Avant dernière ligne droite, vaillant mais dépendant ?

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La fin de saison régulière approche, le printemps aussi c’est l’heure du bilan des 10 derniers matchs de nos chers Knickerbockers, avec mon regard de simple fan. Rien de plus, rien de moins, juste un avis.

Previously (ici)

Après 60 matchs joués, nous conservons notre dynamique de début de saison malgré un calendrier des plus délicats. La fameuse trade deadline a redistribué les cartes notamment avec l’effondrement du « projet » Nets. Nous sommes 6ème à l’est et une place qualificative en playoffs semble atteignable.

 

Put some respect on our Name

Nous enregistrons le retour de Mitch Robinson après ce all star break. Ce n’est point de trop pour aborder l’opposition face à Washington encore en course pour le playin.

Une première mi-temps compliquée où nous souffrons face à leur adresse à trois points.

Jalen Brunson , maladroit , parvient à être influent en distribuant le jeu, RJ est très moyen. C’est donc Julius Randle qui nous permet de rester dans le match. Moins 4 avant d’aller au vestiaire.

La physionomie de la seconde mi-temps est sensiblement la même sauf que nos entames de quart sont bonnes et nous permettent de repasser devant au score. Une erreur de communication entre Mitch et Juju permet à Beal de ramener Washington à égalité.

Money time, Action Brunson porte ses bourses tel Sam Cassell et nous lâche un upper under absolument improbable pour repasser devant. Les Wizards se ratent l’action suivante, 25 secondes à jouer. Balle dans les mains de Julius, dès que la prise a deux s’enclenche, notre poste 4 lâche le cuir pour Mitch tout seul en dessous.

Match plié. Victoire précieuse à l’extérieur.

Nous en enchainerons une seconde en back to back à domicile face aux Pelicans avec un bon blow out des familles.

Adroits et sérieux défensivement, nous avons réussi à faire déjouer des Pelicans quasiment absents.

A noter le bon match de RJ Barrett sous les yeux de son pote Zion qui fait une fois de plus banquette en courtside au Garden.

Quelques jours plus tard, c’est au tour de Boston de se présenter au MSG. Leader de la NBA mais orphelin de Jaylen Brown, on aborde ce match avec beaucoup de mesure.

C’était vite oublier la dynamique actuelle car nous allons ajouter une 6ème victoire de suite à notre série.

Nos oranges and blue ont été tout simplement MAGNIFIQUE dans ce match.

A l’exception de RJ, tout le monde a tenu magistralement son rôle : Mitch au four et au moulin en défense, Hart et Grimes défenseurs acharnés, Julius dans le rôle du scoreur fou, IQ sublime sixième homme, et Obi Toppin extrêmement précieux avec ces maigres minutes. On a même pu se permettre d’avoir un Jalen Brunson emprunté au niveau de l’adresse, mais toujours aussi juste dans sa capacité à apporter à l’équipe.

 

La maladresse des Celtes nous a bien aidé, mais ne boudons pas notre plaisir, on a vu cette nuit sans doute le plus beau match de notre saison. Du beautiful basketball je crois que l’on peut le dire.

Nous attendons de pied ferme les néo Nets, à qui nous allons proposer une nouvelle partition d’exception et ce d’entrée de jeu.

A l’image de Quentin Grimes, nous sommes exceptionnels d’adresse, si en plus Randle et Brunson jouent à un tel niveau c’est tout simplement trop fort pour Brooklyn.

47 points dès le premier quart temps 81 à la mi-temps, comme le sentiment d’être intouchable ce soir.

Et ce sera le cas, jamais nos adversaires ne nous auront inquiété. Blow out. Attention ça pourrait devenir une habitude.

Le match suivant offre une opposition face à un concurrent direct pour la 5ème place, l’ennemi historique, le Miami Heat. Considéré comme décevant cette année, ne perdons pas de vue que le match au MSG s’est joué sur un ultime shoot manqué de Tyler Herro… un doux souvenir du KNF Mecca Trip 2K23 d’ailleurs qui reste encore bien présent dans la tête des heureux Knicks fans qui ont pu faire le voyage cette année.

Nos gars l’ont aussi bien en tête. Après un début de match bien disputé c’est Julius Randle, redoutable de justesse, qui ouvre les hostilités avec 10 points dans les deux dernières minutes du quart.

