Gang of Knicks, Julius “le revenchard”

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Il était une fois dans la Nouvelle York, et plus précisément dans le Royaume du Jardin de Madison, un peuple vêtu de drôles de pantalons orange et bleu, un peuple qu’on les appelait les « Knickerbockers ».

Les « Knickerbockers » ou surnommés « Knicks » par les autres Royaumes, étaient un peuple légendaire.

Chaque année les 30 royaumes se réunissaient et déterminaient qui étaient le meilleur par une confrontation sportive appelée « Le basketball ». Le passé glorieux des héros étaient encore dans toutes les mémoires et beaucoup encore se rappelaient les champions de jadis mais les récits de leurs exploits commençaient à faire date. Pour les plus jeunes qui n’avaient jamais connu leurs illustres aînés ces récits étaient devenus mythologiques.

En effet, « les Knicks » avaient remporté la coupe à deux reprises et atteins les finales six autres fois également. Ce qui faisait la force de ce royaume était l’état d’esprit de combativité, la ferveur des supporters et un talent souvent brut qui ne demandait qu’à être apprivoisé.

Mais voilà, par une mauvaise gestion de ses champions, les « Knicks » couraient après leurs passés et même s’il y eut quelques éclats ici ou là, ils ne faisaient plus peur à personne, ils étaient également devenus la risée des autres Royaumes.

Au Royaume du Jardin de Madison, on se demandait quand on retrouverait une équipe capable de rivaliser avec les autres Royaumes et ainsi redorer ce blason devenu poussiéreux et terne avec le temps.

Dans ces rangs se trouvait un jeune « Knick » qui venait de poser ses valises dans le Jardin. Il avait beaucoup bourlingué entre les différentes régions, mais il voulait devenir le futur des « Knickerbokers ».
Malheureusement, les plans ne s’étaient pas passés comme prévu et comme les années passées, l’équipe décevait.

Cependant, ce jeune « Knick » ne baissait pas les bras et après tout un été a travaillé, il était devenu plus fort que jamais. De plus, le Royaume voyait arriver un nouvel entraîneur. Ce dernier avait travaillé avec les anciens héros, et revenait pour inculquer à l’équipe le feu d’antan.
Sans le savoir, ils allaient écrire ensemble le renouveau du Royaume du Jardin de Madison.

Nous pouvons tous ensemble entonner un chant à la gloire du nouveau héro adoubé par le roi, louons donc Sir Julius RANDLE.

2019 New King in town ?

Après une année entre bas et … bas pour l’exercice 2018-2019, tous les espoirs étaient basés sur la Free Agency.

Les Pro du Photoshop avaient sorti leurs plus belles illustrations et les montages montrant KD, Kyrie et Zion faisaient sensation mais les plans avaient un accroc.

Tout d’abord un choix 3 qui permettait de sélectionner tout de même le talentueux canadien R.J Barret

Puis arrivait l’ouverture du marché des agents libres et là, seconde lame, les deux joueurs visés arrivaient à NY… mais de l’autre côté de l’Hudson, aux Brooklyn Nets.

Il fallait trouver un plan de secours en urgence et les membres du Front office jetaient alors leurs dévolus sur Julius Randle. Il sortait d’une saison solide avec les Pels.

Conjugués aux arrivées de Payton, Marcus Morris, Taj Gibson et Bobby Portis, les Knicks ne s’en sortaient pas trop mal et on pouvait nourrir quelques espoirs pour ce nouvel opus.

Mais voilà, encore une fois, la saison est dramatique est l’équipe finie avec un bilan de 21/45.

Rapidement on comprend que la saison va être longue, un 7-23 d’entrée calme les ambitions du club qui désormais va viser un first pick.

Numbers don’t lie

En 2020 le bilan de Julius n’était pas horrible d’un point de vue statistique.
Il finit la saison avec 19.5 points, 9.7 rebonds et 3.1 passes dans 64 matchs joués comme titulaire avant l’interruption liée à la pandémie.

Vu comme ça, on se dit qu’il a été intéressant sur la saison mais en se penchant de plus près, et en regardant plus en détail ses prestations, on se rend compte de beaucoup de chose.

Déjà, ses pourcentages sont plus que suspect en témoigne son horrible 27% à 3 points.
53% au tir réel n’est pas fantastique…

Ensuite, ce qu’il produit ne pèse pas assez dans le succès de son équipe, un WinShare/48 à 0.062 c’est peu, voir catastrophique. Son VORP (valeur d’un joueur lorsqu’il est sur le terrain) a 0.9 est extrêmement faible. Sa production nette n’est pas marquante, il ne marque que 0.9 points de plus que son adversaire direct.

