V comme… Van Gundy. Le coach qui aimait se battre back
Pour faire le choix entre plusieurs individus on pose souvent la question :
« Avec qui seriez vous prêt à partir à la guerre? »
Bien loin de devoir enfiler le treillis pour les scènes de combat, c’est plus une question métaphorique qui a pour vocation de définir une personne qui de telles qualités qu’elles pourraient convaincre quiconque de s’engager dans la moindre bataille.Un charisme et qualités physiques, de force et puissance pour les aspects athlétiques, facilement distinguables aux premiers regards, mais aussi des qualités morales de leadership, d’engagement, de loyauté, de non renoncement que la personnalité finie par révéler.

Aux premiers regards difficile de dire que Jeff Van Gundy correspond à cet individu.
1m75 pour 75kg tout mouillé, sans vouloir se moquer de son physique, on a connu beaucoup plus impressionnant dans le monde de la Nba.

Par contre en ce qui concerne ses qualités de chef de troupe, là on tient un général.
Presque 20 ans après avoir quitté Manhattan, il reste toujours l’un des anciens head coach des New York Knicks les plus respectés.
Il faut dire qu’il a su obtenir l’un des plus beau bilan (59% de victoire en saison régulière, 2nd derrière Pat Riley, 53.6% en playoffs derrière Red Holzman et Pat Riley) et l’une des plus belle longévité (7 saisons comme head coach, 3ème derrière Red Holzmanet Joe Lapchick).
A sa façon, et sans réussir à décrocher de titre de champion Nba, il a marqué à jamais l’histoire de la franchise, voir même de la ligue.

Mais comment ce petit gars de Hemet située dans le comté de Riverside en Californie, à une 100aine de kilomètres de Los Angeles a-t-il pu réussir à ce point à imposer son nom au sein d’une des plus mythiques (n’ayons pas peur des mots)franchises Nba ?
Et même plus de 13 ans après avoir arrêté de coacher, être toujours une des figures de ligue?

Ce n’est pas sa carrière de basketteur qui lui a ouvert les portes de la Nba.
Non pas que des joueurs de petites tailles ne peuvent pas y arriver, mais disons que à ce niveau son CV ne pèse pas plus lourd que Jeff sur la balance.

Évoluant au poste de meneur, il débute bien sa première année freshman dans une High school en Californie, mais très rapidement va s’opérer un changement de paysage.
Non pas que les établissements de tout le pays s’arrachaient le talent du jeune Jeff, mais c’est juste que la famille Van Gundy va déménager en 1977 pour des motifs professionnels de papa Van Gundy.

Bill Van Gundy recherchait en effet un poste dans un lycée où il pourrait allier l’enseignement à l’entraînement. C’est ainsi qu’il va décrocher assez facilement un poste de coach Brockport College pour l’équipe de basketball. Après avoir postulé à l’annonce pour le poste, il est rapidement retenu et la famille doit alors faire ses valises. Direction la côte Est, dans le Nord de l’état de New York, à quelques encablures de Rochester où le changement de climat est radical :

“I’m not going to lie to anybody. If I had any idea what winter was like there, no way. Our first year back here they had like 170 inches of snow.”

Un tel changement aurait pu être déroutant pour un Jeff encore adolescent, mais si le climat était plus rude à Brockport, il n’en reste pas moins qu’il va très bien vivre son acclimatation.

“Yeah, had no idea where I was moving when my dad said we were moving from California to Brockport, New York, but it was a great place to grow up and go to high school, I’ll tell you that.”

Jeff effectue donc sa saison sophomore comme meneur titulaire avec les Blue Devil’s de Brockport Central. Une première saison à l’Est où ils seront invainctuts en saison régulière et passeronnt tout proche d’un titre de champion, s’inclinant d’un tout petit point en lors des Section V Class AA Finals de 1978.
Sur ses 3 saisons passées à Brockport Central Jeff va terminer deux fois dans la sélection All Greater Rochester selection en 1979 et 1980.
Le parcours universitaire de Jeff sera toutefois plus compliqué.
Si Stan, son frère ainé de 3 ans plus vieux, avait directement rejoint l’équipe coachée par son père au SUNY Brockport de Brockport State University, Jeff va lui débuter par la prestigieuse fac de Yale située dans le Connecticut.Un campus où il fera notamment la rencontre d’une certaine Jodie Foster bien connue à Hollywood. Si Jeff aime raconter ses anecdotes concernant la jeune Jodie, on ne peut pas dire que le jeune Jeff a laissé un souvenir indélébile à l’actrice. Peut-être la faute à un charisme et un physique trop banal.

Jeff à beau être rugueux, chez les Yale Bulldogs il n’est pas plus convaincant que face à Jodie et l’équipe décide même de le couper.
C’est ainsi que la saison qui va suivre il va prendre un nouveau départ, avec un retour en Californie, entre San Jose et San Francisco où il va disputer sa saison sophomore à Menlo College. Un retour en Californie de très courte durée puisque la saison suivante il va refaire le voyage fait par la famille Van Gundy et venir jouer une dernière fois pour son paternel aux SUNY Brockport lors de la saison 1982-83, juste avant la retraite de son père.
Son cursus il le terminera finalement à Rochester au Nazareth College lors de la saison 1983-84.
Une 4ème année où l’équipe des Golden Flyers va aller jusqu’au Tournoi NCAA Division III et où Jeff va obtenir obtenir une distinction All-American, terminant en 1984 également avec le meilleur pourcentage aux lancers francs avec 86.8% de réussite.

Mais voilà il n’y aura pas de carrière de basketteur professionnel pour Jeff. Ni en Nba, ni un exil en Europe ou toutes autres ligues mineures Américaines. Au moment de se poser la question « Avec qui seriez vous prêt à partir à la guerre? », les équipes ne se sont donc pas bousculer pour récupérer le soldat Van Gundy.

Le basket étant une affaire de famille chez les Van Gundy, bien ancré dans leurs veines. Et Jeff n’est pas du genre à abandonner si facilement. C’est ainsi que dès la saison 1985-86 on va le retrouver sur le banc de l’équipe de basketball du lycée McQuaid Jesuit à Rochester.
Une première saison comme Head coach pour apprendre les ficelles du métier dans un contexte sans la pression du résultat. Et surtout commencer à se faire un nom dans le monde du coaching.

On ne peut pas dire que Jeff Van Gundy est réputé pour être toujours au bon endroit au bon moment. C’est toutefois bien grâce à son poste à McQuaid Jesuit qu’il va faire la rencontre d’un certain Stu Jackson. Une rencontre qui va devenir un véritable accélérateur dans la carrière de Jeff.
Bien avant d’être dans les coaching staff des New York Knicks à partir de 1987, d’abord comme assistant puis comme Head Coach, Stu Jackson travaillait comme assistant coach et responsable du recrutement pour Rick Pitino à Providence.
Et c’est justement lors d’une visite destinée à recruter pour Providence un joueur de Rochester que Stu et Jeff vont sympathiser.

Après cette première année comme Head Coach en High School, c’est bien à l’université qu’on va retrouver Jeff par la suite. Et pas n’importe où puisque c’est à Providence qu’il va devenir assistant coach de Rick Pitino donc. Pitino de retour depuis peu en NCAA après 2 saisons passées comme assistant coach de Hubie Brown aux New York Knicks. Van Gundy dira même de Pitino :

 »Rick was a master at technical skills, but he was also remarkable in getting the best out of his players, »  »One important lesson I learned from him — or tried to learn — is to not berate your player to embarrass him. I mean, it was almost funny. He’d take a player out of a game and be clapping for him and pat him on the back in front of the crowd, but at the same time he’s killing the guy for making a mistake. »

Avec Pitino comme Head coach et notre jeune Jeff Van Gundy comme assistant sur le banc, et bien emmené sur les parquets par un autre futur nom du coaching, Billy Donovan, les Providence Friars vont atteindre le Final Four NCAA dès cette saison 1986-87. Mais pas de titre NCAA puisqu’ils s’inclineront contre Syracuse.

Une défaite contre Syracuse qui va correspondre, dans l’histoire de Providence, à leur dernière apparition à ce stade de la compétition.
Une défaite aussi synonyme de départ pour Pitino qui retentera l’expérience Nba avec un retour aux Knicks dès la saison 1987-88, mais cette fois-ci dans le rôle de head coach.

Après cet échec et le départ de Pitino, Jeff reste encore une suivante à Providence comme assistant coach de Gordon Chiesa. Puis part pour le New Jersey pour devenir assistant coach de Bob Wenzel avec les Scarlet Knights de Rutgers.

