports & Entertainment, Hornets Basketball Holdings, LLC 2010
Chicago Bulls United States Jerry Reinsdorf Chicago Professional Sports Limited Partnership 1985
Cleveland Cavaliers United States Dan Gilbert Cavaliers Entertainment LLC 2005
Dallas Mavericks United States Mark Cuban Dallas Basketball Limited 2000
Denver Nuggets United States Ann Walton Kroenke Kroenke Sports & Entertainment, Denver Nuggets Limited Partnership 2000
Detroit Pistons United States Tom Gores Palace Sports & Entertainment, Detroit Pistons Basketball Company 2011
Golden State Warriors United States Joe Lacob (majority), United States Peter Guber GSW Sports LLC 2010
Houston Rockets United States Tilman Fertitta Fertitta Entertainment 2017
Indiana Pacers United States Herbert Simon Pacers Sports & Entertainment, Pacers Basketball, LLC 1983
Los Angeles Clippers United States Steve Ballmer[1] LAC Basketball Club, Inc. 2014
Los Angeles Lakers United States Jeanie Buss, United States Jim Buss and United States Johnny Buss, along with siblings in the Jerry Buss family trust.[2] The Los Angeles Lakers, Inc. 1979
Memphis Grizzlies United States Robert J. Pera Memphis Basketball LLC 2012
Miami Heat IsraelUnited States Micky Arison Miami Heat Limited Partnership 1995
Milwaukee Bucks United States Marc Lasry and United States Wesley Edens Milwaukee Bucks, Inc. 2014
Minnesota Timberwolves United States Glen Taylor Minnesota Timberwolves Basketball Limited Partnership 1995
New Orleans Pelicans United States Gayle Benson New Orleans Pelicans NBA Limited Partnership 2012
New York Knicks United States James Dolan The Madison Square Garden Company, New York Knicks, Inc. 1997
Oklahoma City Thunder United States Clay Bennett Professional Basketball Club LLC 2006
Orlando Magic United States Dan DeVos RDV Sports, Inc., Orlando Magic, Ltd. 2018
Philadelphia 76ers United States Joshua Harris, Adam Aron, David Blitzer, Martin J. Geller, David B. Heller, Travis Hennings, James Lassiter, Marc Leder, Michael Rubin, Will Smith, Jada Pinkett Smith, Art Wrubel, Kevin Hart, Indonesia Erick Thohir, Handy Soetedjo Philadelphia 76ers, Inc. 2011
Phoenix Suns United States Robert Sarver Suns Legacy Partners, LLC 2004
Portland Trail Blazers United States Jody Allen Vulcan Inc., Trail Blazers, Inc. 1988
Sacramento Kings India Vivek Ranadivé,[3] United States Paul E. Jacobs, Gary E. Jacobs, Hal Jacobs, Jeffrey A. Jacobs[4] Sacramento Kings Partnership Group (operating entity yet to be named) 2013
San Antonio Spurs United States Peter Holt Spurs Sports & Entertainment, San Antonio Spurs LLC 1993
Toronto Raptors Canada Larry Tanenbaum, Rogers Communications, BCE Maple Leaf Sports & Entertainment, Toronto Raptors Basketball Club 1998
Utah Jazz United States Gail Miller Larry H. Miller Sports & Entertainment, Jazz Basketball Investors, Inc. 1985
Washington Wizards United States Ted Leonsis Monumental Sports & Entertainment 2010

Mais dans ce monde discret des propriétaires de franchises Nba, quelques affaires poussent parfois certains d’entre eux sous les feux des projecteurs. Et dans ce domaine l’actuel homme à la tête des New York Knicks, James Lawrence Dolan pour l’état civil, semble être un champion en la matière.

A la tête de la franchise depuis 1997 sa renommée n’est plus à faire auprès des fans Nba tant il est associé, pour le meilleur, mais plus bien souvent pour le pire, avec la franchise de Big Apple. Désigné, à tort ou à raison, par beaucoup comme LE grand responsable de tout les déboires sportifs que traverse l’équipe de New York, sa côte d’impopularité atteint des records jamais vu en Nba.

Cible de moqueries, mèmes internet, de mouvements de protestation en tout genre, la « présence » de James Dolan est l’un des arguments favoris pour qui souhaite s’adonner au Knicksbashing très en vogue à l’ère des réseaux sociaux.

Mais pour qui connait un peu l’histoire des New York Knicks la réalité n’est bien souvent pas aussi simple qu’on veut bien nous le faire croire. Nous ne prétendrons pas vouloir rétablir un quelconque sentiment de sympathie envers l’actuel propriétaire, ni de verser dans les clichés très largement répandus. Encore moins faire une rétrospective sur les décisions, affaires ou polémiques du tant décrié propriétaire. Mais un rappel du parcours de la famille Dolan peut être utile pour essayer de comprendre le personnage complexe qui contrôle des New York Knicks depuis maintenant plus de 25 ans.

Préparez vous pour une voyage dans le monde des affaires.

Dolan et les Knicks c’est une histoire qui remonte bien avant James en fait, au père de James même.