Bref, vous l’avez compris, les statistiques bruts n’étaient que l’arbre qui cachaient la forêt d’incertitude et de déception sur la saison de Julius.

New Kids On The Block ?

Si bien qu’en fin de saison que son nom figure déjà dans des trades (Chris Paul) et on voit en Obi Toppin, tout fraichement drafté à la 8ème place de la cuvée 2020, son successeur.

Obi One était même qualifié d’héritier du Stoud et on ne voyait déjà plus d’avenir pour Julius dans la grosse pomme.

Photoshop tourne à fond dans les rédactions et Julius envoyé virtuellement aux quatre coins du pays

Mais c’est mal connaître le texan.

Frustré de cette saison catastrophique à tous points de vue, le garçon travailla comme un acharné durant la off-season.

Vexé aussi de ne pas avoir été invité à la petite fête dans la bulle d’Orlando.

C’est avec un nouvel état d’esprit qu’il revenait à NYC, un état d’esprit qui a contaminé leur reste du roster.

Knicks Reloaded

Julius « le revenchard » tel pourrait être son nom.

Conscient que ce qu’il avait montré l’année d’avant n’était pas digne de son rang, il avait travaillé extrêmement dur.

Disciple de Kobe (qu’il a fréquenté durant son année rookie), il a acquis du Hall Of Famer son étique de travail et on peut dire qu’il a fait des émules.

Mais Julius est aussi une personne qui voit ou le problème se situe dans l’organisation, il sait qu’il faut un meneur d’homme, un entraineur « entrainant » et après une réunion avec le Front Office, il leur a répondu :

« […] j’avais, entre autres, besoin d’un coach qui allait me mettre face à mes responsabilités, qui allait me pousser. »

Et voilà que débarquait dans la grosse pomme un homme qui connait la franchise et qui sait comment manager, le « Thibs », Tom Thibodeau.

Et il n’a pas fallu longtemps pour que les deux hommes, deux vrais bosseurs, s’apprécient :

“Quand je suis revenu, j’étais en super forme, et il a vu que j’étais très sérieux. Nous avons sympathisé à ce moment-là, et je pouvais vraiment sentir qu’il croyait en moi en tant que joueur, qu’il me donnait des moyens d’action. Pour moi, c’était énorme. La confiance est très importante entre un joueur et un coach. Il croyait en moi pour être le leader de cette équipe, et je pouvais le voir. Je ne voulais pas le laisser tomber, je ne voulais pas décevoir mes gars. Quand je dis que je ne me suis jamais autant amusé de ma carrière, je le pense. Vraiment, c’est énorme. C’est rare, et je ne prends pas ça pour acquis. Je veux juste continuer à construire là-dessus.”

A New York, quand on veut toucher en plein cœur les supporters de l’équipe de la grosse pomme, on leur remémore les souvenirs des anciennes gloires.

Tom Thibodeau s’autorisait à un parallèle hasardeux entre lui et Patrick Ewing.

« J’avais été très impressionné par Patrick Ewing. Chaque matin durant l’intersaison, il était le premier à la salle et il bossait comme un dingue. Donc le reste de l’équipe a suivi. C’est du leadership ça : ce ne sont pas les mots qui comptent, mais les actes ».

Forcément, de tel louange galvanise et lorsqu’on a un groupe fait de talent (RJ, Rose, Mitch, IQ) et de besogneux (Taj, Nerlens, Bullock), un état d’esprit se créait, une harmonie apparait.

Un Big 15 en somme.

Work Hard, Play Hard

Julius disait au début de la saison :

“Les Knicks m’ont mis au défi durant l’intersaison de revenir en étant un meilleur joueur. Je vais me mettre de la pression aussi pour me mettre au défi et progresser chaque année. L’an passé ça a été une excellente expérience d’apprentissage pour moi. Mais cette année je suis revenu en étant un meilleur joueur et en grande forme. Ça fait partie de la culture que nous construisons. Nous nous battons et nous ne reculons devant personne.”

“J’ai couru quasiment tous les jours. C’était un défi pour moi d’arriver dans une grande condition physique. J’ai perdu un peu de poids, mais le plus important c’est que je me suis motivé chaque jour pour aller courir.”

Les 20 premiers matchs montrent des progrès, l’équipe a un bilan de 9-11 mais il y a une âme qui se dégage, la patte « Thibs » est là, l’équipe joue ensemble et même si les résultats sont encore en demi-teinte, on prend du plaisir à regarder les bleus et oranges.

Julius aussi s’éclate dans ce rôle de patron, de franchise player, il score 22 points pour 11 rebonds et 6 passes.

