Hall of Fame KNF – Allan Houston

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« Smooth Criminal », c’est ainsi que l’on pourrait nommer Allan Houston, numéro 20 des New York Knicks de 1996 à 2005.

Discret dans la vie, il n’en restait pas moins un joueur de classe et qui sut marquer l’histoire de la franchise à tout jamais.

Kentucky Product

Il est vrai que dans le sport professionnel Américain on retrouve beaucoup de jeunes athlètes issus de milieux précaires, aux conditions de vie faite de pauvreté, avec des histoires familiaux parfois très difficiles… Ces contextes se transforment parfois en source de motivation supplémentaire et décuplent leurs envies de réussite.

Mais ce n’est pas le cas ici pour Allan Houston qui a eu pour lui la chance de pouvoir compter sur une belle et heureuse famille au sein d’un environnement stable et apaisé à Louisville dans le Kentucky.

Alice Houston, la maman, a obtenu ses diplômes au lycée de Louisville puis à Vanderbilt University avant de suivre son mari, Wade Houston, basketteur pro pour une saison sur le vieux continent en 1970.

Là en Europe, c’est en Nationale 1 du côté de Strasbourg que papa Houston va passer une seule saison en rejoignant un ancien coéquipiers des Cardinals.

Juste le temps de terminer meilleur marqueur avant de rentrer au pays pour la naissance du tout premier enfant du couple quelques semaines après leur retour. Même avec Wade Houston dans leur rang, l’équipe promue n’avait pas réussir à empêcher la descente en Nationale 2.

C’est alors le 20 avril 1971 que Allan né à Louisville. A quelques match près, à quelques jours près, Allan Houston aurait pu avoir comme lieux de naissance la France…

Une seule et unique saison en Alsace donc pour le paternel, mais des attaches et des amis pour la vie. Plusieurs années plus tard, en 2010, Wade et son fils Allan font même partie des candidats d’un projet de reprise d’un club Strasbourgeois, la SIG Strasbourg. La SIG tiens donc, comme le monde est petit…

Mais bien bien avant ce projet de reprise avorté, il s’est passé beaucoup de chose dans la vie de famille des Houston.

Bien entouré par son cocon familial, notre jeune Allan va trouver différentes sources d’inspirations, différents modèles pour parfaire son éducation et ses valeurs. Pas besoin d’aller chercher très loin puisque directement dans le quartier des Houston on pouvait compter sur une légende du sport. Alice avait en effet la chance de pouvoir compter dans ses amis et voisin un certain Mohamed Ali,

Un modèle à bien des titres qui aura forcément une influence pour un jeune homme en quête de référence. Mais bien avant Ali c’est tout naturellement par son propre père que Allan va être inspiré.

Premier afro-américain à obtenir une bourse d’étude dans la faculté de Louisville comme joueur de basketball, Wade est dévoué à son sport en ayant effectué une reconversion en tant qu’entraîneur et assistant coach depuis la fin de sa carrière sportive.

C’est donc tout naturellement qu’Allan allait lui aussi se tourner vers ce sport.

Inséparables, à l’âge de 8 ans, alors que son père était entraîneur adjoint de l’équipe des Louisville Cardinals, le jeune Allan était à la salle à regarder les joueurs s’entraîner, à scruter les programmes mis en place par les coachs. Denny CRUM (head coach de l’époque) dira d’ailleurs qu’il faisait déjà partie de la famille de l’université par sa présence assidue aux entraînements.

Il fréquentait les practices et intégrait dès son plus jeune âge la rigueur du travail.
Il commençait malgré tout à être mit à l’écart car, selon les confidences de son père, à l’âge de 15 ans, le jeune Allan se montrait très gênant pour les joueurs universitaires qui avait du mal à défendre sur lui.

Baller Academy

Ses premiers fait d’armes avec un gros ballon orange, bien après ces paniers inscrits dans la cours de la maison familiale, c’est à la High School de Ballard (Louisville) qu’il allait les faire.

Là il gagnait en 1988 le championnat de l’état du Kentucky, parfait pour se faire un nom quand l’heure de s’engager avec une grande université arrive.

