30 for 30 : les Knicks entre certitudes et interrogations

Partager cet article
fb-share-icon8000
6k

Previously (ici)

Nous avions quitté nos Knicks sur un joli 9-6 des familles, suite à un calendrier a priori accessible. Pas de déception, mais pour les quinze matchs que nous venons de vivre, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on les attendait au tournant. Ils ont répondu présent.

Winning is more fun than fun is fun ?

Avec 8 victoires pour 7 défaites, en ayant joué beaucoup de grosses équipes et avec un road trip à l’ouest. La mention « good job » est la bienvenue.

Cette quinzaine de matchs a débuté par une courte défaite au Garden face aux très attendus Phoenix Suns, puis 3 belles victoires de suite. Nouvelles défaites contre deux candidats au titre, redoutables d’adresse, que sont les Bucks et les Celtics. Heureusement on fait le taf face aux Raptors. On craignait le road trip sur la côte pacifique et on s’en sort à l’équilibre 2-2. Défaite à Utah et chez les Clippers, puis deux victoires face aux Lakers et aux Suns. De quoi être suffisamment confiant pour plier les Nets, mais difficile de faire douter Milwaukee. Quelques jours plus tard, la magie de Noël opère, le même Milwaukee shoote décemment et la victoire est enfin pour nous. Mais nous n’avons pu confirmer face à l’excellente du Thunder.

 

 

So what ?

Quelques tendances se dégagent de cette quinzaine avec déjà une alerte enlèvement concernant la défense si chère à coach Thibodeau

On a pris tarif sur cette quinzaine avec 11 matchs où l’on encaisse plus de 110 unités dont 8 à plus de 120. On a le 15ème défensive rating de la ligue, pas si cata dirons certains.

On a 9 joueurs qui jouent plus de 20 minutes par match, dont nos deux leaders à plus de 35 minutes. Thibs reste sur sa lancée, il utilise la profondeur de son effectif. Notre belle adresse à derrière l’arc avec 38% et notre efficacité au rebond offensif (8ème de NBA) nous permet de driver notre attaque, toujours aussi axé sur le 1vs1 à outrance.

Oui oui les Knicks ont bien un duo de All Star

Jalen Brunson reste le leader de cette team. Toujours juste, capable de step up quand l’équipe en a le plus besoin. La récompense de All star est forcément évoquée. 28 points, 4,5 rebonds et 7 passes avec un  joli 51/43/78 en 15 matchs.

Julius Randle c’est je t’aime moi non plus. On a beau aimer le basket, il y a des fois où les stats confirment des impressions visuelles : 27 points 9 rebonds 4 passes à 54% au tir sur ces 15 matchs. Pour paraphraser les quelques mots d’Arsenik « qu’est ce que je pourrais dire qui n’a pas encore été dit ? Rien d’inédit ». Les passionnés de Basket auront toujours un « oui mais » qui agacent les stats lovers supposés. Cette quinzaine sonne comme une réponse autoritaire du J. Comme si, il avait pris le micro lors de notre dernier karaoké afin de nous répondre en poussant la chansonnette sur un air de Courez courez d’Orelsan :

Quand j’étais mauvais j’me faisais charger y en avait que pour moi

Parlez, parlez vous ne m’attendez pas
Y’a toujours un frustré qui a besoin de baver sur moi
Parlez, parlez vous ne m’attendez pas
Depuis j’considère qu’la fan base s’en tête contre moi
Parlez, parlez vous ne m’attendez pas
J’ai planté mes 7 premiers matchs, cherche pas pire y a pas
Parlez, parlez vous ne m’attendez pas

Cherche pas, les miennes sont plus grosse que les tiennes
J’parle des stats que j’ai posée la veille
Tu te rappelles plus ? c’est juste que t’es de mauvaise fois

T’as mal au cul, mes perfs te mettent par terre et c’est pas la 1er fois

J’suis croqueur de génie, gros casseur de cheville
J’sais pas qui c’est ton joueur préféré mais sache que j’suis meilleur que lui
Avec Devin Vassell, la concu’ est hors de prix

 Penses à Tobias ; 30 pour moi tu sais qu’c’est gratuit,?
Le flow de Zach Randolph, la puissance de Sir Charles
Je vais te masser au poste comme le King Bernard
J’déteste quand vous bavez, tocard

