K comme… Knickerbocker. What’s my name? | back |
Pour construire l’identité d’une équipe il faut plusieurs choses. Une ville, une salle, un uniforme, un propriétaire, un coach, des joueurs, une mascotte parfois, un logo toujours, mais avant tout un nom!Et dans les 30 équipes qui constituent aujourd’hui le paysage Nba, on arrive assez facilement à en deviner les origines de certains. Mais celui de la franchise de New York semble bien curieux aux premiers abords. Qui a choisi ce nom? Que veut-il dire? Comment le prononcer? On vous dit tout! |
Mais avant de vous dévoiler les origines du nom de la franchise des New York Knicks, regardons un peu ailleurs et ce qui s’est fait dans les 29 autres équipes de la ligue. Des noms issus du choix de propriétaires plus ou moins inspirés, d’un vote auprès des fans, ou bien hérité d’un déménagement. Ce qui fait qu’aujourd’hui, pour certains le nom de l’équipe colle parfaitement avec la ville, alors que pour d’autres plus du tout. Jugez plutôt avec ce petit tour d’horizon du paysage nba :
Name | creation | First name | Other name | Origin |
Atlanta Hawks | 1946 | Buffalo Bisons – 1946 | Tri-Cities Blackhawks -1946–1951 Milwaukee Hawks – 1951–1955 Saint-Louis Hawks – 1955–1968 |
En référence au chef amérindien Black Hawk |
Boston Celtics | 1946 | Boston Celtics | / | En référence à la culture Celte des Irlandais de Boston. Nom choisi par Walter Brown et préféré à Whirlwinds, Olympics ou Unicors lors de la création de la franchise. Même si les premiers Celtics étaient en fait les New York Celtics et jouaient à Brooklyn durant la Première Guerre Mondiale. |
Brooklyn Nets | 1967 | New Jersey Americans – 1967–1968 |
New York Nets – 1968–1977 New Jersey Nets – 1977–2012 |
Dans la continuité des New York Jets (NFL) et les New York Mets (MLB) |
Charlotte Hornets | 1988 | Charlotte Hornets – 1988-2002 |
Charlotte Bobcats – 2004-2014 | Choix des habitants de la ville et en référence à la période de la révolution américaine où Charlotte était surnommée « nid de frelons ». |
Chicago Bulls | 1966 | Chicago Bulls | / | En référence avec l’industrie de la viande qui faisait la fierté de la ville. Nom choisi par Dick Klein et préféré à Matadors ou Toreadors. |
Cleveland Cavaliers | 1970 | Cleveland Cavaliers | / | Choix des fans qui l’ont préféré à Jays, Towers, Foresters ou Presidents. |
Dallas Mavericks | 1980 | Dallas Mavericks | / | En référence à la série TV diffusée dans les 50/60s. Nom choisi par Donald Carter et préféré à Wranglers ou Express. |
Denver Nuggets | 1967 | Denver Rockets – 1967–1974 |
/ | En référence à la ruée vers l’or dans le Colorado. Choix à la suite d’un concours public puisque en 1974 et son entrée en NBA les Houston Rockets existaient déjà. |
Detroit Pistons | 1941 | Fort Wayne Pistons – 1941–1957 |
/ | En référence à l’activité professionnelle de Fred Zollner, propriétaire et fabricant de pièces pour l’automobile. |
Golden State Warriors | 1946 | Philadelphia Warriors – 1946-1962 |
San Francisco Warriors – 1962-1971 | En référence à l’ancienne équipe de basketball de Philadelphie. |
Houston Rockets | 1967 | San Diego Rockets – 1967–1971 |
/ | En référence au surnom de San Diego « City in motion » et à son industrie aérospatiale. Choix à la suite d’un concours public |
Indiana Pacers | 1967 | Indiana Pacers | / | En référence aux courses hippiques (les chevaux trotteurs appelés « pacers ») et automobiles (les « pace cars ») de l’état de l’Indiana. |
Los Angeles Clippers | 1970 | Buffalo Braves – 1970–1978 |
San Diego Clippers – 1978–1984 | En référence aux bateaux du 19ème siècle. |
Los Angeles Lakers | 1947 | Detroit Gems – 1946-1947 |
Minneapolis Lakers – 1947–1960 | En référence au surnom de l’État du Minnesota, « The Land of 10.000 Lakes ». |
Memphis Grizzlies | 1995 | Vancouver Grizzlies – 1995–2001 |
/ | En référence aux Ours peuplant la Colombie-Britannique. Choix à la suite d’un concours public même si les propriétaires voulaient Mounties mais la Police Montée Canadienne s’y opposat fortement. |
Miami Heat | 1988 | Miami Heat | / | En référence au climat Floridien. Nom choisi par les propriétaires parmi plus de 20 000 propositions. Préféré à Tornadoes, Barracudas, Sharks, Beaches… |
Milwaukee Bucks | 1968 | Milwaukee Bucks | / | En référence à la chasse populaire dans l’État du Wisconsin. Nom choisi par la franchise et préféré à Robins pourtant résultat du vote du public. |
