X comme… Xavier McDaniel . X don’t give a F*#@ back
A en écouter certains aujourd’hui, il faudrait être inconscient, être fou pour venir jouer aux New York Knicks.

C’est sûr que depuis plusieurs saisons la franchise n’attire plus les joueurs par ses simples performances sportives. Le fait de joueur au Madison Square Garden dans l’un des plus gros marchés n’est plus un argument suffisant pour attirer les agents libres du pays.

Sur le plan sportif dans les années 90s c’était tout autre chose. La médiatisation de la NBA était en plein boum, sans pour autant avoir l’exposition qu’on connait aujourd’hui avec les réseaux sociaux, et New York était un place forte, très forte dans la ligue. Mais les Knicks, avec leur jeu physique très exigeant, très rugueux, tout comme la vie effrénée de la ville qui ne dort jamais et ses nombreuses tentations pouvaient aussi faire peur.

Et si il y a bien un joueur que ce basket ultra-physique de l’époque, que cette pression de Gotham n’effrayait pas c’est bien le X-Man, Xavier Maurice McDaniel. S’il a rejoint les Knicks de Pat Riley qui pouvait déjà compter dans leurs rangs des Charles Oakley, des John Starks ou encore Anthony Mason comme lieutenants de Patrick Ewing, il a endossé à la perfection ce personnage de tête brûlée qui n’avait peur de rien ni personne. Une relation (trop) courte mais tellement intense qu’il reste dans les mémoires et l’imaginaire collectif des Knicks fans qui ont eu la chance de connaître cette génération de Knickerbockers. A lui seul le X-Man coche plusieurs cases. Entre trade, une saison pleine de promesses, des high-lights, des playoffs mémorables, un départ polémique… bref tous les ingrédients pour raconter une bonne histoire des Knicks.

Mais avant que sa carrière Nba lui fasse exporter ses talents et ses baskets jusqu’au Madison Square Garden, revenons à ses premiers pas dans le monde du basket. Car c’est très tôt que le X, diminutif donnée par sa grand-mère, va devoir s’affirmer et se faire un nom. Ou un prénom, car Xavier c’est pas ce qu’il y a de plus courant aux États Unis.

Lui qui vient d’une famille nombreuse de 6 enfants en Caroline du Sud, à Columbia, va devoir très tôt travailler pour aider financièrement sa famille. Bosseur McDaniel l’est, mais pas forcément sur les bancs de son l’école.

Car si à AC Flora Highschool il commence à se faire une belle petite réputation grâce à ses belles aptitudes physiques dans l’équipe de basket de son lycée, les études ne sont pas vraiment sa priorité. Il se met donc à sécher les cours, sûr qu’avec ses seules qualités sportives il pourra réussir.

Mais il va vite se faire rattraper par Carl Williams son coach de l’époque qui lui fait bien comprendre que sans résultats scolaires il ne jouerait plus. Et c’est ce qui va même se passer puisqu’il va finir comme remplaçant sans fouler les parquets pour la fin de sa première année.

Xavier est déjà une forte tête mais là avec son coach de High school il a trouvé encore plus déterminé que lui. Et s’il retrouve les bancs de l’école pour sa deuxième année, les résultats scolaires ne sont pas encore au rendez-vous. Du coup pas de bonnes notes, pas de basket.

Tout va finalement renter dans l’ordre pour sa saison senior où le X-Man retrouve une place de titulaire et de très belles stats. Ces deux saisons cloué sur le banc ont pu encore plus attiser sa motivation et son envie de gagner.

Avant de partir pour l’université il fait parler son côté athlétique, sa domination physique et s’affiche alors à 18,8pts/14,4rbds par match pour 24 petites minutes de jeu.

En compagnie de Tyrone Corbin, qui sera drafté en Nba la même année que McDaniel, ils vont ainsi remporter le titre de champion d’état en 1981.

Une Happy End pour boucler ses années lycées, mais pas suffisant toutefois pour s’ouvrir les portes des grandes universités. Lui qui rêvait de rejoindre la fac locale de South Carolina située dans sa ville de Columbia. Lui qui disposait même d’une promesse de bourse grâce à l’accord du coach Bill Foster ravit de pouvoir compter sur le talent du coin dans l’équipe des Gamecocks… mais tout ça c’était avant que les bureaux de la scolarité lui refuse son entrée à cause de ses notes insuffisantes.

Entre temps les autres universités qui pouvaient être intéressées par le X-Man avaient eu écho de ce premier accord avec South Carolina. Elles vont boucler leur recrutement sans lui laisser la chance d’intégrer leur effectif.

Ne restait plus que Wichita State, la fac située dans le Kansas à plus 1000 milles de sa ville de Columbia.

Peu enclin à quitter le domicile familial, il va rapidement se laisser séduire par le discours de recrutement du coach Gene Smithson qui lui promet d’exploiter pleinement ses qualités athlétiques au sein d’un système basé sur la course, le jeu rapide, le dribble, le dunk, les alley-oops… finalement l’endroit idéal pour notre phénomène.

Barré par Cliff Levingston qui évolue aussi au poste d’ailier, Xavier va très peu jouer lors de son première saison. Il apprend toutefois les ficelles du métier auprès de Cliff et d’Antoine Carr pour ne pas se faire marcher dessus dans les raquettes.

Une première saison d’apprentissage très importante mais sans encore affoler les compteurs. 13 petites minutes passées en moyenne sur les parquets pour 5,8pts/3,7rbds. Élève sérieux mais peu mieux faire. C’est à cette période également qu’il va changer de look et imposer son style avec un crane rasé associé à un regard de tueur qui vont renforcer son côté intimidateur.

Mais une fois Levingston parti exporter ses talents en Nba, McDaniel va voir son temps de jeu exploser dans sa saison sophomore, tout comme ses stats. Tous les matchs comme starter et 35 minutes de temps de jeu plus tard il va rapporter 18,8pts et 14,4rbds!!!

