Comme un air de déjà vu aux Knicks ?

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La vie est un éternel recommencement. A New York City comme partout ailleurs dans le monde, le printemps succède toujours à l’hiver, les saisons se suivent et se ressemblent.
En Nba on retrouve aussi cette notion de cycle, et aux New York Knicks on a aussi parfois des impressions de déjà vu. Les périodes de déprimes sportives succédant toujours aux quelques rares et courtes embellies. Les espoirs fous de grosses signatures lors des free agency reviennent toujours très vite après les déceptions estivales, les rumeurs de trades…

Depuis le début de cet été 2022, la rumeur d’un trade des Knicks pour mettre la main sur Donovan Mitchell a pris une autre dimension. Spida aux Knicks ce n’était pourtant au début qu’un simple fantasme pour certains fans, alimenté à base de montages Photoshop plus ou moins réussis. Et nous savons tous que la liste de joueurs star Nba virtuellement habillé d’Orange & Blue est longue, très très longue…

Puis cet été il y a eu le départ retentissant de Rudy Gobert.

Son équipe de toujours du Utah Jazz tournait donc une page de son histoire et les rumeurs indiquaient alors que la franchise était à l’écoute des offres pour le transfert de son autre joueur All Star, le fameux Donovan Mitchell...

Une opération reconstruction a peine cachée se préparerait donc chez les mormons et il n’en fallait pas plus pour que la piste des New York Knicks arrivent vite dans les potentiels partenaires de trade.

Là aussi une habitude puisque la liste des joueurs que les rumeurs ont pu un jour ou l’autre envoyer dans un trade à New York est longue, très très longue…

Mais on ne trade pas si facilement un jeune joueur, pas encore dans son prime , multiple All Star.

Les négociations peuvent durer longtemps, très très longtemps et dans un marché Nba qui subit lui aussi l’inflation, le prix demandé risque en effet d’être cher, très très cher même…

Et lorsque l’on évoque un trade qui pourrait coûter cher aux fans des Knicks, on réveille alors souvent des traumatismes apparus un soir de février 2011.  Mais est-il tout à fait pertinent de comparer un trade (hypothétique à l’heure de ces lignes) en 2022 avec un trade effectué en 2011 (et pour lequel on dispose maintenant de suffisamment de recul pour juger du résultat) ?

C’est ce que nous allons essayer de voir dans cet article.

 

Coming home

Ce fameux soir en question c’était le 22 Février 2011. Un moment important pour la franchise des Knicks qui mettait ENFIN un terme à de nombreuses rumeurs, spéculations qui ont duré pendant de longs, très longues semaines, voir même de mois…

Ce soir de février 2011 la bombe tombait donc sur New York, Denver mais aussi plus largement sur la Nba avec également la franchise des Minnesota Timberwolves également impliquée. Un deal massif, au prix élevé mais qui peut se comprendre vu le pedigree du joueur majeur en question.

Car parler du Carmelo Anthony de 2011 c’est parler d’un joueur de 25 ans à l’époque, pas encore dans son prime mais avec déjà quelques références sérieuses :

 

Champion NCAA & MOP dès son année freshmen avec Syracuse,

Pick #3 de la fameuse Draft de 2003,

All Rookie Team mais qui aurait tout aussi bien pu prétendre au titre de ROY,

déjà 4 fois All Star en 8 saison ,

déjà membre de Team USA (même si ce n’était pas encore la période dorée).

Un talent offensif indéniable comme en peuvent témoigner ses moyennes pour ses années passées dans le Colorado : 24,8pts à 45,9%FG & 31,1%FG3 le tout en un peu plus de 36 minutes passé sur les parquets.

Des points auxquels on pouvait aussi ajouter un peu plus de 6 rebonds également par match, 3 petites passes décisives même si on est bien d’accord qu’il était surtout là pour enfiler les paniers le Melo.

Des stats en saison régulière qui en faisaient un top scoreur mais aussi des stats en playoffs assez honorables même s’il marquait le pas sur ses premières campagnes. 15pts à 32,8%FG & 18,2%FG3 pour son année rookie (aie), puis 19,2pts en 2005, 21pts en 2006, 26,8pts en 2007. De mieux en mieux mais toujours pas un tour de playoffs de passé (aie aie aie)

Le Cap c’est lors de la campagne des playoffs 2009 qu’il va le passer avec cette année là 27,2pts à 45,3%FG & 36,4%FG3 mais surtout une qualification jusqu’aux finales de conférences perdues sur le score de 4-2 face aux futurs champions à venir des Lakers.

La campagne suivante il va scorer encore plus avec une moyenne à 30,7pts à 46,4%FG & 31,6%FG3 mais encore une fois c’est une élimination au premier tour qui vient casser la dynamique. Le début du divorce avec les Nuggets, le début de la résignation pour Melo et le projet de Denver.

