F comme… Frazier. Le Style back

Comme Paris, Londres et Milan, New York fait partie des capitales mondiale de la mode.
Et lorsque l’on parle de mode chez les New York Knicks, il y a un forcément nom qui vient tout de suite comme une évidence :
Monsieur Walt Frazier !

Si vous avez déjà assisté à un match depuis le Madison Square Garden, ou regardé une diffusion en Live sur le Nba League pass ou Msg Networks vous êtes à coup sûr tombé sur lui. Impossible de passer à côté. Vétu d’un de ses costumes tout en couleurs qui ne laisse personne indifférent, on le retrouve au micro à quasi toutes les rencontres des Knicks.

 

Mais avant d’officier avec un style unique en son genre comme commentateur des New York Knicks, notre homme a eu une carrière de basketteur. Et pas n’importe quelle carrière. Il suffit de lever les yeux au plafond du Garden pour voir son numéro #10 retiré par la franchise.
Si cet article se consacre au style de Mr Frazier nous devons tout de même brièvement rappeler son parcours. Loin d’être un clown comme des mauvaises langues pourraient le qualifier, notre homme de 75 ans est un double champion Nba (1970 & 73), multiple All-Star (7 sélections) et même MVP de l’édition 75, 6 fois All-Nba Team, 7 fois All-defensive team et All-Rookie team en 1968. Avec un tel palmarès c’est assez logiquement qu’il fit son entrée au Hall of Fame en 1987 et qu’il fut également élu dans les Nba 50 greatest en 1996.

Walt Frazier c’est 13 saisons Nba pour 825 matchs disputés essentiellement aux New York Knicks (66 petits matchs en fin de carrière pendant 3 saisons passées aux Cleveland Cavaliers) auquel on peut ajouter 93 rencontres de playoffs (et encore aux débuts des années 70s il n’y avait pas plus de 3 séries pour décrocher le titre…)

Né en 1945 à Atlanta, l’aîné d’une famille de 9 enfants passe de belles années à David Howard High School où même en étant la vedette sportive locale des équipes de baseball, foot US et basketball de son lycée, il est contraint de quitter sa région natale. Il part pour l’Illinois en 1963 pour effectuer sa carrière universitaire aux Salukis de Southern Illinois University à Carbondale. La ségrégation raciale alors fortement en vigeur dans les états du sud des Etats Unis empêchant les jeunes afro-américains d’accéder à leurs universités.
Lors de sa dernière saison en 1967 il y gagne le National Invitation Tournament et il est même nommé meilleur joueur du tournoi.

Le moment est alors venu pour lui de passer pro. Il est appelé au 5ème choix de la draft 1967 par les New York Knicks. Derrière le pick 1 Jimmy Walker (Detroit Pistons), le futur ROY 1968 qui sera d’abord son rival puis coéquipier Earl Monroe (pick 2 Baltimore Bullets ) et devant un certain Pat Riley (pick 7 par les Rockets de San Diego)

Une draft 1967 bien riche cette année là pour les Knicks puisqu’en plus de Walt Frazier, ils sélectionneront aussi, en provenance du Nord Dakota, un certain Phil Jackson au second tour et une dizaine d’autres joueurs sur les tours 3, 4, 5, 6…

Rd Pk Player Nb NBA Games
1 5 Walt Frazier 825
2 17 Phil Jackson 807
3 24 Gary Gregor 296
4 36 Keith Swagerty
5 48 Barry Leibowitz
6 60 Bob Benfield
7 72 Butch Wade
8 84 Gil Radday
9 95 Ray Smith
10 106 Bruce Kaplan
11 117 Mark Merkin
12 128 Mike Riordan 639

 

Une autre époque que la Nba des premières années où la draft pouvait compter jusqu’à une 20aine de tours. Le nombre d’équipes était plus réduit et il n’était pas rare de voir une centaine de joueurs sélectionnés par les équipes (record avec la draft de 1970 et 239 joueurs sélectionnés).

Rien à voir avec les 2 tours de draft et la 60aine de joueurs appelés que l’on connait aujourd’hui

Pour revenir à Walt, d’abord sous les ordres de l’ancienne gloire des Knicks Dick McGuire, sa saison rookie sera, comment dire, assez timide. 74 matchs pour une 20aine de minutes de jeu et 9pts à 45%FG, 4,2rbds et 4,1ast. Peut largement mieux faire.