La saison suivante Antoine Carr part à son tour pour la Nba. Le X obtient ainsi les clés de l’équipe et il se démultiplie. Il joue un peu plus (37 minutes) score un peu plus (20,6pts) tout en gobant encore beaucoup de rebonds (13,1pts), mais sans pour autant réussir à qualifier son équipe pour le tournoi NCAA.

Le bouquet final sera pour sa dernière année de cursus. Lors de la saison 1984-85 il va livrer une saison historique, avec un retour au tournoi NCAA. Individuellement il termine avec 27,2pts et 14,8rbds, soit tout simplement le leader NCAA au scoring ET au rebond. Une première all-time chez les universitaires sur une saison.

Il boucle là son cursus à Wichita avec un paquet de distinction, l’essentiel décroché sur cette ultime saison :

MVC Player of the Year (Larry Bird Award) – 1984, 1985
Consensus All-American First Team – 1985
NABC All-American Third Team – 1985
AP All-American First Team – 1985
USBWA All-American First Team – 1985
UPI All-American Second Team – 1985

Mais un sentiment d’accompli pour ce compétiteur :

“I made history becoming the first player to lead the nation in scoring and rebounding in the same season. I scored more than 2,000 points and had over 1,000 rebounds in college. I finished second only to Wes Unseld as the all-time leading rebounder in college basketball history. I won a Missouri Valley Conference championship, and a conference tournament championship. Those things are great, but my college career wasn’t complete because I didn’t win a national championship.”

Une motivation qui va s’en trouver tout simplement décuplée au moment de passer à l’étage supérieur.
Après s’être bien fait remarqué en NCAA les attentes d’un haut pick de draft étaient donc légitimes dans le clan McDaniel. Mais en 1985 un autre joueur a une cote encore plus importante que celle du X.Celui qui est promis pour devenir le premier rookie a être appelé par David Stern (RIP), le premier à monter sur l’estrade, celui que toutes les équipes mal classées rêvaient d’attirer, l’élu, le choosen One de cette promo 1985 c’était Patrick EwingL’histoire est connue et les Knicks vont avoir la chance de pouvoir le sélectionner.
Derrière le Hoya Destroya la cuvée était annoncée beaucoup plus homogène, même si avec le recul on y retrouvait Chris Mullin (pick 7), Charles Oakley (pick 9), Karl Malone (pick 13 ) et Joe Dumars (pick 18)

Mais dans l’ordre apparition, un ordre qui va comme par hasard correspondre exactement à l’ordre des places du premier rang du Hulu Theater du Madison Square Garden, on va retrouver Wayman Tisdale (pick 2 aux Pacers) et puis Benoit Benjamin (pick 3 aux Clippers) pour compléter le podium de cette draft.

Xavier va lui atterrir juste au pied de ce podium avec le pick 4 des Seattle Supersonics.

Un choix parfait vu l’athlète même si la franchise peine à retrouver le niveau de jeu qui avait fait d’elle les champions Nba en 1979. De l’effectif champion il ne reste plus que Jack Sikma et le mythique coach Lenny Wilkens vient de jeter l’éponge.

C’est donc avec le coach rookie Bernie Bickerstaff que McDaniel va faire ses premiers pas dans la grande ligue avec pour leader Tom Chambers

 
Seattle compte bien sur son rookie et à 22 ans il ne va pas mettre longtemps à s’imposer pour avoir du temps de jeu. Dès le training camp il annonce la couleur. Le X n’a pas de temps à perdre, il veut se faire respecter tout de suite et il n’est surtout pas là pour se faire marcher dessus.

La légende raconte même qu’au cours d’un entraînement, agacé par la défense qu’il juge trop rapprochée de son coéquipier Reggie King, il va se retourner vers son coach pour lui demander d’intervenir. Bickerstaff va lui demander de faire comme il avait l’habitude à Wichita State. Message bien reçu et l’action suivante McDaniel envoi deux uppercuts à son défenseur.

La saison n’a même pas débuté que le ton est vite donné avec le X-Man.
Même si le jeu pratiqué à la fin des années 80 et pendant les années 90 était plus physique, plus rugueux que la Nba actuelle, le rookie des Sonics ne comptait pas se faire malmené sans rien dire.
C’est ainsi qu’en saison régulière on va le retrouver à se battre avec Kevin Willis, Cliff Robinson ou Calvin « Pit Bull » Natt.

Les vétérans de son équipe l’encourageant même à toujours répondre présent:

« Quand je suis arrivé en tant que rookie, les vétérans autour de la ligue changeaient leur attitude pour s’assurer que les rookies vivaient l’enfer sur le parquet. Donc les vétérans de mon équipe m’ont dit : « Rook, il faut que tu te battes », et c’est ce que j’ai fait.
Je me suis battu. Je me suis battu 13 ou 14 fois lors de mon année rookie et j’ai dû payer une amende de 500$ pour chacune. Mais je voulais envoyer un message comme quoi je n’allais pas me laisser faire. »

« Si j’avais reculé pendant mon année rookie, les gars auraient essayé de me bousculer. Je voulais m’assurer que tout le monde sache que je valais mon contrat. Je n’allais pas poser pour la photo avec eux et tendre l’autre joue. Je n’étais pas un sale joueur, c’est juste que je jouais dur et que je ne voulais pas ramasser la merde des autres. »

Mais sa saison rookie est loin de ne se résumer qu’à ses bagarres. Si sur un ring il assure, sur le parquet il en est de même. Premier match 16pts/7rbds/3stl, 20pts/6rds pour sa seconde sortie, statistiquement le rookie McDaniel reste dans ses registres NCAA.
Des gros dunks, du jeu rapide, du shoot dans le périmètres, des rebonds la recette du X marche et il gagne vite le cœur des fans des Sonics. Un rayon de soleil dans une saison encore bien terne à Rainy City. Seattle va terminer bien loin d’une qualification en playoffs avec 31 victoires pour 51 défaites à l’issue de la saison régulière.