A force de tellement se rapprocher de New York, et grâce aux relations qu’il a pu noyer avec son passage à Providence, ce qui devait arriver arriva. Lors de la saison 1989-90 il intégre le coaching staff des New York Knicks sous les ordres du Head coach Stu Jackson qui vient tout juste de prendre la suite de Rick Pitino. Le monde est petit parfois.

Une ascension fulgurante, et loin d’être terminée, où en l’espace de 4 saisons seulement Jeff aura connu la High School, le Final Four et maintenant la Nba. Il se retrouve cette fois compagnie de Paul Silas et d’un certain Ernie Grunfeld qui, comme Jeff, effectue aussi une ascension rapide et ses premiers pas dans un coaching staff.
Bienvenue en Nba, bienvenu à New York, bienvenue chez les Knicks.

Après avoir découvert les playoffs pour Patrick Ewing sous l’ère Rick Pitino, Stu Jackson ne proposera pas un meilleur bilan (45-37) lors de la saison régulière 1989-90. En playoffs la sortie de route en demi-finale de conférence est sévère (4-1), mais assez logique face aux champions Nba en titre Detroit Pistons, et en route pour un back2back.

Le jeu des chaises musicales va continuer la saison suivante avec John MacLeod qui remplace Jackson un peu à la surprise générale au bout d’à peine 15 matchs. Il est vrai qu’alors le bilan (7-8) de Jackson ne plaidait pas en sa faveur, que la tendance était inquiétante (5 défaites sur les 6 derniers matchs) et que la situation du président de l’époque, Al Bianchi dans la dernière année de son contrat, imposait des résultats. Bianchi va ainsi nommer un head coach auprès de qui avait été assistant et en qui il avait toute sa confiance pour faire gagner l’équipe.

L’opération de la dernière chance d’un président qui va se solder par un bilan négatif en saison régulière avec 39 victoires et 43 défaites et pire encore, une élimination 3-0 au premier tour des playoffs, encore une fois face aux Chicago Bulls. Le franchise player Patrick Ewing commence à s’impatienter face à ces échecs à répétition. Surtout que depuis 2 saisons il n’y a plus de progression, pire l’équipe régresse avec cet exercice 1990-91 alors que son amis Michael Jordan décroche lui son premier titre Nba.

Résultat des courses au revoir président Bianchi, remplacé par Ernie Grunfeld. Au revoir coach MacLeod remplacé par ce qui se faisait de mieux dans la planète Nba comme Head Coach libre avec le recrutement de Pat Riley.

Avec l’arrivée du coach gominée le plus célèbre de la Nba, les ambitions repartent directement à la hausse et on se prête à rêver de la même réussite qu’avec les Lakers, champion Nba dès sa première saison de head coach. Bon même si Pat était en fait assitant coach de Paul Westhead pendant 3 saisons avant de décrocher cette première bague.

On ne construit pas un effectif champion Nba en une seule saison. Passer de la Californie à la côte Est, passer du Showtime à l’une des défenses les plus rugueuses des 90s, c’est la vie qu’avait décidé de mener Pat.

Et pour l’aider dans sa mission de faire gagner les Knicks, il va donc conserver dans son coaching staff Paul Silas et Jeff Van Gundy.

Impressionné par le côté travailleur de Van Gundy, Riley lui dira même « You can be a head coach in this ligue but you’ve got to start dressing better ». Merci pour le conseil mode Pat.

Quelques changements dans le roster, dont les arrivées de Anthony Mason & Xavier McDaniel histoire de muscler un peu plus le jeu de l’équipe. Cette première saison est une réussite avec le bilan de 51 victoires pour 31 défaites. 4ème meilleur bilan de la conférence Est à égalité avec les Bostons Celtics, mais derrières les Chicago Bulls et les Cleveland Cavaliers, ce retour aux premiers plans en Nba va ainsi calmer les envies de départ d’Ewing.

La suite est connue puisqu’après avoir mis un terme à l’aire des Bad Boys des Detroit Pistons au premier tour (3-2), ils vont pousser dans leurs derniers retranchement les Bulls de Jordan. La série ira jusqu’à un game 7 disputé au Chicago Stadium. Partie remise.

La saison suivante on prend les mêmes et on recommence? Pas vraiment puisque Mark Jackson va faire le chemin inverse de celui emprunté par Riley une saison plus tôt. Direction Los Angeles mais pas pour les Lakers, pour les Clippers! Doc Rivers débarque lui à Manhattan.

Jeff Van Gundy est lui toujours bien là pour épauler Riley. Si la première saison de Riles à New York était déjà très bonne, pour sa deuxième saison sur le banc des Knickerbocker il va encore hausser le niveau des résultats. 60 victoires pour 22 défaites, 1er de la division Atlantic et 1er de la conférence Est devant les Bulls !!!

Seul les Phoenix Suns du MVP Charles Barkley feront mieux avec 62-20 lors de cette saison 1992-93. Il n’est plus fou de rêver aux Nba Finals, de rêver au titre Nba. Le travail de Riley est reconnu puiqu’il décroche là son second titre de coach of the year après celui obtenu trois ans plus tôt avec les Lakers. Un titre honorifique qui récompense aussi forcément le travail réalisé avec son coaching staff, Jef Van Gundy inclut.

L’équipe semble enfin sur la bonne voie, mise toute sa philosophie de jeu sur la défense et dispose dans ses rangs d’un Patrick Ewing est en plein prime à maintenant 30 ans. Et si c’était enfin l’année des New York Knicks, 20 ans après leur dernier titre de champion?

En playoffs c’est un premier tour vite expédié face aux Pacers (3-1) et au second tour les Charlottes Hornets des jeunes Larry Johnson & Alonzo Mourning n’offriront pas beaucoup plus de résistance (4-1). Les choses sérieuses arrivent donc en finale de conférence avec un adversaire bien connus, les Chicago Bulls de Jordan/Pippen/Grant en route pour un three-peat.

Des retrouvailles qui prenne une forme de revanche pour New York qui débute la série 2-0, bien aidé par l’avantage du terrain. Mais le passage dans l’illinois remet les pendules à l’heure et les Bulls égalisent à 2 partout dans la série.

De retour au Garden pour un game 5 décisif les Knicks doivent se ressaisir pour garder le contrôle de la série. Ils en étaient tout proche. Il aurait juste suffit d’un panier de Charles Smith pour éviter de donner l’avantage aux Bulls. Chicago terminera le boulot à domicile dans un game 6 qui marquera la fin de saison des Knicks. Une saison qui pouvait laisser des regrets mais Riley n’était pas prêt à jeter l’éponge, enfin pas encore…

Avec Jordan parti à la retraite suite à l’assassinat de son père, le route semblait alors libre en 1993-94 pour atteindre ces Nba Finals qui échappaient aux Knicks depuis quelques saisons. Peu de changement dans le roster (juste l’arrivée notable de Derek Harper pour renforcer le backcourt), un coaching staff qui reste stable, toujours avec Van Gundy. La saison régulière est comparable à la saison 92-93 avec un bilan de 57 victoires pour 25 défaites suffisant pour terminer premier de la conférence à égalité avec Atlanta.

En post season les Knicks croiseront encore une fois la route des Bulls de Phil Jackson et Scottie Pippen et devront batailler jusqu’à un game 7 pour s’en débarrasser au second tour. Encore une série très accrochée qui ira aussi jusqu’à un game 7 face aux Pacers en finale de conférence. Mais cette fois c’est bien les New York Knicks qui sortent vainqueurs de la conférence Est. Les playoffs à l’Est n’auront pas été de tout repos avec 2 séries en 7 matchs mais Ewing & Co vont enfin pouvoir jouer leur première finale Nba où les attendent les Houston Rockets d’Olajuwon.
Une série ultra-défensive, marquée par une improbable course poursuite… mais où The Dream domine Ewing, mais où John Starks passe tout proche de devenir LE héro de la série, LE facteur X de la franchise, LE héro de toute une ville. Défaite des Knicks au game 7 au Summit de Houston. Cruel mais c’est bien les Rockets qui décroche là le tout premier titre de leur histoire. Olajuwon était plus fort qu’Ewing. Rudy Tomjanovich a mieux coaché son équipe que Riley, en partie coupable d’avoir laissé John Starks arroser sans réussite (2/18 au shoot, 0/11 à 3pts) et de s’être privé de joueur tel Rolando Blackman ou encore le convalescent Doc Rivers .