Papa Dolan, Charles Francis Dolan, né à Cleveland et aujourd’hui âgé de 93ans, est ce que l’on peut considérer comme un self-made men à l’américaine.Un milliardaire parti de trois fois rien, qui a fait fortune dans le domaine des télécommunications grâce à son talent d’entrepreneur et son sens des affaires.

Fils d’inventeur, après avoir servi dans l’US Air Force et étudié à John Carroll University, Charles Dolan débute sa carrière avec son épouse dans le domaine de la vente et distribution de films et contenus autour du sport.

Après la revente de sa première entreprise à 26 ans il part alors s’installer à New York au début des années 60 pour y créer Teleguide Inc.

Son nouveau business s’adresse aux hôtels de New York City mais Dolan voit plus grand. Il fonde alors Sterling Manhattan Cable qui va devenir la première entreprise de télévision câblée du pays.

Profitant de son implantation à Big Apple il en profite pour nouer des accords jusqu’alors jamais vu avec les équipes sportives de la ville (dont les Knicks et les Rangers… ) pour permettre une large diffusion dans les foyers de la mégalopole.

Au début 70s il va continuer d’étendre son empire avec le lancement d’une nouvelle compagnie, Home Box Office, HBO pour les intimes, encore une fois précurseur dans l’industrie des contenus vidéo pour la télévision câblée.

Après quelques reventes et changement de nom il se retrouve alors à la tête de Cablevision Systems Corporation encore appelé Cablevision.

C’est finalement en 2015 que Cablevision finira par quitter le giron Dolan et être rachetée par le groupe Altice (maison mère de SFR…) d’un certain Patrick Drahi pour la modique somme de 17,7 milliards de dollars.

Bon tout ce business de papa Dolan dans le monde des télécommunications c’est très bien mais en dehors d’un accord de diffusion des matchs des Knicks dans les années 60 et quelques bannières publicitaires sur les panneaux bords terrain au Madison Square Garden vous ne voyez pas trop le rapport avec la franchise des New York Knicks.

Et bien toujours désireux de diversifier et faire fructifier son portefeuille d’actifs, lorsque Charles Dolan eut l’opportunité de racheter le Garden en 1994 à Sumner Redstone (63ème fortune mondiale selon le classement de Forbes) anciennement propriété de Viacom, spin-off de CBS, il ne laisse pas passer l’occasion.
Cablevision s’associe avec ITT et deviennent propriétaires du Madison Square Garden donc, de ses différentes équipes (les New York Knicks mais aussi des New York Rangers…) ainsi que de la chaîne de télé MSG Networks. Le tout après avoir déboursé 1 milliards de dollars. Une bien belle affaire surtout lorsque l’on voit aujourd’hui la seule valorisation des New York Knicks, franchise la plus chère de la NBA, estimée à presque 5 milliards de dollars selon le Forbes. Les revenus de la Madison Square Garden Company étant eux estimés à 1,6 milliard de dollars en 2018. Une affaire qui se porte donc toujours plutôt bien…

Charles Dolan et Cablevision deviennent rapidement les seuls maîtres à bords lorsqu’en 1997 ITT décident de leur céder leurs parts pour 600 millions de dollars. Une belle prise de bénéfice pour ITT qui double alors leur investissement réalisé 3 ans plus tôt. Deux ans après cette prise de contrôle totale, Charles Dolan décide de laisser sa place à la tête du Madison Square Garden pour se consacrer à Cablevision.
Jusqu’ici tout allait plutôt bien pour les New York Knicks qui sortent d’un parcours héroïque les ayants menés jusqu’aux Nba Finals 1999.

Après quelques années passées dans les services commerciaux et publicitaires des entreprises de son père, c’est finalement James Dolan, l’un des 6 enfants de Charles, qui obtient les rênes de la compagnie. Une prise de responsabilité en forme de rédemption pour le fils qui a connu des problèmes de drogues et alcool dans ses jeunes années et a même suivi une cure de désintoxication au Hazelden clinic en 1993.

Tout le monde a le droit de se voir offrir une seconde chance. Cette nomination doit-elle être vue comme un ultime chance offerte par Charles Dolan à son fils? Ou alors une telle désaffection pour le Madison Square Garden par Charles qu’il serait prêt à sacrifier son coûteux investissement à un fils à la dérive?

On ne le saura jamais pas mais à l’époque les candidats pour avoir les clés du Madison Square Garden ne semble pas si nombreux que ça. Charles avouera même plus tard au New York Magazine que son fils a obtenu son poste « Surtout parce que personne d’autre ne le voulait »

La Madison Square Garden Company voit elle officiellement le jour en 2010, façon de conserver les derniers joyaux de la famille Dolan. James va ainsi rester à la tête des deux groupes jusqu’à sa vente de Cablevision en juin 2016.

Une compagnie composée de 3 branches :

MSG Sports en charge des franchises sportives. Les Knicks bien sûr mais aussi, les Rangers de New York, les Wolf Pack de Hartford et deux équipes de eSport avec les clg et les knicksgaming. Les Islanders ou les Liberty ayant depuis été revendus.