Mais individuellement parlant Xavier a rempli son contrat. De bien belles moyennes pour son année rookie avec 17,1pts/8rbds/2,1ast/1,2stl le tout en 82 matchs joués dont 80 comme titulaire. Une saison qu’il boucle avec brio dans une belle victoire à domicile face aux Warriors et où il noircit sallement la feuille de match avec son season high à 36pts/17rbds. Encore mieux que ses 36pts/14rbds dans la victoire de janvier 1986 face aux Lakers.

De quoi en faire un candidat sérieux pour le titre honorifique de Rookie of the Year 1986. Surtout que pendant ce temps aux Knicks Patrick Ewing n’a joué « que » 50 matchs. Xavier croit donc en ses chances même s’il n’a pas obtenu de titre de rookie du mois pendant la saison régulière.
La qualité de sa saison rookie est reconnue puisqu’il va faire partie de la All-Rookie First Team avec Dumars, Oakley, Malone et Ewing. Mais pas assez pour le titre de ROY où il va terminer second des votes.

On connait le caractère de McDaniel et lui s’estime volé par Ewing. La rédaction du magazine Basketball Digest lui donne même raison en lui accordant ce titre. Pour vous dire à quel point il a mal vécu le résultat de ces votes, une anecdote rapporte même qu’un jour Xavier va se rendre chez Patrick afin de lui réclamer le trophée.

Une frustration qui va encore une fois servir de source de motivation pour sa saison sophomore.

En plus de pouvoir compter sur un McDaniel ultra motivé, les Sonics vont se renforcer durant l’été avec l’arrivée du shooteur Dale Ellis. Un transfert anodin avec Dallas mais qui va s’avérer une formidable affaire. Ellis explosant complètement au sein de la ligue passant de 7,1pts dans le Texas à 24,9pts de moyenne une fois à Seattle. Il devient par la même occasion le meilleur scoreur des Sonics devant Chambers à 23,3pts et McDaniel qui s’affiche lui à 23pts de moyenne.

Si Xavier n’avait pas été récompensé par un trophée lors de la saison 1985-86, Ellis lui va l’être avec le titre de MIP en 1986-87. Avec un Big 3 à plus de 23pts de moyenne chaque soir, une performance unique dans l’histoire, Seattle peut recommencer à croire en des jours meilleurs.

Le bilan de leur saison régulière est en légère progression (39-43) et c’est suffisant pour accrocher une 7ème place dans la conférence Ouest.

Un petit tour et puis s’en va se disait-on alors. Aucune équipe avec un bilan négatif n’avait jusqu’alors passé un tour de playoffs. Surtout que l’adversaire à se présenter face aux Sonics était les jeunes Mavericks qui sortaient là la meilleure saison de leur jeune histoire avec 55 victoires. Pas de quoi faire un complexe d’infériorité pour McDaniel et sa bande.

Tout le contraire puisqu’après s’être lourdement incliné sur le premier match (défaite 151 à 129 sans prolongation!) les Sonics vont s’imposer 3 fois de suite pour se qualifier. Le X-Man lui va totalement dominer le pivot Texan James Donaldson qui va complètement disparaitre au cours de la série.
28pts/9rds vs 1pts/7rbds dans le game 2, 16pts/8rbds vs 0pts/1rdbs dans le game 3 et 29pts/8rbds pour le X dans le dernier match de la série.
The Game is Over, place au second tour et direction… le Texas une encore pour affronter les Houston Rockets cette fois.

Une série plus équilibrée entre le #6 et le #7 de l’Ouest et une opposition avec les twin towers Olajuwon/Sampson. Et alors que Houston était mené 3-2 dans la série, c’est bien la puissance de feu offensive des Sonics qui va finir par l’emporter. 97pts et 29rbds pour le trio McDaniel/Ellis/Chambers pour venir à bout des 49pts/25rbds de Hakeem, victoire 128 à 125 et direction les finale de conférence.

Oui oui une équipe avec un bilan négatif, qui n’était même pas en playoffs la saison d’avant et qui se retrouve en finale de conférence… contre les Lakers.

Des Angelinos qui réussissent plutôt bien à Xavier McDaniel d’ailleurs. Les rencontres sont disputées mais les Sonics craquent dans les derniers instants.

Menés 2-0 dans la série, le match 3 à Seattle va être un récital pour le X-Man (42pts/10rbds) dans son duel face à Worthy (39pts). Mais c’est encore trop juste pour l’emporter face aux Purple and Gold et les Sonics s’inclinent d’un tout petit point 121 à 122. Un dernier sursaut qui ne pourra pas éviter l’inévitable sweep qui va venir mettre fin à cette belle première post-season pour McDaniel et ses coéquipiers.

Sans démériter Seattle se sera battu mais les futurs champions Nba étaient trop forts. Sur cette série le X termine même meilleur marqueur (24,8pts), meilleur rebondeur (8,5rbds) et meilleur intercepteur (2,5stl) de son équipe.

Un sweep c’est toujours traumatisant, mais l’avenir s’annonce prometteur pour ces Sonics.

La saison suivante McDaniel a toujours faim. Et hasard du calendrier la saison de Seattle débute contre ceux qui ont mis un terme à leur playoffs. Des Lakers qui réussissent bien à Xavier même s’il a toujours en travers de la gorge le coup de balais. Mais plus que sa ligne de stat (19pts/9rbds) ou du résultat de la rencontre (défaite des Sonics de 4pts) c’est plus par un nouveau dérapage que le X va s’illustrer.

Sur une action de jeu où le ballon est en train de filer en touche suite à un dribble raté de l’arrière des Lakers Wes Matthews, la tête de l’ailier des Sonics est touchée involontairement par le pied du joueur des Lakers. Fou de rage le X se relève et attrape directement son adversaire par la gorge afin de l’étrangler.