Jeff Van Gundy déclarant même à propos de Doc « Whenever you attached a score to anything, in practice or in a game, Doc was one of the greatest competitors I’ve ever seen. »

Passé si près du titre, les Knicks de Riley vont tout de même retenter leur chance lors de la saison 1994-95. Exit Blackman, exit Rivers qui va être coupé après 3 petits matchs et terminera sa saison aux Spurs. Le bilan de la saison régulière est toujours bon avec 55 victoires pour 27 défaites qui leur offre le second meilleur bilan de la conférence Est derrière la jeune équipe du Orlando Magic qui monte en puissance sous l’impulsion du duo Shaquille O’Neal/Penny Hardaway. Une saison qui va également être marquée par le retour de la bête noire des Knicks, Michael Jordan.

Mais les Knicks ne croiseront pas la route des Bulls lors des playoffs. Chicago se fera en effet éliminer par ce Magic en demi-finale de conférence. Oui Jordan n’était pas invincible.
Les Knicks n’ont plus puisqu’ils vont tomber, à l’issue d’un game 7 joué au Garden, contre l’un de leur meilleur ennemie. Contre les Pacers d’Indiana et ce diable de Reggie Miller.

La série n’avait pas démarré de la meilleur des façons puisque les Pacers avait d’entrée récupéré l’avantage du terrain en s’imposant 107 à 105 dans le game 1 au Garden. Les Knickerbockers avaient rattrapé le coup dans le match 2 mais s’étaient ensuite inclinés 2 fois de suite à Indianapolis.

Mené 3-1 ils vont passer tout prêt d’une rapide sortie de route en s’imposant d’un tout petit point, 95 à 94 dans le match 5 disputé chez les Pacers. Une victoire de 10 points à New York pour forcer un game 7 où les espoirs des Knicks fans de retrouver leur équipe en Nba Finals vont s’évaporer dans les ultimes secondes sur un layup d’Ewing qui hante encore l’emblématique pivot.

Encore une fin cruelle. Pas de finales, pas de duel Ewing/O’Neal n’ont plus.
Pour la première fois depuis l’arrivée de Pat Riley aux Knicks l’équipe fait moins bien en playoffs.
Et si la fenêtre pour gagner ce titre était en train de se refermer?
Et si les Knicks arrivaient vers la fin d’un cycle?

Toute ces questions Riley a forcément du se les poser. Lui qui aspirait à obtenir encore plus de responsabilités au sein de la franchise au moment de renégocier son contrat qui allait alors rentrer dans sa dernière année. Il se dit que les Knicks étaient disposés à lui offrir le plus gros contrat de l’époque pour un coach en activité. Mais Riley en voulait plus.
Et surtout à ce moment ça s’agitait en coulisses avec un Miami Heat prêt à débaucher le coach gominé en lui offrant les pleins pouvoirs auquel il aspirait. Et puis le climat est tellement plus doux dans le sud de la Floride.

C’est ainsi que le 15 juin 1995, soit juste au lendemain du sweep infligé par les Houston Rockets au Orlando Magic, Riley va avertir par un fax qu’il quittait les Knicks.

Un fax en forme d’acte de naissance d’une nouvelle rivalité pour les Knicks.
Une rivalité qui va d’abord prendre les formes d’un litige entre les deux franchises. Les Knicks accusant le Heat d’avoir fait preuve de tampering pour débaucher. David Stern et la Nba donneront en partie raison aux Knicks puisque le Heat devra leur verser la somme d’un million de dollars ainsi que de leur céder leur premier tour de draft 1996 (un 19ème choix qui va se transformer en Walter McCarty)

Mais de l’argent et un pick de draft n’allait pas compenser la perte du stratège en chef.
Un départ surêment très mal vécu par le coaching staff en place puisqu’aucun de ses assitants ne va le suivre en Floride. Ce n’est pas tant que Riley n’aurait pas aimé compter Jeff dans son staff au Heat, mais Van Gundy était sous contrat avec les Knicks et dans ce contexte ils n’allaient pas se montrer conciliant envers Pat The Rat et lui faire ce type de faveur.
Dommage ou non pour Jeff, Riley va alors se rabattre sur son frère ainé Stan.« I wanted at least one Van Gundy with me »

Une situation cocace qui avait de quoi animer les repas de famille et stimuler un peu plus la compétition fraternelle, même si Stan reconnaissait être redevable de son petit frère pour l’opportunité d’intégrer le Miami Heat

« it was the respect that Pat Riley had for Jeff that opened the door for me to talk with Pat. »

Loin de ses préoccupations familliale les Knicks avaient eux un head coach à trouver en toute urgence pour reprendre la direction d’une des équipes phare de la conférence Est.

New York reste New York et les assistants coachs comme Jeff Van Gundy, 33 ans à l’époque, n’auront pas la priorité dans le recrutement malgrès une présence depuis 6 saisons dans la franchise. Les entretiens vont se passer assez vite puisque le 6 juillet 1995, le président Ernie Grunfeld va officialiser Don Nelson comme nouveau head coach des New York Knicks pour un contrat de 5 millions de dollars sur 3 ans.
Nellie n’est pas un nouveau venu lorsqu’il débarque à Manhatthan. En tant que joueur c’est un Hall of famer et quintuple champion Nba avec les Boston Celtics. Puis il officiat en tant que head coach/président chez les Golden State Warriors pendant 7 saisons et 11 saisons avant avec les Milwaukee Bucks où il était notamment le coach de Grunfeld lors de sa saison rookie. Sans titre Nba il n’en demeure pas moins un coach référencé dans la ligue avec 3 titres de coach of the year avant de débarquer à Big Apple. Le style Nelson a toujours fait parlé mais le coach a du vécu et se sent prêt pour relever le défi à New York.
Et le moins qu’on puisse dire c’est que Nelson n’a pas fait du tout l’hunanimité.
Il va tout d’abord proposer de d’échanger John Starks avec le joueur des San Antonio Spurs, Vinny Del Negro, mais le trade ne va pas se réaliser ce qui eu pour conséquence de relayer Starks sur le banc. Premier couac avec un des joueurs cadre de l’effectif.Coach visionnaire pour certain, mais peut-être trop en avance sur son temps, alors que son bilan est positif il va proposer un révolution à New York. Lui l’adepte du jeu rapide va emmetre l’idée de transférer son franchise player, se séparer de Patrick Ewing dans le but de récupérer le pivot du futur du Orlando Magic, Shaquille O’Neal.

« I didn’t think [Ewing] had very much left in the tank, (…) He was one-dimensional, he was interested in rebounds and points. I thought that we could do better. »

Sa proposition va être écoutée par James Dolan mais il n’aura pas satisfaction. On ne trade pas comme ça une légende aux Knicks, enfin pas encore…
Mais l’intention de Don Nelson ne va pas pour autant être sans effet puisqu’après le All-Star break les Knicks vont entrer dans une dangeureuse série de défaites. Comme si le lien fragile qui unissait les joueurs avec leur coach était cassé. Un mois après cette proposition il sera remercié en pleine saison avec un bilan de 34 victoire pour 25 défaites.

Après avoir perdu Riley en juin, c’est Nelson qui fait ses valises. Mais cette fois-ci la décision vient bien de l’organisation des Knicks. Ewing ou Nelson il fallait faire un choix et c’est Patrick qui a été préféré.

C’est dans ce contexte mouvementé que le 8 mars 1996 Jeff Van Gundy, fidèle assistant coach, va être promu au poste de head coach des New York Knicks pour finir la saison, devenant alors par la même occasion le plus jeune head coach dans la ligue (le plus jeune all-time étant Dave DeBusschere à 25 ans en 1964 lorsqu’il était coach/joueur des Detroit Pistons). Une nomination qui vaudra même à Jeff un appel de félicitation de la part de Pat Riley. Signe d’une relation encore cordiale à l’époque entre le mentor et son élève.

Arrivé 6 saisons auparavant dans la maison Knicks, via l’intermédiare de son ami Stu Jackson, Jeff aura aussi connu les belles saisons de l’ère Riley et sa défense de fer. Les batailles en playoffs, le chemin pour atteindre les Nba Finals il connait.
Mais Jeff Van Gundy le head coach comptait bien proposer quelque chose de différent de ce qu’on pouvait attendre de lui, injustement réduit à un rôle d’ancien disciple de Riley avec qui il était comparé.