Minnesota Timberwolves | 1989 | Minnesota Timberwolves | / | En référence aux animaux peuplant l’État du Minnesota. Nom choisi par la franchise et préféré à Polars ou Blizzards pourtant plus populaire. |
New Orleans Pelicans | 2002 | New Orleans Hornets – 2002–2005 |
New Orleans Hornets /Oklahoma City – 2005–2007 New Orleans Hornets – 2007–2013 |
En référence au volatile se reproduisant dans l’Etat de Louisiane. Nom choisi et préféré à « Krewe » (confréries organisant le Carnaval de Mardi Gras) ou « Brass » (instruments en cuivre) |
New York Knicks | 1946 | New York Knicks | / | (voir ci-dessous) |
Oklahoma City Thunder | 1967 | Seattle SuperSonics – 1967–2008 | / | Nom choisit par les fans après le déménagement et préféré à Renegades, Twisters ou Barons. |
Orlando Magic | 1989 | Orlando Magic | / | En référence à Disney World. Nom choisi par la franchise et préféré à Juice, Heat, Tropics ou Challengers pourtant plus populaire, mais trop en référence à la tragédie de la navette spatiale qui se désintégra en vol en en 1986. |
Philadelphia Sixers | 1946 | Syracuse Nationals – 1946-1963 |
/ | En référence à la signature de la Déclaration d’indépendance des États-Unis signé à Philadelphie le 4 juillet 1776. |
Phoenix Suns | 1968 | Phoenix Suns | / | Nom choisi par Jerry Colangelo et préféré à Scorpions, Rattlers, ou Thunderbirds à la suite d’un concours public. |
Portland Trailblazers | 1970 | Portland Trailblazers | / | En référence à la conquête vers l’Ouest en Oregon et à ses premiers habitants. Nom choisit à la suite d’un concours public et préféré à Pionners plus populaire mais déjà attribué à l’équipe de football de l’Université Lewis & Clark de Portland. |
Sacramento Kings | 1923 | Seagrams de Rochester – 1923–1942 |
Eber Seagrams de Rochester – 1942–1943 Pros de Rochester – 1943–1945 Royals de Rochester – 1945–1957 Royals de Cincinnati – 1957–1972 Kings de Kansas City-Omaha – 1972–1975 Kings de Kansas City – 1975–1985 |
Nom choisi à la suite d’un concours public. |
San Antonio Spurs | 1967 | Chaparrals de Dallas – 1967-1970, 1971-1973 |
Chaparrals du Texas – 1970-1971 | Nom choisi et préféré à Aztecs suite à un concours public. |
Toronto Raptors | 1995 | Toronto Raptors | / | Nom choisi à la suite d’un vote national et préféré à Bobcats ou Dragons. |
Utah Jazz | 1974 | New Orleans Jazz – 1974–1979 |
/ | En référence au courant musical populaire de la Nouvelle Orléans. Nom choisi et préféré à Dukes, Cajuns, Deltas, Knights, Blues, Crescents ou Pilots, résultats d’un concours public. |
Washington Wizards | 1961 | Chicago Packers – 1961–1962 |
Zephyrs de Chicago – 1962–1963 Bullets de Baltimore – 1963–1973 Bullets de la Capitale – 1973–1974 Bullets de Washington – 1974–1997 |
En référence à un sage. Nom choisit par le propriétaire et à la suite d’un concours public. |
Après ce tour du pays façon Nba, revenons maintenant du côté de Big Apple.
Le nom Knicks fut tout simplement choisi par le fondateur de la franchise, Ned Irish (voir ici) lors de sa création en 1946. A cette époque même si le basket universitaire est populaire, nous ne sommes qu’aux débuts des équipes Pro et les tout premiers pas de la ligue. Pas besoin alors de concours public. Le bras droit d’Irish, Fred Podesta, rapporta que le nom fut décidé par Irish à la suite d’une réunion où les membres du staff venaient de glisser chacun à leur tour dans un chapeau un petit papier avec une proposition. De ces différentes propositions beaucoup tournaient autour du terme Knickerbockers, un terme extrêmement populaire à New York à l’époque. |
Avec son sens aiguisé du marketing en tant qu’ancien journaliste sportif, Irish en fera un diminutif. L’équipe de basketball qui va évoluer au Madison Square Garden va s’appeler les Knicks !
Une façon habile de tout de suite se faire adopter par les New Yorkais en la baptisant par une appelation
en référence directe avec l’histoire de la ville.
Mais d’où vient ce terme Knickerbockers?
Tout d’abord, il s’agit d’une sorte de pantalon, aussi appelé Knickers, qui ressemble à la fois à un pantacourt et à la fois à un baggy. C’était la tenue que portaient autrefois les premiers colons Hollandais qui allaient batîr New York, ou plutôt la Nouvelle-Amsterdam, lors de leur conquête en au 17ème siècle. Un pantalon donc à la fois large et court, serré au-dessous du genou, qui était autrefois également adopté pour la pratique du golf, du ski ou encore de l’escalade.