Ce qui va amener à des envies d’ailleurs, des envies de retour à la maison…

Des envies d’ailleurs mais une situation contractuelle pour le #15 des Nuggets qui avait aussi son importance. En effet après avoir prolongé pour 5 saisons avec Denver en 2006, il disposait d’une player option pour la saison 2011-12 à 18M$ et il se murmurait qu’il était prêt à lever cette option si les Nuggets allaient le conserver jusqu’à la fin de l’exercice 2010-11.

Un potentiel d’unrestricted free agent qui n’était pas sans attiser la convoitise de plusieurs franchise, dont les New Jersey Nets qui auraient bien souhaité mettre la main dessus en prévision de leur emménagement à Brooklyn pour la saison 2012-13.

Ils se consoleront (ou pas) avec un Deron Williams qui n’était plus en odeur de sainteté chez les mormons du Utah Jazz (tiens tiens…)

 Et finalement on le sait tous, après différents écrans de fumée c’est bien les Knicks qui vont conclure le deal avec les Nuggets. Et pas n’importe quel deal :

As part of a 3-team trade,

the New York Knicks traded Eddy Curry, Anthony Randolph and cash to the Minnesota Timberwolves;

the New York Knicks traded Wilson Chandler, Raymond Felton, Danilo Gallinari, Timofey Mozgov, cash,

a 2012 2nd round draft pick (Quincy Miller was later selected), a 2013 2nd round draft pick (Romero Osby was later selected), a 2014 1st round draft pick (Dario Šarić was later selected) and a 2016 1st round draft pick (Jamal Murray was later selected) to the Denver Nuggets;

the Denver Nuggets traded Carmelo Anthony, Renaldo Balkman, Chauncey Billups, Anthony Carter, Shelden Williams

and a 2016 1st round draft pick (Jakob Pöltl was later selected) to the New York Knicks;

and the Minnesota Timberwolves traded Corey Brewer to the New York Knicks.

(Nuggets acquired right to swap 2016 1st-Rd picks with Knicks) (Nuggets acquired right to swap 2016 1st-Rd picks with Knicks)

the Denver Nuggets traded a 2015 2nd round draft pick (Richaun Holmes was later selected) to the Minnesota Timberwolves;

the Minnesota Timberwolves traded Kosta Koufos to the Denver Nuggets;

Un trade qui a fait beaucoup, beaucoup parlé et qui encore aujourd’hui reste comme considéré par beaucoup comme une erreur au regard de la contre partie cédée pour faire venir Carmelo.

Des années après ce transfert de 2011, les différents acteurs de l’époque ont même pu s’exprimer sur le contexte dans lequel l’opération s’est déroulée, leurs intentions, leurs sentiments

 

 

yesterday’s price is not todays price

Au début c’était comme une lune de miel.

Melo avait retrouvé sa maison, les dirigeants des Knicks avait récupéré un joueur star, son arrivée a été organisé en grande pompe et les espoirs de retrouver les New York Knicks au premier plan étaient de nouveau permis avec le duo qu’il devait former en compagnie d’Amare Stoudemire.

Mais les critiques ne sont jamais bien loin lorsqu’on parle des Knicks et les conditions dans lequel le trade s’est fait, les joueurs concédés pour permettre l’arrivée de Melo faisaient déjà grincer des dents.

Les Knicks avaient-ils bien fait de céder aux Nuggets, à ce moment là de la saison (ils étaient alors avec un bilan de 29 victoires pour 26 défaites, 6 ème de la conférence Est) ? N’auraient-ils pas dû attendre que Carmelo devienne agent libre pour ne pas sacrifier de joueurs ? Les Knicks n’avaient-ils pas fait une grossière erreur en laissant filer tous leurs jeunes talents ?

Même encore en 2022 des reproches reviennent souvent sur ce trade. Mais à y regarder de plus près les Knicks ont-ils plus perdu que gagné dans cet échange ?

Dans tous les joueurs qui vont partir des Knicks pour faire venir Melo, c’est assurément Danilo Gallinari qui peut faire office de pièce maîtresse, qui peut être considéré comme le plus gros potentiel sacrifié par New York.

Sélectionné par les Knicks en 6ème position de la draft 2008, il avait alors 22 ans et un contrat de 3,8M$ en 2010/11. Quand il part donc pour Denver il s’affiche alors à 15,9pts par match avec de bons pourcentages (41,5%FG & 34,7%FG3) en 48 matchs disputés en Orange & Blue aux cotés de Stoudemire.

 

Depuis son arrivée en Nba c’est alors sa meilleure moyenne au scoring après une saison rookie compliquée (6,1pts en 28matchs pour 14,7 minutes en moyenne), une année sophomore plus rassurante (15,1pts en 81 matchs et un temps de jeu passé à presque 34 minutes par soir).