Une scène choquante immortalisée par un cliché qui va coller longtemps à l’image de McDaniel. Pour avoir tenté d’étrangler son coach PJ Carlesimo lors d’un entraînement en 1997, Latrell Sprewell avait alors écopé d’une très lourde sanction d’un an sans jouer.

En 1987 pour ce geste Mc Daniel va écoper… d’une faute technique.

Un jugement extrêment clément lors de ce match inaugural qui n’aura donc pas d’impact sur la suite de sa saison 1987-88. Car après ce coup de sang, le X va continuer de faire ce qu’il sait faire de mieux à savoir scorer, défendre dur et prendre des rebonds.

Et finalement c’est ce qui va compter le plus aux yeux de la Nba puisqu’il va décrocher cette même saison sa première sélection au match des étoiles.

Même si Ellis (All Star en 89) ou Chambers (All Star en 87) assurent toujours autant au scoring, c’est bien au tour de l’ailier chauve de représenter les Supersonics lors du rassemblement de mi-saison qui se tient à Chicago.

L’occasion pour Xavier de faire un peu plus connaissance avec le gratin de la Nba, et notamment ce numéro 23 Chicagoan. 13 petites minutes passées sur le parquet pour 2 petits points (1/9) mais l’essentiel était ailleurs. Le X-Man est alors officiellement un All-Star ce qui montre bien l’importance qu’il a pris auprès des fans et des coachs.

Un accomplissement personnel et un rendez-vus qu’il espérait bien devenir une habitude pour les saisons à venir.

Mais une saison ne s’arrête pas au All Star Game et il va encore une fois la terminer avec une belle ligne de stats (21,4pts/6,6rbds) mais collectivement les Sonics marquent le pas. Même si le bilan est cette fois dans le positif (44-38) la déception vient plus de la post-season où il se font éliminer (2-3) au bout du premier tour par les Denver Nuggets d’Alex English & Michael Adams

Un coup d’arrêt qui va cette fois avoir des conséquences dans le groupe des hommes en vert & jaune. Agent libre Chambers quitte Rainy City pour rejoindre une destination plus ensoleillée en exportant ses talents dans l’Arizona, aux Phoenix Suns.

Autre changement majeur, et il concerne cette fois notre numéro 34 avec sa sortie du cinq de départ au profit du sophomore Derrick McKey.

Une décision de Bernie Bickerstaff très peu au goût de notre All-Star, lui qui s’attendait à encore plus de responsabilité suite au départ de Chambers et sûrement pas à un rôle de 6ème homme.

Même avec une baisse de temps de jeu, même en faisant la tronche, McDaniel va maintenir sa production statistique à plus de 20pts. Mais pas de convocation pour le match des étoiles en février. Dans la dernière ligne droite de la saison régulière avant les playoffs il est tout de même réintégré dans le cinq de départ.

Ce qui va faire un bien fou à son équipe (8 victoires pour 2 défaites) et à lui aussi puisqu’il va tourner à 30,5pts/6,6rbds en 39min de jeu en moyenne.

Parfait au moment d’attaquer les playoffs avec un premier tour face aux Rockets. Olajuwon est toujours là mais plus Sampson. Résultat la série est moins accrochée que 2 saison auparavant et les Sonics passent facilement ce premier tour avec McDaniel à 17pts/8,3rdbs. Derrick McKey qui lui avait volé sa place de titulaire en début de saison est toujours dans le cinq, et même si on lui doit un tir clutch à l’issue du game 4, sa production est bien inférieure (8,8pts/5,8rbds).

Au second tour c’est une nouvelle fois les Los Angeles Lakers, double champion en titre et en route pour un threepeat qui vont se mettre sur leur route. Les Lakers qui réussissent… non qui ne réussissent plus du tout à McDaniel et les Sonics. James Worthy est toujours là mais cette fois-ci il n’y aura pas vraiment de mano à mano. Avec l’énergie du désespoir seul le game 4 va être accroché. On va y retrouver un trio McDaniel(30pts/11rbds)/Ellis(28pts/7rbds)/McKey(26pts/9rbds) au four et au moulin, mais tellement seul derrière pour tenter de sauver l’honneur. Défaite 95 à 97. Cruel mais encore une fois c’est un sweep face aux Californiens.

Sans le savoir encore il s’agissait là de la dernière rencontre de playoffs pour Xavier McDaniel sous les couleurs des SuperSonics. Il va bien jouer la saison 1989-90 à Seattle et retrouver sa place de titulaire pour le rendement statistique qu’on lui connait (21,3pts/6,5rbds) mais Seattle va louper sa qualification pour les playoffs d’un rien. Avec le même bilan de 50% de victoire à la fin de la saison régulière, c’est au goal average qu’ils devront abandonner leur place de 8ème de la conférence Ouest aux Rockets… rageant.

Alors qu’ils avaient rapidement atteint le stade des finales de conférences en 1987, depuis l’équipe ne progresse plus, pire elle semble régresser. Le premier fusible à déjà sauté avec le coach Bickerstaff qui été remplacé Les tensions apparaissent de plus en plus au sein du groupe de joueur. Et quand on parle de tension, McDaniel n’est jamais très loin.

Souhaitait-il provoquer son transfert ou s’agit-il d’un énième pettage de plomb du X-Man? Toujours est-il que lors d’un entraînement collectif une altercation va éclater entre McDaniel et Dale Ellis. Quelques semaines après cet incident, le 7 decembre 1990 c’est officiel Seattle se sépare de son ailier.

Le trade l’envoi retrouver son ancien coéquipier Tom Chambers aux Phoenix Suns contre Eddie Johnson

Dans la franchise de l’Arizona Xavier va trouver une place au sein des titulaires emmenés par Kevin Johnson, Jeff Hornacek et Dan Majerle. Pour les Suns l’objectif de ce trade est d’apporter un peu de dureté dans leur jeu, d’apporter un facteur X, d’apporter la dernière pièce à l’effectif qui serait capable de les faire passer la dernière marche qui les séparent encore des finales Nba. Phoenix restant en effet sur 2 éliminations consécutives en finales de conférence (4-0 vs Lakers en 1989 puis 4-2 vs Blazers en 1990).

