Le Billet du Gaulois #6 – Où sont vraiment les Knicks ?

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Nous sommes arrivés à la fin des deux tiers de la saison et il faut dire que pour l’instant notre équipe est dans une belle posture. Tous les experts et autres journalistes avisés prédisaient que nous serions à la course pour le play in, il semble désormais clair que nous sommes à la chasse de la 5ème place détenue pour l’instant par nos voisins qui ont subit un hiver mouvementé. Retour sur une moitié de saison pleine de promesse.

 

Un bilan, une méthode.

32-27 au sortir du All Star Break, qui l’aurait cru ? Pas beaucoup de personnes et pourtant les New York Knicks sont une des équipes de la NBA les plus solides.

Certes le jeu n’est pas des plus chatoyants, mais il est efficace et tout ça sous l’égide d’un duo quasiment All Star, Julius Randle et Jalen Brunson. L’equipe de Tom Thibodeau a su redresser la barre après un début de saison plus ou moins chaotique. L’équipe présentait un bilan de 9-11 au début de saison, elle encaissait beaucoup de points et ne semblait pas encore bien réglée.

Il a fallu un dîner entre joueurs et une rotation raccourcie pour voir remise sur des bons rails et connaître une des plus belles séries de victoires de la Ligue (8w du 4/12/2022 au 20/12/2022). Out of rotation d’Evan, Cam et D-Rose et plus de responsabilité à IQ et Quentin Grimes qui se montrèrent à la hauteur.

Les questions étaient en suspens au début de saison, comment le backcourt pouvait-il survivre car ni Evan ni JB ne sont des experts de la défense. Le coach s’en est aperçu et il a mis Quentin Grimes dans le 5 qui est dans un style qui correspond mieux à l’équipe. Quentin est plus un expert défensif et son arrivée dans les starters a immédiatement équilibré les choses.

La rythme de croisière était lancée, des défaites, des victoires mais toujours de l’envie et de la combativité. Pas de blowout mais toujours des matchs accrochés (fichu rebond à Dallas ou contre les Clips). La team fait plaisir à voir jouer et nous donne envie d’être derrière elle contre vents et marrées.

 

We got a Point Guard in NYC

Nous n’entendons plus aucun sarcasme sur le montant du contrat de Jalen Brunson, il faut dire que le meneur de jeu a su mettre tout le monde d’accord. La signature phare de l’été 2022 éclabousse tout le monde de son talent : 24 points de moyenne, plus de 6 passes et le tout à des pourcentages très très corrects (54 % au tir, 41 % à 3).

L’ancien de Villanova a tout de suite posé les jalons d’une saison exceptionnelle. Outre sa faculté à scorer facilement dans la peinture, il se montre terriblement clutch dans les moments chauds. Il décortique les défenses comme rare savent le faire, son handle est exceptionnel et sa prise de décision fatale.

Décrit comme un défenseur non chevronné, c’est sur qu’il n’est pas élite, mais il s’accroche et provoque bon nombre de passage en force parce que le bougre n’a pas peur du contact.

Il n’est pas sélectionné pour le All Star Game alors que depuis le 01 janvier il tourne à quasiment 30 points, 51 % au tir et 5,7 passes par match, mais dans nos cœurs nous savons très bien que Jalen Brunson est un All Star et qu’il est LE meneur tant attendu depuis des années.

 

La rédemption de Julius

Julius est redevenu le Julius de sa saison All Star et MIP. Oui il a toujours cette part dans son jeu qui nous rend fous (ses pertes de balles souvent idiotes, ses tirs un peu casse-croûtes) mais il a retrouvé de l’adresse, de l’altruisme mais surtout on le sent apaisé. Il n’hésite pas à laisser le jeu à JB en fin de match car il a reconnu que son nouveau coéquipier excelle dans ce domaine.

Il a déclaré que durant l’intersaison un membre du coaching staff était venu le voir à Dallas et qu’ils avaient beaucoup parlé ensemble, ça l’a énormément aidé dans l’appréhension de la nouvelle saison. L’opus 2021-2022 était spécial pour lui : nouveau contrat, nouveau bébé, nouveau statut, nouveau coéquipier. Julius est un émotif, un sentimental sous cette tonne de muscle et il a fallu du temps pour digérer tout ça.

25 points, 10 rebonds, 4 passes, un joueur avec des stats pareil ça ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval comme dirait les anciens. All Star, nommé 7ème au ranking MVP, Julius nous ressort une saison de tous les records n’en déplaise à ses détracteurs…

 

RJ, c’est quoi le souci ?

Au centre des rumeurs cet été lorsque son nom était nommé avec insistance du côté de l’Utah dans un trade contre Donovan Mitchell. Finalement pas d’échange et RJ prolongé avec la franchise New Yorkaise devenait le premier Knicks drafté au premier tour depuis Charlie Ward à prolonger son aventure en Orange et Bleu.