« There have been people who said I was a Pat Riley clone, (…) But I don’t think that’s true. While I did learn a lot from him, I could never be him. »

Des similitudes évidentes lorsque l’on évoque leur style de jeu axé autour de la défense, mais un style bien à part pour Van Gundy

« I mean, we even dress so differently. (…) Yes, I know who Pat’s tailor is. Unfortunately he’s out of my price range. »

Sa nomination était alors peut-être la solution de facilité pour les Knicks à ce moment de la saison.
Cette nomination restait toutefois dans un premier temps provisoire car Van Gundy n’était présenté que comme coach intérimaire, le temps que Grunfeld et compagnie évalue les différentes options possible pour diriger l’équipe la saison suivante.Mais outre sa loyauté auprès de la franchise, Jeff avait l’avantage d’être apprécié par les joueurs de l’équipe. Même s’il du s’affirmer face à de fort caractères comme John Starks avec qui une dispute éclata en plein match, valant une suspension pour le bouillonnant numéro 3.
Mais dans ses soutiens il pouvait compter sur une voix qui compte en la personne de la star de l’équipe. Un peu plus tard lorsqu’il sera question de la sitution de Jeff comme head coach des Knicks, Patrick Ewing affichera publiquement sa solidatiré envers son coach.
Déclarant même que s’il jouait toujours à New York c’était en partie grâce à la présence de Jeff, et qu’en cas de départ de Van Gundy il pourrait en être autant du numéro 33 :

« I think I’m going to be in Miami or somewhere. »

En profitant même pour lui donner toute la légitimité nécessaire pour emmener l’équipe jusqu’au titre :

« (…) Why shouldn’t he be the person to help us get that championship? I respect him, he works hard, he’s got a great work ethic. »

Une bien belle reconnaissance de la part de la légende des Knicks qui venait tout de même de jouer pour l’un des tout meilleurs coach All-Time avec Pat Riley.
Et même si son tout premier match en tant que head coach va se solder par une défaite (100 à 92) face aux Sixers à Philadelphie, le second va marquer les esprits avec une large victoire (104 à 72) face au rival de toujours des Chicago Bulls de Michael Jordan/Scottie Pippen/Dennis Rodman coaché par Phil Jackson. Oui oui les Bulls de 1996 qui roulaient alors sur toute la ligue et qui vont établir leur saison record à 72 victoires.

Pas la seule victoire de la saison pour le nouveau coach Van Gundy puisque pendant les 3 rencontres suivantes les Knicks ne s’inclineront pas. Large victoire (106-82) chez les Wolves, revanche prise sur en recevant les Sixers (94-88) et courte victoire mais victoire quand même au Garden face aux autres rivaux des Pacers (102-99). Un changement de coach bénéfique donc. Même si face aux autres rivaux du Heat, les Knicks s’inclineront (103-95) lors du dernier déplacement à Miami en fin de saison.

Sur sa période intérimaire les Knicks de Van Gundy vont afficher un très honnête bilan de 13 victoires pour 10 défaites, terminant la saison avec le 4ème bilan de la conférence Est à égalité avec les Cavs (47-35).

Contrat minimum rempli avec la qualification en playoffs. Mais campagne qui aurait très bien pour être la première et la dernière pour coach Van Gundy en cas de sortie de route prématurée. Le premier tour face aux Cleveland Cavaliers, sans l’avantage du terrain va vite rassurer les derniers sceptiques sur la capacité de Jeff à diriger une équipe Nba. Sweep 3-0 et qualification pour le second tour face… aux Chicago Bulls. Oui oui les Bulls à 72-10 en route pour reconquerir le Larry O’Brien trophée laissé en garde aux Houston Rockets pendant la première retraite de Jordan.

La marche était cette fois trop haute pour les Knicks qui ne feront pas d’illusion lors de cette série rapidement expédiée 4-1.

Sans le savoir la dernière fois où les deux franchises vont s’affronter en post-season.

Mais l’essentiel était ailleurs pour les Knicks dans cette saison de transition. De nombreux changements attendaient les Knicks à l’été 1996. Une décision devait être prise concernant le poste de head coach pas mal chamboulé en à peine une saison.

Le nom de Phil Jackson était évoqué. L’ancien Knickerbocker champion Nba en 1973 (blessé au dos en 1970 il n’avais pas joué de la saison) arrivait en fin de contrat avec les Bulls et faisait partie des options à considérer. Mais difficile de dire non à Michael Jordan, le Zen Master n’était pas encore prêt à quitter l’Illinois, pas encore…
Le nom de Larry Brown circulait mais il va rester en place aux Pacers.
Il y avait aussi l’ancien coach des Boston Celtics, Chris Ford qui était déjà dans la short list au moment du choix pour Nelson. Il s’engagera finalement avec les Bukcs
La NCAA pouvait aussi offrir quelques possibilité avec en premier lieux l’un des coachs les mieux payés du pays en la personne de John Calipari qui coachait alors Massachusetts. Il ira finalement coacher aux New Jersey Nets pendant 3 saisons bien loin de sa réussite universitaire.
Il y avait bien sûr aussi le mentor d’Ewing avec le head coach des Georgetown Hoyas, John Thompson. Mais Big John n’était pas encore prêt de lâcher sa légendaire serviette.

Après une fin de saison régulière plutôt bien gérée et des playoffs plutôt rassurants, la confiance fut donc reconduite envers Jeff Van Gundy pour rester head coach des Knicks avec un contrat de 2 ans qui démarrait donc à partir de la saison 1996-97.
Les changements allaient donc venir de l’effectif avec les départs d’Anthony Mason, Derek Harper et Hubert Davis compensés par les arrivées de Allan Houston, Larry Johnson et Chris Child.

Avec un effectif rajeunit et un head coach en pleine confiance les ambitions pouvaient être revues à la hausse pour cette nouvelle saison. Et il ne va pas mettre longtemps à trouver la bonne formule pour son tout premier exercice complet avec un effectif partiellement remodelé. Les Knicks vont boucler la saison régulière avec un bilan de 57 victoires pour 25 défaites se classant ainsi 3ème de la conférence Est derrière les champions en titres des Chicago Bulls toujours coaché par Phil Jackson et le Miami Heat toujours coaché par Pat Riley. 3ème meilleur bilan à l’Est cette saison mais également le 3ème meilleur bilan all-time pour une saison régulière des Knicks.
Season W L W/L% Playoffs Coaches
1992-93 60 22 .732 Lost E. Conf. Finals P. Riley (60-22)
1969-70 60 22 .732 Won Finals R. Holzman (60-22)
1996-97 57 25 .695 Lost E. Conf. Semis J. Van Gundy (57-25)
1993-94 57 25 .695 Lost Finals P. Riley (57-25)
1972-73 57 25 .695 Won Finals R. Holzman (57-25)
1994-95 55 27 .671 Lost E. Conf. Semis P. Riley (55-27)
1952-53 47 23 .671 Lost Finals J. Lapchick (47-23)
2012-13 54 28 .659 Lost E. Conf. Semis M. Woodson (54-28)
1968-69 54 28 .659 Lost E. Div. Finals R. Holzman (54-28)
1988-89 52 30 .634 Lost E. Conf. Semis R. Pitino (52-30)

C’est dire le niveau de jeu proposé par Jeff Van Gundy et ses Knicks.

Une saison qui verra même John Starks devenir le successeur d’Anthony Mason en décrochant le second titre de 6th man of the year de l’histoire de la franchise. Avec l’intégration réussie d’Allan Houston dans le 5 de départ, Van Gundy réussissait là où Don Nelson avait contrarié John. Un leader de la seconde unit très précieux pour dynamiser le backcourt tant offensivement que défensivement.

Une retour au premier plan donc de la franchise de New York, dans les meilleures défenses de la ligue, et une confiance retrouvée qui vont pousser notre encore jeune coach à un épisode qui reste dans l’histoire de la franchise comme un mauvais soir, une de ces rencontres qu’on préférais oublier, un excès de confiance malvenu en pleine saison régulière qui va couter cher. Une sortie médiatique de Van Gundy à l’encontre de Michael Jordan qui n’en demandait pas tant pour retrouver un regain de motivation avant de venir poser ses sneakers au Madison Square Garden.

Il s’agit là du fameux « con » game. Juste avant un déplacement chez les Bulls le 22 janvier 1997 Van Gundy va être interrogé à la radio sur le numéro 23 de Chicago et il va le qualifier d’escroc, de traite, de dupe (« con » en anglais) vis à vis des joueurs, coéquipiers et adversaires en leur faisant croire qu’il est leur ami. Gagnant leur sympathie et amitié pour mieux ensuite les battre une fois sur le terrain.

Le but derrière cette déclaration curieuse de la part de Van Gundy était de faire prendre conscience de la situation aux joueurs pour ensuite ne plus se faire avoir par Jordan. Motiver ses troupes pour qu’elles se concentre pleinement sur la rencontre à venir. Pas de nom de joueurs cités mais Patrick Ewing et Charles Oakley étaient évidement sous entendu.
Une déclaration que Jordan va prendre personnellement. Phil Jackson en grand gestionnaire de ses joueurs déclarant de son côté que cette déclaration pleine de maladresse dirigée vers Michael risquait d’être une erreur du coach des Knicks. Jordan lui réservera sa réponse sur le terrain avec 18pts dans le premier quart, 27 à la mi-temps.