Mc Daniel va ainsi avoir une soixantaine de matchs à disputer avec les Suns et où il va apporter un peu de défense dans une équipe aussi très orienté vers le jeu offensif. Dans une effectif déjà installé sa production statistique est assez logiquement en baisse au niveau du scoring avec 15,8pts où son utilisation est réduite, mais en hausse au rebond avec 7,2rbds.

Les Suns vont ainsi se qualifier assez facilement pour les playoffs en terminant 4ème de leur conférence. Mais le paris McDaniel ne va pas porter ses fruits une fois les playoffs arrivés.
Face aux Utah Jazz du duo Malone/Stockton les Suns ne vont guere faire illusion, sèchement éliminés 3-1 c’est un cuisant échec. Dans cette série le X-Man en deviendrait presque anonyme tant sa production est à des années lumières de celle de ses playoffs avec Seattle.

Avec 9,5pts/3,8rbds l’Arizona est une terre trop hostile pour Xavier qui rêve déjà d’un ailleurs.

Et ça tombe bien car un peu plus à l’Est, il y a un coach qui connait bien McDaniel pour l’avoir croisé par le passé et qui aimerait bien l’avoir dans son équipe. Ce coach n’est ni plus ni moins que Pat Riley qui cherche un renfort au poste d’ailier pour accompagner Ewing et Oakley dans le Frontcourt.
Depuis Bernard King les Knickerbockers se cherchent désespérement un ailier de référence.
Un joueur capable d’apporter une solution au scoring donc, mais aussi de jouer physique et surtout de défendre car c’est le nouveau système de jeu que souhaite instaurer le nouveau coach. Et après les batailles que le X-Man avait livré face aux Lakers de Riley, le coach gominé est persuadé que McDaniel est LE joueur qu’il lui faut.

C’est ainsi que le 1 octobre 1991 les New York Knicks mettent en place un trade avec les Phoenix Suns pour récupérer l’ailier malheureux en Arizona. L’ancien All-Star est cédé contre une bouchée de pain (le jeune Jerrod Mustaf, Trent Tucker et deux second tour de draft 92 & 94).

A New York McDaniel va retrouver celui qui lui avait volé son trophée de ROY, Ewing donc, et celui avec qui il avait eu l’occasion d’échanger quelques coups de poings, Oakley donc.

Et c’est peu de dire que le X est emballé par son trade :

C’est l’un des endroits où je voulais aller. J’ai senti en regardant leur rotation à l’aile que je pouvais énormément les aider avec du rebond et de la défense. C’est un bon fit. J’adore Patrick Ewing, j’ai toujours pensé que c’était le meilleur de sa génération. Et après, tu as Charles Oakley et moi. Avec tout ça, tu as le meilleur frontcourt de la NBA. Nous avons également Mark Jackson, Gerald Wilkins ou John Starks. Je pense que nous avons le potentiel pour gagner le titre. Dès le camp d’entraînement, je vois que c’est la meilleure équipe dans laquelle j’ai été.

Un nouveau départ pour Xavier, un nouveau camp d’entraînement avec une nouvelle équipe et comme un air de déjà vu, comme si l’histoire se répétait. En effet dès son premier jour en Orange et Bleu il va déclencher une bagarre avec l’un de ses coéquipiers.

Non il ne s’agit pas de Charles Oakley mais avec Anthony Mason (RIP), un autre Knickerbocker qui vient d’arriver, qui veut aussi ganger ses minutes et son respect, et avec qui il est dangereux de se frotter vu la carrure de videur.

Gagner le respect de ses coéquipiers, ça c’est fait.
Gagner sa place de titulaire dans la rotation de Riley, c’est également chose faite à côté des Ewing/Oakley donc et en compagnie de Mark Jackson/Gerald Wilkins.
Gagner les coeurs du public du Madison Square Garden, ça va aussi très vite venir.

Le temps de s’habituer à ses nouveaux coéquipiers, dès son 3ème match dans une large victoire face aux Bucks il démontre qu’à 28ans il a encore toutes les qualités qui faisaient de lui un joueur de calibre All-Star avec une feuille de stat à 28pts/13rbds. Joueur rugueux, athlétique, se donnant toujours à fond et n’ayant peur de personne, McDaniel se retrouve comme un poisson dans l’eau dans les Knicks de Riley.

Dans un effectif avec 5 joueurs à plus de 11pts de moyenne par match, il devient la 3ème option offensive de l’équipe et semble enfin renaître après son passage aux Suns.

Même s’il manque de constance dans ses prestations, il reste capable de beaux cartons comme lors de cette victoire face aux Celtics, certes sans Larry Bird, où il va terminer la rencontre avec 37pts/9rbds en décembre 1991, ou encore le même mois dans la victoire face aux Pacers avec 32pts/13rbds.

Les victoires s’enchaînent alors pour les Orange & Bleu. Est-ce uniquement lié à l’arrivée de Pat Riley sur le banc? A celle de Xavier dans l’effectif? A celle de Mason dans la rotation? A l’éclosion de John Starks? Sûrement un peu de tout ça lorsqu’au moment du break du All-Star les Knicks sont dans le top 3 de leur conférence avec un bilan de 30 victoires pour 16 défaites.

On se permet d’espérer à nouveau du côté de New York. L’effectif assemblé semble enfin complet à chaque poste et assez bien complété par les remplaçants. Tout se passe donc pour le mieux chez les Knickerbockers…

Tout ou presque puisqu’en coulisse, une situation contractuelle commence à inquiéter le front office des Knicks et semer le doute sur l’avenir du roster. Et quand on parle de tension, McDaniel n’est jamais très loin. Car en effet lorsqu’il est arrivé des Suns dans le cadre de son trade, il était alors sur la dernière année de son contrat. Et dans ce contrat il disposait d’une player option de 500 000$ qui pouvait lui permettre de devenir agent libre non restreint à l’été 1992 s’il décidait de la lever.