Pas encore d’apparition en playoffs pour Gallo mais alors qu’il est dans sa 3ème saison dans la ligue son potentiel peut-il réellement exploser pour devenir plus  fort que Carmelo ?

La suite de sa carrière va prouver que non.

Des blessures régulières vont venir contrarier la suite de sa carrière dont une saison blanche en 2013/14 et à Denver il ne pourra pas faire mieux que ses 19,5pts en 53 matchs lors de la saison 2015/16.

Il avait alors 27 ans et va encore rester à Mile High City une saison de plus mais sans pour autant décrocher d’étoile de All Star ni permettre à son équipe d’aller loins en post-season.

Aux Nuggets il y disputera 2 campagnes de playoffs à 12pts vs OKC  puis 13,4pts vs Lakers pour 2 éliminations au premier tour.

La suite de sa carrière va se faire entre les Clippers, OKC, Atlanta et la saison prochaine avec les Boston Celtics.

Une carrière de solide role player (lorsqu’il est en bonne santé) capable d’apporter du scoring mais guère plus… C’est respectable mais pas pour autant de quoi nourrir d’énormes regrets du côté du Madison Square Garden.

On ne peut pas savoir de quoi sa carrière aurait pu être faite s’il était resté un lieutenant chez les Knickerbocker mais force est de constaté qu’il n’était pas suffisamment armée pour devenir une option 1 en Nba.

Autre jeune potentiel qui a dû faire ses valises, Wilson Chandler. Lui avait été sélectionné beaucoup plus bas, en 23ème position de la draft 2007. Lors de son départ des Knicks en 2011 il avait alors 23 ans et un contrat de 1,5M$.

Un bon rapport qualité prix alors pour un l’ailier qui rapportait 16,4pts (46,1%FG & 35,1%FG3) sur les 51 matchs disputés avec New York avant l’arrivée de Melo.

C’est mieux que Gallo et comme son coéquipier Italien il avait pu montrer une constante progression depuis ses débuts pros.

Mais comme Danilo, Wilson va voir son rendement diminuer par la faute notamment aux blessures. Sur la fin de la saison 2010/11 avec les Nuggets il ne va plus apporter que 12,5pts par soir avec des pourcentages un peu en recul (41,9%FG & 34,7%FG3) et un peu moins de temps de jeu (30,6min vs 34,5 à Gotham).

Ses campagnes en playoffs ne vont pas plus le révéler avec 4,8pts et des pourcentages catastrophiques (27,6%FG & 14,3%FG3) en 2011 puis 12pts par match en 2013

Au final il va rester 7 saisons au total dans la rotation à Denver mais jamais plus dans sa carrière Nba il ne va afficher autant de points ni autant de minutes de jeu que lors de ses 4 saisons Knicks. Pas plus de distinctions individuelles pour Chandler qui va ensuite finir sa carrière entre les 76ers, Clippers et Nets

On l’aimait bien Wilson mais finalement il n’y a pas de comparaison avec Melo…

Un autre jour qui occupait alors une place importante à l’époque n’était ni plus ni moins que le meneur titulaire, ce bon vieux Raymond Felton qui avait alors 26 ans

Un Felton qui avec les Charlotte Bobcats avait pu se montrer à son avantage et ce qui lui avait permis de signer comme free agent avec les Knicks pour 3,4M$ en 2010/11 et sur les 54 matchs joués en Orange & Blue il s’affichait alors avec ses meilleures stats au scoring en carrière avec 17,1pts  (42,3%FG & 32,8%FG3) mais aussi sa meilleure moyenne à la passe avec 9 assist par soir.

 

Une perte importante compensée par l’arrivée de Chauncey Billups qui accompagnait alors Melo.

A Denver Raymond ne va pas faire long feu puisqu’après avoir terminé la saison avec les Nuggets sans jamais avoir été titulaire (avec moins de temps de jeu et donc des stats en baisse), il va être tradé à Portland le soir de la draft.

Des Blazers où il ne va rester que le temps d’une saison avant de revenir à New York en 2012. Comme quoi même sans avoir retrouvé son niveau de 2010, les Knicks aimait bien Raymond…

Un rookie fut aussi « sacrifié » dans l’affaire. Timofey Mozgov avait 24 ans quand il a débuté sa carrière Nba avec les Knicks après 2 saisons passées au Khimki Moscou sans avoir été préalablement drafté. En 2010/11 son contrat était de 3,5M$

Un physique imposant pour un poste de pivot qui nécessite toujours du temps avant d’arriver à maturité. L’expérience fut donc de courte durée avec 34 petits bout de matchs (dont 14 comme starter et 13 minutes de jeu en moyenne) et une production statistique assez anecdotique de 4pts/3,1rbds/0,7blks

Et même s’il va finir par devenir champion Nba lors de son passage à Cleveland en 2016 (très clairement son prime tant en saison régulière qu’en playoffs où il s’affiche enfin au dessus des 10pts par match avec 10,6 et un petit 7rbds par soir), sa carrière va bien avoir du mal à décoller.