Il ne joue plus avec des œillères, il regarde, fait participer ses camarades et une alchimie semble naitre entre lui et Reggie qui profite de ses caviars.

Sur ce premier mois de compétition, il s’affranchit de 12 double/double et même d’un triple double contre Cleveland (28/12/11).

“J’ai juste essayé de prendre ce que la défense me donnait, de faire les bonnes actions. Mes coéquipiers ont fait du bon boulot pour être bien placés lorsque la défense se resserrait sur moi. Cela m’a rendu la tâche facile pour ressortir le ballon. Quand la défense ne se resserrait pas, j’essayais simplement de m’assurer d’être sur les spots que j’affectionne pour scorer. »

Le mois de février est excellent pour les Knicks. 14 matchs, 9 victoires. Julius continue d’impressionner. Exit les doutes sur sa capacité à mener une équipe à la victoire, exit les rumeurs de transfert, c’est lui le Franchise. Batman est revenu à Gotham pour sanctionner et Robin (RJ) le seconde parfaitement.

Il affiche un jolie 24/10/5 mais surtout ses pourcentages sont enfin meilleurs. Il ne force plus, prend des tirs plus ouvert et fait confiance à son équipe qui lui rend bien.
Ainsi depuis le début de saison, il affiche un jolie 42% à trois et 48% au tir. Son travail à l’intersaison paie.

A Star is born

Son nom commence de plus en plus a circulé comme récipiendaire d’une sélection au All-Star Game. Au fil, des matchs, NY ne fait plus rire personne. Les « c’est so knicks » ou autres quolibets disparaissent. Le MSG est vide mais l’équipe joue sa vie à chaque match et ça fait du bien.

Elfrid Payton disait de Julius sur SNYTV :

« Honnêtement, ce n’est même pas une question ; je ne sais même pas pourquoi on en parle. Il joue définitivement au niveau d’un All-Star. Je pense que ça signifierait beaucoup pour lui. Il travaille beaucoup ce que les gens ne voient pas. »

Finalement Julius est choisi par les coachs pour la grand-messe du Basketball.

Enfin un All Star à NY! Son étoile, il ne l’a pas volé et personne ne remet sa participation en doute (Il jouera dans l’équipe DURANT – 13min 4pts, 2reb, 2pds).

Il déclarera :
« Beaucoup de personnes m’ont ignoré, beaucoup de personnes ont peut-être eu des doutes, ou peu importe de quoi il s’agissait, ça a été de la motivation. Pour moi, il fallait juste revenir en étant un meilleur joueur et un meilleur coéquipier que celui que j’étais l’année dernière. ».
Revanchard on vous dit.

 

Road to playoffs

La fin de saison est dantesque est dans le run de 9 victoires consécutives (entre le 09 avril et le 24 avril), Julius score 30pts pour 9 rebonds et 6.2 passes. Les Knicks vont se qualifier pour les play-offs, une première depuis la saison 2012/2013. « New York, We Here » crait il après sa victoire sur Atlanta.

Un dernier run de 3 victoires pour arracher le seed 4 (bilan 41W/31L) que Julius clôture quasiment en triple double de moyenne (26 pts/8.7reb/9.7ast).

Il finira la saison avec 6 triples double, une sélection au All Star Game et le Titre de meilleur progression (MIP). Ça c’est une belle réponse envoyée à tous ses détracteurs.

Julius est grand, Julius est fort.

Il s’est imposé comme la pierre angulaire de l’équipe de Coach Thib. Avec ses 37.6 minutes par match, il est le joueur ayant le plus joué de l’année.

On le sait, quand Tom te fait confiance, il t’accorde tout et même toutes les minutes.

D’un point de vue des stats avancées, tout est mieux, largement mieux. Il passe d’un PER à 17.5 pour 19.7, d’un TS% à 53 pour 57, d’un WS48 à 0.062 à 0.140 et d’un VORP à 0.9 pour 3.8 et en production net, il passe de +0.9 à +10 !
Il est devenu le boss, le leader, le gagnant.
Et d’un point de vue des stats bruts c’est pareil, il passe de 19.5 points à 24.1, de 9.7 rebonds à 10.2, de 3.1 passes à 6 mais surtout son pourcentage à trois passes de 27% à 41%. Vous avez dit progrès ? Moi je dis explosion.