Xavier avait jusqu’au 15 janvier 1991 pour l’activer ou non. Et lorsque l’on connait le caractère et l’égo du X-Man, hors de question de ne pas obtenir le respect qu’il estime mériter, hors de question de ne pas obtenir les millions de dollars qui doivent lui revenir, lui qui se donne toujours sans compter sur le terrain.

Les Knicks vont-ils perdrent leur facteur X à la fin de la saison? C’est un risque même si le combo Ernie Grunfeld/Dave Checketts semble avoir un accord verbal avec le joueur pour un beau contrat à l’été.

Mais alors que tout semblait bien se dérouler pour les Knicks et pour le X-Man, la suite va doucement mais sûrement se gâter. En lien ou non avec la décision du joueur d’activer sa player option, son temps de jeu et son utilisation diminue passé ce 15 janvier. Ce qui se fait aussi ressentir au niveau des résultats de l’équipe. Solide leader de leur division devant les Celtics sur qui ils comptaient jusqu’à 8 victoires d’avance, ils voient leur dauphin du Massachusetts dangereusement revenir sur eux sur la fin de la saison régulière. Une place de leader de division primordiale pour s’assurer de finir avec comme numéro 2 de la conférence ce qui leur éviterait de rencontrer les Bulls, champion en titre et bête noire assumée des Knicks, avant les finales à l’Est.

Celtics et Knicks vont s’affronter à distance lors dernier run de la saison régulière pour décrocher ce titre de division, et il y aura même un affrontement direct le 8 avril au Garden… de Boston. Lors de cette rencontre quasiment décisive pour le titre de division les Knicks vont très peu faire appel à leur X-Man. A peine 16 minute de jeu dans une rencontre ultra importante qui avait déjà un parfum de playoffs.

Parmi les joueur titulaire c’est lui qui va obtenir le moins de temps de jeu ce soir là. Kiki Vandeweghe (18min) et surtout Anthony Mason (35min) lui sont largement préféré. Résultat une feuille de stat assez discrete avec 9pts/3rbds pour Xavier. Mais le plus important est que les Knicks vont concèder ce match sur le score de 93 à 89. Des Celtics qui vont surfer sur cette victoire et finir leur saison régulière avec une série de 8 consécutive. Pendant ce temps les Knicks eux vont terminer leur régulière avec 3 victoires/2 défaites.

Bilan final? 51 victoires pour 31 défaites pour les Knickerbockers. 51 victoires pour 31 défaites pour les Celtics. Egalité mais leurs oppositions directes c’est bien Boston qui s’est imposé 3-2 cette saison là. A eux le titre de division, a eux la place de numéro 2 de la conférence au moment d’attaquer les playoffs. Les Knicks vont eux devoir se satisfaire de la place de numéro 4.

Pouvait mieux faire…

Surtout que la faible utilisation de McDaniel face aux Celtics interroge. Son apport est forcément moindre lorsqu’il reste sur le banc et le signal envoyé au joueur, à quelques semaines de sa négociation contractuelle n’est pas la meilleure preuve d’amour que les Knicks pouvaient lui faire. Une façon peut-être de minimiser son apport et donc de lui proposer un contrat moins important? Ce jeu de poker menteur est risqué, surtout avec le X. Mais l’heure de vérité, l’heure des playoffs est enfin arrivée. Les préoccupations financières viendront après.

Un premier tour de playoffs en forme de passage de relais entre deux génération, entre deux équipes dont le jeu repose sur la défense, Pistons vs Knicks.
Ca commence très bien avec une large victoire 109 à 75 où l’on se dit que les Pistons ne sont plus du tout dans le coup et que la série risque d’être vite expédiée. Mais ils vont se ressaisir dans le match 2 en arrachant une victoire d’un rien, 89 à 88, pour revenir dans la série.

Les playoffs venus, McDaniel retrouve des couleurs et du temps de jeu. Dans ce match 2 il termine même meilleur scoreur côté Knicks avec 24pts/10rbds en 40 minutes de jeu. Pas suffisant pour l’emporter mais quand les matchs comptent on fait de nouveau appel à lui. Bon signe pour la suite.

Après un match 1 en faux semblant, le reste de la série va s’avéré très serré entre les deux franchises.
Les Knicks l’emportent au game 3 à Detroit sur le score de 90 à 87, mais lachent le game 4 86 à 82.

Ils finiront bien par s’imporser au bout de la série dans un game 5 au Garden sur le score de 94 à 84.

Sur ces matchs le X-Man montre pourquoi il est essentiel dans l’effectif. 21pts/13rbds en 43 minutes lors du game 3, 18pts/5rdbs en 30 minutes ensuite et enfin 19pts/9rbds en 41 minutes dans le match décisif.

Les Knicks ont fait venir McDaniel à New York pour ces matchs à enjeux lors des playoffs, pas forcément pour la saison régulière où il faut donner du temps de jeu à l’ensemble de l’effectif et où les rotations sont plus importante. Quand les rotations se raccourcissent en playoffs Xavier n’est alors pas mis sur la touche comme ça avait pu être le cas aux Suns.

Soulagé de s’être débarrassé des Pistons les Knicks peuvent donc continuer leur route en playoffs. Mais au second tour ils vont donc payer leur manque de constante en fin de saison régulière et retrouver les Bulls de Jordan and co.

L’opposition était attendue, mais pas si tôt. Pas grave le rôle d’outsider leur convient. Mc Daniel, véritable lieutenant de Ewing dans ces playoffs, est prêt pour ce nouveau combat, au propre comme au figuré, qui l’attend.