J’ai du mal à gerer le stress,
En plus avec les haters c’est la hess

Quand j’étais mauvais j’me faisais charger y en avait que pour moi
Parlez, parlez vous ne m’attendez pas
Y’a toujours un frustré qui a besoin de baver sur moi
Parlez, parlez vous ne m’attendez pas
Depuis j’considère qu’la fan base s’en tête contre moi
Parlez, parlez vous ne m’attendez pas
J’ai planté mes 7 premiers matchs, cherche pas pire y a pas
Parlez, parlez vous ne m’attendez pas

L’impact de DDV se fait toujours ressentir. Si les petits ajustements nécessaires à l’épanouissement de Josh Hart semblent en bonne voie, on ne peut pas en dire autant pour Quentin Grimes que Thibodeau a fait sortir du cinq.

Une place sur le banc qui semble lui avoir remis les idées en place, on le sent beaucoup moins obnubilé par le tir extérieur. On a pu apprécier quelques séquences avec la seconde unit plutôt bien sentie. Mais le mot « quelques » résonne, parce que le problème est bien là, il ne s’agit que de « quelques séquences », la majeure partie du temps Grimes paraît en dedans offensivement. Quentin la balle, tu shootes. Voilà à quoi ça ressemble.

38% à 3 points certes, mais c’est aussi son % global au tir, ce qui est beaucoup trop handicapant. Surprenant ? Pas vraiment, il avait déjà une adresse oscillante l’an dernier, ce qui me faisait dire qu’en faire un shooter pur n’était pas la meilleure des idées. Ce qui questionne beaucoup plus, c’est son incapacité à aller sur la ligne des LF : 2 fautes provoquées durant les 15 derniers matchs. L’an dernier, il provoquait en moyenne 1 faute par … match. Une chute vertigineuse, qui témoigne du manque d’agressivité dont souffre le chouchou de Thibs.

Cette situation profite en tout cas à Donte, devenu la pièce idéale à insérer dans le 5 majeur. Capable de défendre honnêtement et d’agir comme un facteur X offensif, DDV n’est pas sans me rappeler le rôle et l’impact qu’a eu Stephen Jackson a une époque chez les Spurs. Je trouve que c’est typiquement le genre de joueur qui impacte le jeu en touchant peu le ballon, apte à se montrer efficace lorsque son volume de shoot augmente d’un match sur l’autre . 11 points en 21 minutes, à plus de 50% au tir et à 3 points. Qu’il est 5 ou 13 tirs, son efficacité ne faiblit pas, il répond toujours présent, et dans un rôle de catch n shooter qui stretch le terrain on n’a pas mieux.

Certes Immanuel Quickley pourrait tenir ce rôle mais est ce qu’il serait aussi efficace pas certains. D’ailleurs après un bon début de saison, on voit son temps de jeu impacté par la venue de DDV, du moins, c’est ce qu’on suppose. A moins que l’on ne soit en train de jouer au même jeu que Sacramento a joué avec Donte. A moins que ce ne soit pour le préserver dans la perspective d’un trade ?

Beaucoup trop de suppositions, peu de certitudes. Les faits sont clairs, bien qu’étant un sixième homme idéal, investi des deux côtés du terrain, Quickley joue moins juste dernièrement. L’impact de ces négos commerciales cet été ont sans doute joué, mais la situation fait jazzer et les rumeurs de trade vont bon train.

Pour l’instant pas de panique, il reste notre sixième homme attitré : 14 points avec un joli 43% à 3 points en 22 minutes sur les 14 derniers matchs. On est bien content de l’avoir pour compenser les éternelles limites de RJ.

Car si on évoquait la dernière fois les excellents débuts de saison de Mitch Robinson et RJ Barrett, c’est la douche froide

Entre sa dernière campagne de playoffs et ces excellents 10 premiers matchs, j’ai cru l’espace d’un instant que RJ allait me faire mentir. Les 15 derniers ont confirmé ce que je pense depuis 2 saisons, le canadien a certes des qualités mais elles sont loin de compenser ses limites. Nous assistons au retour du moins de 25% derrière l’arc notamment.