C’est lors de sa saison sophomore qu’il explose. Avec Red Holzman arrivé sur le banc en cours de saison précédente, le jeu évolue et les résultats sont au rendez-vous. Son temps de jeu passe à plus de 36 minutes et ses stats progressent tout autant (17,5pts à 50%, 6,2rbds et 7,9 ast). Une progression qui va encore continuer la saison suivante où il devient le 2ème meilleur marqueur de l’équipe en passant la barre des 20pts par match (20,9pts).

S’il décroche sa toute première étoile de All-Star lors de cette saison 1969-70, ce qui restera à jamais dans l’histoire de la franchise, et de la Nba!, c’est bien le tout premier titre Nba des New York Knicks gagné au terme du game 7 face aux Los Angeles Lakers de Wilt Chamberlain/Jerry West/Elgin Baylor.

Un match où Willis Reed, The Captain, est régulièrement remémoré pour son retour héroïque de blessure, mais sur le parquet du Madison Square Garden c’est bien Walt Frazier qui va mener les Knicks à leur tout premier titre. Une énorme performance avec 36pts(12/17 & 12/12 aux LFs) 7rds 19ast.

Le tout alors que la ligne à 3pts n’existait pas encore à l’époque!

S’en suivront ensuite encore de belles saisons avec les finales 1972 perdues face aux Lakers, la revanche et le titre de 1973 avec cette fois-ci l’association avec Earl Monroe dans le rolls royce backcourt avant le départ à la retraite de Willis Reed en 1974.

 

Déjà lors de sa carrière de joueur Walt aime se mettre sur son 31 et bien avant que la ligue n’impose un dress code aux joueurs aime s’habiller avec élégance. Un style vestimentaire qui va d’ailleurs être à l’origine de son surmom « Clyde ».

Le pivot backup de l’époque, Nate Bowman ici au centre de la photo, le surnommera ainsi car ses chapeaux et son ton fluide lui faisait penser au personnage de Clyde Barrow, interprété à l’écran par l’acteur Warren Beatty dans le film « Bonnie and Clyde ». Un surnom qui ne le quittera plus.

 

Mais le capitaine parti, plus rien ne sera jamais comme avant chez les Orange & Bleu et l’aventure New Yorkaise prend fin en 1977 pour Walt (32ans) lorsqu’il est envoyé aux Cleveland Cavaliers contre Jim Cleamons (28 ans).

Un scandale à l’époque. On ne trade pas une légende comme Walt Frazier! Il est alors le Knickerbocker numéro un de la franchise dans de nombreuses catégories statistiques (nombre de match joués, minutes, points marqués, paniers inscrits, LFs… et c’est toujours le numéro 1 aux passes)

Mais la Nba est un business impitoyable et l’avenir nous montrera qu’il ne sera pas le dernier…

Il prend finalement sa retraite des parquets en 1980. Mais il ne va pas vraiment s’éloigner des parquets. Car dès 1981 il commence sa reconversion en devenant consultant pour la chaîne TBS et les rencontres des Atlanta Hawks.

Puis en 1987 il fait ses grands débuts au micro avec MSG Networks. Dans un premier temps à la radio puis à la télévision.

Et voilà maintenant plus de 20 ans qu’on retrouve soir après soir Clyde au micro, à commenter les rencontres des Knicks, au Garden comme lors des road trip. Vu les résultats de l’équipe on ne peut qu’être admiratif de sa fidélité aux Orange & Bleu. Ceux qui ont pu avoir la chance de se rendre au Madison Square Garden l’ont forcément aperçu. Difficile de le manquer avec ses costumes colorés repérables depuis les plus hauts gradins. Accompagné de son compère Mike Breen, il fait aujourd’hui encore et toujours pleinement partie de la famille Knickerbocker, tel un sâge qu’on ne peut qu’écouter.

Car si les costumes ont beau être très stylés, ses habits de lumière ne font pas ses qualités de commentateur. Pas plus que le CV d’un All-Star, Champion Nba et membre du Hall of Fame (n’est-ce pas Mr Drexler… un autre Clyde). Il faut bien plus que ça pour avoir cette longévité au micro, l’amour du public et encore plus fort obtenir la reconnaissance de ses pairs. Walt Frazier peut en effet se vanter de comptabiliser plusieurs nominations au New York Emmy Award.