Le match a beau être accroché avec des Knicks qui effacent un retard de 17pts pour revenir dans les dernières minutes de la recontre, Jordan va finir le travail en scorant les 8 derniers points des Bulls. Sur son dernier shoot il enverra même un message directement à Jeff Van Gundy en s’adressant à lui avec quelques mots bien choisis. Des journalistes le questionneront à la fin du match sur le message en question et Jordan restera enigmatique : “Some choice words”

Sur le box score c’est bien les Bulls qui vont repartir avec la victoire (88-87) ce soir là et le MVP du match portait bien le numéro 23 : 51 pts (18/30 aux tirs, 5/8 à trois-points) 4 rebonds, 4 passes décisives et 2 interceptions.

Mais pas de regret après le match pour Jeff :

“I do not regret it. I told the truth. He had a great game. He is a great player. At the same time I believe in everything I said. You have to go on him as hard as he goes on you. He uses all weapons to gain an advantage. Some physical, some mental. I’m proud of our guys, they were right at him… he had a great night made some big shoots, ”

Passé cet incident en cours d’un des 82 matchs de la saison régulière les Knicks s’offriront une petite revanche lors de l’ultime rencontre de la saison en battant les Bulls chez eux (victoire 103-101) les empêchant ainsi de réaliser pour la deuxième saison consécutive un bilan à 70 victoires ou plus et d’égaler le record Nba de victoire à domicile.

Mais le moment où l’on attendait vraiment ces knicks, pouvoir juger de leur véritable niveau de jeu, le vrai rendez-vous c’est en playoffs. Les Knicks s’y préparent en équipe et pour encore plus renforcer les liens qui les unissent 8 joueurs des Knicks vont même arborer une même coupe de cheveux en se rassant la tête en prévision des rudes batailles à venir. Seul 4 joueurs garderont tout de même leur cheveux (Ewing, Starks, Buck Williams & Scott Brooks) ainsi que notre Jeff Van Gundy déjà guetté par une calvitie naissante.
Mais bien loin de ces considérations capillaires, c’est par un premier tour en forme de retrouvaille pour Larry Johnson et Anthony Mason que les Knicks allaient débuter leur post-season. Histoire de se rappeler aux bons souvenirs de leurs anciennes équipes et s’affronter au meilleur des 5 matchs. Mais la série va être très vite expédiée par New York avec un sweep 3-0 avant de prendre le chemin de la Floride pour une demie-finale de conférence.

Là autre retrouvaille avec Larry et Zo Mourning, entre Jeff et Stan Van Gundy, entre Ewing et Riley . Le Heat faisait là figure de grand favori de la série, un sérieux prétendant au titre et l’un des candidats tout désigné pour les finales Nba. A la sortie d’une saison régulière record (61-21) qui était tout simplement leur meilleur bilan hall-time à l’époque, seul les heatles de Lebron James en 2012-13 feront mieux à Miami. Les Knicks, sans pouvoir compter sur l’avantage du terrain donc, sont alors clairement dans une position d’outsider au moment de débuter la série.

Les deux équipes proposant un jeu similaire, axé sur la défense (5ème meilleure défense pour les Knicks, 3ème pour le Heat) et autour d’un gros pivot comme leader (Ewing pour les Knicks, Mourning pour le Heat).

Des matchups très intéressantes entre snipers (Allan Houston côté New York, Dan Majerle côté Miami), joueurs physiques (Larry Johnson aux Knicks, Jamal Mashburn au Heat), des intérieurs tout aussi physique (Charles Oakley & P.J Brown), des postes 2 qui savent jouer des 2 côtés du terrain (John Starks & Voshon Lenard).

Il n’y avait véritablement qu’au poste de meneur où le Heat partait avec une véritable avance avec le duo Chris Childs & Charlie Ward à opposer à Tim Hardaway.
Un duel de coach aussi avec Jeff Van Gundy qui enfin pouvoir montrer ses capacités face à son ancien mentor et coach of the year 1997.

Tout les ingrédients pour une grande série et une grosse bataille de playoffs, 2 ans après la fuite de Riley toujours bien présente dans les mémoires du côté de New York.

Et cette série débute par une petite surprise puisque les Knicks vont s’imposer d’entrée de jeu 88 à 79 dans une rencontre ultra défensive qui allait donner le ton pour la suite. De chaque côté les leaders ont bien répondu présent avec Houston (27pts) & Ewing (24pts/16rbds) côté New York, face à Hardaway (21pts) & Mourning (20pts/6rdbs) pour les Floridiens, mais après cette première manche gagnée par Jeff c’est bien les Knickerbocker qui reprennent l’avantage du terrain dès ce game 1.

La pression change tout de suite de camp et le Heat doit rapidement réagir avant de partir pour Big Apple au game 3. Encore une rencontre au défense étouffante où Hardaway (34pts) et Mourning (24pts/13rbds) élèvent un peu plus leur niveau de jeu pour repartir avec une courte victoire 88 à 84. Une manche partout dans le match Van Gundy vs Riley au moment de s’envoler pour le Madison Square Garden.

Un troisième match où l’on ressere encore plus les défenses, oui c’est possible, où les Knicks vont réussir à maintenir le Heat sous la barre 18pts dans le 2ème, 3ème et 4ème quart temps. Ewing (25pts/11rbds en 42minutes) gagne son duel face à Mourning (14pts/7rbds en 37minutes) et voilà les Knicks à mener 2-1 dans la série après cette victoire 77 à 73.
La défense des Knicks est toujours aussi étouffante dans le match 4, mais cette fois l’adresse est plus présente (55%) et on compte 2 Knickerbockers à plus de 20pts (Ewing 20 & Starks 21 en sortie de banc) là où le meilleur scoreur du Heat, Hardaway, ne s’affiche qu’à 14pts. Encore une fois les Knicks s’imposent 89 à 76 et mènent 3 victoires à 1 dans cette série.

Le game 5 en forme de Win or Go Home donc pour le Heat alors que les Knicks n’étaient plus qu’à une manche d’aller affronter les Bulls en finales de conférence.

Mais la bande à Riley ne l’entendait pas de cette oreille et comptait bien éviter une humiliante élimination sur son propre terrain sans se battre. 22 à 21 pour les Knicks dans le premier quart. 14 à 12 dans le second pour le Heat. Défense vous avez dit défense. Mais au retour de vestiaire le Heat va lâcher les cheveaux. 31-25 puis 30-22 pour finir le match. Riley et le Heat ont finalement trouvé comment renverser la situation.

Mais bien plus que la victoire de Miami dans ce match 5 qui sauve alors sa tête, c’est la bagarre générale qui va éclater en toute fin de rencontre qui va complètement bouleverser le reste de la série.

L’application des règles Nba ne va pas épargner les Knicks qui outre Ward et le Heat P.J. Brown responsables d’avoir déclencher l’altercation, va sanctionner également les joueurs qui se sont levés de leur banc pour intervenir. Patrick Ewing, Allan Houston, John Starks et Larry Johnson vont écoper d’un match de suspension sur les 2 rencontres possibles de la fin de cette série.

P.J. Brown sera le seul joueur de Miami a être suspendu pour le reste de la série. Pour ne pas paraître trop sévère la ligue permet d’étaler la peine des Knicks.

Ewing, Houston & Ward louperont le Game 6 au Garden (défaite 95 à 90) et c’est John Starks et Larry Johson louperont le Game 7 à Miami. Qui se solde par une nouvelle défaite des Knicks (101 à 90). Le Heat vient de remonter un déficit 3-1 privant ainsi les Knicks de finale de conférence face aux Bulls.

De quoi nourir de sérieux regret même si Miami ne fera pas beaucoup illusion face à Chicago qui les écarteront 4 manches à 1.

Mais assurément cette fin de match 5 a bouleversé la fin d’une série que les Knicks de Van Gundy dominait jusqu’alors. De quoi rajouter un peu plus de piment dans l’histoire de la rivalité entre ces deux franchises. Celà ne pouvait pas en rester là avec ces deux équipes qui finiront bien par se recroiser c’est sûr.

La saison suivante l’effectif reste sensiblement le même mais l’équipe doit faire face à la blessure de leur leader. Ewing se blesse sérieusement en décembre et va louper la majeure partie de la saison.

