Après le recap de la série face aux Cavs c’est l’heure de faire un petit bilan de notre second tour de playoffs face au Heat, avec mon regard de simple fan. Rien de plus, rien de moins, juste un avis.
Previously (ici)
L’esprit est à la fête, nos orange and blue se sont qualifiés pour le second tour des play-offs, du jamais vu depuis dix ans, la deuxième fois depuis 20 ans. La qualif est d’autant plus belle que nous avons surclassé les Cavaliers au premier tour, chose pour le moins inattendue et mettant en évidence le travail initié par Tom Thibodeau et Leon Rose depuis 3 ans.
Face à nous l’ennemi historique de la fin des années 90, le Miami Heat de Pat Riley, Eric Spoelstra et l’immense Jimmy Butler qui n’a fait qu’une bouchée des cerfs du Wisconsin. Mais même si leur qualification était une surprise et un upset, Miami reste un habitué des joutes de post-season et un adversaire redoutable (1er de la conférence Est et finaliste de conf 4-3 face aux Celtics la saison dernière pour rappel). L’occasion d’en savoir plus concernant l’avancée de notre projet sportif.
Passons au niveau supérieur
Game 1 : La série débute chez nous au MSG, a priori un avantage pour nous. Me voilà un poil tendu, les Knicks devront d’abord faire sans Julius Randle, un élément clef selon plusieurs observateurs.
Un match qui se joue tôt pour nos amis New Yorkais, mais qui permet d’organiser une nouvelle très belle KNF Viewing Party avec des Knicks Fans qui vont répondre massivement à cet événement.
Au MSG l’entame de match semble toutefois conforter ce que nous avons vu au premier tour, Miami est redoutable d’adresse et s’installe sereinement dans le match.
Petit à petit les Knicks vont prendre la mesure de l’adversaire du jour et s’adapter à la défense proposée : Jimmy Butler est en mission sur Jalen Brunson, RJ Barrett, comme au premier tour, prend ses responsabilités et profite de son avantage athlétique sur Gabe Vincent pour nous maintenir dans le match. Post up, passe, pull up et pénétration notre ailier canadien démarre très fort le match obligeant Éric Spoelstra à s’adapter. |
L’opportunité pour Jalen Brunson d’apporter sa contribution à base de floater. L’adresse extérieur fuit les Floridiens, nous prenons les devants avec assurance. La mi-temps aurait même pu être plus belle sans notre baisse de régime dans les dernières minutes. 55 à 50 pour les Knicks.
La seconde sera toute autre, l’adresse retrouve les Floridiens pendant que la nôtre reste inexistante. On a beau s’offrir bon nombre de secondes chances, on est bien incapable de mettre le ballon dans le panier et notamment de loin. Eric Spoelstra ne s’y trompe pas, après avoir proposé de la zone en second quart temps, il n’hésite pas à fermer l’accès au panier, nous laissant dans un fauteuil à 3 points mais rien n’y fait. Miami conclut sereinement 108 à 101, et reprend l’avantage du terrain dès le game 1.
D’évidence cet adversaire est d’un tout autre niveau.
Dans l’entre deux matchs LE sujet principal tourne autour des blessures.
Jimmy Butler s’est tordu la cheville en fin de match sera-t-il présent pour la game 2 ? Qu’en est-il de Julius Randle ? Jalen Brunson est également annoncé incertain… Cette situation éclipse presque la problématique de notre adresse extérieure, bien trop juste pour pouvoir espérer quelque chose. Même si ce secteur était une faiblesse dont nous avions pleinement conscience, 20% c’est de la merde comme dirait Jean Pierre Coffe.
Allez chercher le game 2, voilà la priorité, et pour ça un réveil de notre Immanuel Quickley nous serait d’une très grande aide.
Game 2 : Jimmy Butler absent, Julius Randle de retour, Jalen Brunson toujours présent, de quoi nourrir quelques espoirs de victoire?
Nos trois premiers tirs sont des 3 points, serions-nous en train de conjurer le sort et retrouver une adresse digne d’une demi-finale de conf ? Une chose est sûre, Randle est en forme et RJ Barrett joue officiellement le meilleur basket de sa carrière.