Un nom ou plutôt un prénom puisqu’avec papa Houston comme entraîneur de Louisville Male High School de 1973 à 1976, puis assistant coach aux Cardinals depuis 1976, Houston est déjà un nom connu.

S’il n’y a pas d’équipe Nba dans l’état du Kentucky, les équipes élites en NCAA sont bien représentées. Et les Cardinals de Louisville font honneur à leur ville avec de multiple apparitions au Final Four, et même déjà 2 titres de champion en 1980 & 1986 (un 3ème va suivre en 2013)

Lorsqu’il faut choisir avec quelle Université s’engager, le choix semble être d’une évidence totale pour le natif de Louisville, fan absolu de son équipe locale depuis son plus jeune âge. D’autant plus que c’est la fac de papa, et qu’il y est encore présent. Les Cardinals veulent Houston et Houston veut les Cardinals…

Oui mais voilà ce choix allait s’avérer au final bien plus compliqué que prévu pour notre jeune homme. Loin du dilemme cornélien décrit par Spike Lee dans son chef d’œuvre He Got Game, la situation de son père avec qui il était extrêmement proche allait tout chambouler et poser un véritable cas de conscience à Allan.

Car c’est justement en 1989 que Wade Houston, précurseur encore une fois, allait se voir offrir une opportunité impossible à refuser. Lui uniquement assistant coach aux Cardinals allait se voir proposer le poste de head coach des Volunteers de Tennessee. Il devenait par là le premier afro-américain à devenir head coach d’une équipe Universitaire. Malgré l’envie répétée de la réputée université de Louisville, au printemps 1989 Allan allait donc exporter ses talents dans le Tennessee pour jouer pour son père avec l’Université de Tennessee.

Un choix de la raison plus que du coeur même si Allan ne va jamais vraiment perdre ses liens affectifs avec Louisville et les Cardinals…

Dans le Tennesse, pendant ses 4 années universitaires, il écoutait et suivait à la lettre les préceptes que son père lui inculquait. Par le respect qu’il lui portait, il ne remettait jamais en cause ce que Wade lui enseignait.

Il développait une mécanique de shoot impeccable et devenait un joueur très sérieux et redouté en NCAA.

Il marquait pendant ces 4 années quasiment 22 points par match mais trop esseulé dans cette équipe, il ne participait jamais à la March Madness.

Cependant, il reste à ce jour le meilleur marqueur de l’histoire des Volunteers du Tennessee à plus de 20pts par match. Sacré performance quand on connait le nom de ses illustres prédécesseurs, Dale Ellis mais aussi le célèbre duo Ernie & Bernie composé aussi des Knickerbockers Ernie Grunfeld & Bernard King. Ajouté à ça que de  1990 à 1993 il est nommé dans le 5 majeurs de sa conférence (Southeastern Conférence). Signe de reconnaissance ultime il entre au panthéon de son université et son maillot est retiré le 6 mars 2011.

The best keept secret

Le talent de Allan Houston ne faisait plus aucun doute et il fait bien partie des meilleurs jeunes joueurs du pays.

Il va même être appelé pour servir de partenaire d’entraînement à la plus fabuleuse équipe de basket de tout les temps.

La mythique Dream Team des J.O de 1992 composée des légendes Michael Jordan, Magic Johnson, Larry Bird, Karl Malone, Patrick Ewing

Là avec une bande de jeune composée entre autre de Grant Hill, Chris Webber, Jamal Mashburn, Bobby Hurley ou encore Anfernee Hardaway, Allan va se frotter pour la première fois avec le monde Olympique.

Pour garder intacte le mythe Dream Team (et préserver les égos des Dream Teammer?) le résultat de ce premier match d’entrainement va rester secret pendant de nombreuses années…

Fort de pouvoir se vanter d’avoir fait partie de la seule équipe à avoir battue la Dream Team, Allan va ensuite aller au bout de son cursus universitaire, puis alors âgé de 22 ans, se présenter à la draft 1993

Warm up à Motor City

De futurs grands noms y sont présents dont notamment ses coéquipiers d’été Chris Webber, Anfernee Hardaway, Jamal Mashburn & Bobby Hurley mais aussi Vin Baker, Nick Van Exel. Allan Houston sera repêché à la 11eme place par des Detroit Pistons en pleine reconstruction.