L’équipe reste soudée avec Allan Houston qui élève son niveau statistique au scoring pour tenter de compenser l’apport point de leur pivot de 35 ans. Cette saison les Knicks orphelins de Pat ne pourront faire mieux qu’un bilan de 43 victoires pour 39 défaites. Deuxième de la division Atlantic derrière le Miami Heat, mais assez loin des équipes de la division Central où Bulls, Pacers, Hornets, Hawks et même Cavs qui vont faire mieux.

Une 7ème place à l’est, tout juste devant les New Jersey Nets qui affichent le même bilan, suffisant pour se qualifier pour la post-season en attendant un probable retour de leur numéro 33 si un parcours prolongé en playoffs se dessine.

Une 7ème place qui permet surtout d’éviter dès le premier tour d’affronter les Bulls de Jordan & Co alors en quête de leur 6ème bague pour boucler un second Three-peat dans ce qui s’avèrait être leur dernière danse. Mais l’adversaire annoncé n’avait pas forcément de quoi plus les ravir puisque c’est le Miami Heat qu’ils vont retrouver un an après cette élimination controversée en demi-finale de conférence.

On prend les mêmes ou presque et on recommence, cette fois sans Patrick Ewing, et au meilleur des 5 matchs.
Cette fois le Heat ne se fait pas surprendre dès le premier match de la série et s’impose 94 à 79 à assez facilement domicile grâce surtout à Tim Hardaway (34pts) qui compense un Zo Mourning bien maladroit (11pts à 4/11) .Mais grâce au trio Allan Houston/Larry Johnson/John Starks, les hommes forts de la série face aux Heat, les Knicks arrivent à s’imposer à Miami dans le match 2 malgrès le réveil de Mourning (30pts/13rbds). Victoire 96 à 86 pour remettre tout le monde à égalité avant de partir pour New York.
Cette seconde série de playoffs Riley vs Van Gundy s’annonce encore une fois très sérrée.Match 3 c’est le Heat qui s’impose au Garden 91 à 85 grâce à son duo Hardaway Lenard (27 & 28pts) alors que Mourning est toujours en difficulté (7pts à 3/13)
Rencontre décivise dans le game 4 où les Knicks vont devoir lutter pour forcer un match 5 s’ils ne veulent pas partir en vacances dès le mois d’avril. Côté Heat Hardaway répond encore présent (33pts) Mourning est bien là (29pts à 11/14) mais Lenard est aphone (2pts à 1/6 en 41minutes).

Pas d’autre joueur du Heat à apporter une solution offensive. En libérant Hardaway & Mourning, le plan de Van Gundy de les couper du reste de l’équipe fonctionne puisque pendant ce temps là la marque est assez équitablement répartie côté Knicks avec 5 joueurs à plus de 10pts (Houston 18, LJ 18, Starks 17, Oakley 10, Childs 10 et même Mills à 8pts)

Les Knicks s’impose d’une courte longueur, normal dans une série Knicks/Heat, sur le score de 90 à 85 et se donnent ainsi le droit de disputer leur qualification pour les demi-finales de conférences dans un ultime match 5 à Miami. Mais sûrement frustré de voir la série leur échaper, une nouvelle bagare va se déclencher dans les dernières secondes de la rencontre. Cette fois-ci c’est les deux anciens coéquipiers des Hornets, loin d’être les meilleurs amis du monde, Larry Johnson et Alonzo Mourning qui vont faire parler les poings.

Une bagarre générale déclenchée par deux poids lourds, où Charles Oakley jamais le dernier pour venir jouer au bodyguard va également se meler.

Mais ce qui va la faire entrer dans la légende c’est bien le fait que Jeff Van Gundy va carrément y prendre part. Insconcient, fou ou tout simplement solidaire avec son groupe de joueur il va faire tout ce que ses 75 kilos pouvaient lui permettre face aux 2m08 et 108kg de Zo Mourning.

Van Gundy n’était pas à son coup d’essai puisqu’il avait déjà tenté d’intervenir un an plus tôt dans la bagarre du game 5.

Il était aussi intervenu lors des playoffs 1994 lors de la bagarre générale entre les Knicks et les Bulls.

De ce combat improvisé entre Derek Harper et Jo Jo English sous les yeux médusé de David Stern, Jeff en était sorti avec deux yeux au beurre noir. Pas de quoi le refroidir quand il décida de s’agripper complètement à la jambe du pivot du Heat pour le stopper. The rest is history

Après ce nouvel excés de testostérone entre Heat & Knicks, seul Johnson & Mourning seront suspendus pour la rencontre suivante. Mais encore une fois le Heat se retrouve dos au mur dans une série de playoffs face aux Knicks alors qu’ils étaient bien favoris au début de celle-ci. Encore une fois ils auront pour eux l’avantage du terrain pour éviter l’élimination. Mais cette fois-ci l’absence de Mourning pouvait couter très cher à Miami.

Excés de confiance ou peur de gagner le début de la rencontre est clairement à l’avantage de New York qui contrôle parfaitement le match en première mi-temps (20-15 dans le premier quart, 27-16 dans le second).

Après l’élimination de 1997, les hommes de Van Gundy tiendraient-ils là leur revanche? A la régulière, sans expulsion, et sans pouvoir compter sur Ewing pour faire face à Mourning?

Un réveil du Heat s’opère au retour de vestiaire où Miami passe un 30 à 23 aux Knicks, mais New York reste devant à l’entame du money time. Un 4ème quart qu’ils remporteront finalement 28 à 20 pour s’imposer ce premier tour. La tête de série numéro 2 de la conférence Est qui se fait éliminer à domicile par le numéro 7.

Van Gundy tient là sa revanche sur Riley.

Malheureusement pour les Knicks au tour suivant, les Indiana Pacers les attendaient le couteau entre les dents. Avec un coach rookie répondant au nom de Larry Bird, les Pacers sortaient d’une de leur meilleure saison all-time et pouvaient compter sur un Reggie Miller en plein prime.

Avec LJ encore suspendu et Ewing pas encore de retour au moment de lancer la série, difficile pour le pauve Chris Dudley de faire le poids face à Rik Smits et les Davis. Patrick et Larry seront bien alignés pour le match deux mais ne pourront rien faire face aux Pacers.

Menés 2 à 0, les Knicks sauveront l’honneur en évitant de se faire sweeper grâce à leur victoire dans le match 3 au Garden, mais c’est bien les Pacers qui accéderont aux finales de conférences pour affronter les Bulls au meilleur des 7 matchs (victoires des Bulls en 7).

C’est ainsi que la saison 1997-98, essentiellement passée sans Ewing, s’achevait pour les Knicks.
La satisfaction d’avoir passé le Heat mais le sentiment de ne pas avoir pu compter sur un effectif en forme au moment de jouer les Pacers.

L’intersaison allait encore une fois être mouvementé à Gotham avec une Nba à l’arrêt pour cause de lockout. La dynastie des Bulls venait de prendre fin avec ce second three-peat, Jordan n’allait pas tarder à annoncer son second départ à la retraite (et pas le dernier) alors que l’effectif des Bulls était en train d’être démantelé. La rumeur d’un retour de Phil Jackson du New York revenait une nouvelle fois sur le tapis. Un secret de polichinelle côté Knicks mais aussi la piste des New Jersey Nets évoquée. Avec les premiers signes d’un effectif vieillissant et des limites qui commencaient clairement à apparaitre en playoffs, l’avenir des Knicks était une nouvelle fois sujet à de nombreuse question.

A l’été Oakley avait été envoyé au Canada, alors que les Knicks récupéraient un pivot d’avenir avec Marcus Camby destiné à prendre la succession d’Ewing. Autre chouchou du Garden à partir, John Starks échangé contre Latrell Sprewell au début de la saison.

Le président Ernie Grunfeld ne va pas voir peur d’effectuer d’important changement dans son effectifs pour rajeunir ses troupes, pour proposer un jeu plus en phase avec l’évolution de la Nba au début des années 2000.

Exit les joueurs emblématiques sur qui reposaient l’adn défensif construit au début des années 90s par Riley puis Van Gundy. Une évolution nécessaire pour toujours faire partie des équipes compétitives de la ligue, mais une importante remise en question pour Van Gundy réputé pour sa philosophie de jeu défensive, l’esprit de solidarité collectif de ses équipes, mais beaucoup moins pour son jeu offensif.

Dans cette saison compliquée post-lockout, il lui faudra donc intégrer de nouveaux joueurs majeurs dans sa rotation et faire face aussi à un ensemble de blessure. Une saison raccourcie d’extrême tension où les résultats tarderont à venir, où l’alchimie d’équipe tardera à se mettre en place.