Une dynamique qui se poursuit avec la seconde unit, Miami joue vite et ce n’est pas pour déplaire à notre RJ, diablement efficace sur jeu de transition.

+15 à la pause. La tendance s’inverse en seconde période avec un Heat qui revient avec de toutes nouvelles intentions. On se rend coup pour coup, Julius est intouchable, mais Jimmy Buttler et les siens grignotent gentiment leur avance malgré un immense 4ème quart temps de Jalen Brunson. +4 à 2 minutes de la fin.

Pendant 1’40 irrespirables, lors desquelles se mêleront pertes de balles et exploits individuels, Miami parvient à mener d’un petit point.

23 secondes à jouer, tant bien que mal Julius se retrouve avec la gonfle prêt de la ligne médiane, comme il y a quelques mois face à Chicago. Il a Buttler sur le dos, parce que Adebayo « can’t guard him tonight ».

Dribble tout en puissance main droite, Herro déclenche la prise à deux, Buttler chasse la balle. Sur une situation similaire 30 secondes avant, Juju perdait le ballon mais ce soir il est touché par la grâce. Il récupère la balle, un dribble, side step, 3 points, BANG BANG.

He called game, dégomme Thibodeau au passage et enflamme la fan base présente à Miami. Quel match !!!

On n’est pas passé loin de la correctionnelle, j’ai eu l’impression le temps d’un instant voir Julius dans le rôle de Jules dans Pulp Fiction, balle orange à la main :

« Béni soit JB l’homme de bonne volonté qui, pour me laisser scorer, à su s’effacer et nous guider dans la dernière possession, me laissant quelques secondes, car il est le gardien de son frère et la providence des joueurs égarés. J’abattrai alors le bras d’une terrible colère, d’une vengeance furieuse et effrayante sur la horde du Heat qui tente de réduire à néant les Knicks. Et tu connaîtras pourquoi mon nom est Julius quand sur toi s’abattra la vengeance de Randle. »

Direction Boston pour finir une grosse semaine. Jalen Brunson absent et après la tatane qu’on leur a infligée chez nous, autant dire qu’on ne part pas forcément avec un sentiment de confiance absolue. Cependant notre dynamique nous inspire que du positif.

Et dès la première seconde du match, IQ pull up deux mètres derrière la ligne histoire d’annoncer la couleur : ces Knicks ne craignent personne ; SPLASH.

Notre entame de match est plutôt correcte, RJ est très bon et Julius se joue de Grant Williams. Boston est porté par leur duo de all star et prennent un léger ascendant dès le début du second quart temps. Moins 7 à la mi-temps après avoir encaissé un 11-0 dans les dernières minutes, pour une fois que Thibs proposait du small ball…

Même chose à la reprise, Smart rentre dans la tête de Randle : moins 14 au milieu du troisième. Mais ces Knicks, emmenés par IQ, ne lâchent rien, et repassent devant avec un shoot au buzzer de Julius après un side step des familles : bad shot maker +1.

Une très belle entame de 4ème quart nous permet de mener de 11. Les celtes ont de la réserve et leur trio Smart-Tatum-Brown va faire parler le talent pour arracher une prolongation.

L’intensité est à son comble, les défenses sont aussi suffocantes que l’activité de Josh Hart. On doit bien admettre que l’on peine à proposer autre chose que du 1vs1 en attaque, mais quel match tout de même. Deuxième overtime. Pas d’inquiétude en ce moment, nous sommes touchés par la grâce, et Jean Pierre Escalate nous honore de sa présence ce soir, pas le Jean Pierre de la fédération française de foot, non ! Jean Pierre Escalate Quickley !!!

Notre six man of the year prend toute l’équipe sur son dos et martèle la défense celte : 7 points d’entrée de jeu.

Le momentum est pour nous et la présence au rebond offensif de Mitchell Robinson nous permet de plier ce match. Victoire de patron, on the road. C’est qu’on commencerait à y prendre goût…

Charlotte n’était pas de cet avis et est venue couper notre série au MSG.

Dans un match que l’on ne maîtrisait pourtant pas si mal en comptant 16 points d’avance à la mi-temps, puis 8 au début du 4ème quart.