Cependant, en face, ça pue le basket. Miami fait très peu de mauvais choix, exécute parfaitement l’offense du Spo, lie avec brio les défenses sur écran non porteur et nous aligne. Si en plus de cela, notre seconde unit n’est pas au rendez-vous, et bien le Heat mène la danse de façon unanime. Chaque fois que l’on recolle au score, les Floridiens parviennent à nous maintenir à distance. Notre attaque, comme en saison régulière, peine à être efficace sur la zone. Mais à 4 minutes de la fin Jalen Brunson sonne la charge sur un trois points nous permettant de prendre l’avantage. |
A l’envie et à l’usure nos Knicks vont s’imposer grâce à leur énorme activité au rebond offensif. On s’en sort extrêmement bien, Miami a joué une partition parfaite pendant 44 minutes, les 4 dernières ont été à notre avantage. Il fallait prendre, on prend.
A l’issue de ce match, on est conscient que s’est passé de justesse. Le Heat est une équipe redoutable et parfaitement coachée. La performance de IQ est de nouveau pointée du doigt et à juste titre ; il a donné l’impression de jouer complètement à l’envers, comme si le contexte des play-offs lui faisait perdre sa lucidité.
La fan base de Miami souligne une évidence, les coups de sifflet en fin de quatrième quart ont été à notre avantage. On se doit d’élever notre niveau de jeu pour être à la hauteur de l’évènement, les circonstances favorables ne seront pas toujours de notre côté.
En attendant le prochain match se jouera samedi, le temps pour que chacun des acteurs jugés questionnables puissent retrouver leurs aptitudes physiques.
La calotte de ces morts !!!
Game 3 : Nous arrivons en Floride pour ce game 3. Miami a l’avantage du terrain, mais pas que. Les deux premiers matchs ont montré que l’expérience accumulée par le groupe de Spoelstra était à la fois redoutable et sous-estimée.
Malheureusement ce match viendra le confirmer. Qu’est ce qui se passe quand le Heat joue comme dans le game 2, avec Jimmy Butler en plus et nous qui passons au travers ?
Un blow out, d’une violence… une patate de forain. Un match à très vite oublier et où les Floridiens nous ont dominés dans tous les domaines à commencer par l’adresse extérieur malgré leur faible 21,9%… Affligeant. |
Sa déchante côté fan base, moi le premier. On est tous en train de se rendre compte de deux choses : nous avons sous-estimé grandement ce Heat, et aussi fou que ça puisse paraître, Miami est moins impacté que prévu par leurs blessures.
Immanuel Quickley s’est tordu la cheville, nous allons devoir de nouveau faire avec. Alors les théories vont bon train, quels ajustements va faire Thibs ? Moi je milite depuis toujours pour un retour de Grimes dans le cinq, histoire de retrouver l’équilibre de nos rotations de fin de saison.
On verra mais une chose est sûre, la confiance à changer de camp, si tenté qu’elle était du nôtre lors du game 1, Miami est bien au-dessus.
Game 4 : Dans cette série comme dans les matchs les Knicks sont en réaction, mais vont-ils pouvoir le faire sur le second match à Miami ?
L’entame de match n’est pas là pour nous rassurer. Encore une fois, nous commettons trop d’erreurs et nous les payons cash. Lorsqu’elles sont liées au niveau intrinsèque d’un joueur, ça passe mal, mais après tout c’est le jeu ma pauvre Lucette.
Mais quand c’est Julius Randle qui décide de chier là où il mange ; là ça ne passe pas. La classique du chef : choix de tirs douteux, oublis défensifs, attitudes lamentables lorsqu’un coéquipier fait une « erreur »… tu connais. RJ et JB ont beau se démener, comment veux-tu compenser de tels errements défensifs sur transition ? Nous mettons trop de temps à transiter entre l’attaque et la défense, et Miami nous le fait payer au prix fort par l’intermédiaire des Lowry, Strus ou Love. |
L’absence de IQ se fait ressentir, notre seconde unit ne retrouve pas l’impact déterminant qu’elle avait en saison régulière. L’écart concédé ne sera jamais rattrapé, Miami va même jusqu’à nous botter les fesses dans notre secteur fort : le rebond.