Si on s’arrête au statistique brut, on peut qualifier la saison de RJ Barrett de réussie. Presque 20Pts, 5 rebonds à 48 % au tir et 33 % à trois le tout en 35 min de temps de jeu. Mais si on creuse un peu plus et plus particulièrement dans les stats avancées, on s’aperçoit que RJ est dans ses standard depuis ses premiers pas avec les Knicks.. soit maintenant 4 ans…

Un PER en dessous de la moyenne NBA (13,3 pour 15 de moyenne) alors que son taux d’usage est très élevé (26%), mais là aussi où c’est effrayant c’est que son winshare/48 est de 0,050, c’est-à-dire qu’il ne pèse pas dans les victoires et c’est vrai que c’est le sentiment que nous avons quand on regarde un match des Knicks. Il va nous sortir des séquences, il va par moment nous montrer des choses mais il s’efface dans le 4ème Quart Temps, on a plus le sentiment qu’il traverse les matchs comme un fantôme plutôt que du joueur qui prend les affaires en main.

Une chose est aussi très dommageable, c’est sa défense. On ne le sent plus peser sur ses adversaires. Souvent en retard, ciblé en attaque, il ne pèse plus de ce côté ci du terrain.

Tout n’est pas noir, RJ est encore jeune et je suis persuadé qu’il n’a pas exploité tout son potentiel, en tous cas, il lui reste une vingtaine de matchs pour rééquilibrer la tendance.

 

Quentin Grimes, avocat de la défense

Une trentaine de matchs l’année dernière nous avait donné l’eau à la bouche, une summer league nous avait mit en appétit, il était temps que la saison régulière commence pour enfin voir l’ancien protégé des Houston Courgars refouler le parquet du Madison Square Garden.

48 matchs et 43 comme starter et chaque soir un nouveau prisonnier dans la prison de Rickers. Q est un sacré ajout défensif et Thibs l’adore font preuve ses 30 minutes de temps de jeu. 10 points, 3 rebonds, 2 passes, il fait le liant entre la défense et l’attaque.

On aimerait qu’il mette de façon plus régulière ses trois ouverts mais il fait preuve d’une belle inventivité en attaque mais surtout d’une pugnacité en défense. On comprend pourquoi Leon Rose a tout fait pour conserver son soph’ dans toutes les moutures de trade et nous on l’adore.

Il ne deviendra jamais All Star, mais comme on dit « en NBA le principal c’est de trouver son rôle » et Quentin l’a très bien compris. S’il évolue comme on le souhaite, c’est le genre de mec que les équipes contenders s’arrachent.

 

Mitchell Robinson, l’ancre défensive

Sa resignature cet été est presque passée inaperçue mais Mitch est encore un Knick pendant un bout de temps.

Une chose est sûre et qu’il manque dans l’équipe par son absence quand il ne joue pas car il reste très dissuasif dans la peinture. Mobile, long, il gène énormément quiconque veut pénétrer dans la raquette. On peut regretter qu’il ne soit pas plus souvent trouvé en phase offensive et on ne profite pas, à mon goût, assez de sa verticalité.

Cependant Mitch se bat au rebond comme en témoigne sa moyenne de 9 par match (plus de 4 offensifs). A quasiment 2 contres de moyenne, il est fait partie des meilleurs dans ce domaine. On espère juste qu’il ne rate pas trop de matchs sur le reste de la saison (et de la postseason), car pour l’instant il n’en a joué que 38/59 et ça n’est pas assez.

 

Immanuel Quickley, du QI en sortie de banc

Digne héritier des Jamal Crawford et autre Lou Williams, IQ excelle dans l’art de dynamiter une défense en sortie de banc. Un début de saison poussif mais l’arrière tressé s’est bien repris par la suite. Ses 20 premiers matchs ? 9 pts, 3 passes, 4 rebonds, 32 % à 3 et 40 % au shoot.

Ensuite ? 14,4 pts de moyenne, 3 passes, 4 rebonds pour 30 minutes de temps de jeu et des % très solides (46 % au shoot et 36 % à 3). Il est même plus qu’un sixième homme tant il a fini de nombreuse fois les matchs.

Mais IQ a rajouté une autre corde à son arc, la défense. Le petit arrière de poche est un vrai poison pour les attaques adverses. IQ et Grimes ensemble sur le terrain terrorisent les meilleurs joueurs offensifs. S’il continue comme ça, cet été, il va falloir passer à la caisse pour l’ancien de Kentucky parce que nous on veut qu’il soit encore là en 2023-2024.

 

Isiah Hartenstein/Jericho Sims/Obi Toppin/Miles McBride

Ces trois joueurs se disputent les dernières minutes de rotation du coach. Quand Mitch est présent, iHart est le remplaçant et quand Mitch est pas là, c’est Sims le titu et iHart le remplaçant, chercher la logique…

Mais l’ancien Clippers, après avoir connu une période de mou, se montre enfin à son meilleur jour. Plus solide en défensivement, il se bagarre offensivement et par moment nous montre son excellente qualité de passe. Sims lui est encore un peu trop « vert ». Athlétique le garçon l’est à coup sûr mais il se laisse encore trop de fois piéger par ses adversaires.