La faute peut-être à un physique qui ne le laissait pas tranquille (il va falloir attendre sa 5ème saison pour le voir jouer les 82 matchs, Timofey n’ayant jamais fait plus de 45 rencontres avant…) et une évolution dans l’utilisation des pivots de son type en Nba.

Une carrière de role player qui après Denver va passer via les Cavs donc, les Lakers et enfin les Nets avant finalement de jeter l’éponge et retrouver sa terre natale à 32 ans après une saison blanche à Orlando.

Très clairement pas le pivot qui aurait transformé la destinée des New York Knicks…

Des regrets ou un certain sentiment de gâchis on peu en avoir quand on évoque le cas d’Eddy Curry. Car oui 27 ans en 2011 on a tendance à l’oublier mais les Knicks vont se débarrer de l’encombrant Curry et ses 13M$ la saison.

Une histoire dramatique qui a précipité sa chute et qui n’a disputé que 10 matchs en cumulé sur les 2 saisons précédentes. Son contrat était devenu un véritable fardeau et un symbole indésirable de la politique de recrutement de Isiah Thomas.

Le trade pour Carmelo Anthony fut donc l’occasion de tourner définitivement la page Eddy Curry en ayant pu compter sur les Minnesota Timberwolves pour absorber ce qu’il restait de son contrat de 60M$/6 ans.

Il va lui aussi obtenir une bague de champion en 2012 en faisant partie de l’effectif du Heat (14 matchs de régulières mais pas d’apparitions en playoffs) avant le clap de fin aux Mavs (2 matchs seulement)

 

Des regrets c’est certain mais pas en ce qui concerne son départ en février 2011…

Enfin le dernier joueur a avoir été impliqué dans ce blockbuster deal à 3 équipe fut le jeune Anthony Randolph, 21 ans et  1,9M$ en 2010/11. Tant sportivement que financièrement parlant n’a pas laissé des souvenirs impérissables en Nba.

Oui il sortait d’une belle saison prometteuse à 11,6pts par match lorsqu’il arrive des Golden State Warriors en compagnie du tricolore Ronny Turiaf dans le trade de David Lee qui a permis de faire la place nécessaire pour l’arrivée d’Amare. Car oui on a aussi tendance à oublier ce trade préalable et ne se rappeler que de celui de Melo…

 

 

Une mémoire sélective qui nous force aussi sûrement à oublier les 17 petits bouts matchs (7,5 minutes en moyenne) du désormais Slovène Randolph qui n’apportait alors que 2,1pts & 2,4 rbds par apparition.

Au moins quelques chanceux nostalgiques se souviendront l’avoir vu lors du Nba Europe Live de Paris Bercy en octobre 2010 pour l’affiche New York Knicks vs Minnesota Timberwolves (un signe prémonitoire du destin ?)

Il va retrouver quelques couleurs une fois débarqué aux Wolves avec dans une premier temps un niveau de jeu comparable à celui qui était le sien aux Warriors.

Mais cette embellie ne va pas durer et il va signer ensuite comme free agent aux Nuggets (décidément le monde est petit) pour un rôle qui va devenir de plus en plus minime pour finalement à l’âge de 24 ans quitter la Nba pour une belle carrière en Europe entre Russie et Espagne.

La Nba n’était tout simplement pas fait pour lui…

Pour être totalement complet il faut aussi considérer les tours de draft qui ont permis le deal. Mais avec le recul tous ces joueurs impliqués sont très loin de laisser des d’immense regrets suite à leur départ des Knicks.

Comment leurs carrières respectives auraient-elles pu évoluer s’ils avaient pu poursuivre encore quelques temps leur passage par New York ?

Personne ne peut répondre à cette question avec des certitudes mais force est de constater qu’aucun n’a pu atteindre le niveau individuel de Melo. Oui le bilan collectif du passage d’Anthony à New York n’est pas à la hauteurs de attentes que son transfert a pu susciter. Mais si on se concentre juste sur le trade en lui même et pas sur les résultats qui en ont découlé, les Knicks ont donc dû lâcher des roles player et des tours de draft pour s’adjuger les services d’un All Star Nba qui avait envie de jouer à New York… comme un air de déjà vu ?

 

 

Homecoming 

Car oui le rapprochement avec l’affaire Donovan Mitchell qui agite la toile cet été peut sembler évident.

Un joueur qui arrive au bout d’un cycle après avoir passé quelques belles saisons, quelques belles campagnes de playoffs avec la franchise qui l’avait drafté. Des déceptions en post season qui font que sa franchise en prête à tourner la page pour repartir sur un nouveau cycle.