Il ne manquait pas d’ambition est à la traditionnelle interview de draft lorsqu’il lui est posé la question « Quel est ton objectif ? »

Il répondait « être le meilleur guard de la League ».

Les jalons sont posés.

Les anciennes gloires que sont Isiah Thomas, Bill Laimbeer ou Joe Dumars sont encore là, mais l’équipe est en pleine perdition, le jeune Allan a alors une carte à jouer et est placé sous le mentorat du MVP des Finals 1989, il ne pouvait pas rêver mieux pour commencer sa carrière professionnelle.

Cependant, sa première saison NBA est compliquée, il était derrière dans la rotation du vieillissant mais encore excellent Joe Dumars et l’équipe ne remportait que 20 matchs.

Néanmoins Allan a du temps de jeu, son père dira

« Lorsque votre nom est appelé par l’entraîneur, vous devez être prêt à jouer et c’est exactement ce qu’il s’est passé quand il a eu la chance de
jouer. »

Il participait à 79 matchs dont 20 en tant que starter et marquait en moyenne 8,5 points par match.

 

Il n’est pas encore très impactant mais laisse entrevoir un beau potentiel pour le futur de la franchise. Il finissait le mois d’Avril avec une moyenne de 13,5 pts/matchs et réalisait de belle performance dont son record cette année-là à 31 points contre les Hornets.

Comme RJ Barrett, il ne sera hélas pas distingué dans la All Rookie First Team,

ni dans la seconde où l’on retrouve toutefois son coéquipier Lindsey Hunter…

Avec les départs à la retraite de Thomas et Laimbeer mais avec l’arrivée du talentueux Grand Hill, la saison 1994-95 n’était pas meilleur en termes de résultat (28-54) mais Allan Houston se trouvait plus responsabilisé. Il passait à plus de 14 points par match, il jouait 76 matchs dont 39 en tant que titulaire.

Le début de saison est compliqué, il jouait peu. Mais lors de son premier match dans le 5 majeur, il marque 28 points contre Cleveland.

Au fil de la saison, il s’installait comme starter et montrait alors tout l’étendue de son talent avec un beau pourcentage de point en Avril (quasiment 25 pts de moyenne) et encore une fois de beaux cartons (36 points deux fois contre Denver et Milwaukee, 34 pts vs Phoenix)

Ses pourcentages aux tirs étaient clairement en hausse et les Pistons pouvaient être enthousiasmés par ce futur qui s’annonçaient radieux. La paire Hill/Houston avait de quoi faire rêver…

La saison 95-96 était encore meilleure, les Pistons avait un bilan positif (46-36) mais ils ne faisaient qu’un petit tour de playoffs, le temps de se faire sweeper par les Orlando Magics.

Allan Houston était de plus en plus impliqué, sa moyenne de point augmentait encore (19,7 pts/matchs) avec d’excellent pourcentage encore une fois. Il réalisait également de gros matchs (36pts contre Atlanta et 31 pts contre Orlando).

Il jouait les 82 matchs de saison régulière dont 75 en tant que titulaire (il n’était remplaçant que lors des 7 premiers matchs).

Il débutait les trois matchs de playoffs et sortait même un match à 33 pts lors de son dernier match pour les Pistons.

Welcome to New York

Grosses chaleurs sur la planète basket à l’été 1996. En plus de voir la Dream Team III s’amuser pendant les Jeux Olympiques d’Atlanta la Nba va en effet connaître une intersaison très animée.
Quelques jours avant le séisme qui va frapper la ligue avec la signature de Shaquille O’Neal aux Los Angeles Lakers, les New York Knicks frappent en premier le 14 juillet avec la signature pour 5 ans d’Allan Houston qui décidait de quitter les Pistons.Une signature loin d’être isolée puisqu’elle s’ajoutait à celle de Chris Childs et surtout de Larry « Grandmama » Johnson qui arrivait lui dans le cadre du trade d’Anthony Mason (RIP) avec les Charlotte Hornets.

C’est un peu à la surprise générale qu’Allan Houston quittait lui le Michigan et tournait là le dos au duo prometteur qu’il était censé incarner avec Grant Hill.