J’ai l’image d’une action face aux Lakers, où sur un pick, Lebron passe en dessous, s’économise et conteste à peine le pull up, difficile dans ces conditions de faire valoir ces qualités des drives. Une action qui m’a fait penser à Franck Ntilikina à l’époque…

Alors certes, son utilisation cette saison me convient parfaitement (ça limite les pertes de balle), et sa progression aux LF est excellente. Mais est-ce que ça en fait un joueur suffisamment EFFICACE ? Quand il faudra passer un tour de playoffs j’en doute.

Allez RJ refait moi mentir façon Hartenstein.

Pour Mitch Robinson c’est clairement la douche froide, celle qui fait passer la saucisse pour un bigorneau. Métaphore terre/mer, finesse quand tu nous tiens. Début de saison fantastique, avec des progrès visibles et un impact défensif et offensif primordial. Le contexte parfait. Et puis l’un de ses défauts que l’on avait oubliés se rappelle à nous : Mitch est fragile 🙁

Fin de saison. Heureusement les Knicks ont l’un des meilleurs pivots back up cette saison avec Isaiah Hartenstein, donc on a un filet de sécurité disons. Derrière la rotation c’est Jericho Sims, qui semble avoir atteint son plafond ; digne d’une maison traditionnelle bretonne… et ils sont bas ces plafonds…

Non, vous lisez très bien, je suis déçu de ce que montre Sims et plus que ce qu’il montre, c’est son incapacité à saisir sa chance qui me déçoit. Parce qu’en soit je n’en attends pas plus que ce qu’il peut potentiellement devenir : un rim runner fonctionnel, capable de switcher sur des petits.

Rappelons que l’an dernier, j’ai osé réclamer la tête d’Harti au profit de Sims c’est dire à quel point j’y croyais … ou que j’étais à la masse. En tout cas, l’arrivée de l’éternel Taj Gibson ne trompe personne, Sims est trop juste.

Un moove qui tend à en appeler d’autres ?

Trade deadline is coming…

Le 15 décembre est passé, les rumeurs vont bon train. Ça a démarré avec Zach Lavine et ça c’est poursuivi avec les questions entourant IQ, et ça s’intensifie avec la blessure de Mitch Robinson. Un premier moove a déjà eu lieu : le vieux Taj va venir apporter son expérience, je pense que personne trouve grand-chose à en redire. Faisons un  petit tour des théories plus ou moins fumeuses qui ont émergé sur internet.

Donovan Mitchell aka l’araignée serpent de mer

Dono veut NY tout le monde le sait. Les incertitudes concernant sa re signature aux Cavs questionne déjà. Il aura fallu des playoffs ratés, un début de saison moyen et des blessures importantes de Garland et Mobley pour faire renaître les rumeurs.

Primo, je serais fortement étonné que Cleveland abandonne déjà le projet DM, pas au prix où ils l’ont payé. Secondo, je suis loin d’être convaincu que ce soit la pièce idéale à insérer dans notre roster. Une association JB DM à entourer ça demanderait un sacré travail d’orfèvre. On a connu les années de Portland avec Lillard et McCullom, on voit le projet embryonnaire de Cleveland, ce n’est pas évident à faire marcher.

Reste qu’un joueur de ce talent, qui veut venir chez toi, ça se refuse difficilement. Dans l’hypothèse où Donovan demande à partir ou refuse de resigner ce sera à suivre, d’ici à ce que les choses se fassent en cours de saison… Par contre j’ai une conviction assez forte, un sign and trade avec IQ en fin de saison.

Si c’est pas LaVine, Derozan et Drummond pourraient bien devenir l’opportunité qu’attend Leon.

Saison plus que moyenne à Chicago, ça fait 3 ans que l’on dit ça et 3 ans qu’on parle d’une explosion et il ne se passe rien. Mais cette fois ça semble être la bonne. Le cas LaVine semble être le domino qui pourrait tout déclencher.

Le fameux silencieux qui fait couler le péteu comme dirait Benjamin Tranier. Miami et NY feraient partie de la short list de Derozan. La blessure de Mitch a donné un coup de fouet aux rumeurs qui évoquait un package incluant Drummond. Pas incohérent lorsque l’on sait que NY était sur l’intérieur l’année du We Here. Je ne m’en cache pas, échanger RJ et Evan pour Demarr et Drummond je ne dirais pas non.