Mais un passage à vide au milieu de l’ultime quart temps, couplé à nos difficultés inhabituelles dans la maîtrise du rebond, nous aura coûté ce match.

Dommage, une victoire en ayant RJ meilleur Knicks du soir aurait certainement reboosté le moral du canadien.

Place à la west coast baby.

West coast road trip

Première confrontation du road trip, direction la capitale californienne. Opposition de style

Même si on n’est pas complètement hors du coup en début de match, la montée en température de Malik Monk aura eu raison de nos efforts visant à contenir la paire Fox-Sabonis.

-19 à la mi-temps, et Jalen Brunson qui ne reviendra pas, cheville oblige… ouch.

Un IQ qui passe au travers, un Randle et un RJ très moyen… double ouch.

Encore une fois, nos Knicks ont de la ressource, et sous l’impulsion d’un très bon Quentin Grimes, et d’un omniprésent Josh Hart, New York revient dans le match.

A tel point que nous comptons un point de retard à 45 secondes de la fin. DeAaron Fox va faire ce qu’il fait depuis le début de saison, il prend le contrôle des dernières minutes du 4ème et mène les siens à la victoire.

Light the beam comme ils disent, à nous de rester concentrer sur l’objectif que nous partageons avec ces néo Kings : les playoffs direct.

Première affiche du KNF Road Trip 2K23, le match face aux Clippers a été des plus compliqués.

Une entame calamiteuse dont L.A n’a pas profité. L’absence de JB nous est hautement préjudiciable et c’est dans ce genre de match qu’on le ressent le plus.

On n’est pas très bon, et notre manque d’adresse nous rend impuissant comme un octogénaire sans viagra. On est les Knicks, donc on reste au contact malgré un match très physique et tout juste contrôlé par l’arbitrage.

Et là, c’est le drame, Julius Randle est frustré et prend des coups, il entre donc en scène avec un geste d’humeur dont on se serait passé : technique en fin de 3ème quart.

De la frustration à l’état pure. Ce fait de jeu sera le marqueur d’une bascule. Les Clippers nous collent un éclat d’entrée dans le 4ème et plient le match rapidement.  Défaite, la troisième de suite. Et ce n’est pas la blessure de Jalen Brunson qui va nous rassurer.

La suite arrive très vite avec pour le Back2back Angelinos, place à la vraie équipe de Los Angeles, tiens c’est gratuit.

Un match très particulier qui a démarré sur un faux rythme et qui a monté petit à petit en intensité.

Un match de série également que l’on mène, puis que LA reprend en main, emmené par un magnifique Russell.

Randle a été excellent et se rattrape bien des ces derniers matchs, mais c’est bien RJ Barrett qui va nous guider vers la victoire avec une fulgurance dont il a le secret en quatrième quart.

Win précieuse, décidément les Knicks ne cessent de nous surprendre cette saison.

Dernier match de ce road trip à Portland.

Blow out après une seconde mi-temps largement maîtrisée.

Pas grand-chose à dire sur ce match… à si le record en carrière de Deuce qui avec ses 18 points permet de venir à bout des 38 points de Lillard.

2 victoires pour 2 défaites dans ce road trip, mission accomplie.

Spring break is coming

Au rayon des stats et tendances commençons par un premier focus sur le collectif.

42 victoires pour 30 défaites à l’heure de ces lignes. 9 victoires et 3 défaites durant cette douzaine de matchs en comptabilisant le dernier succès à domicile face à ni plus ni moins que le leader de la conférence Ouest et son double MVP sortant, les Denver Nuggets.

Une solide 5ème place de l’EST, c’est ça qu’on veut, affronter Cleveland et Donovan Mitchell en playoffs !!!

BIG 15 2K23 edition

Tour d’horizon des hommes forts chez les Knickerbockers

Jalen Brunson c’est LE leader des Knicks pour sûr.

6 matchs (mais on peut dire 5,5)  22-3-5 à 50% en 33 minutes par match.

Petite reprise pour notre leader, un début de dizaine un peu en deçà de ses 20 matchs précédents. Même dans ces cas-là JB s’adapte, laisse la place et se mue en gestionnaire. Et au moment où ça devient chaud et que l’on est à court de solutions, il sort de sa boîte. Un petit pépin à la cheville l’a éloigné des terrains durant 5 matchs et le moins que l’on puisse dire c’est que cette absence s’est sentie.