Il faut dire qu’en coulisse l’opération séduction avait bien été orchestré par les Knickerbockers.Le franchise player en chef Patrick Ewing s’étant personnellement impliqué pour convaincre le prometteur arrière qu’il était LA pièce manquante à l’équipe pour aller chercher le titre Nba.

Allan rapportait même que lors de sa visite à Big Apple tout, absolument tout avait été mis en œuvre pour le séduire. Même Peter Falk, l’acteur qui incarnait le fameux inspecteur Columbo faisait partie de la vidéo de promotion pour demander à Allan de signer aux Knicks. Et puis l’appel du Madison Square Garden se refuse rarement.

New York voulait Houston et Houston voulait New York.

C’est ainsi qu’à 25 ans et en pleine possession de ses moyens, Allan Houston débarquait dans une équipe ambitieuse et qui souhaitait retrouver les finales NBA après celles perdues de 1994.Les Knicks, qui avaient besoin de rajeunir un effectif toujours vaillant mais vieillissant, décidaient là de donner un renouveau à la franchise avec ce recrutement XXL et refaire rugir l’antre du Madison Square Garden.Sur le papier signature parfaite…

Mais sur le parquet il connaissait quelques difficultés lors de ses premiers matchs, malgré les bons résultats de l’équipe qui finissait 3ème à l’Est avec un bilan de 57-25,

Allan était titulaire devant le vénéré John Starks et cette décision était très mal perçue par un grand nombre de fans. Par sa rage et son tempérament Starks illustrait l’esprit de NY alors que le taiseux Allan Houston avait du mal à assumer ses nouvelles responsabilités et ça se ressentait dans son jeu.

Malgré l’appui populaire, John Starks déclarait qu’il était normal qu’il joue à son poste et que lui sorte du banc car il le voyait tous les jours à l’entraînement et qu’il savait de quoi Allan était capable. Pas qu’un discours de façade pour le légendaire #3 des Knickerbockers puisque lors de cette saison 1996-97 il va terminer avec le titre de 6th man of the Year, succédant ainsi au regretté Anthony Mason (RIP) lauréat du trophée lors de la saison 1994-95

Mais la greffe semblait tout de même avoir du mal à prendre, John Starks était souvent préféré à Allan Houston dans les quatrièmes quarts temps. Allan pestait en silence mais ne se plaignait pas et en suivant les valeurs que son père lui avait donné, il travaillait encore plus dur.

Il n’était qu’à 13 points de moyenne par match sur la première partie de saison.Piqué au vif, il se reprenait sur la seconde moitié en améliorant sa moyenne à plus de 15 points. Il passait de 40% à 45% de réussite au shoot et se montrait plus décisif.

Après un premier tour de playoffs passé sans encombre, les Knicks affrontait une équipe de Miami bien coaché par Pat Riley et ils devaient s’incliner dans un match 7.

Allan Houston se montrait à l’aise durant les séries et passait un cap mentalement. Il aura une moyenne de plus de 19 points par match.

La saison 1997/1998 sera bien meilleure pour le #20 de Manhattan, en effet, il retrouvait une moyenne de point de 18 par match. Il devenait l’assassin mid-range que l’on connaît. Sur les mois de Février-Mars-Avril il était à une moyenne de 22 points par match. Les Knicks finissaient 7ème de la conférence Est avec bilan de 43v/39d et allaient retrouver le Miami Heat en playoffs.

Cette série était marquée notamment par le pugilat entre Larry Johnson et Alonzo Mourning.

En effet, dans les derniers instants du match 4 du 30 avril 1998, « Zo » frustré par cette défaite qui se profilait, bousculait « LJ » qui n’en attendait pas moins pour régler de vieilles rancœurs.

Une nouvelle bagarre épique qui va marquer à jamais les Knicks fans, la ligue et le toujours très mesuré Allan Houston totalement surpris par l’implication de son bouillonnant coach. « The fire & the Ice» en sorte…

Les Knicks remportaient la série 3-2 et se retrouvaient confronté à de vaillant Pacers qui ne feront qu’une bouchée des locataires du MSG (4-1).

Allan Houston faisait lui d’excellents playoffs à plus de 21 points par match sur la campagne et une moyenne à plus de 23 points contre le Heat.