Les doutes commencent à s’installer au sein de l’organisation des Knicks sur les capacités de Van Gundy à bien mener la transition entre deux époques. La relation entre Grunfeld et Van Gundy qui avait débuté en 1989 se déteriore petit à petit. Pour la première fois depuis la saison 1987-88 le spectre d’une non qualification en playoffs se profile.

En coulisse Grunfeld réclame la tête de son head coach et tente d’imposer Phil Jackson alors qu’Ewing prend une nouvelle fois parti pour son coach :

« I’m not playing for Phil Jackson. There’s no way. They can trade me if they get Phil. »

Au moins les choses ne peuvent pas être plus claire. A quelques matchs de la fin de la saison régulière les New York Knicks se séparent de leur président d’Ernie Grunfeld libérant ainsi Van Gundy d’une pression supplémentaire alors que la qualification pour les playoffs était toujours possible.

Un sursis pour Van Gundy qui en cas d’échec ou de campagne de playoffs peut convaincante pourrait également lui couter son poste au profit du Zen Master qui patiente tranquillement dans le Montana.

Lorsque les Knicks vont se séparer de leur président, ils occupaient la 8ème à l’Est avec un bilan de 21 victoires pour 21 défaites. Ils vont terminer par 27 victoires et 23 défaites et valideront ainsi leur place en playoffs juste devant les Hornets (26-24) en allant notamment remporter un succès plus qu’important au Miami Heat, oui encore le Heat, en toute fin de saison régulière.

Encore une fois les Knicks feront les playoffs et encore une fois ils vont affronter le Miami Heat.
3 fois en 3 saisons consécutives, on commence à prendre ses repères du côté de South Beach. Riley et Van Gundy se connaissent par coeur, et il en est de même pour les joueurs du Heat qui n’ont que peu changé côté Floridien alors qu’à New York de nouvelles têtes sont apparues.
Encore une fois le Heat va avoir l’avantage du terrain et le rôle de favori au moment d’entamer ce premier tour.
Le Heat veut sa revanche après leur élimination l’année précédente et la suspension de Mourning.
Jamais auparavant dans l’histoire de la Nba une tête de série numéro 1 de sa conférence ne s’était fait sortir par un numéro 8, jamais. Même s’il est vrai que cette saison de lockout pouvait quelque peu avoir faussé la donne au moment de faire le bilan de la saison régulière. La 8ème place des Knicks n’étant sûrement pas le meilleur tirage que le Heat pouvait espérer. Ces 5 matchs allaient s’annoncer comme toujours très disputés.

Et comme en 1997 c’est bien les Knicks qui vont reprendre tout de suite l’avantage du terrain en s’imposant largement dans le game 1 avec le score de 95 à 75.

Dans cette rencontre le Heat va shooter à 37% là où les Knicks afficheront une insolente réussite à 56% bien porté par le duo Houston/Sprewell (22pts chacun). Mourning était bien présent au rendez-vous (27pts à 10/16, 8rbs et 5blks) mais Hardaway s’est troué (10pts à 4/19 et 1/7 à 3pts).

Van Gundy 1 Riley 0.

Game 2 on règle un peu la mire côté Miami avec 55% de réussite et un victoire facile 83 à 73 qui permet de revenir à égalité dans la série. Hardaway toujours en difficulté (7pts à 1/5) mais Terry Porter, Jamal Mashburn et P.J. Brow vont apporter du soutien à Mourning (26pts/8rbds/4blks) avec leur scoring.

Van Gundy 1 Riley 1, direction New York.

Toujours bien mené par Allan (18pts) et Latrell (20pts), la présence précieuse d’Ewing (15pts/8rbds) et Camby (13pts/9rbds/4stl) permet de s’opposer à Mourning (18pts/7rbs). Hardaway? Toujours pas rentré dans sa serie termine à 5pts (1/8 et 0/5 à 3pts). Victoire des Knicks 97 à 73. Sans violence, face à Riley, Van Gundy reprend la main 2 manche à 1.
Mais une série face au Heat n’est pas faite pour se terminer rapidement.
Grâce à son banc, et un léger réveil d’Hardaway (14pts à 5/14, 4/8 à 3pts), le Heat va tout faire pour forcer un game 5 chez eux. Sprewell et Housont vont clairement marqué le pas dans cette rencontre en terminant respectivement à 10pts (4/11) et 12pts (4/9). Le dernier quart est quasiment à sens unique pour le Heat (29-10) qui va finir par s’imposer 87 à 72. Van Gundy 2 Riley 2, ils auront encore une fois besoin d’aller au bout de leur série pour départager leur deux équipe.

Un match 5 où le Heat et les Knicks vont se rendre coup pour coup.
23 à 23 dans le premier quart. 18 à 14 pour le Heat dans le second. 23 à 19 pour les Knicks dans le troisième.Si Hardaway a un peu moins de déchet dans son jeu (9pts à 4/10 mais 0/3 à 3pts), que Mourning est toujours bien présent (21pts à 6/14, 5rbds, 3blks) c’est bien Jamal Mashburn qui endosse le costume de facteur X du Heat sur cette rencontre (16pts à 5/9 et 2/2 à 3pts).Chez les New Yorkais Ewing donne toutes ses forces (22pts/11rbds) bien aidé par LJ (13pts/8rbds). Mais la rencontre va se jouer dans les ultimes secondes.Le moment que va choisir Allan Houston pour endosser le costume de sauveur et héro du match.

Par cet action ultra clutch les Knicks frappent fort dans ces playoffs 1999. Encore une fois ils sont venus à bout de leur rival du Heat. Encore une fois sur le parquet du Heat, déjouant tout les pronostics qui voulaient que dans l’histoire de la Nba aucune équipe classée 8ème élimine une équipe classée 1ère.

Mais impossible n’est pas Knicks.

Van Gundy 3 Riley 2.

L’élève a encore une fois battu le maitre, et celà porte même le bilan à 2 série à 1 dans ces 3 confrontations en playoffs.

Fort de cette qualification les Knicks ne s’arrêteront plus de si tôt dans ces playoffs. Le tour suivant face aux Hawks, une véritable balade de santé et un swept. Contre toute attente le coach en sursis qualifie son équipe pour les finales de conférence là où un autre adversaire bien connu les attendaient de pieds fermes. Toujours coaché par Larry Bird, les Pacers étaient invaincus dans ces playoffs (3-0 face aux Bucks au premier tour puis 4-0 face aux 76ers)

Les Knicks pouvaient là prendre aussi leur revanche sur la saison passée où ils avaient largement été éliminé. L’avantage psychologique était donc pour les Pacers. Un rôle d’outsider qui convenait parfaitement à cette équipe des Knicks, qui colle complètement au personnage de Jeff Van Gundy.
Comme face aux Heat la série va être serrée et New York s’impose dès au game 1 (93-90) avant de perdre au game 2 (88-86) dans l’Indiana. Une très courte victoire dans le game 3 (92-91) marquée par un shoot de Larry Johnson qui reste à ce jour l’une des actions de légende de la franchise.

Les Pacers égaliseront dans la série avec leur victoire 90 à 78 sur le parquet du Garden renvoyant tout le monde à Indianapolis pour un match 5. Là porté par un quatuor Sprewell(29pts)/Camby(21pts)/Houston(19pts)/Johnson(17pts) en feu, les Knicks vont faire plus que résister à Reggie Miller (30pts) et ses lieutenants Mark Jackson (16pts) & Dale Davis (12pts/18rbds)
Une victoire 101 à 94 plus que précieuse qu’ils transformeront chez eux le 11 juin 1999 en s’imposant 90 à 82 dans l’ultime match de la série. Oui lockout oblige le calendrier des playoffs était aussi décalé.

5 ans après les finales de 1994, Jeff Van Gundy qualifie donc en 1999 les New York Knicks à leur deuxième participation en finales Nba au terme d’un parcours à l’Est qui l’aura vu sortir le Heat de Riley et les Pacers de Bird.

Loin d’être facile cette qualification en finales aura tout de même un lourd prix à payer puisque durant cette série face aux Pacers il va perdre deux de ses plus valeureux joueurs.

Patrick Ewing d’abord qui va agraver sa déchirure partielle du tendon d’Achille. Une blessure qui va empêcher Ewing de disputer la fin de la série face aux Pacers à partir du game 2. Larry Johnson va également se blesser au au genoux lors du game 6 de la finale de conférence.