Un joueur dont les connexions avec Big Apple sont publiquement connues.

Son amour pour le Orange & Blue (des Mets) n’est clairement pas une découverte.

Natif de l’état de New York (la ville où il a vu le jour étant Elmsford et pas de NYC mais situé à quelques miles seulement du training center des Knicks) son père travaille pour l’équipe de baseball en question.

Logique ainsi de le voir passer une grande partie de ses étés et de quitter la région du lac salé pour venir se ressource dans la grosse pomme.

Mais il est vrai aussi que cet été, depuis les rumeurs qui veulent qu’il soit sur le départ du Utah Jazz sont apparues dans la sphère médiatique basket, il a multiplié les apparitions à New York.

On l’a vu au Garden pour les matchs des Rangers, sur les terrains de baseball, dans les soirées dans les Hamptons, jouer au Summit New York, faire des apparitions sur des playgrounds New Yorkais avec ou sans son sponsors, en compagnie de Fat Joe, aux côté d’Immanuel Quickley, avec des fans…

Bref cet été impossible de passer à côté de Donovan si on intéresse un peu à l’actualité locale.

Et pourtant Free Spida, plus facile à dire qu’à faire…

 

Far From Home

Car ce n’est pas tout de vouloir un joueur, ce n’est pas tout de vendre l’histoire d’un retour à la maison, ce n’est pas tout de mettre en avant le potentiel marketing d’une telle arrivée, encore faut-il avoir de quoi réaliser ce type de trade.

Car comme pour Carmelo Anthony quelques années plus tôt on parle ici d’un joueur qui va avoir 26 ans en septembre prochain,

All Rookie Team après avoir manqué d’un rien le titre de ROY en 2018 (injustement ?) attribué à Ben Simmons,

déjà 3 fois All Star (dans un petit marché comme la franchise du Jazz c’est déjà une performance en soit),

membre de Team USA (mais pas encore de médaille internationale),

et qui du haut de son 1m85 affiche de belles lignes statistiques avec des moyennes de : 23,9pts à 44,1%FG & 36,1%FG3 le tout en un peu plus de 33 minutes passé sur les parquets.

Assurément un profil d’arrière (meneur?) scoreur qui prend également 4,2 rebonds, distribue 4,5 passes décisives et vole 1,3 ballons par soir et qui se retrouve rarement à l’infirmerie (79 matchs pour sa saison rookie, 77 ensuite puis 69, 53 sur la saison post covid et 67 la saison dernière)

Ça c’est pour sa production en saison régulière mais là où Melo pouvait avoir du mal à passer au révélateur de la post season, Spida lui a pu montrer qu’il savait haussé son niveau de jeu quand les matchs comptent le plus.

Sur ses 5 saisons passées avec le Jazz il y a disputé à chaque fois les playoffs et ses moyennes sont supérieures avec 28,3pts (43,1%FG & 36,9%FG3)/4,9rbds/4,7ast/1,2stl en 37 minutes

Dont une série mémorable en 2020 contre les Nuggets et son duel dans la bulle face à un Jamal Murray lui aussi en feu

Mais depuis les transferts de l’été de Dejounte Murray (3 premiers tours de Drafts non protégés + 1 swap de pick + Danilo Gallinari)

et surtout Rudy Gobert (3 premiers tours de Draft non protégés + 1 pick protégé + 1 swap de pick + Malik Beasley, Patrick Beverley, Walker Kessler, Jarred Vanderbilt, Leandro Bolmaro), il y a une inflation évidente du marché.

La « somme » à débourser pour obtenir ce type de joueur sans mettre dans la balance un autre joueur All Star ou calibre All Star en contre-partie est donc élevée en picks de draft. C’est LA monnaie d’échange qui dispose du plus de valeur pour les franchises qui aspirent à lancer une phase de reconstruction.

Oui les Knicks disposent de beaucoup de futurs picks de draft (11 premiers tours + 11 seconds tours sur les 7 prochaines draft) même si l’essentiel sont des picks récupérés auprès d’autres franchises et disposant de protection.

Leon Rose avait été clair au lendemain de la soirée de Draft 2022, ces futurs choix de draft peuvent servir de monnaie d’échange. La question est alors de savoir jusqu’où Leon va être prêt à monter pour répondre au prix demandé par Danny Ainge ?

Voici déjà un point de différence avec le trade effectué par les Knicks pour Melo en 2011. Les joueurs ne sont plus l’élément clé de l’échange mais bien ces picks de draft.

Toutefois il faut aussi faire avec la réalité d’un salary cap car les Knickerbockers ne disposent pas en l’état de suffisamment de Cap Space pour adsorber les 30M$ annuel de Spida.