99 problems but Houston ain’t one

La saison 1998/1999 sera la saison du changement pour les pensionnaires du Madison Square Garden.
Deux ans après leur Free Agency d’envergure, la franchise n’arrivait pas à franchir le cap en playoffs en devant s’incliner, à chaque fois, en demi-finale de conférence.

L’équipe était sur la pente descendante, à bout de souffle et il fallait trouver des solutions pour mieux entourer Allan et soulager Patrick.

Au revoir Oak et John, bienvenu Marcus, Kurt et Spree.

Cette saison marquée par le Lock Out ne contenait que 50 matchs et débutait le 05 février 1999.  Juste suffisant pour que les New York Knicks nouvelle version se qualifient in extremis pour les playoffs en décrochant le 8ème spot à l’Est avec un bilan de 27v/23d.

Allan Houston restait dans ses standards, à 16 points de moyenne à 45% au shoot et 40% à trois points. Une alchimie était en train de se créer avec Spree.

Houston le taiseux et Sprewell l’extravagant, « The fire & the Ice 2.0 ».

Les playoffs débutaient contre un adversaire qu’ils connaissent bien, le Miami Heat de Zo Mourning, Tim Hardaway, Dan Majerle….
Les deux équipes se rendaient coup pour coup et l’issue était indécise. Les Knicks étaient en train de faire déjouer les pronostics en regardant dans les yeux la tête de série numéro 1 de l’Est.

Et puis le match 5 arrive, il se jouait à Miami. Les deux équipes étaient aux coudes à coudes.

Les Knicks étaient menés de 77 – 76.

Il ne restait 4 sec 5 à l’horloge et 4 sec sur la possession de balle.

La remise en jeu est faite par Charlie Ward pour une des actions les plus importante de l’histoire moderne des New York Knicks…

Se servant d’un écran de Patrick Ewing, Allan Houston se démarquait, se saisissait du ballon en tête de raquette en prenant le meilleur sur Dan Majerle puis grâce à un shoot main droite qui jouait avec l’arceau, il entrait dans la légende des Knicks.

The rest is history…

Houston traversait le parquet et d’un poing rageur laissait échapper toute sa détermination, sa rage de vaincre. Il n’avait jamais été autant démonstratif dans ses émotions, lui, le « nice guy », l’homme qui amenait la sérénité.
Il finissait cette série avec une moyenne de 15 points par match et avec cette action ultra clutch rentrait à jamais dans la légende de la franchise.

Bien plus qu’une simple qualification, le contexte d’extrême tension qui entourait l’équipe  lors de cette saison 1999, de plus face à l’un des rivals historique de la franchise, donnait là un supplément dramatique à cette action. En un panier Allan Houston venait de qualifier son équipe pour le tour suivant, d’éliminer leur meilleur ennemi, mais aussi très sûrement de sauver la tête de son coach (les nombreuses rumeurs autour de Phil Jackson) et en partie la sienne par la même occasion (les rumeurs autour de Mitch Richmond)

Si tour suivant, ils écartaient Atlanta sans difficulté (4-0), les Knicks de 1999 allaient ensuite se retrouver face à leur second meilleur ennemi, les Indiana Pacers.

Allan Houston réalisait une véritable masterclass au match 6.

Il déclarera qu’il avait produit son meilleur match de sa vie.

32 points marqués, 12/17 au tir, Reggie Miller ne pouvait rien, le talent de Houston sur ce match était trop grand et les Knicks sont qualifiés 5 ans après pour les Finals.

Fait insolite, après ce match incroyable, le lendemain coïncidait avec la fête des pères et Allan Houston devenait alors papa pour la première fois.

Pour les Finals NBA, après une cruelle défaite en 1994 (4-3 vs Houston Rockets), les Knicks revenaient sur le devant la scène. Ils devaient faire face encore une fois à une équipe texane et pas des moindres, les San Antonio Spurs, meilleure équipe de la ligue.

Malheureusement, les Knicks arrivaient à bout de souffle avec un banc limité et un LJ diminué face à l’équipe de Greg Popovich.

Dominé à l’intérieur par les tours jumelles Duncan-Robinson, la marche était trop haute pour les Knicks, Qui vont très vite concéder 2 manches dans le Texas.