On loue les ajustements de Spoelstra offensivement notamment avec le rôle de Kevin Love, mais alors la paire Adebayo-Love pour verrouiller le rebond défensif, c’est quelque chose depuis deux matchs. Nouvelles défaites, nette et sans bavure. Peut-on seulement parvenir à réagir au Garden ?
Cette question n’anime pas plus que ça l’entre deux matchs. Comme si, les fans étaient résignés, Miami est trop fort et New York plafonne. Alors on tombe volontiers sur Thibs et sa rigidité classique, son retour aux bonnes vieilles rotations binaires…
Mais ce qui agace le plus c’est Julius Randle. On relancera le débat à la fin de la série, c’est à la fin du bal que l’on paye les musiciens, même quand ils sont mauvais. Sa défense et son body language durant ce match 4 ont été indigne d’un joueur professionnel (et je dirais même d’un joueur tout court), indigne de son standing, indigne de sa saison régulière, indigne d’un match aussi important, indigne d’un bocker… Si Randle fait ça sous le maillot du Heat, Riley le massacre, statut all star ou pas. Ce qu’a fait Julius est indéfendable, alors les discours à base de « les Haters sont de sortis », pas à moi. Randle a tendu le bâton comme un soumis dans une soirée SM, il a fait son choix, celui d’un joueur à l’égo surdimensionné dépassé par ses émotions. Et ce n’est pas sa sortie d’après match devant les journalistes qui va calmer les ardeurs des « Haters ». Désolé Juju, je te lâche, cette fois-ci ça ne passe pas.
Sinon je garde espoir en un retournement de situation malgré que l’on soit sur-dominé. Finalement cette équipe n’a cessé de nous surprendre cette année, même si Thibs à l’air de vouloir mourir avec ses idées, je me dis que ça peut passer.
Ne pas finir fanny ?
Game 5 : Ça sent le piou piou 2021 cette affaire. Nous nous retrouvons dans la peau des Cavs du premier tour. Même si cette saison est magnifique et inespérée, je ne peux me résoudre à ce qu’elle s’achève au MSG.
La première action du match nous offre un magnifique effort défensif de Julius Randle… Rassurons-nous ça ne durera pas tout le match.
Miami n’est pas venu en touriste, une nouvelle fois Gabe Vincent est missionné sur JB, et le duel Adedbayo/Randle est des plus physique. Un arbitrage étonnant, un Heat efficace offensivement et une entrée délicate de Josh Hart ; + 10 Miami à la sortie du 1er quart, ça ne sent pas bon. Thibs fait alors un choix tranché, celui de laisser JB et Grimes sur le terrain et de bencher Josh Hart. Et ça s’avère payant. 10 à 2 pour les Knicks d’entrée. Puis NY fini par repasser devant bien aidé par les rebonds offensifs de Mitch et le 3 points au buzzer d’un Randle discret. +3 Knicks à la mi-temps. |
Le troisième quart sera du même acabit, nous profitons d’une baisse d’adresse du Heat qui peine à sanctionner nos errements, pour s’installer confortablement en tête dans ce match. On mène de 18 points à 5 minutes de la fin du quart lorsque Miami nous sort sa traditionnelle zone.
Et comme souvent on pioche face à ce type de défense, jusqu’au 4ème quart Miami remonte son retard sous l’impulsion de Duncan Robinson. La fin de match est un peu tendue, mais nos Knicks sont animés par la détermination à l’image de l’action magnifique de Quentin Grimes. Après avoir essuyé un écran à la limite du tolérable, QG projeter au sol, se relève en boitant pour reprendre Butler, et finit par intercepter le ballon, du heart and hustle, ça c’est NY. Le hack-a-Mitch n’y changera rien. NY finit par s’imposer 112 à 103. L’honneur est lavé. Les espoirs non pas relancés, mais permis.
A l’issue du match, deux choses sont soulignées, les temps de jeu de Thibs et les écrans plus que limites de Bam Adebayo. Thibodeau a fait jouer JB et Grimes 48 minutes. Pas un seul moment de repos pour notre back court. La simplicité voudrait dire que c’est du Thibodeau basketball, et ce n’est pas faux mais son choix n’est pas dénué de sens non plus. Tout au long de la série, notre seconde unit nous a couté des écarts, là où elle nous en créait en saison régulière. Thibs s’est adapté à sa manière, ses titulaires ne sont pas sortis. Et ça a marché, c’est dès l’entrée du second quart que New York a repris le lead, ajouter à cela le non match de Josh Hart et vous obtenez la raison de ce choix.