Après ses duels Sonics/Lakers avec Worthy, place à Scottie Pippen. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette série va être l’une des plus belles de ces affiches des 90s.

Sur le match 1 à Chicago les Knicks démarrent parfaitement la série en reprenant direct l’avantage du terrain grâce à leur victoire 94 à 89. Derrière un Ewing des très grand soir (34pts/16rbds/6blks en 44 minutes) McDaniel termine second meilleur marqueur (16pts/7rbds en 42 minutes) mais doit concéder 22pts de Scottie.

Les Bulls vont se reprendre dans le match 2 en ayant dominé quasiment toute la rencontre. Une victoire assez facile 86 à 78 qui remet tout le monde à également avant de repartir pour New York. Seulement 15pts/4rbds pour le X qui termine encore une fois second marqueur des Knicks avec « seulement » 27 minutes de jeu ce soir là, mais Scottie lui ne fait pas mieux avec ses 6 petits points en 43 minutes.

Le public du Garden attend avec impatience ses joueurs dans le matchs 3 mais c’est bien les taureaux qui vont se montrer bien plus présent dans cette rencontre en reprenant à leur tour l’avantage du terrain après une nouvelle victoire 94 à 86. Pippen s’est réveillé avec ses 26pts alors que côté Knicks la marque est mieux répartit qu’en début de série (Ewing 27pts/Wilkins 13pts/Oakley 13pts et McDaniel 11pts en 37min)

Avant de retourner dans l’Illinois le scénario va s’inverser pour les Knicks dans le match 4. Victoire New York 93 à 86 avec un Pippen bien moins en réussite (13pts à 4/13) alors que McDaniel lui se montre une nouvelle fois avec 24pts (9/16)/7rbds en 38 minutes pour palier le match sans d’Ewing (15pts à 5/16). Une débauche d’énergie et un véritable harcélement en défense de la part de Mr X sur Pippen qui pousse littérallement à bout les Bulls. Phil Jackson va même sortir de ses gonds pendant la rencontre ce qui lui vaudrat de ses faire expulser. Pas toujours Zen le Phil, mais toujours Master lorsqu’il s’agit de communiquer en conférence de presse. La bataille des playoffs se passe aussi dans la sphère médiatique et bien conscient de ces enjeux il va se plaindre ouvertement de l’attitude de McDaniel et des Knicks en accusant à demi-mots le corps arbitral de laxisme.
Dans son style de puncher bien à lui McDaniel répondra tel un uppercut verbal par un simple et direct
« Fuck Phil Jackson ».

Cette série promet alors de durer avec une égalité parfaite au moment d’aborder le match 5. Notre X-Man répond bien présent avec ses 26pts en étant le meilleur scoreur et le joueur à avoir passé le plus de temps sur le parquet du côté new yorkais. Pippen est encore une fois bien muselé avec ses 10pts à 4/11 mais c’étant sans compter sur Jordan qui pris feux avec ses 37pts. Ewing lui semble encore une fois marquer le pas avec 14pts à 5/14. La victoire ne pouvait pas échapper aux Bulls qui voulaient garder le contrôle de la série. Victoire 96 à 88 pour Chicago avant d’aller jouer un match au Garden et terner de clôre la série.

Pour la bande à Riley la défaite n’est pas envisageable dans ce match 6. Absolument hors de question de se faire éliminer devant leur propre public.

Et les Knicks vont tout faire pour pousser le champion en titre dans ses ultimes retranchements. Dans cette rencontre New York va faire une véritable demonstration en l’emportant largement 100 à 86 grâce à un moneytime à sens unique remporté 32 à 16.

Ce soir là les hommes forts s’appeleront Patrick Ewing (27pts/8rbds en 42 minutes), John Starks (27pts en 27 minutes en sortie de banc) et Xavier McDaniel bien sûr qui sort encore un match de mamouth avec 24pts à 9/18 et 11 rbds, le tout avec 46 minutes de temps de jeu.

Il l’emporte donc dans son duel avec Pippen même si la feuille de stat est honnête (18pts/10rbds/4stl) mais l’adresse suspecte (5/15).

Les Knicks joueront donc leur qualification pour les finales de conférences chez le champion, dans un match 7 où tout espoir restait permis. Mais il ne faut jamais sous-estimer le coeur d’un champion parait-il.

Et sûrement reboosté par l’odeur du sang et la perspective d’une élimination, Jordan va livrer un match de type masterclass comme il savait le faire. Avec 42pts à 15/29 il va faire mieux que de sauver les siens, les Bulls vont littéralement surclasser les Knicks dans ce match éliminatoire avec à leur tour une large victoire 110 à 81.

McDaniel comme l’ensemble de l’équipe semble à bout de souffle dans cette série éprouvante tant physiquement que nerveusement. Il boucle alors sa formidable série par un match à 14pts/7rbds en ayant encore une fois été le joueur à passer le plus de temps sur le parquet côté New Yorkais.

La déception est bien présente mais dans ce match 7 les Bulls étaient sans contestation possible les plus fort. Ils poursuivront ainsi leur route jusqu’au titre. Les Knicks eux n’avaient pas à rougir de cette élimination face aux futurs champions en titre. Dans cette série McDaniel a montrer à quel point il était précieux, avec John Starks, comme lieutenant au scoring derrière Ewing. Une véritable menace offensive et un énorme coffre qui le permet de jouer le jeu exigeant et physique instauré par Riley, tout en passant de nombreuses minutes sur le parquet. Si c’est bien les Bulls qui ont gagné, dans son duel face à Scottie Pippen c’est bien le X-Man qui sort vainqueur. 16pts à 40% de réussite pour le numéro 33 des Bulls alors que Xavier termine lui à 18,6pts à presque 50% de réussite.