L’histoire des Etats Unis a beau être jeune, il en faut tout de même bien plus pour que cet espèce de pantalon roulé, simple accessoire de mode, devienne si populaire que son nom inspire les créateurs d’une franchise Nba plus de 300 ans après. |
Il est vrai qu’aujourd’hui le style est quelque peu passé de mode et il est très improbable que vous en croisiez un jour dans les rues de Manhattan, pourtant jamais en reste en terme de fashion victims en tout genre.
Mais peut-être aurez vous la chance de pouvoir séjourner dans le très chic hôtel the Knickerbockers, situé du côté de Times Square, au croisement de la 6ème avenue et le a 42ème rue. Ou bien vous irez peut-être manger un morceau chez Knickerbocker Bagel sur Knickerbocker Avenue, au Nord de Bushwick en plein Brooklyn. A moins que taper dans une petite balle jaune au The Knickerbocker Field Club, cet ancien club de tennis fondé en 1889 également à Brooklyn, se retrouve sur le programme de votre séjour sportif à Big Apple. Knickerbocker, une appelation que l’on retrouve assez largement répandue à New York. |
Alors qu’est-ce qui a pu autant populariser ce nom ? Et bien c’est surtout grâce à un homme, un certain Washington Irving (aucun lien de parenté avec Kyrie), que ce terme va s’encrer chez les New Yorkais.
Né en 1783, cet écrivain New Yorkais, également connu pour être l’auteur de La Légende de Sleepy Hollow & Rip van Winkle, sort en 1809 son premier ouvrage et va très vite rencontrer un franc succès.
Ce livre, il s’agit de « A History of New York from the Beginning of the World to the End« , une satire de la politique de la ville au début du 19ème siècle. Et pour susciter l’attente autour de la sortie de son tout premier livre, Washington Irving va utiliser les petites annonces des journaux locaux pour se créer de toute pièce une ingénieuse campagne promotionnelle. Là, se faisant passer pour un propriétaire d’hôtel, il poste plusieurs avis de recherche pour retrouver un écrivain Hollandais, prénommé Diedrich Knickerbocker, qui serait parti de son établissement sans avoir réglé sa note et en ayant oublié son manuscrit. Un manuscrit contenant des révélations de la plus haute importance et que ce gérant d’hôtel menace de divulger s’il n’obtient pas le réglement de la chambre. |
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Une récompense est mise en jeu et tout le monde ne parle plus que de ce Diedrich Knickerbocker dans New York. Lorsque l’attente est à son summum, Irving publie son livre sous le pseudo de Diedrich Knickerbocker, avec ce personnage de colon Hollandais en couverture, assez logiquement vétû d’un Knickerbocker comme pantalon. Bien avant Internet et les réseaux sociaux, bien avant la télévision, Irving a créé un tel buzz pour la sortie de son livre que les New Yorkais se précipitent dessus pour connaître les révélations annoncées.Irving fait là un coup double de maitre avec ce best seller tout en faisant passer son message politique au plus grand nombre. |
Avec cet ouvrage, le mot Knickerbocker s’inscrit encore plus dans la tradition et l’histoire de la ville, servant notamment encore aujourd’hui à désigner les familles NewYorkaise descendantes de ces colons Hollandais.
Mais la marque Knickerbocker marche tellement bien que plus tard elle sera utilisé pour donner naissance à un dessin animé, une marque de bière, une comédie musicale sur Broadway, des groupes de musiques… une équipe de baseball sera même surnommée les Knickerbocker Nine en 1845.
Ainsi en 1946, à la création de la franchise de basket pro de New York, Ned Irish et son staff qui étaient alors dans une situation de pionniers, de batisseurs pour ce nouveau monde basket, ne pouvaient que s’inspirer de leurs prédécesseurs des Knickerbockers.
Si le nom de la franchise va être raccourci en Knicks, la figure de colon Hollandais courtement vétu va alors logiquement servir de tout premier logo de la franchise. Notre colon va ensuite disparaître du paysage en 1964 pour laisser place à un logo plus moderne, plus sobre. |
Il n’en reste pas moins que les New York Knicks, après avoir élu deumeure dans l’emblématique Madison Square Garden, s’inscrivent aussi par leur nom complètement dans l’histoire de la ville. New York, Ned Irish, le basketball et les Knicks, une histoire qui va bien définitivement bien au delà d’une simple affaire de pantalon.
Et si vous voulez en savoir plus sur les Knickerbockers, quelques articles pour aller plus loin :
Question existentielle : D’où viennent les noms des 30 franchises de la NBA ? par thedailydunk
What’s a Knickerbocker? par Nba.com
Knicks un nom pour une ville qui transcende les hommes par The Knicks Book
La page wikipedia sur Washington Irving
New York Knicks, l’histoire d’un logo iconique par Basketsession.com
Secret Entrance to the Knickerbocker Hotel par untappedcities.com
K aussi comme : King, Bernard Kidd, Jason Knox, Kevin … | back |