Autre sujet, le jeu rugueux de Bam Adebayo. Le pivot symbolise le fait que Miami répond parfaitement au défi physique imposé par les Knicks. Le problème c’est qu’entre les écrans en mouvement, et les pieds sur les chevilles de JB ou IQ, c’est à la limite du légal.
Alors dans une série, où la variable blessure est déterminante, ça devient un sujet. L’absence d’IQ, suite à une entorse après un choc avec le pivot du Heat, nous prive de notre facteur X. Ceci explique cela comme on dit. Dernière chose, Jalen Brunson a clos le débat, si il y en avait un, du qui est le leader à NY : 38-9-7 à un moment il faut ouvrir les yeux.
Game 6 : Les espoirs sont permis, Miami a certes dominé la série jusqu’ici, mais on ose espérer un game 7 au Garden. C’est dans cet esprit que j’aborde ce match.
Et Jalen Brunson aussi. L’intensité est impressionnante. RJ Barrett provoque des fautes, Randle met des and one, et Jalen Brunson shoot sur la tête de n’importe qui. Les Knicks sont présents. +14 à 2’30 de la fin du premier quart.
Mais comme toujours dans cette série, Miami a une réponse 7-0. L’entame de 2ème quart est extrêmement compliquée, on cumule défense de zone et seconde unit… le combo perdant. Tout ce quart sera laborieux et remet Miami dans le match. +1 pour eux à la mi-temps.
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En troisième quart temps on se repose beaucoup sur l’agressivité de Julius Randle qui compense son manque d’adresse et la disparition de RJ Barrett au plus mauvais moment. Jalen Brunson est trop seul face à l’excellence de Jimmy Butler.
+3 Miami, ultime quart temps importantissime, Jalen entre en scène et porte l’équipe sur ses épaules. L’impression qui se dégage, c’est que finalement Miami est au-dessus. Pourtant à une minute de la fin du match une faute flagrante permet à Brunson de ramener les Knicks à 2 points. Miami reprend 4 points d’avances, il reste 30 secondes à jouer. JB a un quart de terrain pour lui, appel un pick de Josh Hart, choisi de prendre le côté ouvert, Strus vient en aide à Butler. JB feinte et tente une passe un poil petite pour la coupe de Randle, Gabe Vincent intercepte la balle.
Victoire du Heat. Hart était pourtant seul, mais comment lui en vouloir ? 41 points, notre meneur à été héroïque une nouvelle fois, comme durant toute la saison. Et quand en conf de presse, il assume son choix et met les mots sur cette passe, comment lui en vouloir ? Comment ne pas respecter un tel leader ? ça change des sorties minables de Joel Embiid !!!
Miami remporte cette série 4 à 2, et difficile d’aller contester quoi que ce soit. Même si on n’est pas passé loin d’un match 7 au Garden.
On fait le bilan calmement, en se remémorant chaque instant…
Victoire amplement méritée pour le Heat. Nos deux derniers matchs ont permis de sauver l’honneur, parce qu’au vu des 4 premiers, un sweep aurait très bien pu arriver.
Miami nous a dominés dans tous les compartiments du jeu. Ils ont su exploiter nos faiblesses. On en avait conscience et on les avait bien identifiées en saison régulière :
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Mais en plus de ça ils ont réussi à nous faire déjouer sur deux de nos forces principales :
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De plus Miami pratiquait un basket extrêmement juste, ils lisaient parfaitement le jeu et déroulaient, pendant que nous étions moins efficace. En dehors du fond jeu, nous avons fait des mauvais choix que Miami s’empressait de sanctionner, l’expérience à parler, c’est le métier qui rentre.
In fine, Jimmy Butler n’a pas eu besoin d’être exceptionnel, même s’il a été très très bien défendu par Grimes et Hart. Il a d’ailleurs été peut-être trop respecté par la défense collective mis en place par Thibs, c’est ce qui a ouvert des espaces permettant aux roles players du Heat de remplir parfaitement leur mission.