C’est ainsi très fortement diminué qu’ils se présente en finales Nba face aux San Antonio Spurs et leur raquette Robinson/Duncan. Difficile de faire le poids face une telle raquette même si Marcus Camby tente d’exister comme il le pu face à un Duncan largement au dessus.
De série en finale il n’y eu pas vraiement. Large victoire 89 à 77 dans le game 1 suivit d’un affreux blowout 80 à 67 pour les Spurs.

Réaction d’orgueil d’Allan Houston (34pts) et Sprewell, le meilleur joueur des finales côté Knicks (24pts) dans le game 3 au Garden. Une victoire 89 à 81 qui permettait d’entretenir un semblant d’espoir.

L’ajustement de Van Gundy qui va positionner Camby dans le 5 de départ au game 4 se montra bon sur le plan statistique (20pts/13rbds/2blks) mais pas suffisant pour contenir le duo Texan Duncan(28pts/18rbs/3blks)/Robinson(14pts/17rbds/4blks). Les Spurs de Popovich, alors dans sa 3ème saison comme head coach, s’imposeront 96 à 89 pour mener 3 à 1 avant de tenter de décrocher le premier titre de leur histoire en terrain adverse.

Un match 5 où les Knicks n’abandonneront pas sans s’être battu, à l’image de Sprewell qui va terminer meilleur marqueur de la rencontre (35pts/10rbds/2ast/2stl) secondé par Allan Houston (16pts/7rbds/5ast/2stl). Poussé par son public, les Knicks seront dans la partie jusque dans les dernières secondes de la rencontre.

Sprewell héritant même du ballon pour faire gagner New York sur l’ultime action, mais bien défendu il n’y eu pas de miracle au Garden ce soir là. Il n’y aura pas de happy end pour ces Knickerbockers de 1999, même si le parcours et l’histoire était très belle.

Même si Van Gundy échoua en finales face à Greg Popovich, la direction des Knicks décida alors de prolonger son contrat de donc de mettre un terme à l’idée de faire revenir Phil Jackson à New York. Le Zen Master s’engagera alors avec les Lakers pour le succès qu’on lui connait.

Jeff Van Gundy affichait lui alors un bilan de 140 victoires pour 97 défaites en saison régulière sur les 4 saisons qu’il venait de passer comme head coach sur le banc des Knics. Et avec des effectifs assez remanié son bilan de 26 victoires 22 défaites était également très bon. C’est ainsi qu’il signa une extension de contrat de 2 ans jusqu’à la saison 2002-03 et qui devait lui rapport entre 8 et 10 millions de dollar.

Sur les parquets lors de la saison suivante, les Knicks vont surfer sur cette belle dynamique et nouvelle alchimie trouvé avec un retour à 82 matchs lors de l’exercice 1999-00. Avec une nouvelle hierarchie installée autour de Sprewell & Houston, le retour de blessure de Patrick Ewing, la montée en puissance de Marcus Camby les Knicks vont réaliser une bien meilleure saison avec 50 victoires et 32 défaites. Ils se classent alors 3ème à l’Est au moment d’attaquer les playoffs.

​Un swep 3-0 au premier tour face aux Toronto Raptors des jeunes Vince Carter et son cousin Trace McGrady, ainsi que des vieux briscard Charles Oakley et Antonio Davis bien connu de la maison Orange & Bleu.
Encore une série face au Miami Heat en demi-finale de conférence, encore une série accrochée qui ira au bout avec un game 7… et encore une victoire des Knicks.

Van Gundy 3 Riley 1

Et pour les finales de conférences les Knicks se prennent encore une fois à croire en leur chance en retrouvant l’équipe qu’ils avaient éliminé en 1999. Mais cette fois ce sont bien les Pacers de Reggie Miller qui auront le droit de défendre leur chance et jouer le titre en finales Nba face aux Lakers de Shaq & Kobe coaché par Phil Jackson. Indiana va éliminer les Knicks 4-2.

Sans le savoir alors il s’agit là du tout dernier match de Patrick Ewing sous la tunique des Knicks.

La fin du ère à 37 ans passé avec son trade en septembre 2000 qui va l’envoyer à l’autre bout du pays tenter de décrocher une bague avec le Seattle Supersonics. Pas de Happy End non plus pour le grand Pat, triste.

Lors de la saison 2000-01 les Knicks resteront tout de même compétitifs après ces changements majeurs de joueur (Chris Childs sera aussi échangé contre Mark Jackson), terminant avec un bilan honorable de 48 victoire pour 34 défaites.

Une saison marquée notamment par un coup de poing malheureux porté par Marcus Camby sur Jeff Van Gundy qui tentait une fois encore de s’interposer entre son joueur et Danny Ferry qui jouait alors aux Spurs.

Van Gundy où l’art de toujours se retrouver dans les bagarres. Ce malheureux coup de poing valu quelques points de sutures au head coach et Camby écopa lui d’une suspension de 5 matchs et d’une amende de 345 000 dollars. Pas rancunier le coach ira jusqu’à défendre son joueur pour tenter de réduire sa suspension

« I’m not here to try to defend Marcus, what he did was wrong and he admitted that, but clearly the punishment doesn’t fit his actions. It hurts us, and it hurts our chances of winning »

Après ce malheureux incident les Knicks retrouveront une nouvelle fois les Toronto Raptors au premier tour des playoffs. Mais cette fois l’équipe avait grandie et c’est bien les Canadiens qui vont venir à bout de la série au terme d’un match 5 extrêment disputé.

Un net coup d’arrêt en playoff qui allait porter préjudice à la suite de l’aventure Knicks pour Van Gundy. Sous l’impulsion de Scott Layden qui avait initié le trade d’Ewing la saison précédente, de nombreux changement vont continuer de se faire chez les joueurs (signature de Clarence Weatherspoon, trade de Glen Rice, Larry Johnson coupé…).

Loin d’être épargné par ces changements dans son roster, Van Gundy va également faire les frais des décisions de Layden qui va recercier le head coach a qui il restait encore 2 années de contrat. Au bout d’à peine 19 matchs (bilan de 10 victoires pour 9 défaites) et alors qu’il disposait du 3ème bilan all-time chez un coach des Knicks, le 8 décembre 2001 Jeff allait être remplacé par son assistant Don Chaney.

Une décision que Van Gundy regrettera forcément
“The frustrations were real, but it was certainly an overreaction”
“I’m the only one to blame for that, because I had a great, great job and I left it voluntarily. And, like I said, I still regret it.”

Et dont les résultats furent difficilement perceptible sur le terrain puisque les Knicks boucleront la saison avec un bilan négatif (30 victoires et 52 défaites dont un 43 avec Chaney) et ne se qualifieront pas pour les playoffs. Une première depuis la fin des années 80. Pas la meilleure façon de rentrer dans les années 2000, et sans le savoir les Knicks n’en étaient qu’à leurs débuts.

Van Gundy lui va assez facilement retrouver un poste de head coach puisque deux saisons plus tard on va le retrouver sur le banc des Houston Rockets où pendant 4 saisons avec Patrick Ewing et Tom Thibodeau comme asistants coachs (même Charlie Ward fera une pige en 2006-07) il tentera de faire passer un tour de playoffs à son géant Yao Ming puis à McGrady, en vein.

Depuis c’est en tant que consultant pour ESPN qu’on le retrouve toujours à commenter les rencontres Nba.

En 2017 il fut également appelé par la sélection Américaine pour le tournoi FIBA de l’AmeriCUp qualificative pour la coupe du monde 2019 FIBA. Pour ces dernières expériences en coaching de Jeff va remplir sa mission en décrochant la médaille d’or de la compétition.

Voilà où s’arrête aujourd’hui la carrière de coach de Jeff Van Gundy.
A 58 ans il n’est pas certain qu’il ait dit définitivement adieux à sa carrière d’entraîneur. Fort d’une réputation de gros travailleur son nom revient encore très souvent du côté de New York dès lors qu’un poste de head coach commence à se libérer. Signe de la reconnaissance et de la belle cote de popularité qu’il lui reste encore presque 20 ans après avoir quitté Big Apple. Si Pat Riley fait souvent office de coach de référence lorsque l’on évoque les New York Knicks des années 90s, on ne peut pas oublier celui qui a pris son relais sur la seconde partie de la décennie.
Un coach proche de ses joueurs et qui a pu le montrer à plusieurs reprises, était prêt à aller se battre pour eux.

Alors « avec qui seriez vous prêt à partir à la guerre? »
La réponse pourrait être ce petit Jeff d’1m75 pour 75kg tout mouillé.

Et si vous voulez en lire plus sur Jeff Van Gundy :

The Van Gundys love this game
From a Scouting Assignment at Age 10, Van Gundy Has Risen to the Top par NYTimes.coms

U aussi comme : V back