Plus qu’un échec cette série ultra disputée doit servir de rendez-vous pour l’avenir et avec Xavier McDaniel les Knicks tiennent pensent-ils enfin l’ailier qui leur manquait tant, l’arme ultime pour seconder Ewing, le Pippen stoppeur qui doit les aider à passer l’obstacle Bulls à défaut de pouvoir réellement rivaliser et contenir Michael Jordan. Oui mais voilà pour celà il aurait fallut conserver McDaniel à New York et en réglant sa situation contractuelle d’agent libre.

Fort de très beaux playoffs, les Knicks pensent pouvoir le conserver même si la saison régulière a été… irrégulière.

Pendant les longs mois d’été on ne sait pas si le X-Man jouera de nouveau en Orange et Bleu la saison suivante. Le dossier traîne et celà n’annonce rien de bon. Surtout qu’en coulisse il se murmure que son agent David Falk, qui représentait Ewing mais aussi et surtout Jordan, tente d’influencer le choix de son joueur afin de favoriser His Airness. Le duel du printemps 1992 ayant montrer à quel point McDaniel pouvait être une menace pour MJ et surtout son lieutenant Scottie.

 

C’est ainsi que le 10 septembre McDaniel quitte officiellement les Knicks en s’engageant pour 13,2 millions de dollars sur 3 ans (dont 2 saisons en options) avec les Boston Celtics.

Oui oui l’équipe qui avait privé les Knicks du titre de la division Atlantic et contre qui il n’avait presque pas joué en saison régulière. Rancune tenace du joueur?

Pas sûr mais après de beaux playoffs en option numéro 2 des Knicks et alors qu’il n’avait que 29 ans il pensait alors pouvoir retrouver plus un rôle de numéro 1 avec la franchise du Massachusetts.

Surtout que la place se libérait chez les Cs après le départ à la retraite de Larry Bird suite à son dernier baroud d’honneur Olympique avec la Dream Team.

La décision du joueur fit beaucoup parler du côte de New York où le front office des Knicks déclarait avoir proposé plus d’argent au joueur. McDaniel lui rétorque que les Knicks ne misaient pas sur lui pour du long terme et n’avait pas de proposition de contrat sur plus de 3 saisons. Business is business et pour Xavier il a tout simplement pris la meilleure décision pour lui et sa famille.

Aux Celtics il sera encore titulaire au début de la saison 1992-93, mais sans plus être l’option numéro. Non le leader s’appelle Reggie Lewis et assez rapidement Xavier glisse sur le banc. S’il reste le deuxième meilleur marqueur et deuxième rebondeur de l’équipe, ses stats sont encore en baisse à la fin de la saison régulière. 13,5pts/6rbds toujours pas suffisant pour retrouver un status de All-Star. L’aventure en playoffs n’ira pas très loin non plus avec une élimination 3-1 au premier tour face aux Hornets.

Respectant son contrat avec Boston il va bien jouer les 2 saisons suivantes avec les Celtics mais uniquement avec un rôle en sortie de banc. Le prime des saisons en vert, et jaune, semble bien loin et temps de jeu et stats sont en chutte libre. 24 minutes & 11,3pts/4,9rbds lors de la saison 1993-94 sans disputer les playoffs. 21 minutes et 8,6pts/4,4rbds pour la saison 1994-95 et 59 minutes au total dans les 4 matchs disputés au premier tour face aux Magic de Shaq & Penny.

A 32 ans et alors que son prime semble bel et bien derrière lui il arrive à la fin de contrat.

Fin de carrière pour le X?

Pas encore puisqu’il décide d’exporter ses talents là où on ne l’attendait pas vraiment. Inspiré ou pas par son coéquipier des Celtics Dominique Wilkins parti lui au Panathinaikos, il débarque aussi dans le bouillant championnat Grec en s’engageant pour une saison avec Iraklis Salonique. Là avec Roy Tarpley il atteind le Final Four de la coupe nationale Grecque. Sur le vieux continent il va aussi y jouer l’Euroleage où il montre qu’il n’a rien perdu de son basket avec ses belles moyenne à 18,4pts/7,9rbds

Une saison 1995-96 encore en forme de One and Done puisqu’il va ensuite retenter un retour du côté de New York… enfin New York pas vraiment puisque c’est aux New Jersey Nets qu’il va jouer deux bouts de saison.

Mais ce retour tourne court puisqu’après une première saison moyenne à 5,6pts/5,1rbds en sortie de banc, il est coupé par le Nets lors de la saison 1997-98 au bout d’une 20aine de match.

C’est ainsi que se termine l’histoire de la carrière Nba d’un joueur tellement prometteur qu’il laisse assurément un goût de What if dans le coeur des Knicks fans. Une seule saison don et puis s’en va. Une sorte de One and Done à la sauce Nba qui ne sera pas le dernier dans l’histoire des Knicks. Celui-ci est assurément celui qui laisse le plus de regret au regard du fit parfait entre le joueur et l’équipe d’alors. Le public du Garden l’avait adopté mais c’est dans un autre Garden qu’il avait décidé d’exporter ses talents.

Qui sait ce qu’auraient pu réellement faire les New York Knicks lors des retrouvailles avec les Bulls en finale en 1993?
Mc Daniel aurait-il laissé dilapider l’avance de 2-0 dans la série?
Le X-Man les aurait-il permis d’empêcher de réaliser un Threepeat?
Les Knicks auraient-ils pu décrocher un titre face aux Phoenix Suns?

Nous ne le saurons malheureusement jamais, mais une chose est certaine c’est que dans le coeur des supporters Orange & Bleu Xavier McDaniel garde toujours une place de choix dans les joueurs charismatiques des Knickerbockers des 90s.

Once a Knick, Always a Knick

Et si vous voulez en lire plus sur le X-Man :

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Xavier McDaniel couldn’t be stopped
Top 5 greatest one-season wonders in team history
[Portrait] Xavier McDaniel, rendez-vous avec X par basket-retro.com
Xavier McDaniel, rebonds, uppercuts et paniers par qibasket
The Xavier McDaniel Interview par celtic-nation.com
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