New York gagne un match laborieusement, un second avec un JB à 38 points et RJ et Julius dans la 20 aine, et le game 6 est disputé mais encore une fois avec un JB à 41 points. La marche était peut-être trop haute…
Be kind rewind
En début de série on s’était posé trois questions avec dans l’ordre :
La bataille des coachs : Il semblerait qu’au vue des forces en présence, il y a eu leçon de Spoelstra.
Ne serait-ce que pour avoir réussi à contrer nos deux forces principales. Thibodeau a une nouvelle fois été là où on l’attendait, coincé dans ses certitudes et assez peu créatif.
Même si on doit lui reconnaître une adaptation essentielle et Thibodienne au match 5 : les 48 minutes de Grimes et JB qui nous ont permis de remporter le seul 2ème quart de la série. |
En évitant ce coup de mou de la seconde unit, New York a conservé le momentum du match, c’est ce qui nous mène à la victoire à mon sens. On peut aussi lui accorder le fait d’avoir donné un peu moins d’aide à Jimmy Butler sur les games 5 et 6.
Mais c’est à peu prêt tout. A court de réponse face à nos lacunes sur le tir extérieur et notre difficulté à dominer la bataille du rebond et le défi physique, Thibs a surtout été pointé du doigt pour son jeu reposant sur le un contre un à outrance.
New York avait timidement mis en place quelques phases offensives sur flex en saison régulière, mais c’est bien tout. Je me souviens avoir écrit un paragraphe intitulé : « et le fond de jeu tonton ? » dans lequel j’écrivais : « le fond de jeu des Knicks est un peu pauvre. Face aux défenses de zone, il est quasi inexistant. Le nombre de passes décisives par match vient confirmer l’impression visuelle que l’on a lors des sorties de temps morts en fin match : on se contente trop souvent de chercher un match up favorable pour favoriser le un contre un. En jambe ou dans un bon jour ça peut fonctionner, mais lors des temps faibles quelques formes de jeu permettraient à tout le monde de se reposer sur quelques choses de consistant et de sécure pour se remettre en confiance ; mais aussi pour apporter un peu d’alternance. ». |
C’était après 50 matchs et c’est toujours transposable aujourd’hui.
Thibodeau a été dominé, loin de moi l’idée de lui faire porter la responsabilité de cette défaite, il a su créer quelque chose de cohérent avec cette équipe, mais on retombe régulièrement sur ces limites en tant que coach.
Où en sont nos jeunes : comme dit plus haut l’expérience à parler.
A l’exception de RJ Barrett, nos jeunes ont été un peu justes dans cette série, sans être catastrophiques pour autant. Mitch Robinson, dans son registre, a fait ce qu’il pouvait face à un Bam Adebayo solide. Dominer Jarret Allen n’était pas gagné, Adebayo c’était l’étape suivante. Sans doute un peu trop fort même s’ il n’a pas démérité.
Quentin Grimes a été dans la continuité de sa saison en confirmant que c’est un joueur de série au niveau de l’adresse. Durant toutes les playoffs, il a lutté pour dépasser les 25%, ce qui est vraiment insuffisant pour un 3nD. Sur cette série, il a été primordial lors des games 4, 5 et 6 en défense et notamment sur Jimmy Butler. On connait désormais son axe de progression, la régularité dans le tir, pour le reste il a été un rôle player important sur cette série. |
Le plus décevant dans ces playoffs et en particulier dans cette série a été IQ.
Blessé au game 3, notre facteur X a été bien en deçà de ses performances en saison régulière. Il est apparu un peu tétanisé, presque dépassé par l’évènement et ses prises de décision s’en sont ressenties. Les playoffs sont souvent un révélateur, et sur cette campagne IQ n’a pas montré beaucoup de garanties. On peut dire que notre chouchou s’est planté… |
Qui souffrira le plus des blessures :
Avec Oladipo et surtout Herro absent Miami semblait moins avantagé, c’était sans compter sur le coaching d’Eric Spoelstra. Au final c’est nous qui avons le plus été en difficulté notamment avec l’absence de IQ en cours de série et de Randle au premier match. Cela nous ramène à la première question, si Spoelstra à su s’adapter et trouver des solutions, on ne peut pas en dire autant de Tom Thibodeau. |
Quelques certitudes
Jalen Brunson est le patron, un leader exemplaire
31 points 5 rebonds 6 passes.