Et c’est là aussi un autre élément important qui différencie un potentiel trade pour Donovan Mitchell avec le trade effectué pour Carmelo Anthony. Mitchell dispose encore de 3 saisons garanties (30M$ puis 32M$ et enfin 34M$) + 1 saison en player option (37M$). Pas de négociation contractuelle avant 2025 voir 2026…

Mais (si le trade ce fait) il faudrait donc bien tout de même se séparer d’un ou plusieurs joueurs de l’effectif actuel pour permettre l’arrivée du All Star en provenance du Jazz. « Les Knicks vont-ils encore une fois faire l’erreur de sacrifier tous leurs jeunes comme pour Melo? »

Voilà en gros ce qu’on a pu lire à droite à gauche cet été sur des milliers de commentaires sur la toile. Mais de qui parle-t-on vraiment sur les joueurs susceptibles de faire leurs valises pour exporter leurs talents (leurs potentiels?) en terres mormones? Vraiment des joueurs au potentiel de All Star ou comme on a pu le voir plus une collection de role player comme ce fut le cas en 2011 dans le package pour Melo ?

Chacun a pu s’amuser avec la trade machine pour constituer un package de joueurs en fonction des salaires des uns, des préférences des autres mais souvent on a pu y retrouver le champion 2022 du Nba Slam Dunk Contest : Mr Obi Toppin.

 

24 ans et une team option à 5,3M$ en 2022/23 (puis à 6,8M$ en 2023/24) pour le premier joueur drafté par Leon Rose depuis sa prise de présidence des Knicks. Après 2 saisons à ronger son frein avec des miettes de matchs derrière Julius Randle, le New Yorkais de naissance a pu montrer de belles choses en fin de saison avec notamment son record en carrière à 42pts/10rbds lors de l’ultime match de la saison régulière. Scorer, poster des highlights Obi sait faire. C’est plus compliqué en défense même si l’énergie est bien toujours au rendez-vous.

Sa situation, son utilisation par coach Thibodeau le limite jusqu’à présent à au mieux 9pts(53,1%FG & 30,8%FG3)/3,7rbds/1,1ast en 17 minutes de jeu lors de sa saison sophomore.

Toujours mieux que sa saison rookie mais jusqu’où peut-il réellement aller ? Quel est son plafond à 24 ans déjà passé ? Peut-il devenir le nouveau Amare Stoudemire à qui il était comparé à son arrivée dans la ligue ? Ou simplement devenir un starter indiscutable en Nba ? Beaucoup d’interrogation mais pour le bien de tous n’est-il finalement pas mieux qu’il essaye de s’épanouir loin du Garden ?

Des certitudes difficile également d’en avoir avec Immanuel Quickley, le compagnon de promo d’Obi. 23 ans pour IQ et une contrat plus faible (team option à 2,3M$ en 2022/23 puis à 4,1M$ en 2023/24) tout simplement lié à son choix de draft en fin de premier tour.

S’il a su trouver plus facilement sa place dans la rotation du coach, notamment grâce à ses qualités défensives et son shoot longue distance son positionnement a toujours interrogé.

Joueur du banc ou starter ? Point Guard ou Shooting Guard ?

Une chose est sûre Quickley est un bosseur et c’est bien grâce à ses qualités qu’il peut se montrer en avance sur Toppin avec 11,3pts (39,2%FG & 34,6%FG3)/3,2rbds/3,5ast/0,7 en 23 minutes de moyenne par soir. Lui aussi a bien terminé la saison dernière avec notamment 2 triple double qui montre la polyvalence du joueur

Mais là encore où est le plafond? Une carrière de solide role player ou plus ? Si le poste de meneur starter ne va pas lui revenir avec la signature de Jalen Brunson cet été doit-il est à tout prix conservé pour devenir le futur 6th man of the year des Knicks ? Ou alors se servir de sa hype pour qu’il essaye de prouver qu’il vaut plus que ça dans une autre franchise ? C’est assurément un des dilemmes dans le bureau du front office New Yorkais.

Et des chouchous ce n’est pas ce qui manque. Le dernier en date portait le numéro 6, a 22 ans et se prénomme Quentin Grimmes. Comme IQ sa draft en fin de premier tour lui vaut aujourd’hui un petit contrat de 2,2M$ en 2022/23 (puis team option à 2,3 & 4,2M$ en 2023/24 & 2024/25)

Comme IQ il apporte de la défense et du shoot extérieur. Comme IQ ce joueur de backcourt a su trouvé sa place dans les rotations courtes du coach malgré la signature d’un Evan Fournier arrivé comme free agent à l’intersaison.

C’est ainsi qu’en s’étant montré patient, en 46 matchs la saison dernière Quentin rapportait 6pts (40,4%FG & 38.1%FG3)/2rbds/1ast/0,7stl en un peu plus de 17 minutes passées sur les parquets. Dommage que les blessures ont contrarié son intégration en fin d’exercice.