Julius Randle c’est la kiffance puis la clivance….

11 matchs 28-8-4 en 46-39-77 aux %, 3 ballons perdus en 36 minutes par match.

Excellent début de dizaine pour notre Julius, 6 premiers matchs où le bougre a été redoutable d’adresse, d’efficacité et de justesse avec comme symbole ce match monstrueux face à Miami. Mais la deuxième partie de dizaine est à des années lumières de ce qu’on a vu : % faiblards, choix de tirs douteux, attitude négative, body language limite… le Julius que l’on n’aime pas voir.

Mais pourquoi ? on va y revenir. Émettre de telles critiques sur un joueur qui tourne à 28 points par match, c’est cherché la petite bête je vous l’accorde…

RJ Barrett  c’est toujours un goût de trop peu…

11 matchs 20-5-2 à 47% au tir dont un 28% à 3pts et 2 ballons perdus par match en 32 minutes.

Plutôt correct en début de dizaine, puis trop inconstant, malgré quelques bons matchs. J’étais prêt à dire que ça devient compliqué de le défendre. Alors pourquoi je n’ai jamais trop osé l’écrire ?

Parce que ses fulgurances en cours de match laissent entrevoir tout son talent, et sa seconde mi-temps face aux Lakers en est encore une fois l’illustration parfaite…

Mitchell Robinson c’est un come back qui fait du bien.

11 matchs, 8,5 points et 9,5 rebonds, 1 interception et 1 contre par match en 28 minutes. 70% au tir.

Mitch Rob produit estampillé Knicks développement est revenu de blessure et les effets se font ressentir : quelques passes lobées en attaque, du rebond offensif, et surtout une présence défensive précieuse : rim protection, couverture sur pick et quelques interceptions importantes.

On pourrait supposer que l’apport de Robinson est incomparable mais lors des deux dernières rencontres Thibs n’a pas hésité à faire jouer Hartenstein en fin de match, chose que notre pivot semble avoir peu apprécié. A surveiller…

Josh Hart c’est la lune de miel se poursuit.

11 matchs 9-7-4 à plus de 50% au tir et 1 interception par match en 30 minutes

De la gouaille, du fighting spirit et un profil all around parfaitement complémentaire à l’équipe ; c’est officiel l’ajout de Josh Hart est un succès.

Je suis totalement en amour avec ce gars. Le mariage parfait et on aime ça. A noter la belle entente visible des deux Hart, cœur sur eux !!

Immanuel Quickley  c’est une dizaine de six man of the year

19-4-3 en 47-40-85 aux % en 32 minutes par match.

Bon le gars IQ a un moment va falloir lui filer son chèque parce qu’à attendre comme ça on risque de devoir payer plus chère que ce qu’on aurait dû donner il y a 6 mois ; c’est mon côté oursin dans les poches qui parle.

Le début de dizaine est excellent et explique à bien des égards notre série de 9 victoires de suite. Un sixième homme qui sort du banc pour défendre comme un chien et shooter à plus de 50%, ça aide.

Ajoutons à cela sa capacité à step up quand on en a le plus besoin avec son fameux 38 8 7 à Boston en l’absence de JB, et vous avez un type éligible à une belle prolongation et au titre de meilleur sixième homme de l’année.

 

COY 2K23 ?

Depuis la trade deadline et l’arrivée de Josh Hart il faut bien reconnaitre l’équilibre retrouvé par Tom Thibodeau. L’arrivée de Hart coïncide en effet avec le début de la série de victoires des Knicks, il est aussi le marqueur d’un changement dans les habitudes du coach : ses rotations.

Réputé pour sûr utiliser ses titulaires, le technicien a été vivement critiqué toute sa carrière concernant sa méthode. J’étais d’ailleurs le premier à grogner concernant ces rotations binaires et prévisibles. Mais depuis l’arrivée de Hart, Thibodeau en a profité pour asseoir la profondeur de l’effectif et proposer deux joueurs à plus de 25 minutes en sortie de banc.