Obi, à la la, Obi. Je ne sais pas quoi en penser. Il a malheureusement eut la malchance d’être drafté l’année de la redemption de Julius. On sait désormais par Ian Begley que le Leon Rose était prêt à echanger Julius pour faire de la place à Obi mais face à la saison de MIP que l’ancien Pels sortait, il était logique qu’il raffle toutes les minutes et depuis Obi ne doit se contenter que des miettes.

On ne peut pas lui reprocher son envie ni son énergie. Il est devenu un shooter à trois assez fiable (35 % dans l’exercice). On sait qu’il y a eut au moment de la trade deadline des discussions assez sérieuse avec les Pacers pour un trade, affaire à suivre….

Miles «Deuce » McBride a dépanné et il est devenu un peu la surprise du chef avant la venue de Josh Hart. Préféré à Evan pour son agressivité défensive, le meneur de poche a surtout péché dans son activité offensive. Très irrégulier aux tirs, c’était presque devenu un running gag lorsqu’il arrivait à faire rentrer le cuir dans le cercle.

 

Les perdants de cette saison ?

Je crois que c’est clair, et ils sont au nombre de 3.

1/ Evan évidemment. Un été couci-couça avec l’EDF qui a vu les bleus échouer dans sa quête de médaille d’or à l’Eurobasket (défaite en finale face au Espagnol… comme d’hab…). Evan a vu rapidement ses minutes fondre comme neige au soleil jusqu’à sortir de la rotation. Evan est un pro qui se respecte. Aucune décla désobligeante dans la presse, aucune sortie d’humeur, le frenchie a continué à bosser et à répondre présent quand l’équipe a eut besoin de lui mais il est lucide, il sait que Thibs est un vieux coach et quand une décision est prise, elle est prise. A voir comment Leon Rose va régler son cas cet été car il est encore sous contrat pendant 2 ans avec 18M/an.

2/ D-Rose… l’ancien MVP a rapidement était mit sur le banc aussi. Le protégé du coach ne l’est plus trop malgré la complicité entre les deux hommes. Désormais mentor pour Deuce McBride et Quentin Grimes, il se plaît dans ce rôle, en tous cas, c’est ce qu’il dit…

3/ Cam Reddish, que dire du Dukie… Il a commencé la saison comme starter puis une blessure (une nouvelle) est venu le couper dans son élan. Entre-temps Quentin Grimes, qui lui a les faveurs du coach, a bien joué et Reddish est sorti de la rotation pour ne plus y revenir. Il se murmurerait que cette décision est été prise après que Killa Cam se serait plaint à un assistant de son rôle dans l’équipe, c’est arrivé aux oreilles du coach qui n’a pas apprécié. Il a été échangé à Portland contre Josh Hart et on peut dire que pour l’instant, on y a gagné au change.

Le copain de Jalen Brunson (ils ont joué à Villanova ensemble et ont gagné un titre NCAA) a su rapidement se faire aimer des fans et de ses coéquipiers. JB était heureux comme tout d’apprendre la venue de son poto lors de la cérémonie de retrait de maillot dans sa fac et maintenant nous aussi ont est heureux qu’ils soient avec nous.

Josh Hart est un joueur qui est fait pour New York. C’est pas le plus talentueux, c’est pas une star mais c’est un joueur qui peut faire basculer un match par son énergie, sa défense, sa rage de ne rien lâcher et c’est communicatif.
Il lui a fallu 3 matchs pour faire oublier les regrets de Cam Reddish et pour devenir le chouchou du garden. Il lui a fallu 3 matchs pour que les fans des Orange n’Blue vantent ses mérites. Josh Hart est un Knick et on espère pour un moment.

 

Voilà un peu la revue d’effectif dans la dernière ligne droite de la saison NBA 2022/2023. Il reste une 20aine de matchs à la bande de Thibodeau pour aller nous chercher une qualification directe en Playoff mais ça ne sera pas chose aisée.
Le Heat est toujours motivé pour nous ravir la 6ème place, le Hawks ont viré leur coach et vont tenter de rééditer leur exploit de la saison 2020/2021 en espérant sur cet électrochoc, les Raptors n’ont pas explosé à la Deadline et ont toujours un effectif de qualité.

Mais mais mais, Les Brooklyn Nets de KD sont devenus les Nets de Mikal Bridges. Sans disrespect pour l’ancien Suns, c’est quand même d’une valeur nettement inférieure. Après l’équipe est paradoxalement plus équilibré. Cependant on peut toujours penser qu’ils vont glisser au classement et nous permettre de grappiller encore une place dans cette conférence bien dense.

 

On est tous chaud et derrière nos gars et perso je crois dur comme fer que nous allons le faire, nous allons chercher les PO et cette année nous sommes mieux armé qu’il y a deux ans !!
Let’s go Knicks !!!!!

Sebastien « Choubix » Gournes.

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