MSG Media qui s’occupe des chaînes sports du MSG, MSG Plus et MSG Varsity, et de la chaîne musicale Fuse TV.

MSG Entertainment qui s’occupe de l’exploitation des salles de spectacle du groupe. Car oui tout la compagnie ne se limite pas qu’au Madison Square Garden de New York. Elle peut aussi compter sur le Radio City Music Hall et le Beacon Theatre à Manhattan, et sur le Chicago Theatre à Chicago.

Le Forum d’Inglewood, ancienne salle des Los Angeles Lakers ayant récemment été vendu à Steve Ballmer pour qu’il en fasse la nouvelle salle des L.A Clippers.

Pendant plus de deux décennies la famille Dolan, Charles avant James, a ainsi pu gérer à leurs façons, les affaires de l’une des salles de spectacle les plus rentable du monde. S’attirant souvent les foudres de la presse et des fans en manque de victoire.
Là où beaucoup d’autres propriétaires font rarement acte de présence aux rencontres de leurs équipes, James Dolan se montre présent. Sa façon à lui de montrer qu’il n’abandonne pas son équipe, dans la victoire comme dans les nombreuses défaites. Il est accusé d’ingérence dans la gestion sportive, dans la gestion des recrutements.
Dans les épisodes les plus récents on lui reproche d’avoir tout (trop) fait pour faire venir Carmelo Anthony en 2011, l’arrivée de Phil Jackson en 2014 et plus ou moins toutes les mauvaises décisions prise au début des années 2000 sous les mandats de Scott Layden et son ami Isiah Thomas. De ne se préoccuper que de l’argent qu’il peut amasser plus que du bien de son équipe…
Pendant ce temps les Rangers, l’autre équipe majeure dont il est aussi propriétaire tente aussi de retrouver sa gloire passé.

Vainqueur de la Stanley Cup en 1994 avant l’arrivée de Cablevision, leur dernière apparition en finale date de 2014 (défaite face aux Los Angeles Kings) mais se tient-il plus éloigné des hockeyeurs que des ses basketteurs?

Une chose est sûre c’est que depuis son arrivée au Madison Square Garden, il dépense (sûrement mal) sans vraiment compter. Sportivement pour les Knicks le retour sur investissement n’est toujours pas là mais notre homme continuer d’assister aux rencontres de son équipe depuis son siège en courtside.

Bien d’autres propriétaires préféreraient le confort des loges de luxes ou le calme de leur résidence, bien loin des regards et des critiques.

Sa distanciation il la cultive surtout par rapport à la presse avec qui les rapports sont très compliqués. Le propriétaire moqué n’accordant que très rarement des entrevues avec les journalistes et interdissant d’accès certains d’entre eux. Une discrétion qui contraste grandement avec son personne de scène. Car oui James Dolan aime par contre se produire sur scène avec ses musiciens de son groupe de country blues & rock JD & the Straight Shot

Et si notre homme apprécie la musique, les chants « Sell the team » qui descendent parfois des tribunes du Garden ne sont pas du tout à son goût. Et après déjà plus de deux décennies de réussite business bien plus que de réussite sportive il apparait très peu probable que James se sépare un jour de la franchise Nba que son père lui a confié.

Les ventes des Liberty ou Islander, voir du Forum d’Inglewood étant considéré comme des filiales de second plan en comparaison du Madison Square Garden, des Rangers et des Knicks.

S’il a pu déclarer, pour le bien de l’entreprise Knicks, devoir écouter toutes offres de rachat qui pourrait se présenter un jour, bien peu probable que la famille Dolan s’en sépare prochainement. Le rachat de Cablevision en 2016, après plus de 43 ans sous l’étendard Dolan était déjà un sacrifice familial validé par James.

Et même si la famille est très largement à l’abri du besoin pour plusieurs générations à venir, l’influence et le « pouvoir » que procure le fait d’être le patron de la MSG Company et gardien du Madison Square Garden. Une salle qui matchs après matchs, concerts après concerts continue à rassembler une foule de New Yorkais et autres touristes de passage par Big Apple, continue à rapporter plusieurs centaines de millions de dollars suffit.

James Dolan déclarait même pour le New York magazine :
“Even if your teams are doing lousy and you don’t have a good concert, you are still going to be Madison Square Garden, you are still going to be the ‘showplace of America,’ ”

Pas de quoi rassurer les supporters qui désespèrent de voir partir l’embarrassant propriétaire. Plus qu’un rachat en milliard de dollars, espérons juste que les New York Knicks redeviennent vite compétitifs, qu’ils retrouvent vite le chemin de la victoire, que le Madison Square Garden se remette à vibrer comme lors des belles années, James Dolan ou quelconque autre milliardaire assis en courtside…

Si vous voulez prolonger la lecture, 2 articles que nous pouvons vous recommander :
The dolans the clan that built the cablevision empire say goodbye
Is the knicks james dolan the worst owner in professional sports?

 

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