Il y aura bien ce sursaut d’orgueil dans le match 3 au Garden, victoire des Knicks 89 à 81 et où Houston va terminer meilleur marqueur de la rencontre avec 34 points à 10 sur 24 aux tirs et un parfait 12 sur 12 aux lancers.

Un simple répit puisque San Antonio va prendre les 2 matchs suivant dont un game 5 en crève coeur qui va se perdre d’un tout petit point 77-78 dans les ultimes secondes, avec même une balle de match pour New York à 2,1 secondes du buzzer final…

New York perdait une nouvelle fois finale sur le score sans appel de 4-1, encore une fois face à une équipe texane, mais ils n’avaient clairement pas à rougir de leur prestation.

Allan Houston faisait lui de bonnes finales avec quasiment 22 points par match et un taux de réussite au tir à 42%. Il terminait cette campagne de playoffs 1999 avec 18.5 points moyenne et un 44% de réussite.

Ils n’avaient pas gagné le titre mais cette équipe avait conquis les cœurs des fans.
Ce roster restera mythique à bien des égards et Allan Houston en était devenu la figure de proue.

Rise and Fall

L’effectif était reconduit pour la saison 99-00 et ils clôturaient la saison régulière avec le 3eme bilan de la conférence Est.

Allan devenait le leader offensif de cette équipe avec une moyenne de 19 pts/match et devenait pour la 1ere fois de sa carrière All Star de la conférence Est.

Ainsi le 13 février à Oakland, il pouvait coudre sa première étoile sur son jersey.

Il finira ce match de gala avec 11 points en 18 minutes mais là n’était pas le plus important, il était devenu le leader des Knickerbokers.

Fort de cette belle saison et de leur nouvel All Star, les Knicks se présentait en playoffs sûrs de leurs forces, mais après un premier tour ou ils balayaient les Toronto Raptors (3-0) puis une demi-finale compliqué contre le Heat (4-3), les Knicks devaient s’incliner en finale de conférence contre les inoxydable Indiana Pacers au summun de leur art (4-2).

Allan Houston finissait avec une belle moyenne de 17 pts/matchs et 44% de réussite au shoot.

Dear Summer

Durant l’été, il était sélectionné pour représenter l’équipe des USA lors des jeux Olympique de Sydney 2000.

Une première pour lui avec l’équipe nationale après ces fameux matchs d’entrainement face à la Dream Team, la seule l’unique et l’originale de 1992, et après l’épisode avorté de 1998 qui devait l’emmener à Athènes pour disputer les Championnat du Monde si le lockout ne s’en était pas mêlé.

Il était en effet retenu dans l’effectif qui devait s’envoler pour la Grèce en compagnie des Duncan, Payton, Garnett, Webber, Tim Hardaway, Vin Baker, Terrell Brandon, Tom Gugliotta, Glen Rice et « l’ancien » de 1992 Christian Laettner. Finalement aucun joeur Nba ne participera à ces championnats du Monde remportés par la Yougoslavie. Les USA ne pourront faire mieux qu’une médaille de bronze gagné face la sélection Grecque et après s’être incliné de 2 petits points en demi-finale face aux Russes.

 

C’est donc au pays des kangourous que Allan va devenir Olympien. Un bel été doré à défendre les couleurs de sa patrie, de son drapeau mais qui va aussi rester marqué dans les mémoires des Américains et des Français. L’équipe de France va croiser par deux fois (match de poule puis finale Olympique) la route de Houston… et du bondissant Vince Carter

Notre Knickerbocker Allan Houston, pas Frédéric Weis drafté l’été précédent par la franchise de New York, va se fondre dans l’effectif étoilé et jouer 7 matchs pour la 5ème moyenne au scoring avec 8 points par match. De quoi bien mériter sa médaille d’or.

Pour la saison 00-01, alors qu’il approche de la trentaine et qu’il s’apprête à rentrer dans son prime, on allait le  retrouver pour la seconde saison consécutive au All Star Game avec la sélection des meilleurs joueurs de la conférence Est.

Et c’est cette fois-ci en compagnie de son coéquipier Latrell Sprewell qu’il allait pouvoir profiter des festivités du weekend à Washington.