Julius a gagné en humilité et comme un bon chef de file, il met son équipe en avant :

« Honnêtement c’est vraiment lié à l’équipe. Moi et Thibs, on en parle tout le temps. Thibs le dit à l’équipe tout le temps : quand une équipe gagne, la valeur de chacun augmente. Nous jouons bien en tant qu’équipe. En tant que joueur, c’est grâce à tout le monde si je suis meilleur. Je fais de mon mieux pour essayer d’aider les autres. C’est vraiment un hommage à notre équipe de voir à quel point nous jouons bien en ce moment. Nous devons continuer sur cette lancée. La victoire contribue à tout ça. Tout le monde gagne en reconnaissance quand nous gagnons. »

Dirty South

Les play-offs arrivent, 1er tour face aux Atlanta Hawks, le 4ème contre le 5ème. Rien ou peu sépare les deux équipes mais les Hawks ne sont plus ceux rencontrer plutôt dans la saison qui c’était soldé par une victoire 123 à 112 et un Julius à 44 points, 9 rebonds et 5 passes. Désormais en Géorgie, il y a un coach, une façon de jouer et un terrible Trey Young.

Pour galvaniser ses troupes et le peuple qui revenait au Jardin, Julius savaient les mots à utiliser :

“Il n’y a pas de meilleure ville que New York pour faire ça selon moi. Il n’y a pas d’organisation ou de fan base qui a plus envie d’une équipe capable de jouer le titre que celle des Knicks. Je voulais faire partie de ça. Pour le reste de ma carrière, honnêtement, c’est ce que je veux. Je voulais être un Knick, je voulais faire partie des meilleurs de cette franchise. Voilà à quoi je pensais en arrivant ici. J’espère que je vais continuer à faire partie de tout ça, qu’on va continuer à construire et, dans le futur, qu’on pourra ramener un titre ou des titres ici. Parce qu’honnêtement, je ne pense pas qu’il y a un endroit où c’est plus jouissif de gagner.”

Bon, … 5 matchs plus tard, on disait “bye-bye” au tournoi. Mais Julius était extrêmement bien cadenassé et même si Rose se démenait comme un beau diable, on devait reconnaitre que les Rapaces nous avaient dépecé.

Il a été très décevant durant cette campagne, en panne d’inspiration et de confiance, il n’arrivait pas à se mettre en rythme. On ne reconnaissait pas le Julius dominant de la saison, la faute d’un trio Capela/Collins/Hunter qui se sont relayés pour bloquer notre intérieur.

Alors oui, il n’a pas été parfait en série, loin s’en faut, mais il nous a amené là ou nous n’avions plus mit les pieds depuis 7 ans.

Mo Money, No Problem

Il a été le leader technique et charismatique de cette équipe qui restera comme une des plus belles sensations de la saison et marquera les esprits pour les plus jeunes supporters des Knicks. Comme Mélo avant lui qui avait créé des adeptes, beaucoup, je pense, vont louer les grâces de St Julius dans les années à venir.

S’il se sert de cet échec en série comme il s’était servi de sa déception lors de l’exercice 2019/2020 alors nous ne sommes pas prêts pour ce Julius Randle cru 2022.

Pour manifester son amour pour la Grosse Pomme, après avoir déclaré qu’il voudrait prendre sa retraite en Knicks et qu’il préfèrerait jouer contre LeBron plutôt que pour (afin de montrer qu’il fait partie du gratin de la ligue), il a resigné pour une extension de 4 ans et 117M de Dollars.

Il aurait pu prétendre bien plus l’année prochaine mais pour garder une équipe compétitive, il a pensé au succès des Knicks.

« Ça va prendre du temps. Tout prend du temps. On a construit en partant de zéro. Mais pour moi, le but ultime est bien de gagner le titre et c’est ce que je veux faire dans les cinq ans à venir. Il y a beaucoup de choses et de facteurs qui vont entrer en ligne de compte, mais pour moi, et je pense pour Thibs aussi, c’est l’objectif. Gagner à tout prix. C’est comme ça que je me prépare. Il y a beaucoup de facteurs qui joueront mais je fais confiance à Leon, à Thibs, à Wes, à nos coachs et Scott . C’est ce qui m’a amené à signer ma prolongation. On veut pouvoir dire qu’on a gagné un titre à New York. Ce serait la meilleure sensation du monde. »

Une nouvelle saison arrive et avec elle pleine d’espoir. D’autant que Julius le revanchard est totalement lucide sur ce qu’il doit faire pour encore s’améliorer et sa première campagne de playoffs en demi-teinte.

Le starting five Mitch/Julius/RJ/Evan/Kemba a de quoi faire saliver.

Le banc est encore bien fourni et les jeunes sont encore bien talentueux.

Nul doute que la saison 2021-2022 va encore être d’un bel acabit.

Article proposé par Sébastien Gournès pour Knicks Nation France

Retrouvez aussi les confessions de Julius dans sa lettre sur ThePlayersTribune

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