Bon je crois que New York a réalisé un coup de maître avec cette signature, les playoffs et cette série en particulier viennent le confirmer. Même en étant un peu délicatesse avec son adresse extérieur, JB a pesé sur chaque rencontre, répondant présent, en étant exemplaire dans l’attitude et les déclarations d’après match. Le seul à avoir confirmé sa saison régulière, c’est lui.
RJ Barrett une série et une campagne de playoffs encourageante
22 points 5 rebonds et 3 passes
C’était totalement inattendu pour moi mais RJ Barrett a été déterminant durant ces playoffs et très sérieux durant cette série face au Heat qui le mettait pourtant face à une situation peu favorable pour lui, avec une équipe qui spaçait peu. Certains retomberont sur son ultime match de la série totalement manqué, mais c’est injuste.
Sans avoir révolutionné son jeu, on a vu un RJ qui a retrouvé son impact défensif lui permettant d’exprimer son plein potentiel sur jeu rapide. Il a également été honnête sur le tir extérieur prenant même quelques rares pull up, et il a mis en valeur ses qualités de passes. Mais surtout, surtout il a retrouvé un peu de touché et d’efficacité prêt du cercle, ça change drôlement l’impression visuelle.
Au lieu de donner l’impression de forcer, on voit un joueur efficace en pénétration et provoquant beaucoup de fautes. RJ a été convaincant, ses quelques matchs maladroits sont isolés, là où ils étaient majoritaires en saison réglière. Il a été déterminant durant ces playoffs et à largement compensé les contre-performances de IQ et la baisse de régime de Julius Randle.
Le caca Juju acte II
19 points 9 rebonds 4 passes et 4 ballons perdus.
J’ai mis les stats pour la forme. Mais ça va au-delà. Je l’ai dit plus haut, son attitude durant ce game 4, ce n’est juste pas possible. Ce qui me lisent depuis le début de saison (merci public) le savent, je trouve toujours le moyen de le défendre, mais là trop c’est tropico. On faisait le parallèle avec les joueurs aux caractères forts lors du précédent bilan. Mais il y a une différence entre un casse couille déterminé et un casse couille capricieux, et c’est l’impression que m’a laissé Julius sur cette série. Je peux comprendre la difficulté à gérer tes émotions, ton besoin d’avoir le ballon pour exister… Même en comprenant tout ça, j’ai du mal à ignorer le fait que ce comportement arrive TOUJOURS dans les moments et les matches difficiles, que l’on attaque à 4 quand il n’a pas le ballon dans les mains…
J’en viens même à me demander s’il n’est pas néfaste pour le développement des jeunes ou d’un autre style de jeu. En plus d’avoir confirmé son incapacité à performer en playoffs, Julius m’a fait douter de lui.
Quelques réflexions en plus
I-Hart est juste excellent en sortie de banc. Presque deux contres de moyenne en 18 minutes c’est à noter.
Josh Hart est magnifique de détermination et c’est un role player exemplaire, attention toutefois à ne pas le prendre pour plus qu’il n’est. 9 points et 6 rebonds de moyenne sur la série et un 33% à trois points, ça change de ces 60% de la saison régulière. Plus D que 3 mais on reste enthousiaste à l’idée de le prolonger. Sa défense sur Jimmy Butler a été plus qu’honnête.
Voilà, notre saison se termine. Je ne dirais pas amèrement, mais disons que j’avais l’impression que les circonstances favorables s’alignaient pour nous. Miami à montrer tout le chemin qu’il nous restait à parcourir pour aller plus loin. Notre style atypique et pas forcément moderne d’ailleurs, nous aura tout de même permis de toucher du doigt un game 7 au Garden en vue d’une finale de conf, c’était totalement inespéré à l’ouverture de la saison.
Le travail entrepris par Leon Rose et Tom Thibodeau a porté ses fruits, n’en déplaise aux éternels insatisfaits et autres moralisateurs à la mords-moi-le-nœud. Malgré un jeu offensif austère, on a retrouvé nos Knicks.
Alors pour tout ça, MERCI et à l’année prochaine les jeunes
Article réalisé en collaboration avec Kevin Desprez pour Knicks Nation France