Un weekend pas de tout repos puisqu’après avoir participé au Slam Dunk Contest en 1994 (pas fameux) c’est au concours à 3 points qu’il prend part. Mais Ray Allen était plus fort ce soir là…

Passé ces festivités hivernales, Houston finissait la saison à plus de 18 pts/match et se montrait encore une fois très régulier en réalisant de très beaux matchs (37pts vs Minnesota, 34 vs Detroit et 39 vs Cleveland). Les Knicks faisaient aussi une belle saison en finissant à la 4eme place à l’Est.

Mais une fois venu le printemps, les playoffs étaient difficiles et les oranges et bleus perdaient au premier tour en 5 matchs contre le Toronto de Vince Carter (qui remportait sa première série de playoffs de son histoire).
Allan Houston finissait avec plus de 20pts par match et malgré l’énorme apport de l’autre All Stars Latrell Sprewell, les Knicks ne pouvaient faire mieux.

A l’été 2001, Allan Houston arrivait donc à la fin de son contrat de 5 années signé lors de son arrivée en 1996 et était free Agent. Auréolé de deux sélections aux All Stars Game et d’une médaille d’or au JO, il se voyait proposer logiquement un contrat sur 5 ans à la hauteur de 100 Millions de Dollars.
A maintenant 30 ans il devenait officiellement LE franchise player de cette équipe et le Knicks le mieux payé de l’histoire.

Mo Money Mo Problem

Mais voilà, l’Histoire allait s’avérer bien capricieuse et sans encore le savoir Allan Houston ne reverrait plus les playoffs…

Malgré deux belles saisons à 20pts (2001-2002) puis 22.5pts (2002-2003), il ne pouvait amener les Knicks en playoffs qui vont terminer 13ème puis 10ème de leur conférence.

Changement de coach (Van Gundy remplacé par Don Chaney avant l’arrivée de Isiah Thomas…) rien ne va plus.

Durant la saison 2002-2003, Allan Houston était pourtant au sommet de son talent, marquant 26 points de moyenne sur le mois de mars 2003 et scorait deux fois 50 points ou plus (50 vs Milwaukee et 53 vs LAL, record en carrière).

Il sera même joueur de la semaine le 16 février 2003.

Le bilan restait négatif et des dents commençaient à grincer aux abords du MSG.

Alors qu’il vient déjà de perdre son coéquipier Latrell Sprewell parti dans un bien curieux échange vers le Minnesota, le drame intervient lors de la saison 2003-2004.

Alors qu’il n’avait raté que 13 matchs de saison régulière depuis le début de sa carrière, il ressent quelques gênes au genou qui lui feront rater tout le mois de février. Stephon Marbury vient à peine de faire son retour à Big Apple que le duo est stoppé dans sa lancée.

Mais à son retour et après seulement 8 matchs, il se fissure le genou droit au bout de 9 minutes de jeu le 16 mars 2004 dans une rencontre face à Washington. Il ratera cette saison-là 32 matchs de saison régulière.

Il réalisait pourtant un début de saison dans la lignée des précédents mais le destin est dur et Allan Houston est frappé en plein prime. Il ne pourra pas prendre part au retour en playoffs des Knicks qui se feront balayer 4-0 au premier tour par les anciens double finaliste des New Jersey Nets.

Il ne retrouvera jamais son niveau, il ne rejouera que 20 matchs lors de la saison 2004-2005 avant de jeter définitivement l’éponge. Un gâchis incommensurable pour celui qui devait renter dans ses plus belles années…

C’est la mort dans l’âme qu’il mettra un terme à sa carrière à l’âge de 33 ans et finira sa carrière avec une moyenne de 17 points par match pour un pourcentage de réussite au tir à plus de 44%.
Il termine tout de même 4ème meilleur marqueur all-time de la Franchise en ayant scoré 4103 points.

Mais difficile de dire complètement adieux au basket alors qu’il lui restait encore quelques belles saisons à jouer. Il tentera bien de revenir en octobre 2007, participant même au training camp des Knicks pour se tester après son arrêt en 2005 et voir si les conditions étaient réunies pour un comeback. Il récupère son numéro 20 un temps pris par Jared Jeffries mais finalement après 6 petites minutes de jeu dans un match de présaison face aux Celtics il jette l’éponge.