Ajoutez les 15-20 minutes de Hartenstein et les 10 de Toppin et vous avez une seconde unit qui participe bien plus au succès de nos oranges and blue. Cet apport non négligeable, lui permet de réduire légèrement les temps de jeu de JB et Julius, juste quelques précieuses minutes certes, mais toujours bonnes à prendre. Le plus intéressant vient concernant les postes 2 et 3. Grimes joue 15 minutes de moins, ce qui ne paraît pas scandaleux et permet d’avoir une triplette Grimes-Hart-IQ ultra intense défensivement pendant 48 minutes.

Thibs en profite également pour réduire le temps de jeu de RJ Barrett (entre 5 et 10 minutes) et revoir légèrement son rôle. Vous connaissez ma position sur le sujet (RJ et le flan coco), je trouve ça cohérent. Le canadien ne finit pas toujours les matchs, tout comme Grimes, mais dispose de plus de temps de jeu avec la seconde unit et peut ainsi être plus influent sur le jeu et retrouver les situations balles en main qu’il affectionne. Cette dizaine en témoigne, il semble certes plus en retrait mais gagne en efficacité (si on fait abstraction du tir derrière l’arc).

Entre aménagement des rôles, et ajustement des temps de jeu, l’arrivée de l’ancien de Villanova correspond à un équilibre retrouvé pour l’équipe de Tom Thibodeau.

Wait and see, encore une dizaine de matchs pour en juger, et mettre tout ça en application lors d’une campagne de playoffs…

 

Julius Randle Most Emotional Player 2K23 ?

Julius Randle est exceptionnel cette saison, au point que j’ai retourné ma veste. Toujours, du bon côté, comme disait Jacques. Mais lors de cette dizaine, l’espace de trois petits matchs, nous avons entrevu le Juju irritant. Le match face aux Lakers est venu gommer tout ça, mais je ne peux m’empêcher de vous livrer ma pensée. Pas un sentiment partagé entre une bolée de cidre et une complète œuf jambon fromage, plutôt celui que tu donnes après avoir ouvert la bouteille de chouchen. Attention mode psychologie de comptoir activé.

Cette dizaine nous a rappelé au paradigme Julius Randle. Absolument irrésistible lors des 6 premiers matchs, il s’est montré des plus irritants par la suite (Hornets, Kings, Clippers). Vous l’aurez compris moi et Juju c’est je t’aime moi non plus. Cela fait plusieurs saisons que je me questionne le concernant. Dès sa sortie de Kentucky, j’ai eu un coup de cœur pour ce joueur aussi bestial qu’agaçant. Comme j’aime à le dire, un Z-Bo des temps modernes, voilà ce que je voudrais voir. Mais alors qu’est ce qui cloche ?

C’est qu’une fois mal luné le all star passe pour un croqueur aux % faibles, doublé d’une attitude exécrable et d’une impulsivité à faire pâlir Sami Naceri. Ayons une approche digne d’un professionnel de santé : quels sont les symptômes ?

Propension à avoir une sélection de tir douteuse, tendance à scotcher la balle et à ralentir le jeu en stoppant la circulation du ballon, body language très limite avec les coéquipiers et opposition constante avec le corps arbitral. Ce visage, il ne l’avait pas beaucoup montré cette saison (un peu au tout début), ce n’était plus le cas l’an dernier et lors de sa première saison chez nous. Alors pourquoi maintenant ?

Ces vieux démons ressurgissent lors de l’absence de Jalen Brunson. Et j’ai le sentiment d’avoir déjà vu ça. Quelle a été la plus grosse différence entre sa première saison et celle du We Here ? D-Rose !!!

Vue de loin, l’ami Randle semble accepter de lâcher la balle et la gestion du jeu à un joueur qu’il va estimer plus fort que lui pour le faire (à tort ou à raison), comme pour D-Rose en 2020-21 et cette année avec JB. Dans le cas inverse, il devient difficilement coachable et se voit comme un dépositaire du jeu.

La conséquence étant un surplus de responsabilité que notre cher poste 4 semble avoir des difficultés à assumer. Et pour cause, je ne lui vois pas les qualités pour le faire. Toute cette pression, associée à la frustration et la fatigue le rend irritable. Et qu’est-ce qu’on fait quand on est irritable ? On gère difficilement ses émotions et notre discernement devient des plus relatifs.