Il s’est toutefois montré plutôt à son avantage lors de la dernière Summer League de Vegas ce qui permet notamment de faire monter la hype autour de son potentiel.

Son compère de draft qui pourrait lui aussi être inclus dans un package n’est autre que Deuce. Miles McBride pour l’état civil qui va avoir 22 ans  en septembre et dont le contrat n’est que d’1,5M$ en 2022/23 (team option à 1,8M$ en 2023/24)

Drafté en 36ème choix au second tour en 2021, comme on pouvait s’y attendre il n’a pas vraiment eu l’opportunité de se montrer. Meneur ou Shooting Guard ?

Là aussi le positionnement du combo guard interroge et sa petite taille (1m88 c’est toujours plus que les 1m85 de Jalen Brunson ou de Donovan Mitchell) ainsi qu’un manque de vitesse le pénalise sûrement un peu. Heureusement qu’il peut compter sur de bonnes aptitudes défensives et que ses passages en G-League ont pu montrer qu’il pouvait aussi scorer… même si les pourcentages étaient loin d’être bons avec les Knicks.

2,2pts(29,6%FG & 25%FG3)/1,1rbds/1ast/0,4stl en 9 minutes de jeu sur 40 matchs c’est bien trop peu pour en faire un élément clé d’un hypothétique trade. Tout juste au mieux de quoi équilibrer les salaires mais difficile de prédire avec beaucoup de certitudes un avenir brillant et long en Nba après cette saison rookie.

Enfin il y a aussi un autre jeune joueur de bientôt 23 ans dans l’effectif qui n’a pas pu se mettre en évidence la saison dernière. Cam Reddish est arrivé en courant de saison et avec lui son contrat en team option à 5,9M$ en 2022/23.

Malheureux chez les Hawks qui ne lui offraient pas assez de temps de jeu et pas de perspective d’avenir, on ne peut pas dire que sa situation s’est arrangé dans l’équipe de son pote de fac RJ Barrett.

En remplacement d’un Kevin Knox II habitué aux DNP (13 matchs joués pour 25 DNP), Cam n’aura pu se montrer en Orange & Blue que pour 15 rencontres avant de mettre fin à sa saison sur blessures.

Difficile de briller dans ces conditions. 6,1pts (41,5%FG & 25,8%FG3)/1,4rbds/0,7ast/0,8stl/0,3blks en tout juste 14 minutes de temps de jeu c’est bien trop peu même si le profil du pick 10 de la draft 2019 conserve encore un intérêt dans la ligue (les rumeurs évoqueraient les Lakers)

Comparé à un Paul George 2.0 au moment de sa draft, il tarde à se montrer à la hauteur de la glorieuse comparaison et sa santé fragile (58 matchs pour sa saison rookie interrompue avec la pandémie, 26 en sophomore et 49 la saison dernière) ne plaide pas en sa faveur. Le potentiel est encore là et le Jazz pourrait être tenté…

Mais il y a aussi quelques vétérans qui pourraient se retrouver sur le départ pour Salt Lake City

Le désormais recordman des shoots à 3pts sur un saison avec les Knicks, notre capitaine de l’équipe de France Evan Fournier est également au centre de pas mal de rumeurs de trade depuis son arrivée à New York. A l’approche de ses 30 ans  c’est surtout son contrat valorisé à 18M$ en 2022/23 & 2023/24 (puis team option à 19M$ en 2024/25) qui pourrait faire de lui une contre-partie importante.

Même s’il a eu besoin de temps pour s’intégrer dans sa nouvelle équipe, même si ce n’est pas le meilleur défenseur de la ligue, son professionalisme, sa mentalité et sa production statistique à 14,1pts (41,7%FG & 38,9%FG3)/2,6rbds/2,1ast/1stl en 29 minutes de jeu sur les 80 matchs disputés avec les Knicks font de lui un coéquipier idéal dans le collectif.

Toutefois peut-il retrouver le niveau de scoring (19,7pts de moyenne sur ses derniers matchs à Orlando avant son trade pour Boston) qui était le sien sur ses dernières années avec le Magic? Avec les Knicks difficile à concevoir, dans une autre équipe qui lui offre plus de responsabilités pourquoi pas. Mais difficile pour autant de voir en lui un futur All Star…

All Star il l’a été, mieux que ça même MVP de la ligue. Mais à bientôt 34 ans on n’attend plus de telles prouesses de la part d’un Derrick Rose toujours capable de quelques fulgurance… mais aussi de réguliers passage par l’infirmerie (aie)

Là aussi son contrat à 14M$ en 2022/23 (team option à 15M$ en 2023/24) et son nouveau profil de mentor pourrait en faire un élément important dans un package pour matcher le salaire de Mitchell.