Bien que ce sentant en forme physiquement, c’est le timing tardif de son retour en vue d’une saison Nba qui était sur le point de se lancer qui va le faire renoncer à ce comeback. Conscient du niveau de préparation à avoir pour être prêt à tenir sur la longueur d’une saison régulière il préfère s’arrêter de lui même. Un soulagement sûrement aussi pour l’impopulaire Isiah Thomas, alors aux responsabilités de head coach, qui lui avait laissé cette opportunité de retour mais qui aurait bien été embarrassé de devoir le couper en cours de saison si la situation s’était compliquée.

Il y aura bien une ultime tentative de retour, cette fois avec les Phoenix Suns, lors d’un match de préparation en septembre 2008 mais sans plus de succès.

Si Allan Houston est finalement sorti par la petite porte, beaucoup ne voudront retenir que son contrat hors norme pour l’époque. Un argument de poids pour ceux qui aiment se moquer de la franchise de New York et pointer du doigts les erreurs de gestions du management. Il va rester plusieurs saisons comme le plus gros salaire de la ligue sans être en capacité de jouer.

Sa fin de carrière va ainsi influencer les accords de la NBA avec l’apparition de la « Allan Houston rule » en 2005. Une règle du CBA qui permis alors aux franchises proches de la luxury tax de se séparer d’un contrat de leur choix d’un joueur qui ne fait plus partie de leur effectuer et ainsi de ne plus être pris en compte dans le salary cap de l’équipe.

17 franchises Nba pourront ainsi remercier les Knicks et Allan Houston puisqu’elles auront ainsi pu se libérer des contrats de Michael Finley (14M$/DAL), Brian Grant (13M$/LAL), Derek Anderson (8M$/POR), Doug Christie (7,5M$/ORL), Reggie Millier (5,5M$/IND), Alonzo Mourning (5M$/TOR)…

17 franchises + 1 puisque New York va aussi utiliser cette possibilité mais pour se libérer du contrat de Jérôme Williams.

Triste fin donc pour un joueur et un homme apprécié de tous. Et même s’il ne méritait peut-être pas un tel montant, il ne mérite pas non plus qu’on le réduise à sa situation contractuelle. Il ne faut pas oublier quel joueur fantastique qu’il était. Une personne entière, respectueuse et généreuse qui a donné à la franchise des New York Knicks.

Il faisait partie de cette caste de joueur élégant, classe et létal. Un joueur dont il ne fallait pas laisser une fenêtre de tir sous peine de se voir sanctionné. Il incarnait cette talentueuse équipe de 99’ qui laissera tant de souvenir et son shoot au buzzer contre le Heat est à tout jamais dans la légende.

Dans une NBA aujourd’hui qui joue énormément dans le périmètre, qu’aurait donné un Allan Houston ? Il se serait surement éclaté, c’est certain.

Once a Knick, Always a Knick, il fait désormais partie de l’équipe dirigeante après avoir été le Général Manager de l’équipe de G-League des Westchester Knicks.

Il reste également très investi dans la communauté Orange & Bleu, auprès de la jeunesse et multiplie les opérations avec sa fondation la Allan Houston Legacy Foundation

Dans un contexte encore très compliqué ces derniers mois mois aux Etats Unis, il s’engage aussi dans la lutte contre les injustices sociales.

Une implication, d’homme, de citoyen, de père de famille qui met notamment à profit sa notoriété pour promouvoir des valeurs qui lui tiennent particulièrement à cœur comme au travers de son projet FISLL (Faith, Integrity, Sacrifice, Leadership & Legacy) à destination de la jeunesse.

… Allan Houston, smooth criminal sur le terrain, à la ville le Knicker beau coeur qui vous veut du bien

Portrait réalisé en collaboration avec Sébastien Gournès pour Knicks Nation France

Pour en savoir encore plus sur Allan H20 Houston, à lire aussi :
Wade Houston, l’ami américain par basket retro
Alice Houston Story
2doors down bond between allan houstons family and muhammad-ali

Allan Houston par theplayerstribune
The Allan Houston rule
Allan Houston tout lui reussi avec elegance par knicksbook
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Et pour les amateurs de sneakers :
Allan Houston Nike sneakers 1999 -> 2005

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