Non ce qui fait aussi le style tellement unique de Frazier au micro c’est bien sa voix, son phrasé nonchalant et son évident sens de la rime.

On ne compte plus ses expressions si particulières. Le Walt Frazier est une langue à part entière :
« Fire and Desire », « Shake and Bake », »Slicing and Dicing », « Dishing and Swishing », « Posting and Toasting », « Moving and Grooving », « Wheeling and Dealing », « Spinning and Winning », »Curling and Swirling », « Slicing and dicing », « Stumbling and Bumbling »…

Un véritable artiste. Il se dit même que notre légende voyagerait même avec un dictionnaire dans la poche lors des déplacements avec les Knicks.

Comme pour un livre dont la qualité ne se juge pas par la couverture, il faut donc savoir écouter Walt Frazier et ne pas s’arrêter que sur ses tenues… extravagantes.

Même s’il faut l’admettre, il sait faire très fort dans ce domaine.
Un site web (clydesofly.com) recense même depuis novembre 2013 l’ensemble des tenues de notre commentateur. Un régal pour ceux qui aiment la mode. Un shop en ligne commercialise même quelques articles inspirés par Clyde pour ceux qui n’ont pas peur des couleurs.

Bon on vous l’accorde facilement, ces tenues ne sont pas toutes faite pour être portées au quotidien. Juste pour les grandes occasion dirons nous…
Mais notre homme qui est incarne tellement le style, la classe ne pouvait pas se limiter aux costumes.

Dans le monde du basket, de LA basket même, il est également associé à un modèle iconique.

Égérie de la marque Puma depuis les années 70, où il fut l’un des premiers joueurs de la ligue à porter un pro-model, il donne son nom, ou plutôt son surnom, au modèle phare de la marque. Un must have, un modèle tellement classique que tout sneaker addict se doit de posséder dans son dressing.

La Puma Clyde traverse en effet les époques sans jamais prendre une ride. Un peu comme notre Clyde Frazier qui même à maintenant 75 ans les portes toujours.

Enfin lorsqu’on évoque le style Walt Frazier, après avoir parlé de ses costumes, de ses chapeaux, de ses chaussures, de sa voix… nous ne pouvions pas faire l’impasse sur un trait de sa personnalité qui le caractérise tant. C’est en effet le large sourire qu’il arbore et qui rayonne sur son entourage.
Walt Frazier est réputé pour sa généroristé, son côté accessible et toujours disponible pour signer quelques autographes, donner de son temps pour la fondation Garden of Dreams au profit des enfants en difficulté, ou des associations de luttes contre le Cancer comme GIST Cancer Research Fund

En 1996 il a également lancé sa propre fondation, la Walt Frazier Youth Foundation, qui vient en aide aux élèves de lycée de la ville pour qu’ils puissent réaliser leurs projets et exploiter leurs potentiels.

Une générosité qui se retrouve également dans les affaires de Mr Frazier puisqu’il possède quelques biens immobiliers, un bed & breakfast à St. Croix dans les Îles Vierges (oui oui là où vit le jour un certain Tim Duncan…) et surtout depuis 2012 son propre restaurant le “Clyde Frazier’s Wine & Dine,” situé entre la 37ème et 38ème rue, sur la 10ème Avenue dans le quartier de Hell’s Kitchen. Un lieux style et classe qui reflète parfaitement le style Clyde et où l’on peut retrouver une partie de sa collection de ses 200 costumes, ainsi qu’un mini-terrain de basket.

A 10 minutes à pied du Madison Square Garden, un autre passage obligé si vous êtes de passage par Big Apple, vous aurez peut-être même l’occasion de tomber nez à nez avec le propriétaire des lieux. Mais tenue correcte exigée bien sûr… Styling and Dining 🙂

Vous reprendrez bien un peu de Cool & Style :

Et si vous voulez en apprendre d’avantage sur The Clyde quelques articles :

Walt « Clyde » Frazier Is Still the NBA’s Greatest Style God—and He Knows It par GQ
Politics, Power, Rihanna: A Colourful History of the PUMA Suede
18 Walt Frazier Rhymes That Every True Knicks Fan Knows
The Walt « Clyde » Frazier Dictionary
Stylin’ and Profilin’ par le site throughtheclydescope.com

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