Et même si ses plus belles années sont derrière lui, il reste un joueur avec une cote affective très élevée… surtout pour son coach de toujours ou presque Tom Thibodeau.

Alors on ne va pas considérer Julius Randle ou RJ Barrett dans les joueurs suceptibles d’être vraiment proposés par le Front Office des Knicks contre Donovan Mitchell. L’idée d’un tel trade étant bien d’entourer Spida avec des joueurs pour gagner et non pas vider l’effectif des joueurs majeurs actuels. Une dernière rumeur relayée par l’insider Ian Begley rapportant des interrogations au sein de l’organisation New Yorkaise sur la place de RJ, mais il est plus à croire qu’il s’agit d’une manoeuvre pour pousser Leon Rose dans ses derniers retranchements et augmenter son offre plus que d’une réelle volonté de se séparer du pick 3 de la draft 2019.

 

No Way Home

Alors voilà à l’aube de la saison 2022/23, après des semaines et des semaines d’été à suivre les moindres faits et gestes de Donovan Mitchell, à essayer de lire entre les lignes des rumeurs plus ou moins crédibles disséminées sur la toile, comprendre la stratégie et les attentes du Utah Jazz, les New York Knicks sont-ils proches « d’effectuer LE GROS TRANSFERT qui va sacrifier leur avenir pour un joueur surcoté » ? « Recommettre l’erreur qu’ils avaient fait lors du trade de Carmelo Anthony » ?

On a pu le voir au travers de cet article il y a bien des éléments comparable dans les 2 cas : un All Star, scoreur plus que défenseur, pas encore dans son prime, dans une équipe qui est en fin de cycle, contre un ensemble de joueurs de profil role player.

Mais aussi des différences importantes  : Melo allait être free agent alors Spida a encore plusieurs années de contrat, les picks de draft semblent l’élément clé pour le Jazz.

Si le trade de Carmelo garde, même plus de 10 ans après, une si mauvaise image, c’est plus par rapport au manque de résultat au final que le trade à proprement parler.

L’histoire nous a montré que les joueurs que les Knicks avaient dû céder en 2011 pour obtenir un joueur All Star n’ont jamais explosé. Que les role players perdus ont été remplacé assez facimement ensuite (JR. Smith, Iman Shumpert, Steve Novak, même Felton…)

Même sans disposer de Cap Space qui faciliterait un deal, la politique menée par le front office New Yorkais depuis quelques saison a permis de collecter beaucoup de tour de draft.

Peu probable de voir les Knicks drafter 22 rookies sur les 7 prochaines saisons. L’effectif étant déjà très jeune c’est bien de talent que la franchise a besoin maintenant. Pour retrouver les playoffs de façon durable puis envisager d’y passer des tours….

Les jeunes potentiels en place peuvent continuer à se développer au fil des saisons. Tous les roles players d’aujourd’hui ne se transformeront pas demain en All-Star, il faut donc faire les bons choix.

Et l’ajout d’un All Star confirmé, qui n’est qu’au début de sa carrière, est toujours un ajout qu’il faut tenter lorsque la situation se présente.

C’est d’ailleurs souvent le talent qui est préféré au fit lorsque l’heure des choix de draft arrive, alors pourquoi n’en serait-il pas autant lorsque l’on parle de trade ?

Oui Donovan Mitchell ne sort pas de sa meilleure saison mais si c’était le cas très peu probable qu’il puisse se retrouver sur le marché.

Oui Donovan Mitchell n’est pas un game changer qui propulse tout de suite une franchise comme prétendante au titre mais si c’était le cas très peu probable que le Jazz souhaite s’en séparer.

Son talent, son envie de venir jouer à New York sont indéniable. Et il n’est pas si courant que ça dans l’histoire de notre franchise de coeur de pouvoir attirer ce type de joueur.

Pour qu’un tel transfert se transforme ensuite en réussite il faut pouvoir le faire au juste prix (toujours compliqué avec Danny Ainge) puis apporter les ajustements nécessaires avec d’autre move par la suite pour bien entourer les joueurs de talents dans le roster.

Les erreurs concernant la période Melo aux Knicks sont sûrement plus à chercher dans les joueurs de compléments, dans la politique de gestion que sur le prix concédé au moment du trade, ou le fait de faire le trade ou non.

Un trade pour un joueur All Star se fait toujours au prix fort, mais c’est un mal nécessaire qui doit permettre de faire progresser de façon significative une équipe. Pas forcément pour se transformer en contender du jour au lendemain (il faut avant tout voir d’où l’équipe part)

Les New York Knicks en ont besoin et surtout en ont les moyens. A eux de ne pas commettre ensuite les erreurs du passé avec les joueurs de compléments.

#ToBeContinued

 

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