Un discernement prépondérant quand il s’agit de rester lucide et de faire les bons choix, bref de ne pas devenir clivant.  Le bon Julius, celui de la kiffance, dépend de Jalen Brunson. Aussi individualiste qu’il peut paraître, son épanouissement est extrêmement dépendant du contexte collectif. Comme pour tout joueur vous me direz, mais peut être lui plus qu’un autre.

De plus, je vais enfoncer une porte ouverte : le garçon me semble extrêmement sensible.

En témoignent ses réactions face au public du Garden l’an dernier. Ce n’est pas pour rien qu’on peut l’apercevoir en pleine séance de méditation avant les matchs avec un membre du coaching staff.

Et pour continuer dans le parallèle avec l’approche médical, son état émotionnel est à surveiller comme le lait sur le feu. Lors de l’année du We Here, j’ai eu le sentiment de voir des réactions bien plus manifestes vis-à-vis des coups de sifflets à l’issue de sa sélection all star. Comme si, même un événement positif peut le déstabiliser. C’est ce qui explique ma première réaction d’après match face à son buzzer beater de Miami : j’espère qu’il va garder la tête sur les épaules. Pas que je le considère comme un idiot qui s’enflamme, mais j’ai cette petite part de moi qui pense qu’un évènement positif fort en émotion peut bousculer son équilibre. Et c’est en situation d’inconfort que la situation explose aux yeux de tous, c’est là que Julius hotte ces filtres et extériorise : impulsivité, body language, difficulté à joueur juste…

Pour conclure, notre Julius est un bourru sensible, il est kiffant mais clivant. En plus de sa grande dépendance au contexte collectif, il souffre de sa difficulté à gérer ses émotions en situation d’inconfort et c’est peut-être là sa plus grande limite.

Ce fameux plafond de verre que les « experts » voient chez le Knicks, moi je le ressens chez Julius. Ce pressentiment que de le voir progresser dans le leadership est très théorique face à sa grande sensibilité. Un trait de personnalité lambda dans la vie civile, mais qui peut devenir une limite dans un contexte sportif de haut niveau.

L’immense Luis Scola l’avait parfaitement résumé, les sportifs pros se doivent de trouver du confort dans l’inconfort :

« Je ne vais pas te dire que la pression n’existe pas, que tu ne la sens pas, ou que quand tu es avec 20000 personnes, ça ne te crée rien. Ce que je dis, c’est que si vous n’avez pas de pression, s’il n’y a pas 20000 personnes, si tout le monde s’en fiche si vous jouez bien ou si vous jouez mal, gagnez ou perdez, vous êtes au mauvais endroit. Je ne sais pas où tu veux être mais je suis sûr que ce n’est pas cet endroit. Où vous voulez aller, où vous rêvez d’aller, c’est un endroit où il y a de la pression, où il y a beaucoup de gens, où il y a la télévision, les entraîneurs qui vous crient dessus, les collègues qui veulent prendre votre place, les rivaux qui veulent vous manger, vous humilier… Et je reviens à ce que je disais tout à l’heure, tu vas te sentir mal à l’aise et tu dois dire ‘Je suis là, c’est là que je veux être’. Au final, tout passe par là, trouver le moyen d’être à l’aise dans l’inconfort. »

Quart d’heure psycho de comptoir terminé.

 

Alors c’est quoi maintenant le suite ? Au regard du calendrier des matchs à venir les Knicks ont une belle carte à jouer !

Réception des Wolves, et déplacements en Floride à Miami et à Orlando. Retour au MSG pour accueillir les Rockets et de nouveau Miami avant de challenger les Cav’s. Nous clôturerons la saison par des matchs a priori plus accessibles à Washington, puis face à Indiana, NOLA. Ultime déplacement pour le 82ème match dans l’Indiana.

Si les 4 derniers matchs paraissent à notre portée, tout comme les confrontations face à Orlando et Houston, nous devrons faire nos preuves face à des concurrents directs aux Playoffs Cleveland et Miami par deux fois. Chaque chose en son temps certes mais il me tarde de retrouver les playoffs.

Go NY Go NY GOOOOO

Article réalisé en collaboration avec Kevin Desprez pour Knicks Nation France

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