Dejounte Murray c’est plus une rumeur inattendue et persistante

Lorsque l’on suit le dossier Donovan Mitchell, la rumeur peut paraitre étonnante. Les Knicks seraient intéressés par Dejounte Murray. Idée pas inintéressante, je trouve que ce serait un super complément de Jalen Brunson. La question de la contrepartie est centrale dans cette histoire, même si j’ai du mal à voir un trade émerger.

Encore une fois, NY était sur le coup, lors de la free agency 2022. Le nom de Saddiq Bey avait aussi été évoqué et me paraissait pertinent. On sait aussi que la situation de Clint Capela est régulièrement discutée. Ça donne quelques idées de blocks buster trade cette histoire-là.

Mais bon quand une saison a bien démarré, difficile d’imaginer un tel scénario.

 

Pour OG Anunoby, comme chaque saison on est intéressé, et comme chaque saison Masai Ujiri en demande 3 first pick. Ajoutez à cela les relations tendues avec la franchise canadienne, et vous obtenez une vraie bonne idée des plus improbables.

À la finale on sait comment tout ça va se finir, Thibs va faire le forcing pour que l’on signe Nerlens Noël et puis c’est tout !!!

No Dude = Middle East

Dans l’état actuel des choses il semblerait que les New York Knicks ne puissent pas viser mieux qu’une place dans le milieu de tableau. Alors promis je vais essayer de ne pas vous ressortir mon éternel couplet du trauma 2019 et du pourquoi du comment c’est pas si mal ce qu’on a là.

L’idée c’est plutôt de s’appuyer sur les récentes déclarations de Becky Hammon et du dernier podcast de NBA extra et de les croiser avec le constat que l’on fait face à nos résultats en saison régulière.

On est actuellement 7ème de l’est avec un 17-13 pas  si vilain. Démarrons avec notre conférence. On joue majoritairement les tenors de l’est Milwaukee et Boston qui sont intouchable, et Philly qui est tout juste derrière. Le fait que l’on peine à faire chuter les grosses écuries est évident. On pourra toujours me parler des deux victoires face aux Suns et aux Clippers.

Mais de 1 Phoenix c’est pas haut de classement à l’ouest et c’est faiblard dans le jeu quoi qu’on en dise. Ce qui n’est pas le cas de Minnesota qui eux nous ont déculotté. Et de 2 on a fait tomber les Clippers lorsqu’ils étaient au fond du faitout après le trade de Harden, un mois plus tard ça n’a pas été la même.

Fait indéniable également que ce soit Boston ou Milwaukee, ces deux franchises se sont clairement renforcées cet été, c’est très difficile de rivaliser, bien plus que les saisons précédentes ; or nous allons les jouer 10 fois cette saison, 14, si on ajoute Philadelphie !!! Forcément celà aura un impact sur notre bilan en SR.

Alors on a des certitudes sur notre équipe, une forme de sérénité, mais ce début de saison ne laisse absolument pas entrevoir une capacité à step up avec régularité dans les gros matchs. Ce qui explique les rumeurs de trade.

Où sont les marges de manœuvre des Knicks ?

Un cahier de compte bien tenu avec un contrat expirant qui peut laisser la place à l’absorption d’un plus gros contrat, des picks de drafts en nombre, et quelques jeunes joueurs désirables.

Le marché des stars est loin d’être ouvert, alors à part se renforcer avec quelques joueurs référencés, la situation nous offre peu d’options. Les quelques mois à venir vont être extrêmement intéressants à suivre. Leon Rose va devoir faire un choix. S’accrocher à sa patience et espérer qu’en l’état l’équipe face aussi bien que l’an dernier. Ou alors tenter un coup, quitte à surpayer, mais qui lui permettra de faire d’une pierre deux coups : consolider ce qu’il a patiemment construit et justifier son rôle.

 

On se revoit dans 15 matchs les copains avec au programme des matchs à venir face à Orlando, Indiana, Minnesota, Chicago, Philly, Washington, Portland, Dallas, Memphis, Re Orlando, Houston, Re Washington, Toronto, Brooklyn et on finit par Denver.

Calendrier relativement accessible, l’occasion de s’affirmer de nouveau comme une équipe sur laquelle il faudra compter encore cette saison.

 

Article réalisé en collaboration avec Kevin Desprez pour Knicks Nation France

Partager cet article
fb-share-icon8000
6k

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *